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Voyage pittoresque de la Grèce

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voyage pittoresque de la grece

Le comte de Choiseul-Gouffier et son Voyage pittoresque en Grèce

Marie-Gabriel-Florent-Auguste de CHOISEUL-GOUFFIER

La Grèce antique a fasciné nombre d’écrivains du XVIII e siècle, parmi lesquels l’académicien Choiseul-Gouffier dont Le Voyage pittoresque a connu un vif succès. Canal Académies a convié Frédéric Barbier, directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études, pour réveiller sa mémoire. Il présente un personnage au destin aussi pittoresque que son récit.

Rien que le titre fait rêver ! Le voyage pittoresque de la Grèce, qui fut publié en trois volumes, en 1782, 1809 et 1824, au milieu donc du XVIII e siècle et au début du XIX e par un auteur qui fut académicien, membre de deux académies, les inscriptions et belles-lettres et l'Académie française et qui mérite de ne pas tomber dans un total oubli : le comte Marie Gabriel Florent Auguste, comte de Choiseul Gouffier dont les dates sont 1752 (né à Paris)-1817(mort à 65 ans, à Aix la Chapelle).

Pour évoquer ce personnage, non moins pittoresque que le titre qu'il donne à son voyage en Grèce, Canal Académie a le plaisir de recevoir Frédéric BARBIER, directeur de recherche au CNRS et directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études, IV e section, conférence d'histoire et civilisation du livre. Il est également rédacteur en chef d'une revue internationale « Histoire et civilisation du livre ».

Au début de l'année 2011, il a donné une conférence intitulée: « Le comte de Choiseul Gouffier et son Voyage pittoresque de la Grèce ». Canal Académie ne pouvait manquer de l'inviter à partager ses connaissances sur un tel académicien !

Première précision : le comte de Choiseul-Gouffier est un lointain cousin du duc de Choiseul, le ministre de Louis XV. Il fit ajouter à son nom Choiseul, le nom de son épouse Adélaïde-Marie Louise de Gouffier. Notre voyageur pittoresque et le grand duc ont pu se connaître puisque le duc, disgrâcié en 1770 et exilé à Chanteloup, a reçu le jeune cousin chez lui. Le duc ne mourra qu'en 1785, alors que notre héros a publié son premier tome en 1782 - ce qui facilita son entrée à l'Académie des inscriptions et belles-lettres, et son élection à l'Académie française en 1783.

Marie-Gabriel Florent Auguste de Choiseul, avant d'être marié, a suivi des études classiques. Et l'on peut admettre que l'élément déclencheur de son attirance pour la Grèce fut sa rencontre avec Jean-Jacques Barthélémy , l'auteur du Voyage d'Anacharsis (qui fut un grand succès, publié en 1788, en 4 volumes). Barthélémy, érudit, orientaliste, numismate, était membre de l'Académie des inscriptions en 1747, et entra à la Française en 1789 (dernier académicien élu dans l'ancienne académie française).

Un observateur attentif et talentueux !

voyage pittoresque de la grece

Choiseul-Gouffier ne s'est pas contenté de rêver d'une Grèce sur papier ! Il effectue son premier voyage en Grèce. Il a 24 ans en 1776, sur la frégate Atalante, commandée par le marquis de Chabert, féru d'astronomie. Frédéric Barbier donne ici toutes les précisions sur ce voyage qui porte bien son qualificatif : pittoresque ! Car Choiseul-Gouffier ne se contente pas d'admirer les ruines. Il s'intéresse aussi, tel un ethnologue, aux Grecs de son temps. Il compte parmi les scientifiques choisis pour de telles expéditions au Moyen-Orient. À son retour, il publie son 1 er volume, en 1782, qui est tout à la fois un récit de voyage, un journal de bord, une observation d'archéologue, et l'oeuvre d'un dessinateur puisque lui-même était artiste. Les planches qu'il a fait graver à Paris illustrent donc la magnifique édition de son Voyage pittoresque de la Grèce.

Une vie académique mouvementée !

La vie académique du comte étant un peu mouvementée, à cause de la période de la Révolution, de la Convention, du Consulat, de l'Empire, puis de la Restauration. Notre invité ne fait que la résumer mais cela suffit pour faire comprendre que si Choiseul-Gouffier compta parmi les membres de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, et ceux de l'Académie française, il fit partie des anciennes académies royales et il sera maintenu académicien dans les nouvelles formes académiques, et confirmé comme académicien par ordonnance royale quand Louis XVIII rétablira les anciennes académies en 1816 .

- Elu à l'Académie française, en 1783, il a prononcé le 26 février 1784, le discours d'éloge de son prédécesseur d'Alembert, membre de l'Académie française (nous sommes encore à l'époque des académies royales). Il ne faut pas oublier que les académies seront supprimées par la Révolution en 1793, puis rétablies et regroupées sous l'Institut national en 1795.

Une carrière diplomatique chez les Ottomans puis en Russie

Choiseul-Gouffier fut nommé ambassadeur en Turquie « Près la Porte Ottomane » comme il l'écrit lui-même, à Constantinople, en 1784. Frédéric Barbier souligne l'importance de cette mission dans les relations des pays occidentaux avec les Turcs. Il conserve ce poste jusqu'au jour où la Révolution de 1789 bouleverse la France... Si au départ il semble favorable aux réformes et aux idées révolutionnaires, ses biens ayant été saisis, il décide, en 1793, d'émigrer en Russie, à Saint-Pétersbourg où il jouit d'une vie confortable et sans danger. L'impératrice Catherine II qui règne d'une main de fer (son règne 1762-1796), entretient avec lui d'excellentes relations.

Après l'amnistie envers la noblesse exilée proclamée par Napoléon, en 1802, il revient en France. Il publiera donc la première partie de son Voyage pittoresque en 1809, bien qu'une grande part de ses archives ait été perdue.

Arrive le retour de Louis XVIII : Choiseul-Gouffier va connaître une brillante carrière après 1810 et jusqu'en 1817 : il sera élevé au rang de ministre d'Etat et à la dignité de pair de France

On ne peut pas dire qu'il publie véritablement un troisième tome de son Voyage pittoresque , plutôt une deuxième partie. Ce qui fait bien au total trois volumes...

On lui doit d'autres textes intéressants, notamment son discours sur Homère (voir plus loin), ses Mémoires ou son Mémoire sur l'hyppodrome (sic) d'Olympie et ses Recherches sur le Bosphore de Thrace... . Car Choiseul-Gouffier, il faut le préciser, s'est acharné à explorer les sites de la guerre de Troie.

Dans les coulisses de l'Académie française...

On ne trouve de choiseul Gouffier que deux textes académiques :

- le premier c'est l'éloge qu'il prononce de son prédécesseur, et non des moindres puisqu'il s'agit de d'Alembert. Ce discours de réception a été prononcé, non pas sous la Coupole de l'Institut de France, lequel n'existait pas encore, mais au palais du Louvre, le jeudi 26 février 1784.

- le second, c'est un discours important intitulé « Considérations sur Homère, inspirées par l'aspect des lieux qu'il a rendus célèbres », prononcé le 24 avril 1816. Choiseul-Gouffier était à l'époque Secrétaire perpétuel de l'Académie des Inscriptions et belles-lettres.

- La séance de ce jour là est importante. Vaublanc, Ministre secrétaire d'Etat de l'Intérieur, ouvre la séance en expliquant que le roi lui a ordonné d'installer en son nom les académies qu'il vient de rétablir... « Il a voulu que, tous les ans, les académies qui forment l'Institut royal se réunissent dans une séance solennelle. Il a choisi pour cette solennité littéraire, le jour où, appelé par des vœux si longtemps comprimés, il a revu la France après une si longe et si douloureuse absence... Le roi, par une ordonnance du 21 mars 1815, a donc donné une nouvelle organisation à l'Institut, a statué que les 4 académies qui le composent tiendront tous les ans une séance publique le 24 avril, jour de sa Majesté en son royaume, à trois heures de l'après-midi, sous la présidence de son Excellence Monsieur le Duc de Richelieu, président actuel de l'Académie française, à laquelle, selon l'ordre de sa fondation, appartient la présidence de la première assemblée. »

Les discours académiques se succèdent alors : - le premier est celui du duc de Richelieu, membre de l'Académie française (le petit-neveu du Cardinal), qui préside la séance, il est bref. - le second est celui du comte de Fontanes, vice président de l'Académie française, - et tout de suite derrière lui, le discours de Choiseul Gouffier. C'est dire l'importance accordée à cet académicien.

Dans ses Considérations sur Homère , Choiseul Gouffier se présente comme « le voyageur qui, secondé par d'heureux hasards, a le premier reconnu, étudié les champs où fut Troie » . Il s'élevait contre les « novateurs » qui niaient jusqu'à l'existence d'Homère (tels l'Anglais Bruyant qui assurait que Troie n'avait jamais existé sur les bords de l'Hellespont, que l'expédition grecque était une fable égyptienne, et l'Allemand Wolf qui lui, admettait les faits historiques, mais niait le poète Homère). Choiseul Gouffier dit pouvoir montrer le tombeau d'Ajax qui existe encore grâce à Hadrien ; le temple d'Achille qui existait encore à l'époque de Constantin etc...

Pour aller plus loin :

- sur le site de l'Académie française, on trouve le discours d'éloge de d'Alembert, séance du jeudi 26 février 1784. - en 1817, après la mort de Choiseul Gouffier, c'est un auteur dramatique et critique littéraire, un peu oublié il faut l'avouer, Laya, qui lui succéda et prononça son éloge, dans un discours un peu convenu et sans grand intérêt d'ailleurs. La notice sur la vie de Choiseul Gouffier lue par Dacier, le 23 juillet 1819 est de loin plus fournie en détails intéressants et précis (lecture uniquement dans les archives de la bibilothèque de l'Institut).

- À la bibliothèque Mazarine (ouverte au public), on peut trouver l'ouvrage Voyage pittoresque de la Grèce , de Choiseul-Gouffier

- À lire : le livre que Frédéric Barbier consacre à cet auteur et à ce Voyage : Le rêve grec de Monsieur de Choiseul : les voyages d'un européen des Lumières (Armand Colin, 2010).

- A écouter aussi sur Canal Académie : d'autres voyageurs en Grèce. - 1806 : Chateaubriand en Grèce - Le demi-dieu ou le voyage de Grèce par Jacques de Lacretelle, de l'Académie française

et sur la Grèce antique elle-même : - Denis Knoepfler : La patrie de Narcisse, quand l’archéologie rencontre le mythe - Pourquoi les korès de l’Acropole sourient-elles ?

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Choiseul-Gouffier. Voyage pittoresque de la Grèce

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Le voyage pittoresque de la Grèce, récit de voyage de Marie-Gabriel de Choiseul-Gouffier,  publié en trois volume entre 1782 et 1822, richement illustré, connaît un vif succès dès sa sortie. L'édition originale conservée dans la bibliothèque de la maison de Chateaubriand figure parmi les oeuvres les plus remarquables de sa collection.

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Choiseul-Gouffier, Marie-Gabriel de (1752-1817) Voyage pittoresque de la Grèce. 1782-1822. édition originale, demi-reliure en plein veau, dos orné or, pièces de titre et de tomaison or et vert . 2 tomes en 3 vol. grand in-folio . Inv.  L 998.17-18.1 et 2 Non exposé

Marie-Gabriel de Choiseul-Gouffier, académicien (1782), est ambassadeur de France à Constantinople de 1785 à 1790, puis, sous la Restauration, pair de France et membre du Conseil privé.

Féru d’antiquité grecque, Choiseul-Gouffier embarque au printemps de 1776 sur la frégate l’Atalante pour une expédition en Asie mineure et dans les îles de la mer Égée, accompagné de dessinateurs, d’architectes, d’archéologues, de peintres. La publication des trois volumes in-folio, superbement illustrés, du Voyage pittoresque de la Grèce s’étale de 1782 jusqu’à 1822, soit cinq années après la mort de leur auteur.

La qualité du texte ainsi que celle des illustrations, auxquelles participent des artistes tels que Louis-François Cassas et Jean-Baptiste Hilaire, contribuent grandement au succès de cet ouvrage.

Si l’auteur fait la part belle à l’histoire et à l’archéologie, son intérêt se porte aussi sur l’observation des us et coutumes des pays qu’il traverse et offre de cette manière un précieux témoignage sur l’Empire Ottoman à la fin du XVIIIe siècle.

Chateaubriand, qui avait traversé la Grèce au cours de son voyage vers la Terre Sainte, a loué la qualité du travail accompli par Choiseul-Gouffier. « C’est à M. l’abbé de Saint-Non et à M. de Choiseul-Gouffier qu’il faut [...] rapporter l’origine des voyages pittoresques proprement dits. Il est bien à désirer pour les arts que M. de Choiseul achève son bel ouvrage, et qu’il reprenne des travaux trop longtemps suspendus par des malheurs : les amis de Cicéron cherchaient à le consoler des peines de la vie, en lui remettant sous les yeux le tableau des ruines de la Grèce » (Chateaubriand, Voyage pittoresque et historique de l’Espagne par M. de Laborde, in Mélanges littéraires).

VOIR AUSSI  Les Scènes turques. Papier peint.

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  • Nos séries / Périégèse, voyage dans l'Antiquité

La redécouverte de la Grèce par les voyageurs occidentaux au XVIIIe siècle

par Alessia Zambon · 06/08/2021

Tout au long du Moyen Âge et pendant la domination ottomane, les anciennes cités grecques de l’espace égéen, réduites en ruines, ont été progressivement oubliées, à tel point que même leur emplacement n’était parfois plus connu. À la Renaissance et puis à l’époque moderne, la redécouverte de l’Antiquité classique par l’Occident passe tout d’abord par la lecture des textes des auteurs anciens. C’est surtout à partir du XVII e siècle et encore plus au fil des deux siècles suivants que les Occidentaux commencent à fréquenter et à explorer à nouveau les contrées grecques. Les récits des voyageurs, rapidement publiés, offrent au public européen les premières descriptions d’une Grèce oubliée. Au XVIII e siècle, les publications des voyages au Levant se multiplient, bien que seule une minorité soit accompagnée d’images. Les illustrations visent à faire connaître aux lecteurs ces contrées fascinantes et mystérieuses et remplacent ainsi petit à petit dans l’imaginaire du public la Grèce rêvée à partir des textes anciens.

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Vue de Constantinople, t. I, planche entre les pages 106 et 107 de l’édition de 1732  

Plus qu’aux monuments, l’attention est d’abord portée à la topographie et à la géographie. Les cartes géographiques et les plans qui accompagnent ces publications sont plus ou moins fidèles. Ainsi par exemple, le Voyage au Levant du flamand Corneille De Bruyn, publié en 1714 et rapidement réédité, offre de belles vues topographiques des endroits visités. D’autres auteurs, en revanche, continuèrent à offrir une vision souvent fantaisiste des villes levantines et de leur topographie. C’est le cas par exemple des livres du Français Paul Lucas ( Voyage au Levant , Paris, 1704 et Voyage dans la Grèce , Paris, 1712) ou de l’Anglais Charles Perry ( A View of the Levant , Londres, 1743), où la documentation topographique reste marginale.

L’intérêt pour les antiquités – et parfois les souvenirs nostalgiques des « vétérans » du Grand Tour – est à l’origine des missions financées par les membres de la Société des Dilettanti. Cette association nait à Londres entre 1732 et 1734 : ses membres sont des hommes riches et cultivés, avec une passion égale pour les beaux-arts et les antiquités. Aucun d’entre eux n’est un érudit par profession, mais tous sont des amateurs passionnés, certains même de vrais connaisseurs. La finalité de cette société consistait à organiser et à financer diverses expéditions, en Grèce ou ailleurs, ayant pour but d’élargir la connaissance de l’Antiquité. En 1751, la Société envoie en Grèce deux artistes, James Stuart et Nicholas Revett, pour dessiner et mesurer les principaux monuments antiques. Leur travail, exécuté pour la plupart à Athènes, est caractérisé par une attention pour les détails et une rigueur scientifique extrêmes. Ils relèvent les monuments architecturaux avec un intérêt qui dépasse la simple illustration mais qui est attentif au rationalisme et à la fonctionnalité. L’architecte français Julien-David Le Roy, se rend en Grèce en 1754 et 1755, réalisant sur les lieux les dessins d’architecture, les cartes et les vues des lieux et des monuments. Poussé par la forte compétition qui opposait à l’époque les Français et les Anglais, Le Roy se pose très clairement en compétition avec le travail de Stuart et Revett, dont il connaissait le programme éditorial. Il profite de leur retard pour publier le premier les résultats de son voyage. C’est ainsi que Les ruines des plus beaux monuments de la Grèce sort en 1758 tandis que la publication de Stuart et Revett, entamée en 1762, ne sera achevée quant à elle qu’en 1816 et paraîtra sous le titre The Antiquities of Athens Measured and Delineated . Pour Stuart et Revett, la recherche de précision ne concerne pas seulement le travail effectué sur les monuments d’Athènes mais se poursuit aussi dans la publication. Les mesures prises sur le terrain y sont systématisées par des calculs mathématiques et, comme l’affirme Stuart lui-même, les restitutions des édifices antiques sont poussées aussi loin que le permettent les ruines encore visibles sur place, mais pas au-delà. L’architecte est en effet très exigeant en termes de précision dans les relevés architecturaux, ce que justifie sans doute le retard de la publication. Les relevés de Le Roy présentent au contraire différentes erreurs ou imprécisions – ce qui montre clairement qu’il s’agit d’un travail réalisé dans l’empressement, pour ravir la première place aux Anglais. Sa publication est néanmoins considérée de nos jours comme la première édition de monuments grecs avec une organisation moderne. Elle inaugure surtout par sa thématique et par son iconographie le genre du voyage appelé « pittoresque » qui s’affirme massivement au XVIII e siècle. Les planches des Ruines présentent les monuments d’un point de vue historique en les insérant par l’illustration dans le paysage, puis d’un point de vue architectural en restituant leurs plans, élévations et détails.

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A droite. Vue pittoresque de l’Érechthéion ; Au centre. Relevé d’un chapiteau de l’Érechthéion ; A gauche. Elévation de l’Érechthéion, côté ouest

Bien que Le Roy ait voyagé seul en Grèce, son livre n’en est pas moins le résultat d’un travail collectif. Les planches furent redessinées par Le Lorrain, qui grava également, aidé par Naufforge, les plans et les relevés d’architecture ; Patte se chargea de la restitution des Propylées, Lebas de l’ensemble des vues pittoresques. L’abbé Barthélemy, grand helléniste de l’époque, aida Le Roy à rédiger son texte et l’érudit Falconet mit aussi ses compétences à la disposition du jeune architecte qui était par ailleurs ancien pensionnaire de l’Académie de France à Rome.

Les autres ouvrages de ce genre au XVIII e siècle furent aussi dans l’ensemble le résultat d’une équipe diversifiée. C’est le cas notamment des publications patronnées par la Society of Dilettanti. Pour les Antiquities of Athens (1762-1816), la tâche principale fut bien sûr réalisée par Stuart et Revett, mais parmi les auteurs des illustrations et du texte figurent également les noms de W. Pars, W. Reveley et J. Woods. Le voyage en Orient devient ainsi de plus en plus souvent une expédition collective.

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Frontispice du premier volume du Voyage Pittoresque, 1782

Le Voyage pittoresque de la Grèce du comte de Choiseul-Gouffier est aussi le résultat du travail d’une équipe d’érudits, d’ingénieurs, d’architectes et de peintres. Le premier tome de ce livre, paru en 1782, offre des cartes, des vues de ports, de villes, de monuments, ainsi que des scènes de la vie quotidienne à la ville ou dans les campagnes. Il se distingue par la qualité esthétique de ses cartes et de se planches. La représentation des vêtements et des mœurs de l’Orient tient aussi une place importante dans cet ouvrage, ainsi que dans la plupart des publications du XVIII e siècle. On considère cependant qu’il s’agit du premier ouvrage illustré qui se veut une découverte de la Grèce, et sa qualité en fera pour d’autres un exemple. 

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Tableau de Louis Dupré : Nikolakis Mitropoulos soulève le drapeau avec la croix à Salona le jour de Pâques 1821

Ce livre est le produit d’un intérêt renouvelé pour la Grèce, qu’il contribua aussi à alimenter sous le double effet du retour à l’antique et de la naissance du philhellénisme, qui attendra son apogée au XIX e siècle. Le frontispice du premier tome de l’ouvrage montre en effet une femme enchaînée qui représente une Grèce idéalisée, écrasée par la domination ottomane et désirant retrouver sa liberté pour ressusciter. Il faudra attendre encore une quarantaine d’années pour assister en 1821 au soulèvement des Grecs contre le joug ottoman, soulèvement qui, grâce au soutien des pays Européens, aboutira à l’indépendance de la Grèce en 1830.

Alessia Zambon,

Maîtresse de conférences en Histoire des Arts et Patrimoine – Université Paris-Saclay, UVSQ, DYPAC

Crédits images :

Fig. 1 : Vue de Constantinople, Corneille de Bruyn, Voyages De Corneille Le Bruyn Au Levant… , La Haye, 1732, t. I, planche entre les p. 107 et 108 (détail).

Fig. 2 : Vue de l’Érechthéion : J.D. Le Roy, Les Ruines des plus beaux monuments de la Grèce considérées du côté de l’histoire et du côté de l’architecture , Paris, 1758, pl. V.

Fig. 3 : Détail du chapiteau de l’Érechthéion : J.D. Le Roy, Les Ruines des plus beaux monuments de la Grèce considérées du côté de l’histoire et du côté de l’architecture , Paris, 1758, pl. XXX.

Fig. 4 : Élévation de l’Érechthéion : J.D. Le Roy, Les Ruines des plus beaux monuments de la Grèce considérées du côté de l’histoire et du côté de l’architecture , Paris, 1758, pl. XXVIII.

Fig. 5 : M.G.F.A. de Choiseul-Gouffier, Voyage Pittoresque de la Grèce , Paris, 1782, I, frontispice.

Fig. 6 : L. Dupré, Voyage à Athènes et Constantinople , Paris, 1825, pl. 40.

Citer ce billet Alessia Zambon (2021, 6 août). La redécouverte de la Grèce par les voyageurs occidentaux au XVIIIe siècle. Actualités des études anciennes . Consulté le 12 avril 2024, à l’adresse https://doi.org/10.58079/tby8

Étiquettes : Alessia Zambon Grèce périégèse voyage voyageurs

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Voyage pittoresque de la Grèce. T. 1. - 1782 / (par le Comte de Choiseul-Gouffier)

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Voyage pittoresque de la Grèce. T. 1. - 1782 / (par le Comte de Choiseul-Gouffier) Broché – 25 avril 2017

  • Éditeur LEN POD
  • Date de publication 25 avril 2017
  • ISBN-10 2338316169
  • ISBN-13 978-2338316169
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Détails sur le produit

  • Éditeur ‏ : ‎ LEN POD (25 avril 2017)
  • ISBN-10 ‏ : ‎ 2338316169
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Voyage pittoresque de la Grèce. Paris, s.n.,

voyage pittoresque de la grece

  • Estimation 2000 - 3000 €
  • Spécialité Autres thèmes

1782. In-folio, maroquin vert, double encadrement de roulettes et filets dorés, dos orné, pièce de titre de maroquin rouge, dentelle intérieure, tranches dorées (Reliure de l'époque). Édition originale du plus beau livre consacré à la Grèce. Premier des trois tomes présenté seul. Le deuxième ne fut publié qu'en 1809 et le troisième en 1822. Ce volume est orné d'un titre gravé, d'un portrait de l'auteur gravé par Dien d'après Boilly, de deux cartes dépliantes de la Grèce ancienne et moderne, de 102 planches hors texte, à pleine page, à double page ou à plusieurs sujets, gravées à l'eau-forte d'après les dessins de Moreau le Jeune, Choiseul-Gouffier, Monnet et d'autres, et de 2 bandeaux et 12 grands culs-de-lampe par Choffard. Très bel exemplaire élégamment relié en maroquin vert de l'époque. De la bibliothèque du séminaire diocésain de Toulouse, avec cachet au titre. Menus frottements à la reliure, quelques petites épidermures sur les plats, pièce de tomaison grattée au dos. Millard, n°51 – Cohen, 238 – Blackmer, n°342 – Brunet, I, 1847.

voyage pittoresque de la grece

Voyage pittoresque de la Grèce

ÉDITIONS ORIGINALES

2 tomes en 3 vol. in-folio (535 x 352mm). Second état de la préface du volume 1

COLLATION et ILLUSTRATION : (vol. I) : (4 ff.), xii, 204 pp., 2 grandes cartes sur double page de la Grèce moderne et de la Grèce ancienne, 126 figures numérotées 1-126 dont quelques cartes, avec la planche 110 en premier état portant le titre Tournoi-turc  ; (vol. 2) : (4 ff.), 346 pp., 34 figures numérotées 1 à 33 dont 1 dépliante, avec la planche 8bis ; (vol. 3) : portrait de l’auteur, (2 ff.), 1 f. feuillet d'avertissement rédigé par le libraire Blaise à l'achèvement de l'ouvrage, 12 pp. contenant la Notice sur la vie et les ouvrages de M. le comte de Choiseul-Gouffier par Bon-Joseph Dacier suivie des articles nécrolo_giques publiés à la mort de Choiseul-Gouffier et de la Table générale des planches des trois volumes , pp. 347-518, 124 figures numérotées de 34 à 157 avec un bis pour la planche 76 et le grand plan d’Istanbul dépliant

L'illustration, principalement due aux talents de Moreau le jeune, A. de Saint-Aubin, Choffard, Huet, Monnet, le célèbre Louis-Sébastien-François Fauvel comprend au final 285 figures sur 168 planches, en partie à double page ou parfois repliées, montrant des cartes, des plans, des relevés, des sites et des costumes, etc. Il y a aussi 22 en-têtes et culs-de-lampe, deux grandes cartes dépliantes, 3 titres gravés et un portrait de l'auteur gravé au burin par M.-F. Dien d'après Boilly

RELIURES UNIFORMES VERS 1825. Dos lisses dorés et coins de maroquin rouge à grain long, plats de papier maroquiné rouge

Quelques piqûres, les marges de quelques rares planches légèrement roussies, manque de papier marginal à la p. 12, planche 119 mal reliée à la suite de la planche 116, planche 125 mal chiffrée 126. Quelques rares feuillets légèrement brunis au vol. 2. et au vol. 3

Archéologue passionné et raffiné, Marie-Gabriel,comte de Choiseul-Gouffier (1752-1857) fut le dernier ambassadeur de la monarchie française auprès de la Sublime Porte. Il avait été nommé en 1784. Refusant de rentrer en France lors de la Révolution, il s’opposa pendant à un an à l’entrée en fonction de son successeur. Sa tête fut mise à prix par la République et ses collections détruites par les Jacobins. Il dut chercher refuge en Russie auprès de sa vieille adversaire Catherine II. Paul Ier de Russie le nomma ensuite directeur de l'Académie des Beaux-Arts et de la Bibliothèque impériale, puis Talleyrand s'entremit pour favoriser son retour en France en 1802.

Talleyrand, rencontré au Collège d’Harcourt, avait été le cher ami des beaux jours de l’Ancien Régime. “Monsieur de Choiseul est l’homme que j’ai le plus aimé” écrit Talleyrand dans ses Mémoires . Ils avaient tous deux partagé nombre d’intrigues de cour. Mais c’est dans l’entourage de son cousin le duc de Choiseul que le talentueux Choiseul-Gouffier, bon dessinateur et bon cartographe, avait appris la Grèce auprès de l’abbé Barthélémy, l’un des piliers de Chanteloup, célèbre château de Touraine où le duc avait été exilé. D’avril 1776 à janvier 1777, Choiseul-Gouffier naviguera sur l’ Atalante , frégate dirigée par un marin prestigieux, le marquis de Chabert, chargé d’une mission scientifique :

“Choiseul-Gouffier, comme il sied pour un voyage à prétention scientifique, ne part pas seulement en compagnie de son valet de chambre, le fidèle Chartier : il est accompagné d’un secrétaire, l’ingénieur F. Kauffer ; d’un architecte sorti de la nouvelle École des Ponts et Chaussées, J. Foucherot ; d’un dessinateur, Jean-Baptiste Hilair, qui le secondera jusqu’à la fin de sa vie” (B. Holtzmann)

Au Grand Tour des jeunes seigneurs anglais, Choiseul-Gouffier avait préféré la découverte inédite du Levant. Il en rapportera une vision philhellénique originale puisqu’il envisagera la création d’une Grèce indépendante dans la presqu’île de Morée placée sous protection russe. La publication du premier volume lui valut d’entrer à l’Académie. En 1784, il fut nommé ambassadeur à la Sublime Porte d’où il commença une célèbre collection d’antiques qui fit de lui l’égal de Lord Elgin. Choiseul-Gouffier devait mourir en 1817 avant que la troisième partie de son œuvre, dont la deuxième avait paru en 1809, ne voie le jour. Ces deux derniers volumes offraient un contenu novateur. Celui de 1809 traitait de la Troade et de l’Asie mineure encore peu connus à l’époque tandis que le dernier volume présentait la Turquie sous un nouveau jour, de longs passages étant consacrés aux Dardanelles et à Istanbul.

Exemplaire de choix comportant le premier volume en second tirage. On y trouve le Discours préliminaire en douze pages finissant à la 22e ligne. Rédigé par Choiseul-Gouffier en collaboration avec Chamfort, le contenu très philhellénique et anti-turc de ce Discours avait dû en effet être édulcoré après la nomination de Choiseul-Gouffier à l'ambassade de Constantinople. On remarque aussi la planche 50. Elle représente la bataille de Tchesmé gagnée le 6 juillet 1770 par la flotte russe du comte Alexiei Grigorievitch Orlov (1737-1807) contre une flotte turque nettement supérieure en nombre. C'est la plus grande défaite subie par l'empire ottoman depuis la bataille de Lépante. La marine russe était désormais maîtresse de la mer Égée, où elle resta pendant cinq ans. Cette victoire russe, le même jour que celle de Larga et deux semaines avant celle de Kagul, mettra Catherine II en position de force pour les négociations de paix mettant fin à la guerre russo-turque.

BIBLIOGRAPHIE : Blackmer 342 -- F. Barbier, Le Rêve grec de Monsieur de Choiseul. Les voyages d’un Européen des Lumières , Paris, 2010 -- J.-C. Brunet, Manuel du libraire, I, col. 1847 : “Le premier volume de cet ouvrage, à l’époque où il parut pour la première fois, était incontestablement, sous le rapport de la gravure, la plus belle production en ce genre qu’on eût encore vue ; aussi eut-il beaucoup de succès.” -- Cohen-de Ricci, Guide de l’amateur de livres à gravures du XVIIIe siècle , col. 238

Choiseul-Gouffier | Voyage pittoresque de la Grèce, 1782-1822, 3 volumes

166. Choiseul-Gouffier | Voyage pittoresque de la Grèce, 1782-1822, 3 volumes

Travel, Atlases, Maps and Natural History

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GREECE AND THE LEVANT, A PRIVATE LIBRARY, LOTS 157-213

Choiseul-Gouffier | Voyage pittoresque de la Grèce, 1782-1822, 3 volumes

Auction Closed

November 12, 04:34 PM GMT

6,000 - 8,000 GBP

Lot Details

Description

CHOISEUL-GOUFFIER, MARIE GABRIEL A.F. DE, COMTE

Voyage Pittoresque de la Grèce. Paris: - , and J.J. Blaise, 1782-1809-1822

FIRST EDITION, FIRST ISSUE, 2 volumes bound in 3 (volume 2 is in 2 parts), folio (485 x 320mm.), half-title in vol.1, 3 engraved titles, portrait in vol.2, 2 unnumbered folding maps of Greece in vol.1, 285 plates and maps on 168 sheets, a few double-page or folding (including 3 of Constantinople towards end of last vol.), elaborate engraved head- and tail-pieces, double-page letterpress genealogical table, with an additional map of Naples at p.125 vol.1 and a duplicate engraved title-page for vol.2 part 2 bound at p.453 of last vol., uniform contemporary russia gilt, lacks half-titles in 2 vol., prelims for vol.2 part 2 bound at beginning of vol.2 part 1, bindings slightly worn

Choiseul-Gouffier travelled with the artist Jean-Baptiste Hilaire to the Levant in 1776. The author's unreserved admiration for Greece and its people, combined with the skill of Hilaire's recreation of its topography and costume was received with great enthusiasm by the French public. On its appearance in 1782 the work was so successful that in 1784 Choiseul-Gouffier was appointed ambassador to Constantinople. A second volume appeared in 1809 and a third (i.e. volume 2, part 2) was published posthumously in 1822. The work is particularly notable for its plates, including as they do fine views, architectural details, accurate maps and head and tailpieces. Despite the title there is considerable information and many illustrations of Turkey and Constantinople.

LITERATURE:

Blackmer 342; Atabey 241

PROVENANCE:

Dogmersfield Library, bookplate in vol.1

Condition report

TRAVELOGUES

Travellers'  views, places – monuments – people, southeastern europe – eastern mediterranean, greece – asia minor – southern italy.

Advanced Search

CHOISEUL-GOUFFIER, Marie Gabriel Florent Auguste de. Voyage pittoresque de la Grèce. Paris, J.-J. Blaise M.DCC.LXXXII, [=1782].

Marie-Gabriel-Florent-Auguste Comte de Choiseul-Gouffier (1752-1817) was a French nobleman, traveller and diplomat, born in Paris. He was greatly influenced by Abbé Barthélemy, the academician and fervent admirer of ancient Greek culture, who wrote the famous historical fiction "Le Voyage du jeune Anacharsis en Grèce". However, at the time the young count reached adulthood classical studies were highly developed in Europe and the new trend was to get to know the ancient past not only through reading the texts but also by visiting the actual historical locations. The first archaeological missions, such as the excavations in Pompeii, conducted by the Society of Dilettanti, had already been organized. In 1776, at the age of twenty-four, Choiseul-Gouffier sailed from Toulon, aboard the frigate "Atalante", on his first voyage to Greece. His aim was twofold, to delineate ancient monuments and to describe the modern Greeks’ way of life. Fruit of this first year-long journey, which will be referred to below, was the publication in 1782 of the first volume of his monumental work "Voyage pittoresque de la Grèce". Novel feature of this "magnum opus" is that the image holds pride of place, bringing the magical world of the East alive for the European reader. The volume includes three hundred and eleven copperplate engravings, accompanied by explanatory texts, as well as a patently philhellenic preface. In 1784, Choiseul-Gouffier was elected a member of the Académie Française and was appointed Ambassador of France to the Sublime Porte by Louis XVI. He arrived in Constantinople in July 1785, thus making a second journey to the East, this time as diplomatic envoy of the French king to the sultan. He was accompanied by a large entourage of archaeologists, painters, draftsmen, engravers, astronomers and other scientists, who carried out rigorous research in mainland Greece and the islands, which lasted several years. However, in his new position, as representative of France and for diplomatic reasons, he adopted a different attitude towards the Greeks. In the second year of the French Revolution, following the decision of the Convention, Louis XVI ordered the recall of Choiseul-Gouffier from the Ottoman capital and his transfer to the French embassy in London. As a royalist, Choiseul-Gouffier refused to obey the order and resigned his post. He took refuge in the court of Catherine II of Russia, where he remained for almost a decade (1793-1802), and was appointed director of the Academy of Arts and Imperial Public Library of Russia. He did not return to France until after the Bourbon Restoration, when he was appointed to the office of Minister, as member of the Chamber of Peers of France. He built himself a house modelled on the Erechtheion temple, and served as president of the "Hellenoglosson Xenodocheion" (Hellenophone Hotel), a secret pre-revolutionary society. In 1809 he published the second volume of his "Voyage pittoresque ..." He died in 1817, without completing the third volume of his work, which circulated posthumously in 1822. Dedicated to the topography, monuments, finds, inscriptions and coins of the Troad, this volume was edited by Barbié du Bocage and Letronne. During his stay in Constantinople, Choiseul-Gouffier not only coordinated a large team of collaborators, architects, archaeologists, artists and scholars, in order to complete the delineations and drawings made during his travels, but also systematically organized several expeditions specifically for the appropriation and transportation of antiquities in large number, mainly from Athens and Attica. His personal collection of antiquities was sold to the Louvre and to private collectors. Choiseul-Gouffier is a controversial figure in contemporary research. On the one hand he is considered a fervent admirer of the splendour of Classical Greece, who extols each and every feature of ancient Greek civilization. On the other, however, over the course of his political career and in order to keep the balance in diplomatic relations between the Sublime Porte, France and other powers, he gradually became a harsh critic of the modern Greeks. This shift in Choiseul-Gouffier’s attitude is reflected in the second edition of his work, published in 1842, after his death, where even the title has been changed to "Voyage pittoresque dans l’empire Ottoman, en Grèce...." Be that as it may, this French nobleman, an accomplished diplomat after his second voyage (1784-1792), gave to posterity a three-volume work that bespeaks a man of many talents, interested in archaeology, a curious and critical spirit with a highly developed aesthetic sensibility. Besides being a very significant travel writer, Choiseul-Gouffier also proved to be a most capable diplomat. As ambassador of Louis XIV he met with success, achieving among other things, in the final years of the long friendship between France and the Ottoman Empire, the addition of ten articles to the Capitulations regulating the transit of French ships in the Black Sea. The first volume of Choiseul-Gouffier’s work describes mainly his first voyage. From Toulon, the French frigate with its select passengers sailed to Sardinia, Malta and Sicily, and put in at the port of Coroni. Then followed the islands of Cimolos, Melos, Siphnos, Sicinos, Ios, Santorini, Naxos, Tenos, Syros, Delos, Paros, Antiparos, Scyros, Lemnos, Lesbos, Chios, Samos, Patmos, Cos, Rhodes and Symi. The party then crossed over to Çesme (Gr. "Krene") opposite Chios, and Macre (pres. Fethiye), continuing their tour in western Asia Minor, visiting Telmessos, Mylassa, Stratonike, Bodrum-Halicarnassus, Iassos, Heraclea by Latmus, Didyma, Priene, Miletus, Ephesus, Teos and Smyrna. The second volume also deals with places in Asia Minor and the North Aegean such as Smyrna, Pergamus, Assus, Samothrace, and Troy. The third volume continues on to Alexandria Troas, Troy, Tenedos and the Straits of the Hellespont (Madytos, Abydos, Sestos, Callipolis and Lampsacus), and closes with Constantinople. It presents the city’s main monuments and sights, the Bosporus and a series of portrait types of Ottoman officials, itinerant traders and the various ethnic minorities coexisting in the capital of the Ottoman Empire. This original and unique work is a landmark in the history of travel literature, which influenced all subsequent publications in the genre. The subjects of its engravings were copied numerous times and used to illustrate other travel works. Even today, these images, especially those from the Greek islands, are still very popular and widely known. They bring to life the land of Greece and its people, in the special landscape peculiar to each place. In this imposing work Choiseul-Gouffier expressed in a new and original way both the antiquarian and the emergent philhellenic spirit of his day – still with reservations about the processes of the awakening of Greek national conscience Written by Ioli Vingopoulou

Subjects (141)

École française d’Athènes

École française d’Athènes

Une microhistoire d’athènes, première partie – cadre géographique, historique et archéologique.

Histoire de la découverte d'un dème : voyageurs et archéologues à Glyphada

Histoire de la découverte d'un dème : voyageurs et archéologues à Glyphada

Texte intégral.

Qui vit longtemps voit beaucoup, qui voyage voit davantage. Proverbe arabe

1 Outre les fouilles modernes, ponctuelles et intensives dans le cadre de travaux urbains, nos connaissances sur Aixônè dépendent des trouvailles fortuites et des observations faites anciennement par les voyageurs européens des xvii e - xix e  s. C’est pourquoi il vaut la peine de s’intéresser à leur témoignage. Plusieurs difficultés se posent cependant : à leur époque, plus qu’aujourd’hui encore, la localisation des dèmes était souvent très imprécise, parfois erronée. Par conséquent, il est souvent impossible de savoir lesquelles, parmi les ruines décrites, appartiennent vraiment à Aixônè. Nous souffrons notamment du manque de précision avec laquelle la position des vestiges antiques est donnée : les voyageurs utilisent des points de repère vagues, comme l’Hymette, la mer, la route vers Sounion. Il faut dire que dans cette région alors quasiment inhabitée, il n’y avait pas de points de repère précis, à part l’église byzantine d’Aghios Nikolaos de Pirnari ( fig. 2 ). Il faut en outre considérer avec prudence les toponymes modernes utilisés dans leurs descriptions, car ils ont pu changer de réalité avec le temps, comme nous le verrons à propos de Trachônès.

Fig. 2. La région de Glyphada .

Fig. 2. La région de Glyphada.

Carte réalisée par l’auteur et G. Fuchs, d’après Eliot 1962, p. 18 fig. 1.

2 Malgré ces réserves, le témoignage des voyageurs est d’une grande importance, particulièrement pour les endroits qui ont très tôt attiré les constructions modernes, lesquelles ont effacé les traces archéologiques des anciens dèmes. C’est le cas hélas d’Athènes et de sa banlieue, dont fait partie l’actuelle commune de Glyphada, où l’on situe avec certitude l’antique Aixônè. La capitale a connu au xx e  s. une extension rapide et anarchique, fièvre qui gagna bien vite la région de notre dème. Les bâtiments modernes y poussèrent à un rythme frénétique à partir des années 1920, avant que n’aient lieu de vraies fouilles scientifiques.

3 Retraçons l’histoire de la découverte des vestiges du dème et de la question de sa localisation, au fil des récits des voyageurs et des résultats des premières fouilles archéologiques. Mais avant de nous concentrer sur la région d’Aixônè, commençons par quelques réflexions générales sur la littérature de voyage et la perception de l’Attique dans ces œuvres.

Les voyageurs et leurs récits 1

  • 1 R.  Eisner , Travelers to an Antique Land: the History and Literature of Travel to Greece (1991) ; Yé (...)

2 Yérasimos 1991, p. 9.

4 Comme le note S. Yérasimos, tout voyage n’a pas donné lieu à un récit, et tout récit mis par écrit ne nous est pas forcément parvenu 2 . Le plus gros contingent de ceux qui, circulant en Grèce depuis la Renaissance, ont laissé une trace écrite de leurs voyages, est formé par les chargés de mission. Car la production d’un rapport faisait partie de leurs tâches : qu’il ait été l’envoyé d’un chef d’État ou d’un haut fonctionnaire, d’un mécène ou d’une société savante, le missionnaire était tenu de rédiger un rapport, que ce soit sur place, sous forme de lettres, ou à son retour, sous forme d’un mémoire. Ces rapports ont des contenus aussi variés que les raisons du voyage : botanique, zoologie, archéologie, histoire, religion, géographie, cartographie, ethnologie constituent autant de domaines abordés par ces écrivains d’un genre particulier. D’autres catégories de voyageurs, tels que les commerçants, les marins, les soldats, pourtant très nombreux à parcourir la Grèce, ont laissé beaucoup moins de récits.

  • 3 Le nombre des récits augmente de manière sensible à partir de cette date, mais ils restent limités (...)

5 D’abord rares, les récits de voyage fleurissent à partir du milieu du xviii e  s. 3 . Ils ne visent pas forcément à la précision archéologique, car ils sont le fait de personnes plus ou moins compétentes dans ce domaine, tels que des militaires, des commerçants, des ambassadeurs, des pèlerins et des érudits de tous bords. Parmi ces derniers, certains s’attardent sur l’observation de la nature, d’autres sont fascinés par les coutumes locales, mais la plupart ont bénéficié d’une solide formation classique et, lorsqu’ils se rendent en Grèce, ils se préoccupent avant tout de rechercher et collecter les antiquités, non sans s’émouvoir devant les ruines d’une civilisation qu’ils admirent. Le comte de Choiseul-Gouffier, qui s’exprime ainsi dans son Voyage pittoresque de la Grèce , illustre l’état d’esprit dans lequel les antiquaires de l’époque des Lumières se trouvaient avant de fouler le sol de la Grèce :

4 M.-G.-F.-A. de Choiseul-Gouffier , Voyage pittoresque de la Grèce , I (1782), p. 2. Lorsque je quittai Paris pour visiter la Grèce, je ne voulais que satisfaire la passion de ma jeunesse pour les contrées les plus célèbres de l’Antiquité. J’étais entraîné par une curiosité dévorante que j’allais rassasier de merveilles ; je goûtais d’avance le plaisir de parcourir cette illustre et belle région un Homère ou un Hérodote à la main 4 . 

6 Athènes était alors un site incontournable pour les voyageurs épris de vestiges antiques, mais cela ne fut pas toujours le cas. Quand l’on songe à sa célébrité et à son brillant passé, on s’étonnera peut-être que la ville n’ait été explorée que tardivement.

La redécouverte de l’Attique 5

L’attique, terra incognita.

  • 6 Bodnar 1960. Cyriaque visita Athènes en 1436 et en 1444, quelques années avant la conquête turque d (...)

7 Avec la fermeture des écoles philosophiques en 529 par l’empereur Justinien, et plusieurs vagues d’invasions barbares, la cité fut plongée pendant des siècles dans une quasi-obscurité en regard du rayonnement qui était le sien dans l’Antiquité. Le territoire se dépeupla, et l’antique cité de Périclès fut réduite à la taille d’un gros village. La rumeur courut longtemps en Europe, et encore au milieu du xvi e  s., selon laquelle Athènes était complètement détruite. Il faut dire que rares furent les Occidentaux à y diriger leurs pas avant le xvii e  s. Au Moyen Âge, le voyageur en Grèce est d’abord un pèlerin se rendant à Jérusalem. Souvent homme d’église, il se montre peu sensible aux vestiges de la culture classique. Dès le début du xv e  s., les marchands s’ajoutent aux pèlerins parmi nos témoins, et sillonnent le territoire des anciennes cités grecques, racontant leurs pérégrinations dans des journaux de voyage. Mais seules des personnalités rares comme Cyriaque d’Ancône, le plus illustre des négociants-antiquaires, s’enthousiasment pour les antiquités d’Athènes, au point de dessiner les monuments, de recopier des inscriptions et de recueillir des monnaies et des gemmes 6 .

7 Yérasimos 1991, p. 27-28 (voie maritime) et p. 32-33 (voie terrestre).

  • 8 Voir Slot 1982 sur la grande vague d’insécurité maritime au xvii e  s. en mer Égée, qui bouleversa le (...)
  • 9 Fortuna Attica (1622) ; Cecropia (1622) ; Athenae Atticae (1624) ; Areopagus (1624) ; Ceramicus Gem (...)

8 À la Renaissance, les voyageurs en quête de ruines grandioses, susceptibles d’éveiller en eux l’émoi que provoquait la lecture des textes classiques, furent déçus par ce qu’ils virent à Athènes. Les chrétiens et, après eux, les musulmans, avaient détruit ou laissé à l’abandon les monuments païens, à l’exception de ceux qu’ils transformèrent en églises ou en mosquées, comme le Parthénon, l’Érechthéion et l’Héphaïstéion. Mais le délabrement de la ville n’explique pas à lui seul le désintérêt des voyageurs. Son isolement par rapport au réseau des principaux axes de communication terrestres et maritimes entre Occident et Orient est un autre facteur important 7 . Athènes, pendant longtemps, ne constitua pas le but du voyage en soi mais, au mieux, une simple étape, sur la route de Constantinople pour les diplomates en mission, ou de Jérusalem pour les pèlerins. Il est vrai que le Levant n’était pas une destination accueillante : guerres incessantes entre Venise et les Turcs, mer infestée de pirates, autant de dangers qui guettaient les voyageurs 8 . Les érudits passionnés d’histoire antique préféraient rester chez eux, et réalisaient leurs ouvrages dans leur fauteuil, en lisant les auteurs anciens. Le Hollandais J. van Meurs (1579-1639) a écrit de cette manière plusieurs ouvrages sur l’histoire et la topographie de l’Attique, sans s’y être jamais rendu 9 .

Le tournant des Lumières

  • 10 Spon 1678 ; Wheler 1682. Voir R.  Étienne , J.-Cl. Mossière (éds), Jacob Spon : un humaniste lyonnais (...)

9 À la fin du xvii e  s., J. Spon et G. Wheler marquent un tournant dans l’histoire de la redécouverte d’Athènes : en dépit de la durée très courte de leur séjour dans la ville (du 27 janvier au 15 février 1676), ils ont collecté une masse d’informations, qui leur a permis d’améliorer considérablement les connaissances que l’on avait alors de la cité antique, notamment sur la topographie de la ville d’Athènes 10 .

  • 11 Stuart , Revett 1762-1816. Notons qu’un ouvrage publié ultérieurement par les Dilettanti se concentr (...)

10 J. Spon et G. Wheler annoncent le siècle des Lumières, marqué par un renouveau de l’intérêt pour la Grèce antique. Le modèle du Grand Tour, ce voyage de formation qu’accomplissaient les jeunes aristocrates britanniques en Italie, se propage lentement dans l’espace grec. On découvre aussi la Grèce grâce à des mécènes privés : les Anglais ont innové en fondant dès 1732 la « Society of the Dilettanti », un club d’hommes bien nés férus d’art et de topographie. La Société finança notamment les travaux des Anglais J. Stuart et N. Revett, qui figurent parmi les pionniers de la redécouverte de l’Attique. Ces derniers se sont intéressés surtout aux monuments antiques d’Athènes même, ville dans laquelle ils ont passé deux ans, de 1751 à 1753, mais J. Stuart manifesta un goût prononcé pour la topographie de l’Attique 11 .

12 Sur cette « période des grands prédateurs », voir Étienne R. et Fr. 1990, chap. V, p. 63-83.

11 Dans la seconde moitié du xviii e  s., les voyageurs deviennent de plus en plus nombreux en Grèce, et au début du xix e  s., le mouvement s’amplifie encore. Ils sont trop nombreux pour pouvoir tous être cités ; je mentionnerai seulement, parmi les plus connus, le colonel W. M. Leake, les architectes C. R. Cockerell, J. Foster et K. Haller von Hallerstein, le poète G. G. Byron, le baron O. M. von Stackelberg, le peintre J. Linckh, l’archéologue P. O. Brönsted, ainsi que le fameux lord Elgin 12 .

  • 13 Comme l’expliquent les auteurs, « Sounion n’était pas compris dans les lieux célèbres que nous avio (...)

12 La guerre d’Indépendance (1821-1832), par laquelle les Grecs mirent fin à quatre siècles de domination turque, entraîna une période de troubles peu favorable aux voyages. À part la baie de Sounion, l’Attique resta inaccessible à la fameuse expédition scientifique de Morée 13 . Mais la situation s’améliora bientôt. En 1833, le trône de Grèce échut au prince de Bavière Othon, et Athènes fut choisie pour capitale du nouvel État. La stabilisation politique, certes fragile, permit cependant à l’exploration des antiquaires de reprendre, notamment sous les pas des voyageurs et topographes allemands, parmi lesquels on peut citer L. Ross, E. Curtius, J. A. Kaupert, H. N. Ulrichs, K. O. Müller, A. Milchhöfer.

13 Dans la seconde moitié du xix e  s. s’ouvrent en Attique les premiers chantiers de fouilles menés de manière scientifique. L’archéologie prend peu à peu le pas sur la littérature de voyage, un genre dont les guides touristiques seront les héritiers.

Le goût pour la topographie

14 Guidés par la lecture des auteurs antiques, les voyageurs des xviii e - xix e  s. dirigent systématiquement leurs pas vers les lieux les plus célèbres de la littérature classique, ou offrant un beau panorama. En Attique, les sites les plus visités sont Éleusis et son sanctuaire de Déméter et Coré, Marathon et Salamine, sièges de batailles fameuses qui virent les Grecs vaincre les Barbares, Rhamnonte et le temple de Némésis, les fortifications imposantes de Phylè et d’Éleuthères aux frontières du territoire, les ports de l’antique Athènes que sont le Pirée et Phalère, Sounion avec son temple de Poséidon magnifiquement perché sur le cap Colonne, les mines argentifères du Laurion qui contribuèrent à la richesse de la cité. Toute excursion digne de ce nom comporte également l’ascension du Parnès, du Pentélique ou de l’Hymette, afin de jouir des plus belles vues qui soient.

  • 14 Citons pour exemples Prokesch von Osten 1836, II (Athènes, Marathon, Lycabette, ports d’Athènes) ; (...)

15 La durée du séjour des voyageurs en Attique est généralement très courte, de quelques jours à quelques semaines. Ils logent dans la ville et, de là, rayonnent vers les points forts cités ci-dessus, lors d’excursions d’une à plusieurs journées 14 .

  • 15 Pour un exemple d’application de cette méthode, voir Wordsworth 1836, chap. XXX, sur le chemin d’At (...)
  • 16 E.g. Leake 1829 et 1841 ; Ross 1846 ; Hanriot 1853 ; Sourmélis 1862 ; Haussoullier 1883 ; Milchhöfe (...)

16 Il n’y avait aucune infrastructure pour les héberger dans la campagne, et les routes étaient peu sûres, ce qui n’encourageait pas l’exploration. Malgré cela, les plus courageux et méthodiques des érudits manifestent vite un goût prononcé pour la topographie, et tentent de localiser sur le terrain les lieux mentionnés dans les sources, Strabon et Pausanias en main. C’est dans ce cadre que se développent les premières études sur les dèmes attiques, dont W. M. Leake et L. Ross sont les héros fondateurs. Un immense champ de réflexion s’offre à eux, car s’il est vrai que pour la topographie antique d’Athènes même, dont les ruines prestigieuses ont suscité l’intérêt depuis longtemps, beaucoup de zones d’ombre subsistent, c’est encore plus vrai pour la campagne. Après les recherches des pionniers J. Stuart et N. Revett, leurs épigones du xix e  s. sillonnent l’Attique en tous sens : c’est le cas de E. Dodwell, W. Gell, Sir Ch. Monck, Chr. Wordsworth, W. M. Leake, L. Ross, H. G. Lolling, A. Milchhöfer, pour n’en citer que quelques-uns. La méthode la plus courante à l’époque pour repérer les dèmes est d’essayer de les reconnaître d’après les noms actuels des villages, méthode couplée à la quantité de vestiges observés en surface 15 . Outre ces pionniers, les consuls étrangers en poste à Athènes font parfois des excursions dans la campagne, accompagnés souvent de prestigieux visiteurs. C’est le cas notamment de J. Giraud, L.-Fr.-S. Fauvel et G. Chr. Gropius, dont il sera question plus en détail ci-après. Ces travaux mènent à la parution des premières études d’érudition sur la topographie de l’Attique antique, dont la tentative de localisation des dèmes constitue toujours un morceau de choix 16 .

17 Les érudits voyageurs sont frappés par le contraste entre la campagne attique antique, très peuplée et foisonnante de dèmes d’après les sources, et la désolation qui s’étend devant leurs yeux. Ainsi, J. Stuart déclare :

17 Dans Stuart, Revett 1762-1816, III, p. 25. 18 Chandler 1817, II, p. 141. It appears from Eusthatius, that the number of Attic Demoi was 174, many of which are now utterly destroyed, and not only the ruins, but even the names scarcely remain 17 . Plus loin, il doute même qu’il y ait eu autant de dèmes. R. Chandler donne une image similaire : The territory of Athens was anciently well peopled. The demi or boroughs were on number one hundred and seventy four ; scattered, except some constituing the city, about the country. Frequent traces of them are found ; and several still exist, but mostly reduced to very inconsiderable villages 18 .

18 La plaine côtière à l’ouest de l’Attique, où se trouvait notre dème, ressemblait à un no man’s land , comme le montre le témoignage de W. Mure qui, le 25 mars 1838, alors qu’il se rendait en bateau du Pirée en direction de Sounion, fit escale aux deux tiers du chemin dans une baie au niveau de l’ancien dème d’Anaphlystos. Il monte sur une hauteur rocheuse juste au-dessus de l’endroit où le bateau a jeté l’ancre, pour avoir une vue sur l’intérieur du pays :

19 Mure 1842, II, p. 122. It were difficult to conceive a more dreary scene of desolation than here presented itself, or indeed than that offered by the whole of this once populous region, as far as the eye could stretch in coasting along its shore from Athens to the Sunian promontory. With the exception of a small deserted hovel, whether cottage, chapel, or magazine, it were difficult to decide, immediately above our moorings, not a symptom of human life or industry could be described – nothing but a barren waste of rock, heath, or moutain, unrelieved by forest or tree. Not even the bleat of a goat, the tinkling of a sheep bell, or the evening call of the herdsman, sounds which seldom fail to enliven even the most desert mountain solitudes of Greece, were here to be heard 19 .

Aixônè ne vaut pas le détour

  • 20 Certains voyageurs empruntent un autre itinéraire pour se rendre au cap Sounion, par voie terrestre (...)
  • 21 Relation de l’Attique et une Description de tous les lieux maritimes autour du golfe de Lépante, Mo (...)

19 Bien que situé sur un itinéraire très fréquenté par les voyageurs, celui qui menait d’Athènes au cap Sounion 20 , notre dème est peu présent dans la littérature de voyage. Rares sont les voyageurs à signaler quelque chose de suffisamment intéressant à leurs yeux pour figurer dans leur journal. C’est qu’il n’y avait pas grand-chose d’attirant à Aixônè : pas de curiosités naturelles, pas d’architecture antique qui suscitât l’admiration. Prenons l’exemple de J. Giraud, consul de France à Athènes jusqu’en 1664 puis consul d’Angleterre et vice-consul de Hollande dans la même ville, l’un des meilleurs connaisseurs de l’Athènes de son temps. Sa Relation de l’Attique a été réalisée à la demande du marquis de Nointel, lequel avait dans l’idée de faire une enquête approfondie sur le passé et le présent des pays du Levant 21 . Il demanda aux consuls de France et aux missionnaires latins de lui adresser des mémoires sur les lieux de leur ressort, avec des notices sur la topographie, la géographie, l’histoire, les habitants, le gouvernement, les antiquités. De manière significative, J. Giraud s’arrête essentiellement sur ce qui est connu par les textes antiques, éludant une part importante de l’Attique, dont la région d’Aixônè. Les villages de la plaine d’Athènes et de la Mésogée, le cap Sounion et la zone du Laurion avec ses célèbres mines argentifères, ont davantage retenu son attention que la plaine côtière à l’ouest de l’Hymette. En résidence à Athènes pendant plusieurs années, il était pourtant dans une situation idéale pour partir à la découverte des moindres recoins de l’Attique. Certes, sa fonction de consul ne lui laissait pas tout le loisir nécessaire à ce genre d’activité.

22 Wheler 1682, p. 449-450.

23 Spon 1678, II, p. 405.

20 Les voyageurs de passage, en séjour à Athènes seulement pour quelques jours ou, au mieux, quelques semaines, doivent se montrer sélectifs dans leurs déplacements. La priorité est toujours la ville d’Athènes, dont l’exploration occupe généralement la majeure partie de leur temps. Parmi ces hommes de passage, et qui furent les hôtes de J. Giraud, on compte J. Spon et G. Wheler. Ils consacrent plusieurs semaines à la découverte de la ville, puis s’attaquent à la campagne : outre l’ascension du mont Hymette, ils visitent les carrières du Pentélique, les ports d’Athènes, et Salamine. Pas un mot sur Aixônè, qui ne figure même pas sur la carte qui accompagne l’ouvrage de J. Spon ; pourtant, nous savons par le récit de G. Wheler que les deux hommes sont passés dans la région 22 . Ils quittent Athènes le 15 février 1676 pour le Péloponnèse, et en chemin, passent par Éleusis, « après avoir amplement satisfait à notre curiosité, et vu avec assez de loisir tout ce qu’il y avait de plus remarquable dans Athènes » 23 .

  • 24 M.  Fourmont , « Relation abrégée du voyage littéraire fait dans le Levant par ordre du Roy dans les (...)

21 Certains voyageurs sont tout de même frappés par la grande quantité de ruines et notamment de structures funéraires qui jalonnent la route d’Athènes à Sounion, qu’ils attribuent hypothétiquement à Aixônè ou aux dèmes voisins sur la base du récit de Strabon ( annexe III, texte 4 ). Mais les inscriptions du dème continuèrent de dormir dans le sol pendant quelques décennies encore. Même l’infatigable abbé M. Fourmont 24 , qui parcourut l’Attique en 1729 pendant plusieurs mois en tous sens, recueillant des centaines d’inscriptions (près de 900 selon sa propre estimation), et qui passa certainement par Aixônè, car il emprunta la route Athènes-Sounion lors d’une excursion estivale, ne parle pas du tout de notre dème, sans doute parce qu’il n’y a rien trouvé :

25 Lettre au comte de Maurepas, Nauplie, 4 octobre 1729 (= Omont 1902, I, p. 570). Le premier voyage a esté depuis Athènes jusqu’au cap Sunium, autrement le cap Colomnes, et de là jusques à l’ancienne Prassia, aujourd’huy le Porto Raphti. Douze jours ont esté employez dans ce voyage, parceque je n’ay voulu passer aucun buisson, aucun village, la moindre église et le plus petit débris, soit dans les montagnes, soit dans les vallées et les plaines, sans le visiter, sans y faire fouiller. J’y ay trouvé 70 inscriptions, dont une méritoit seule la peine que je me suis donnée 25 . 

22 Il avait déjà affirmé son assiduité dans une lettre à Cl. Gros de Boze, écrite à Athènes le 20 juillet 1729, à propos de ses recherches à Athènes et en Attique :

26 Omont 1902, I, p. 568. Je ne laisse pas une chapelle dans le milieu des champs, un monceau de pierre, une borne, la moindre chose sans la visiter, de sorte qu’après moy personne n’aura que faire d’y venir, à moins qu’en bâtissant on n’en découvre 26 . 

23 Il est heureux que sa déclaration n’ait pas découragé d’autres curieux, car il restait encore bien des choses à découvrir.

La localisation du dème

24 La position relative de notre dème sur la côte ouest de l’Attique était connue de longue date grâce à Strabon, mais nous verrons que les voyageurs se sont longtemps mépris sur son emplacement précis, le situant, ainsi que son voisin Halai Aixônidès, trop au nord ou trop au sud. Ce sont les trouvailles épigraphiques qui ont permis, à partir de la seconde moitié du xix e  s., de localiser correctement le dème.

Ce que l’on savait avant les découvertes épigraphiques

  • 27 Pausanias, I 1, 31-33, 36-38 (au § 34, le Périégète inclut Oropos parmi les dèmes, ce qui est incor (...)

28 Selon les termes de J. Pouilloux, auteur de la notice du livre I dans l’édition CUF, p. 5-6.

29 Ibid. , p. 6.

25 Les érudits de l’époque moderne et contemporaine qui se sont attachés à résoudre les problèmes de la topographie des dèmes de l’Attique disposaient en premier lieu des données du géographe d’époque augustéenne Strabon et du périégète du ii e  s. apr. J.-C. Pausanias. Ce dernier, qui consacre pourtant plusieurs pages de son livre I à d’autres dèmes 27 , ne souffle mot sur Aixônè. Est-ce à dire que le dème avait été déserté ? L’archéologie montre qu’il n’en était rien, comme nous le verrons au chapitre 3. Il semble plutôt que la région ait échappé à la curiosité du Périégète. Le livre I de la Description de la Grèce est en effet caractérisé par la « rapidité sélective » des visites de l’auteur 28 . Le Pirée, Phalère, Marathon, Rhamnonte, Oropos, Éleusis et Éleuthères reçoivent un développement particulier, qui laisse supposer que le Périégète y est passé, mais pour le reste de l’itinéraire, « la rapidité, l’importance des omissions ne permettent pas d’assurer que Pausanias l’a accompli réellement » 29 . Une douzaine d’autres dèmes sont mentionnés rapidement, ceux où se trouvaient des cultes importants ou étranges, ou des tombes de personnages célèbres. Ne retenant que ce qui mérite intérêt selon ses critères, Pausanias effectue un choix drastique, comme il le dit lui-même à la fin de son exposé sur l’Attique :

30 Pausanias, I 39, 3 (trad. J.  Pouilloux , éd. CUF). Voici, à mon sens, ce qui en Attique est le plus célèbre, tant dans les traditions que dans les monuments. Depuis le début, j’ai choisi dans la masse des éléments ceux qui convenaient à un exposé historique 30 . 

26 Aixônè n’a pas eu l’honneur de faire partie de cette sélection.

  • 31 Strabon, IX 1, 21-22 (voir annexe III, texte 4 pour les lignes sur Aixônè). Cette succession concor (...)
  • 32 Appelée Prasonisi, Katramonisi ou encore Gaïdouronisi par les voyageurs modernes, elle a retrouvé a (...)
  • 33 Voir J.-M. Kowalski , Navigation et géographie dans l’Antiquité gréco-romaine : la terre vue de la m (...)
  • 34 Voir R.  Baladié dans sa notice à l’édition parue dans la CUF, p. 14 et p. 19-22 ; L.  Waddy , « Did S (...)
  • 35 Par exemple, dans sa description de la côte ouest de l’Attique, il nomme ensemble, comme étant près (...)

27 L’unique source littéraire à disposition des topographes désireux de localiser Aixônè était donc Strabon, qui, dans le livre IX de sa Géographie , rédigée à la fin du i er  s., s’est attaché à décrire la succession des dèmes côtiers d’Athènes à Oropos en passant par le cap Sounion 31 . Trois informations sont à retenir : notre dème était situé entre ceux d’Halimonte et d’Halai Aixônidès ; le premier cap après lui est le cap Zôster ; à la hauteur d’Aixônè se trouve l’île d’Hydroussa 32 . Les travaux des topographes du xx e  s. sont venus confirmer la description du géographe, sauf en ce qui concerne la position de l’île d’Hydroussa : elle se trouve en face du dème que l’on identifie aujourd’hui avec Halai Aixônidès. Comment Strabon a-t-il pu commettre cette erreur ? Pour répondre, il faut s’intéresser à la manière dont il a recueilli ses informations sur cette portion de l’Attique. En décrivant les dèmes côtiers, il suit la tradition des périples, c’est-à-dire des premiers ouvrages de géographie, qui consistaient à situer l’espace étudié par rapport au rivage, le géographe faisant ses observations depuis un bateau 33 . Si on ne peut douter que Strabon ait visité Athènes et le Pirée, il n’a probablement pas exploré la campagne 34 . Les philologues estiment que ses informations sur les dèmes côtiers sont empruntées à Artémidore d’Éphèse, géographe du i er  s., mais il est possible qu’il ait lui-même ajouté quelques observations alors qu’il longeait la côte en bateau, lors de l’un de ses nombreux voyages. Si les trouvailles épigraphiques et les recherches des topographes modernes ont généralement confirmé sa description du littoral attique, quelques erreurs ont été relevées çà et là 35 . Strabon, ou sa source, a très bien pu commettre une inexactitude quant à la position de l’île d’Hydroussa relativement à notre dème : depuis un navire, le risque est grand d’observer la position de l’île par rapport au rivage de manière légèrement oblique.

  • 36 Pour reprendre une expression de Louis Robert, un maître de la géographie historique, lequel a expl (...)
  • 37 À la scholie d’Aristophane, Guêpes 895 b (éd. W. J. W.  Koster ), le commentateur byzantin Démétrios (...)
  • 38 Dans le traité De populis Atticae , dans Athenae Atticae (1624), I, col. 233-235 (carte p. 225), et (...)
  • 39 Ainsi Chandler 1817, II, p. 165-166. Il effectua son voyage en Grèce et en Asie Mineure en 1764-176 (...)

28 Jusqu’à la seconde moitié du xviii e  s. et les premières excursions des topographes, les connaissances sur Aixônè ne reposent pas sur la terre mais sur le papier 36  : puisant dans les sources littéraires antiques ( annexe III ), les savants de cabinet relèvent l’appartenance du dème à la tribu Cécropis 37 , la réputation de blasphémateurs de ses habitants, l’excellence de son rouget, et sur leurs cartes, le dème est situé conformément à la description de Strabon, entre Halimonte et Halai Aixônidès, sur la côte ouest de l’Attique. Un représentant de cette tendance est l’antiquaire et philologue hollandais J. van Meurs, qui rédigea plusieurs traités sur les choses grecques et attiques en particulier, réunis dans le recueil Athenae Atticae , paru en 1624 38 . Certes, nous l’avons vu dans la section précédente, plusieurs voyageurs ont traversé la région, en parcourant la route entre Athènes et Sounion, mais leur interprétation des vestiges observés est elle aussi guidée par Strabon. En conséquence, Aixônè est situé trop au sud, à l’endroit des ruines du dème d’Halai Aixônidès 39 .

  • 40 Dans Stuart, Revett 1762-1816, III, p. 27-43. Aixônè figure à la p. 28. Sa carte n’est pas absolume (...)
  • 41 La variante Aixônia n’est pas attestée dans les sources antiques. On la trouve pour la première foi (...)
  • 42 Dans quelques inscriptions tardives, on trouve en effet l’orthographe avec omicron , par exemple Ago (...)
  • 43 Par exemple par le Rév. J. A.  Cramer , A Geographical and Historical Description of Ancient Greece w (...)

44 Voir Kaza-Papageorgiou , Kladia 2006, p. 62 et p. 132.

29 C’est dans l’œuvre monumentale des Anglais J. Stuart et N. Revett que l’on trouve pour la première fois une tentative d’identification du dème d’Aixônè qui ne suit pas Strabon mais les toponymes modernes. Leurs recherches sur l’Attique ont été effectuées lors de leur séjour à Athènes entre 1751 et 1753. J. Stuart a établi une carte de la région ( fig. 3 ) et élaboré une liste des noms des villages modernes mis en regard des toponymes antiques 40 . Autrement dit, il a tenté de donner l’emplacement des anciens dèmes. W. Reveley, l’éditeur qui publia le volume III en 1794 après la mort soudaine de J. Stuart, note que cette liste a été laissée dans un état très inachevé par son auteur. Néanmoins, elle a été réutilisée par maints chercheurs intéressés par le sujet, dont le premier fouilleur de notre dème, L.-Fr.-S. Fauvel, sur lequel je reviendrai. Notre dème y figure deux fois, ce qui n’est pas sans surprendre. On lit en effet (je traduis) : « Nom moderne : ΑΣΑΝΗ. Nom ancien : peut-être ΑΙΞΩΝΗ ou ΑΙΞΩΝΙΑ 41 . Remarque : près de la mer, célèbre pour ses rougets », et, plus bas : « Nom moderne : ΑΞΑΟΝΑ. Nom ancien : ΑΙΞΟΝΗ 42 . Remarque : près de la cité ». Visiblement, J. Stuart hésite entre deux possibilités, aucune ne correspondant à la description de Strabon. Sur sa carte de l’Attique ( fig. 3 ), il semble avoir opté pour la seconde hypothèse, car les « Ruins of Aixone » sont indiquées à proximité immédiate d’Athènes, là où l’on place aujourd’hui le dème d’Alopékè. Il a été peu suivi sur ce point 43  : la plupart de ses successeurs ont adopté sa première hypothèse, et ont attribué les abondantes ruines que l’on observait près du village de Chasani à Aixônè, alors qu’il s’agit en fait des dèmes d’Halimonte et d’Euônymon 44 . J. Stuart avait pourtant remarqué les ruines que l’on sait aujourd’hui appartenir à notre dème, mais il supposait qu’elles relevaient du dème d’Halai Aixônidès : sur sa carte, au nord-est du cap Agyra (act. cap Exonis), il a noté en effet « Halae ? ».

Fig. 3. Carte de l’Attique par J. Stuart, 1794 (détail) .

Fig. 3. Carte de l’Attique par J. Stuart, 1794 (détail).

J.  Stuart , N.  Revett , The Antiquities of Athens 2 , III (1827), pl. 2.

Fig. 6. Carte de l’Attique par W. M. Leake, 1841 (détail) .

Fig. 6. Carte de l’Attique par W. M. Leake, 1841 (détail).

Leake (1841), en fin de volume.

Fig. 8. Carte de l’Attique par E. Curtius et J. A. Kaupert (détail), 1900 .

Fig. 8. Carte de l’Attique par E. Curtius et J. A. Kaupert (détail), 1900.

Id. , Die Karten von Attika (1881-1903), carte n o  3.

  • 45 C’est le cas par exemple de J. C.  Hobhouse , A Journey through Albania, and Other Provinces of Turke (...)

30 Pendant longtemps, la plupart des voyageurs ont répété cette erreur, situant Aixônè trop au nord. Il est important de garder cela en tête quand on lit leurs témoignages, car cela signifie que ce qu’ils mentionnent pour Halai Aixônidès est en fait valable pour Aixônè, et ce qu’ils attribuent à Aixônè s’applique en réalité à Halimonte ou à Euônymon. Parallèlement, certains voyageurs continuent de suivre Strabon, plaçant Aixônè trop au sud et reconnaissant dans les vestiges d’Halai Aixônidès ceux de notre dème 45 .

31 L’archéologue anglais E. Dodwell est le premier de nos témoins à mentionner des ruines dans la région qui nous intéresse de manière suffisamment précise pour que nous puissions affirmer qu’il était bien là où l’on situe le dème d’Aixônè aujourd’hui. Il visite la zone le 22 novembre 1804, lors d’une excursion d’un jour seulement. Il décrit, dans les environs de la chapelle tardo-byzantine d’Aghios Nikolaos de Pirnari, deux sculptures en marbre, un lion et une figure féminine, probablement visibles en surface. La chapelle d’Aghios Nikolaos est un repère topographique sûr, car la petite église existe toujours, à l’est du centre-ville de Glyphada ( fig. 2 ). E. Dodwell lui-même ne fait pas le rapprochement entre ces vestiges et Aixônè, car il situe le dème bien plus au nord, à Trachônès (en réalité, le dème d’Euônymon), sur la base d’un rapprochement étymologique et, surtout, de l’abondance des vestiges observés dans et aux alentours de ce village :

46 Plus loin, il émet l’hypothèse qu’il s’agit du dème d’Halai Aixônidès. Je n’ai pas retrouvé la trac (...) 47 Dodwell 1819, I, p. 525-526. As I was desirous of exploring the sea shore between Cape Kolias and Cape Zoster, and of searching for the remains of some of the demoi mentioned by Strabo and Pausanias, we quitted Athens on the 22nd of November [1804], and passing through the Albanian gate, crossed the bridge over the Ilissos. […] Proceeding in a southern direction towards Sunium, we arrived in two hours at a low promontory and peninsula called Agiea [= le cap Exonis]. The whole plain from which the peninsula projects is strewed with ancient remains, that are overgrown with the impenetrable lentiscus. The small church of St. Nicolo seems to occupy the site of an ancient temple. Among the bushes I discovered a marble lion, admirably sculpted in the style of those at Mycenae : it is in a recumbent posture ; its length is four feet nine inches; but its head is mutilated. Not many paces from the lion is a marble statue of a female figure, in drapery, and as large as life : it is in a good style, but has been much impaired. These ruins seem the remains of a considerable demos 46 . From the eastern side of the plain rises Mount Bernidi, which is that part of Hymettos anciently called Anudros. We returned to Athens through the village called Tragones, near which the Cape of Agia Kosmos projects into the sea. Here is also the remains of a town and the foundations of the cella of a temple, near which is a mutilated bas-relief representing the sacrifice of a goat, and some rites associated with the mythology of Bacchus, who perhaps had a temple at this place, of which the modern name of Tragones may be traditional, and derived from Τραγος, a goat, as the word Αιξωνη, the ancient name of this demos, seems to have been from Αιξ, which also signifies a goat. We returned to Athens the same evening 47 . 

32 Il repasse par là en septembre 1805, en compagnie de Ch. Monck et Sir W. Gell, au retour d’une expédition de plusieurs jours lors de laquelle il a parcouru l’Attique dans le sens des aiguilles d’une montre. Après une halte à l’incontournable grotte de Pan à Vari, il poursuit :

48 Ibid. , p. 556-557. We here entered upon the Athenian plain, which is considerably elevated above the sea, and covered with bushes. We passed several tumuli of small stones, and some imperfect traces of antiquity ; and in an hour and ten minutes from Bari, came to the remains of an extensive city, perhaps the Halai Aixonides […]. A quarter of an hour beyond this place we passed near an aperture in the horizontal surface of the rock, similar to that of the cave of Pan at Bari [il dit ensuite regretter de ne pas l’avoir explorée, car il n’avait pas les cordes et les échelles nécessaires]. Having proceeded a short distance from this place we observed an ancient wall, regularly constructed with large stones. To our left was the village of Tragones ; and to the right the rocks of Hymettos. Three quarters of an hour more brought us to the remains of a city of considerable dimensions, probably Aixone, which was of the tribe Cecropis. Large blocks of stone, and foundations of many buildings, are scattered round in all directions, and part of the cella of a temple is well preserved. Between this place and Phaleron, on the left of the road, was the demos of Alimous, in the tribe of Leontis, which we did not see 48 . 

33 E. Dodwell, comme ses contemporains, place donc Aixônè trop au nord, à Trachônès cette fois, et attribue les vestiges de notre dème à Halai Aixônidès.

  • 49 À 45 min. de la grotte de Pan en direction du nord, Gell écrit : « After climbing without a path to (...)

34 Plus de dix ans après, Sir W. Gell publie son Itinerary of Greece , où il indique en minutes les distances parcourues lors de ses voyages, et mentionne les ruines rencontrées au passage, indications qui restent malgré tout trop vagues pour l’archéologue moderne. Hélas pour nous, dans l’extrait concernant le chemin entre Vari et Athènes, W. Gell ne mentionne pas les ruines que l’on sait aujourd’hui appartenir à Aixônè, car il les a contournées par le sommet du Petit Hymette 49 . Un peu plus loin cependant, alors qu’il se trouve à deux minutes au nord du monastère de Karéa (« Ikaria or Kareia » sur la carte de J. Stuart [ fig. 3 ], où ce dernier situait le dème d’Ikarion par analogie phonétique), il écrit :

50 Ibid. , p. 91-92. Having crossed a torrent, a tumulus, which has been opened right. Left, a church and well, and remains of an ancient village, above which is a rocky mount, left on which there are few or no remains. Perhaps this is the place Stuart calls Axaona, concluding it to have been Aixone 50 .

35 W. Gell semble confirmer que seul J. Stuart avait connaissance du toponyme Axaona, mais il ne se prononce pas sur la position de notre dème.

Une zone délaissée : pourquoi ?

36 Alors que certains voyageurs soulignent l’abondance de vestiges dans la zone de notre dème, d’autres ont une image bien différente de la région. Une année après le témoignage de E. Dodwell cité plus haut, en 1806, Fr.-R. de Chateaubriand traverse l’Attique d’Athènes à la côte sud-est en passant par le sud du Pentélique, pour prendre le bateau pour Jérusalem, car aucun ne partait du Pirée. Il note la désolation des régions qu’il traverse, qu’il compare à celle de la côte ouest de l’Attique, qu’il n’a lui-même pas parcourue :

51 Fr.-R. de Chateaubriand , Itinéraire de Paris à Jérusalem et de Jérusalem à Paris , I (1811), p. 246- (...) On trouvait entre Phalère et le cap Sunium plusieurs villes et bourgades, telles qu’Anaphlystus, Azènia, Lampra, Anagyrus, Alimûs, Thorae, Aexone, etc. Wheler et Chandler firent des excursions peu fructueuses dans ces lieux abandonnés ; et M. Lechevalier traversa le même désert quand il débarqua au cap Sunium, pour se rendre à Athènes 51  .

37 Plaine regorgeant de marbres antiques pour E. Dodwell, désert aux yeux de Fr.-R. de Chateaubriand, qui parle certes par ouï-dire, mais d’après les relations d’autres voyageurs. Ainsi, la perception de la réalité dépend de la sensibilité de chacun, et là où certains signalent d’abondantes ruines, d’autres ne voient que paysage désolé. À la seconde mouvance appartient le révérend anglais Chr. Wordsworth, qui parcourut l’Attique dans le sens contraire des aiguilles d’une montre en décembre 1832, en empruntant notamment la route Athènes-Sounion par la côte ouest. Il dépeint la désolation qui règne sur la route :

52 Wordsworth 1836, p. 112. Voir aussi son itinéraire p. 232 et la carte p. II-III. D’après G. Brisch, (...) The desolate state of this country is almost indescribable. Of the numerous Athenian towns and villages which once covered its soil hardly any vestiges remain. It is almost a wilderness. We have not met five persons on the road during a two days’ journey on our way from Athens hither. We see occasionally a few shepherds on the hills at a distance tending their sheep, but at the first sight of our party they scamper away for fear ; as if they were sheep, and we wolves. To gain any information from them as to the localities of the country is utterly impossible. […] The natural aspect of this country is as dreary, as its actual condition is desolate. It is bare and dry: there are no fountains or rivulets to refresh it: its surface is broken up into small groups of low rocky hills, on which there is scarcely any vegetation but stunted brushwood. […] In this scene of loneliness the traveller is more impressed by the appearance of the few traces which he meets with of the ancient population, with which this country was formerly thronged 52 . 

38 Une quarantaine d’années plus tard, un témoignage à peine moins négatif se trouve sous la plume de H. Belle : au retour d’une expédition d’Athènes à Sounion en passant par Marathon et le Laurion, il revient par Vari où il passe la nuit :

53 H.  Belle , Trois années en Grèce (1881), p. 240. Une route à peu près carrossable, quand il n’a pas plu, passe là, venant de Kératéa, et une voiture nous y attendait pour nous transporter le lendemain à Athènes. La route circule à travers des landes arides, couvertes d’arbrisseaux rachitiques, et serait la plus ennuyeuse, la plus triste du monde, si l’on n’avait la vue du golfe d’Égine et des montagnes de Corinthe avec leur profil élégant et leurs belles couleurs. Le soleil, qui descendait à l’horizon, enveloppait d’ailleurs d’une teinte si puissante et si douce à la fois toute cette nature sévère et un peu maigre, que les landes elles-mêmes et les roches dénudées qui les dominaient nous semblèrent moins laides 53 .

39 Certes, ces voyageurs pessimistes ont dû apercevoir en surface les ruines mentionnées par d’autres, mais ils n’ont pas cru bon de les signaler. Ce n’est donc pas l’absence de ruines visibles qui explique le désintérêt quasi général des voyageurs pour la région d’Aixônè, mais leur aspect peu sensationnel. Il est vrai que ces ruines, tumulus et éléments de sculptures, ne pouvaient rivaliser avec le temple de Poséidon du cap Sounion ou le théâtre de Thorikos.

  • 54 E.g. M. Fourmont, lettre au comte de Maurepas, Athènes, 20 juillet 1729 (= Omont 1902, I, p. 565) : (...)

40 Un autre facteur dont il faut tenir compte est la dangerosité du voyage en Grèce à ces époques. Parcourir l’Attique n’était pas une sinécure : les brigands infestaient les routes, les groupuscules grecs révolutionnaires commettaient toutes sortes d’exactions envers la population locale et les voyageurs, et la piraterie sévissait sur les côtes. L’insécurité des routes attiques ressort de nombreux récits de voyage 54 .

  • 55 Dodwell 1819, I, p. 518 : « The travelling in Attica is perfectly secure; the inhabitants are kind (...)

56 Wordsworth 1836, p. 12, p. 29, p. 121, p. 173 n. 15, chap. XXX et XXXIV.

57 Ross 1851, II, p. 145-146.

41 La situation semble s’être améliorée au tout début du xix e  s., à en croire E. Dodwell 55 , mais il paraît avoir été particulièrement chanceux, car Chr. Wordsworth brosse à nouveau un portrait assez noir du voyage en Attique en 1832, et particulièrement de la route qui traverse la plaine de Marathon, infestée de klephtes qui détroussent les voyageurs, même les Grecs 56 . Toute la province est réduite au brigandage. Beaucoup de villages ont été désertés ; les habitants se sont réfugiés dans les montagnes. Même les environs immédiats d’Athènes sont dangereux. L. Ross fait un récit haut en couleur des tribulations d’un groupe de douze voyageurs (dont le jeune E. Schaubert), partis depuis Athènes explorer la grotte de Pan à Vari ; ils sont armés jusqu’aux dents, et se font recevoir à Vari par des coups de feu car les gens du lieu ont peur d’eux 57 .

42 La situation ne connaît une accalmie qu’avec l’arrivée du roi Othon en 1833. D’après L. Ross, dans ses Erinnerungen und Mittheilungen aus Griechenland , avant qu’Athènes ne passe sous la possession du prince de Bavière, la vie dans la ville était calme et sûre, mais la situation était très différente une fois les portes de la ville franchies : on ne pouvait parcourir la campagne qu’accompagné d’une escorte armée, pour éviter de se faire détrousser ou de se faire enlever contre rançon. La population côtière vivait dans la crainte des attaques de pirates, et accueillait souvent toute personne étrangère à coups de fusil :

58 L.  Ross , Erinnerungen und Mittheilungen aus Griechenland (1863), p. 274. Anders jedoch waren die Verhältnisse vor den Thoren der Stadt. Hier konnte man nur den Weg nach dem Piräeus, die zunächst angrenzende Gegend des Ölwaldes und einen Umkreis von einer Stunde rings um Athen als sicher annehmen, aber auch dies nur um die Mitte des Tags, wenn die Leute in den Gärten, bei der Olivenlese oder auf den Feldern an der Arbeit waren ; und auch hierbei fanden Ausnahmen statt. Eine Zeit lang durften die Architekten nur in Gesellschaft und bewaffnet auf den Bau des Admirals Malcolm in Patissia gehen, weil man ihnen auflauerte, um einen von ihnen in die Berge zu schleppen und ein Lösegeld zu erpressen, wie erst einige Monate früher einem wohlhabenden Griechen geschehen war. Ein Ausflug nach Sunion konnte nur von einer Caravane von dreiundzwanzig bewaffneten Personen, Herren und Dienern, unternommen werden ; und als die Reisenden nach Anaphiso gelangten, wo die Seeräuber Tags zuvor das nahe Klostergut Alegroma ausgeraubt hatten, und wo sich eben der türkische Zehnteinnehmer mit seiner Begleitung aufhielt, fanden sie die Thore des Gehöftes geschlossen und die Bewohner mit wohlgeladenen Flinten hinter den Schiessscharten aufgestellt ; ja, hätte man sie nicht, als sie näher kamen, an ihrer fränkischen Kleidung als Reisende oder Milordi erkannt, so würden sie ohne weitere Umstände mit einem Kleingewehrfeuer empfangen worden sein. Später, im Januar, wurden zwei Gesellschaften von Reisenden, die sich dennoch aus der Stadt gewagt hatten, in der Gegend von Marathon wirklich ausgeplündert 58 .

43 Absence de ruines impressionnantes d’une part, dangerosité des routes terrestres et maritimes d’autre part, voilà qui explique l’exploration tardive de l’antique dème d’Aixônè. La plupart des voyageurs s’en tiennent à Athènes et, au mieux, font quelques excursions dans les endroits phares de l’histoire de la cité antique.

La fouille de 1819 59

  • 59 On trouvera un résumé de l’histoire des fouilles à Glyphada chez Giannopoulou-Konsolaki 1990, p. 21 (...)

44 C’est en mars 1819 que s’est déroulée la première fouille connue dans la région de l’antique dème d’Aixônè. Elle a été menée par L.-Fr.-S. Fauvel, vice-consul de France à Athènes, B. E. A. Rottiers, un colonel hollandais, et G. Chr. Gropius, alors vice-consul d’Autriche à Athènes, accompagné de son chancelier P. Giuracich. Les trois antiquaires ont opéré dans des secteurs différents, mais dans le cadre d’une initiative commune selon C. W. J. Eliot, lequel a défini ces secteurs ainsi, d’après les informations distillées par les fouilleurs eux-mêmes, souvent dans des documents privés : Fauvel dans les environs d’Helleniko, Gropius un peu plus bas près de la chapelle d’Aghios Nikolaos, Rottiers encore plus au sud, entre Glyphada et Voula ( fig. 2 ). L. Beschi accepte cette division des zones, mais allonge celle de Fauvel, la situant entre Trachônès et Pirnari. Nous verrons ce qu’il faut penser de cette répartition.

45 À la fin des travaux, les fouilleurs se partagèrent les trouvailles selon des modalités qui nous échappent la plupart du temps, ce qui rend la détermination de l’origine et du destin de chacune compliquée et même souvent impossible. De plus, la région couverte est vaste, et recoupe trois dèmes antiques : Halimonte, Aixônè, Halai Aixônidès. Les objets sont donc susceptibles de provenir de l’un ou l’autre de ces dèmes. Cette fouille préscientifique, dont le but premier était la collecte et le commerce d’antiquités, a privé les objets exhumés de tout contexte archéologique. Mais elle a aussi permis de localiser Aixônè de manière plus précise, grâce à la découverte de deux inscriptions majeures du dème ( 7 et 16 ).

  • 60 Sur sa vie, voir Legrand 1897, étude récemment amendée par Zambon 2014, p. 27-50. Clairmont 2008 a (...)
  • 61 BnF, Département des Manuscrits occidentaux, Fr 22870-22877 (papiers. Fr 22878, titré « Fauvel IX » (...)
  • 62 Fr 22871 fol. 29 recto-verso. Eliot 1962, p. 11-12 est le premier à publier cet extrait et à le tra (...)

46 La source principale sur cette fouille émane de la correspondance et des notes de Fauvel lui-même 60 . J’ai pu consulter les papiers du vice-consul, conservés à la Bibliothèque nationale de France à Paris, ainsi que ses croquis d’antiquités grecques et ses cartes de l’Attique 61 . Dans une lettre datée du 11 avril 1819, écrite à Athènes et adressée à Barbié du Bocage, il parle de la fouille qu’il a menée en partie sur le territoire de notre dème 62  :

63 Il s’agit du dème d’Halai Aixônidès, qui avoisinait au sud le dème d’Aixônè. Fauvel avait déjà fait (...) 64 Fauvel utilise la lieue terrestre ou lieue commune de France, de 4,4448 km, et le pied de 0,32 m. 65 Fauvel aurait confondu avec Hiéron selon Eliot 1962, p. 23-24. En effet, le consul anglais Cartwrig (...) 66 Beschi 1975 et Matthaiou 1992-1998 comprennent « et plus bas » dans un sens topographique : les tro (...) 67 Fauvel pense que ce monument marquait la tombe de Léaina, la maîtresse du tyrannoctone Harmodios (A (...) 68 Il est possible que Fauvel se soit trompé dans l’interprétation de la scène, car elle est très rare (...) 69 L’inscription en question n’est autre que notre numéro 7  ; elle fournit aux fouilleurs le nom du dè (...) Je viens de faire des fouilles entre Alaee 63 et Exone dans les champs felléens à 2 lieues d’Athènes [un peu moins de 9 km] 64 , imaginez-vous une plaine de rochers couverte de quelques pouces de terre, de plus de 2 lieues d’étendue, de 3⁄4 lieue de large [Fauvel a barré « une demi » et a écrit « 3⁄4 », ce qui fait environ 3,3 km] du pied de l’Hymette à la mer, couverte d’une multitude de tumulus qui la plupart sont des amas de pierrailles qui couvrent des sarcophages, des urnes de cuivre ou bronze, des cippes brisés, des bas-reliefs renversés, beaucoup de vases, des disques dont se servaient les athlètes. Un cippe de 12 pieds [env. 3,84 m] avec un beau fleuron peint porte le nom de Théronos [= DU 1 . Fauvel donne le nom en fac-similé], nom que j’ai lu aussi sur un casque qui avait été trouvé à Olympie 65 . On y a trouvé des médailles des Athéniens, des empereurs romains de Gordien, de Maxime, des Constantin, et plus bas 66 - - un lion, une lionne que je crois représenter Léèna 67 , maîtresse d’Armodius - un bœuf grand comme nature. J’ai eu pour ma part un bas-relief conservé de 4 figures du bon temps d’environ deux pieds [0,64 m] représentant l’affranchissement d’un esclave 68 , une urne d’un pied [0,32 m] de haut et d’un pied et demi [0,48 m] de large en cuivre encore doré et poli en certains endroits ; elle contenait des os à demi brûlés, des vases, des coupes, dans une des pommes très reconnaissables, des tablettes encore enduites de cire où j’ai lu les caractères qui donnent l’époque, qui est celle des monuments d’Athènes de Périclès. // Dans cette urne, par-dessus les os brûlés et les vases, il y avait une pièce de toile fine de lin de 4 pieds de large [env. 1,28 m] et de huit de long [env. 2,56 m] roulée fort serré de manière à occuper le vide que laissaient les os et les vases, cette toile a pu être déroulée, elle est devenue verte par le voisinage du cuivre, les anses de l’urne sont garnies d’étoffe. On a trouvé des inscriptions dont des donations de terrains par les habitants d’Exonè etc 69 ... La plupart de ces urnes sont renfermées dans des marbres, ou de gros vases de terre. Il est difficile de les avoir entier – quand il se fera quelques découvertes, mon ami, je vous en ferai part – et vous au public, si vous le jugez à propos.

47 Il est intéressant de noter que cette lettre a été remise à son destinataire par l’un des co-fouilleurs, le colonel Rottiers. Fauvel indique en effet au début de sa lettre :

70 Fr 22871 fol. 28 recto. Un homme très intéressant vous arrive du Caucase exprès pour vous remettre cette lettre, Monsieur de Rottière, colonel au service de Russie, qui a séjourné longtemps en Géorgie, à Theflis 70 .

48 L’émissaire a visiblement pris son temps, d’après la réponse de Barbié, datée du 11 avril 1820 :

71 Barbié n’a pas tenu parole. Il a en revanche fait publier un extrait d’une autre lettre de Fauvel, (...) 72 Fr 22873 fol. 45-46. Je profite, mon cher ami, d’une occasion que m’offre notre ami commun, M. Allier, d’une personne qui va directement vous trouver, pour répondre à votre lettre du 11 avril 1819 que j’ai reçue finalement le 7 février de cette année, par le Colonel Rottier qui est venu à Paris à ce qu’il paraît, en se promenant. J’ai lu votre lettre à l’Institut [Fauvel est correspondant de la 3 e classe de l’Institut de France], elle a fait plaisir et on a été charmé d’avoir de vos nouvelles. Je vais donner un extrait de votre lettre dans un Journal Littéraire ; je vous en enverrai un exemplaire. Ce n’est plus le Magazin ni les Annales Encyclopédiques, leur auteur, Aubin-Louis Millin est mort, mais ce sera la Revue Encyclopédique Journal qui a assez de succès 71 . // La description de votre fouille dans les Champs Phelléens a beaucoup intéressé l’Académie. Les tumulus, les bustes, le beau bas-relief ; vous feriez bien de nous envoyer quelques dessins de tout cela. Theron était un nom assez commun dans la Grèce. Est-ce dans le même endroit que vous avez trouvé cette urne de cuivre encore dorée où étaient les ossements brûlés et cette pièce de toile qui a pris le vert-de-gris ? On m’a dit que M. le Colonel Rottier avait apporté un petit morceau de cette toile ; il ne me l’a pas montrée. Vous feriez bien de m’en envoyer un échantillon ; Mongez désirerait beaucoup la voir […]. Vos petites tablettes sont très intéressantes, mais on ne peut rien faire de l’écriture, il faudrait en avoir une bonne empreinte. Ces tablettes paraissent en effet être bien anciennes. On n’en connaissait pas encore ; c’est une trouvaille importante. Envoyez-nous des échantillons de chacune de vos deux toiles 72 . 

49 La réponse de Fauvel a été publiée par F. Ravaisson :

73 Ravaisson 1873. Ravaisson ne dit mot du destinataire, il est vrai non nommé dans la lettre. Il est (...) Voici, mon cher ami, les échantillons des toiles que vous m’avez demandés. La grande a de large 4 pieds 6 pouces, et la petite 6,6. Elles ont été trouvées aux environs du cap Zoster dans les champs Phelléens, dans une grande urne d’airain et non de bronze, comme je vous l’aurai peut-être dit. Ces sortes d’urnes sont extrêmement minces, de moins d’une demi-ligne et parfaites d’exécution, parfaitement polies dans les endroits conservés préservés de la rouille. Je crois ces toiles peintes en vert par le voisinage de l’airain. Quelques ossements qui en avaient été voisins, le sont aussi de cette couleur. J’ai trouvé d’autres urnes de terre, sur lesquelles on avait appliqué des ornements d’une pâte dorée, très tendre, apparemment pour la pompe funèbre où elles étaient portées. Je vous ai dit que celle d’airain ou de cuivre a des anses qui sont encore revêtues d’étoffe, pour ne pas faire mal aux mains des porteurs 73 . 

50 Dans ses notes, Fauvel parle encore de la région qui nous occupe, soulignant l’abondance de tumulus qui s’y trouvent :

74 Fr 22877, 1 re partie, fol. 21-22. Les environs des ruines de cette ville [= Halai], en allant à Athènes surtout, sont couvertes de semblables tumulus, que je croyais des sépultures et que je crois des tas de pierres amassées en nettoyant ces campagnes 74 . 
  • 75 BnF, Ge DD 6318, fol. 23, réalisée à partir de 1803, à laquelle Fauvel apporta des corrections pend (...)
  • 76 D’une manière générale, Fauvel ne contribua qu’indirectement à fixer la topographie des dèmes, car (...)

51 Il n’est pas évident de savoir où les trois antiquaires ont fouillé exactement, et lesquelles, parmi leurs trouvailles, sont à attribuer à Aixônè. Fauvel parle dans sa lettre d’une grande zone de plaine entre l’Hymette et la mer, de neuf kilomètre sur trois, couverte de tumulus ; mais il ne peut s’agir uniquement de la zone des fouilles, puisque 9 km correspondent grosso modo à la distance entre le cap Cosmas et Palaiochori ( fig. 8 ). Fauvel doit parler plus généralement de la plaine côtière dans laquelle s’inscrit la zone d’exploration. Il situe sa fouille à deux lieues (un peu moins de neuf kilomètres) d’Athènes, entre Halai et Aixônè ; mais où plaçait-il ces toponymes ? Une carte préparatoire de l’Attique dressée par le vice-consul lui-même, que j’ai pu consulter à la Bibliothèque nationale à Paris, nous donne un indice précieux : on y lit, au crayon, « Alae », « Exone », et « lione de Léèna » ( fig. 5 ) 75 . Il ne faut pas faire grand cas de la position des deux dèmes, situés trop au sud, car Fauvel a visiblement suivi ici les indications de Strabon, ce qui a pour conséquence de placer Aixônè à l’endroit des ruines d’Halai Aixônidès, en face de l’île d’Hydroussa. En revanche, le lieu indiqué pour la « lionne de Léèna » doit être correct : il est situé à l’endroit indiqué « Helleniko » sur la carte de E. Curtius et J. A. Kaupert ( fig. 8 ), dans une zone frontière entre Aixônè et Halimonte. Il appartenait sans doute à une nécropole périphérique de l’un ou l’autre dème ; vu l’étendue des vestiges observés par les topographes allemands dans cette zone, je suis tentée d’attribuer cette nécropole à Aixônè, un dème bien plus grand et populeux qu’Halimonte. Ce tombeau se trouve assez exactement à deux lieues d’Athènes, mais pas du tout entre les dèmes d’Halai Aixônidès et d’Aixônè, contrairement à ce que dit Fauvel dans sa lettre du 11 avril 1819. Il faut croire qu’à l’époque où il écrit, il se fonde encore sur la localisation traditionnelle de ces deux dèmes, élaborée par J. Stuart 76 . Sa carte prête donc à confusion : y figurent un tumulus placé correctement et deux dèmes localisés de manière erronée (trop au sud) d’après Strabon, alors que Fauvel lui-même a en tête la localisation des dèmes (trop au nord) de J. Stuart quand il fait le récit de sa fouille à Barbié du Bocage.

Fig. 4. Carte de l’Attique par L.-Fr.-S. Fauvel, 1792 (détail) .

Fig. 4. Carte de l’Attique par L.-Fr.-S. Fauvel, 1792 (détail).

© BnF, Département des cartes et plans, GE SH 18E PF 93 DIV 09 P 04.

Fig. 5. Carte préparatoire de l’Attique par L.-Fr.-S. Fauvel, réalisée à partir de 1803 (détail) .

Fig. 5. Carte préparatoire de l’Attique par L.-Fr.-S. Fauvel, réalisée à partir de 1803 (détail).

© BnF, Département des cartes et plans, Ge DD 6318 (23).

  • 77 Beschi 1975 a transcrit les trois premiers passages mais d’après des photocopies semble-t-il, car i (...)

52 Aussi faut-il être prudent avec les indications topographiques données par le vice-consul dans ses papiers, et ne pas exiger d’elles une exactitude que les voyageurs de l’époque ne donnaient de toute façon pas. La lionne de marbre mentionnée dans la lettre de Fauvel et qui ornait, selon lui, le « tombeau de Léaina », nous en fournit une bonne illustration. Ses indications sur le lieu de sa découverte rendent perplexe 77  :

78 Extrait d’une lettre écrite d’Athènes par Fauvel à Mongez le 22 décembre 1806, copié par Barbié du (...) Lionne qui a orné un tumulus près du cap Zoster à trois heures de marche d’Athènes (Fr 22870 fol. 89 recto). Son tombeau [= de Léaina] était, je pense, près du cap Zoster près d’un village nommé Tragones. J’y ai vu une lionne sur un tumulus, c’est-à-dire qu’elle y avait été, elle était au pied. – à 3 heures d’Athènes du côté du cap Zoster ( ibid. , fol. 90 recto). J’ai découvert à 3 heures d’Athènes, assez près du cap Zoster, au pied d’un grand tumulus, une lionne en marbre d’un très beau travail […]. Dans les environs de ce tumulus il y en a quantité d’autres ; j’y ai trouvé des lions, dont j’ai fait présent d’un très beau à M. l’amiral Halgan lorsqu’il me reconduisit de Zéa à Athènes – après que les Turcs se furent rendus maîtres, ayant été secourus par le pacha de Negrepont (Fr 22871 fol. 157 recto). Dans un voyage que je viens de faire au Cap Zoster, pour avoir en détail le plan de ce cap, j’ai découvert près d’un autre cap, éloigné de celui-ci d’une lieue vers Athènes [il s’agit du cap Exonis], une belle lionne, au pied d’un tumulus fouillé anciennement. Elle est en marbre de 5 pieds de long [1,524 m], couchée, le muffle est cassé ; elle paroit avoir la patte de devant disloquée. Cette lionne étoit sans doute sur le tumulus. Cet endroit qui est voisin d’un cap est rempli de sépultures, tumulus, ou autres. De là, pendant l’espace d’une lieue on ne trouve que restes de monumens 78 .
  • 79 Beschi 1975, à la suite de Michon 1899, p. 51, pense que la lionne de Fauvel et le lion vu par Dodw (...)

53 Trachônès, le cap Zôster, le cap Exonis sont séparés par plusieurs kilomètres, et sans la carte de Fauvel, on serait bien embarrassé pour déterminer l’endroit de la découverte de cette sculpture 79 . Au moins les trois heures de marche depuis Athènes correspondent-elles aux deux lieues qu’il indique dans sa lettre du 11 avril 1819.

54 C’est sans doute la mention de la lionne, associée dans le second extrait reproduit ci-dessus au village de Trachônès, qui a fait dire à L. Beschi que Fauvel avait mené sa fouille à partir de cet endroit. Mais la carte du vice-consul, plus précise que ses notes, donne raison à C. W. J. Eliot : Fauvel a fouillé une zone funéraire, dans la région d’Helleniko, zone qui est peut-être à rattacher à Aixônè plutôt qu’à Halimonte, comme je l’ai supposé plus haut.

  • 80 Notice que le colonel a rédigée pour la stèle funéraire d’Archestratè avant de la vendre au Musée d (...)

55 Gropius et son chancelier, qui ont déterré deux inscriptions qui étaient exposées dans le sanctuaire d’Hébé à Aixônè ( 7 et 16 ), ont sans doute travaillé plus au sud, vers l’église d’Aghios Nikolaos de Pirnari, là où l’on situe l’un des points névralgiques du dème. Cela est confirmé indirectement par une notice de Rottiers sur une stèle funéraire que lui a vendue Gropius ( GL 22 ), trouvée « dans le courant de mars 1819 aux fouilles des tombeaux près de l’endroit où était anciennement le bourg d’Exones à trois lieues ou 9 milles d’Athènes sur l’ancienne route à Sunium » 80 . Trois lieues (un peu plus de 13 km) correspondent grosso modo à la distance entre Athènes et l’église d’Aghios Nikolaos de Pirnari.

56 Fauvel et Gropius semblent avoir étroitement collaboré, du moins pendant une partie de la fouille : en effet, A. Prokesch von Osten, qui croit reconnaître en 1825 la « lionne de Léaina » dans une sculpture entreposée sur l’Acropole à l’est de la porte Beulé, partage le mérite de la découverte entre les deux hommes :

81 Prokesch von Osten 1836, II, p. 394. Diese Löwin ward von Gropius und Fauvel einige Stunden von Athen nach dem Sunischen Vorgebirge auf einem Tumulus gefunden 81 . 

57 Par ailleurs, Fauvel, dans sa lettre de 1819, mentionne deux trouvailles dont on sait qu’elles ont été sorties de terre par Gropius : le bail 7 , et peut-être le « bœuf » (j’y reviendrai). Ainsi, le vice-consul français mêle dans son récit les objets issus de sa fouille d’Helleniko et ceux trouvés par Gropius vers Aghios Nikolaos de Pirnari.

58 Quant à Rottiers, on ne peut savoir où il a fouillé, car il ne paraît pas avoir trouvé grand-chose, comme nous le verrons.

  • 82 A. Zambon, dans une partie inédite de sa thèse de doctorat consacrée à Fauvel, a établi un catalog (...)
  • 83 C’est ce que présume A.  Zambon , « Fauvel et les vases grecs : un catalogue retrouvé », JS 2006, p.  (...)
  • 84 Voir Ravaisson 1873 ; Michon 1899, p. 42 n. 2. Ces morceaux ont été retrouvés tout récemment au Lou (...)

85 Selon Beschi 1975, citant des extraits des papiers de Fauvel.

59 Qu’est-il advenu des objets trouvés lors de la fouille de 1819 ? Commençons par le butin de Fauvel. Il est difficile de suivre la trace des objets qui lui sont revenus, car ils ont été vendus ou donnés à divers moments et par divers moyens plus ou moins connus 82 . Ainsi, quelques-uns des vases exhumés ont peut-être fini chez quelque collectionneur parisien 83 . Les morceaux d’étoffe qui recouvraient l’urne de cuivre ont été remis par Lebrun à Ravaisson pour être déposés au Louvre 84 . La réponse de Barbié reproduite ci-dessus montre que Rottiers avait pris lui aussi un morceau de cette étoffe. Quant à l’urne, elle a été vendue par Fauvel par l’intermédiaire de Famin sur le marché des antiquités français 85 .

86 Sur la maison de Fauvel à Athènes, voir Beschi 2001.

60 Fauvel a dû conserver nombre de ses trouvailles dans sa maison-musée sur l’Agora d’Athènes. Hélas, la plupart d’entre elles ont disparu, car sa demeure a été entièrement détruite en 1825 lors de la Révolution 86 . Avant la catastrophe, Fauvel avait confié à son remplaçant Dejean l’empaquetage de ses antiquités, en vue de les exporter à Smyrne où il s’était réfugié. Dans ces caisses, il y avait surtout des moulages en plâtre ; les objets lourds, comme les sculptures, les inscriptions et les fragments d’architecture, sont restés dans la maison, comme le montre une lettre de Dejean adressée à Fauvel le 30 janvier 1824 :

Vos marbres, comme vous verrez sur la note, n’ont pas été encaissés, à cause de l’incertitude où je suis de pouvoir les faire sortir // et des grandes dépenses qu’ils auraient occasionnées, peut-être inutilement […]. Il ne reste absolument plus rien de votre Musée, qui ne soit encaissé, pas même le plus petit fragment de vase ou de plâtre (Fr 22874 fol. 117 recto-verso).

87 Fr 22877, 2 e partie, fol. 30-32, publié par Beschi 2001, p. 102-106.

  • 88 On dispose de quelques témoignages éloquents : A.  Prokesch von Osten , en 1825 : « Ich zog einstweil (...)

61 Avec l’aide de Gropius, Dejean rédigea un inventaire, mais il donne trop peu de détails sur les objets pour que l’on puisse y reconnaître des éléments de la fouille de 1819 87 . Les Grecs s’opposèrent à toute exportation, et durant le second assaut de l’Acropole en mai-juin 1825, la maison athénienne du vice-consul fut complètement détruite, caisses comprises, laissant la place à un champ de ruines 88 . Parmi les débris, un chirurgien français au service du Bey, Clarion, et Gropius, récupérèrent ce qu’ils purent, en vendirent une partie pour payer les nombreuses dettes de Fauvel à Athènes, et envoyèrent le reste à Smyrne. À l’ancien vice-consul en exil, il ne resta plus que ses notes, quelques papiers et dessins, sa collection de monnaies, et quelques pauvres fragments provenant des caisses détruites. À sa mort le 12 mars 1838, à la requête de ses héritiers, les objets composant sa succession furent rapportés en France. Les 27-28 avril 1840, ils furent vendus aux enchères à Paris. La partie « antiquités », composée de manuscrits, de dessins, de cartes et de plans-reliefs, fut acquise par la Bibliothèque nationale de France.

62 Cette perte du musée de Fauvel est d’autant plus regrettable que le vice-consul ne publia jamais rien, à part peut-être quelques articles vers la fin de sa vie dans un journal de Smyrne. Certains de ses amis firent paraître quelques-unes de ses lettres dans le Magasin Encyclopédique ou les Monuments grecs , mais les rares objets de sa collection publiés de son temps le furent par d’autres. Quelques antiquités de sa maison-musée ont cependant été retrouvées lors des fouilles américaines de l’Agora, dont la fameuse stèle de Thèrôn ( DU 1 ).

  • 89 Sur la lionne, voir Michon 1899, p. 48-54 ; Eliot 1962, p. 24   ; Beschi 1975   ; Giannopoulou-Konsolak (...)

63 Tous ces facteurs expliquent que, parmi les objets de la fouille de 1819 qui sont revenus à Fauvel, on n’ait pu identifier qu’un tout petit nombre d’entre eux, avec plus ou moins de certitude. Outre la stèle funéraire de Thèrôn, on peut citer les sculptures funéraires de lion et de lionne mentionnées dans la lettre du 11 avril 1819 89 .

  • 90 Sur Gropius et ses activités archéologiques, voir Protopsaltis 1947, p. 64-84 et Chr. Callmer , Geor (...)
  • 91 Berlin, Staatliche Museen, Antikensammlung, F 1887, F 1888, F 1889. L.  Ross en parle en ces termes  (...)

92 Voir infra , p. 90-91.

93 Voir les commentaires à ces trois inscriptions.

  • 94 Beschi 1975 et tav. 133. Voir A.  Michaelis , Ancient Marbles in Great Britain (1882) (rééd. 2008), p (...)

64 Le vice-consul d’Autriche G. Chr. Gropius récolta avec son chancelier P. Giuracich la plus riche moisson d’objets lors de la fouille de 1819, dont une partie a été vendue à Rottiers, manifestement moins chanceux comme nous le verrons 90 . Parmi les objets restés en possession de Gropius, on n’a pu identifier que très peu de chose. Trois loutrophores à figures noires, conservées à Berlin, font sans doute partie des objets issus de la fouille de 1819, comme le suppose E. Michon 91 . Selon le catalogue du musée, cité par ce dernier, elles ont été trouvées en morceaux par Fauvel et Gropius dans la « nécropole de Trachones », toponyme qui désignait alors un grand domaine agricole qui s’étendait jusqu’à Glyphada 92 . Elles ont été achetées par l’ambassadeur J. M. A. de Brassier, qui les transporta à Rome et les donna en 1844 au roi de Prusse. Mais, surtout, on sait que Gropius emporta l’important décret honorifique 16 , le bail 7 , et la belle stèle funéraire d’Archestratè ( GL 22 ). Il vendit les deux derniers à Rottiers, tandis que le premier lui a été confisqué par K. S. Pittakis 93 . Il a peut-être aussi pris le « bœuf » dont parle Fauvel dans sa lettre du 11 avril 1819, si L. Beschi a raison d’y reconnaître un taureau funéraire conservé au British Museum 94 .

  • 95 Sur ce personnage, voir Halbertsma 2003 a, chap. 5, p. 49-70 (p. 49-54 sur l’achat de la première c (...)

65 En 1819, le colonel fraîchement retraité B. E. A. Rottiers arriva à Athènes avec sa famille 95 . Là, il passa le plus clair de son temps à assouvir sa passion de collectionneur d’antiquités. Il mena également quelques petites fouilles, notamment à Aixônè. Dans sa Description des monumens de Rhodes , il fait une courte allusion à celle de 1819 :

96 Description des monumens de Rhodes (1830), p. 273 n. 1. J’ai eu le plaisir de rencontrer M. Barrois, qu’il vint visiter en 1819, pendant que je m’occupais, dans les environs de cette ville, de fouilles qui furent assez heureuses, et dont on peut voir les résultats au Musée Royal de Leyde 96 . 

66 Rottiers donne une image positive de sa fouille, or ce n’est pas l’impression de Giuracich, le chancelier de Gropius, qui participa également aux travaux :

97 Lettre à Testa, ambassadeur hollandais à Constantinople, 18 mai 1819. Extrait cité par Bastet 1987, (...) Mr le Colonel a fait ici acquisition de plusieurs marbres et antiquités, parmi lesquelles je lui ai cédé un joli bas-relief et une très longue inscription, que j’avais trouvés dans les fouilles faites entre moi et un de mes amis : Mr le Colonel a fait aussi des fouilles lui-même, mais il n’a pas réussi, s’étant avisé trop tard et avec trop peu de fouilleurs 97 . 
  • 98 On peut probablement ajouter la stèle funéraire anépigraphe de la fin du v e  s. conservée au musée d (...)

99 Beschi 1975.Voir le commentaire à HGL 27 .

  • 100 Voir le commentaire à HGL 6 . La collection de vases de l’université de Gand contient peut-être quel (...)

67 Cet extrait prouve que Rottiers a en réalité acheté un bon nombre de pièces à ses collègues Gropius et Giuracich, plus chanceux, notamment le fameux bail des Aixonéens ( 7 ) et le relief funéraire d’Archestratè ( GL 22 ) 98 . L. Beschi pense que de cette même zone provient la stèle funéraire de Dèmostratè ( HGL 27 ), car elle aussi a été vendue par Rottiers au Musée de Leyde ; mais il semble plutôt, d’après le premier éditeur et le registre du musée, qu’elle vienne de la Voie Sacrée qui menait d’Athènes à Éleusis 99 . Il est possible que d’autres objets de la fouille de 1819 aient été vendus par Giuracich à d’autres personnes, puisque l’on sait que ce dernier a vendu en 1821 au fils de Rottiers et à un armateur brugeois une collection de 200 antiquités 100 .

  • 101 La collection comprenait cinq reliefs funéraires, deux lécythes en marbre, des inscriptions, des fr (...)

102 Pour le détail des estimations, voir ibid ., p. 51-52.

68 La collection Rottiers a été proposée par ce dernier au gouvernement hollandais pour achat en novembre 1820. C. C. J. Reuvens, directeur du Musée national des antiquités récemment fondé à Leyde, fut chargé par le ministre de l’Éducation, de l’Industrie nationale et des Colonies A. Falck, d’inspecter cette collection, et de faire un rapport sur sa valeur artistique et pécuniaire 101 . Pour ce faire, il compara avec des pièces semblables qui avaient été récemment mises aux enchères ou vendues 102 . Il était enthousiaste, car le musée de Leyde manquait complètement de sculptures grecques originales. La pièce jugée la plus importante fut le relief funéraire d’Archestratè ( GL 22 ). Le 4 février 1821, A. Falck écrivit à C. C. J. Reuvens que la collection Rottiers avait été achetée selon son estimation.

Après la fouille de 1819  : le statu quo

  • 103 Comme on le voit sur sa carte ( fig. 5 ), ou dans sa lettre à Barbié reproduite ci-dessus. Ainsi, on (...)

69 Jusqu’à la fouille de 1819, les topographes plaçaient Aixônè à Trachônès ou à Chasani, car ils avaient constaté de longue date dans ces deux endroits une abondance de vestiges antiques qui marquaient la présence d’un dème important. La découverte de deux inscriptions officielles des Aixonéens dans les environs d’Aghios Nikolaos de Pirnari ( 7 et 16 ) aurait dû entraîner une remise en question. Il n’en fut rien. Il faut dire que les fouilles de Fauvel et consorts n’ont jamais été publiées, et que le vice-consul lui-même n’avait pas tiré les conséquences topographiques de ces découvertes 103 . Les savants continuèrent donc de placer Aixônè et son voisin Halai Aixônidès trop au nord.

104 Leake 1829 et 1841.

70 Le colonel anglais W. M. Leake fut l’un des spécialistes les plus éminents de la topographie antique, et il parcourut plusieurs fois l’Attique. Comme tous ses contemporains versés dans la science topographique, il s’intéressa au problème épineux de la localisation des dèmes. Il fit paraître ses résultats dans un mémoire lu en 1828, puis dans un ouvrage paru en 1841 comme volume II de la seconde édition de The Topography of Athens 104 . Il vaut la peine de reproduire les passages concernant Aixônè en entier, car l’autorité de W. M. Leake a influencé pendant des décennies les chercheurs postérieurs sur l’emplacement de notre dème. Dans un premier temps, il le place à Trachônès, comme E. Dodwell avant lui, alors que les ruines véritables d’Aixônè sont attribuées à Halai Aixônidès :

105 C’est probablement le lion repéré par E. Dodwell quelques années auparavant, voir supra , p. 35. 106 Leake 1829, p. 146. Aexone and Halae Aexonides stood between Halimus and Zoster. The vestiges of both those towns still exist, the former at five or six miles to the south of Athens, in a district where are three or four hamlets called collectively Trákhones, [Τράχονες,] situated in the plain between Hymettus and the sea. Some tumuli mark the ancient importance of Aexone, the vestiges of which are traces over a large space of ground. The remains of Halae Aexonides, of which the name indicates its situation on the sea-shore, are found two or three miles beyond Aexone, at the cape now called Aghiá, or the Cape of Pavlo [= le cap Exonis]. The plain adjoining to the cape is covered with fragments of ancient buildings, among which is the figure of a lion in white marble 105 . A great part of the coast between Halae and Cape Colias is occupied by the lagoon, which is noticed by Stephanus, and alluded to, as we have already seen, by Thucydides. The Cape of Halae affords anchorage on either side to small vessels […]. Between Halae and Halimus are four larger islands, near the coast called Psathonísia. Prasonísi, the largest of them, seems to be the Hydrussa of Strabo 106 . 

71 Une décennie plus tard, il révise légèrement sa position, et place Aixônè à Chasani plutôt qu’à Trachônès, en raison de la ressemblance dans la sonorité des deux toponymes, et du fait que Trachônès est trop éloigné de la mer pour avoir appartenu à un dème côtier :

107 Leake 1841, p. 55-56. As Aexone and Halae Aexonides stood between Halimus and Zoster, we may place the former at Asáni, a corruption perhaps of Aexone, and Halae at Alikí ; this name, as in the instance of Halae Araphenides, being the ordinary Romaic form of Halae, and derived from the salt-marshes (and formerly salt-works) which occupy a level behind a cape called Aghiá [= le cap Exonis], and where are found numerous remains of an ancient town, and among them a lion in white marble […]. // Trákhones, a village a mile and a half from Asáni, on the road to Athens, was the position of another demus, but it was too far from the coast to have been among those enumerated by Strabo, and the name, although bearing some appearance of antiquity, does not resemble that of any known demus 107 . 

72 On le voit, W. M. Leake continue de situer Aixônè et Halai Aixônidès trop au nord : Aixônè à Chasani, là où les archéologues placent actuellement les dèmes d’Halimonte et d’Euônymon, et Halai Aixônidès à Haliki, à côté du cap Exonis, là où se trouve en réalité notre dème. Il a en revanche raison de penser que le village de Trachônès n’est pas l’endroit du dème d’Aixônè ; l’archéologie révélera plus tard qu’il s’agit du dème d’Euônymon.

108 « Rottiers l’apporta de l’Attique, et sans aucun doute du dème d’Aixônè » ( CIG I 93).

  • 109 Son tribut à Stuart apparaît aussi dans le catalogue des dèmes qui figure dans Leake 1841, p. 184 ( (...)

110 Voir infra , p. 90-91.

73 Certes, la dernière visite du colonel en Grèce s’est déroulée de février 1809 à mars 1810, donc avant la fouille de Fauvel. Mais avant la publication de ses travaux, il a pu prendre entretemps connaissance des trouvailles qui y avaient été faites car, parmi les sources indiquées dans le tableau placé à la fin de « On the Demi of Attica », il note le bail des Aixonéens, qu’il connaît par l’édition de A. Boeckh. Mais ce dernier ne dispose visiblement d’aucune information sur le lieu de découverte de la stèle, il le déduit du contenu du document : « ex Attica, et haud dubie ex pago Aexonensium, attulit Rottiers » 108 . Le lemme du CIG n’était pas suffisant pour que W. M. Leake corrigeât son erreur ; ce dernier resta donc dans la lignée de J. Stuart 109 . Sur sa carte de l’Attique à la fin du volume II de  The Topography of Athens (la carte 1 qui figure à la fin de « On the Demi of Attica » est légèrement différente dans sa conception), il indique en outre, dans la région de notre dème, deux localités : Prinari et Stimonari ( fig. 6 ). Il s’agit sans doute des deux hameaux du domaine d’Anô Trachônès, bien attestés dans les archives de l’époque 110 . W. M. Leake est, à ma connaissance, le seul voyageur à avoir pris le soin de les mentionner ; les autres donnent plutôt l’image d’un no man’s land .

  • 111 Wordsworth 1836. Sur sa carte de l’Attique p. II-III, Aixônè (Aexone) est placé à Chasani (Hassani)

112 Aldenhoven 1841. Il place sur sa carte Halai Aixônidès là où l’on situe Aixônè aujourd’hui.

74 Les successeurs de W. M. Leake reprirent son interprétation de la position d’Aixônè, comme par exemple le révérend anglais Chr. Wordsworth 111 , qui fit son Grand Tour en Italie et en Grèce entre l’automne 1832 et le printemps 1833, ou F. Aldenhoven, auteur d’un guide de voyage 112 .

  • 113 Voir J. M.  Hussey (éd.), The Journal and Letters of George Finlay, II, Finlay-Leake and Other Corre (...)

75 Les observations d’un autre grand topographe, O. G. Finlay, n’apportèrent rien de plus. Pourtant, la correspondance qu’il entretenait avec W. M. Leake regorgeait de réflexions sur la topographie de l’Attique 113 . Dans une lettre adressée au colonel, écrite d’Athènes le 16 décembre 1836, où il rapporte deux excursions en Attique qui avaient pour but d’en préciser la topographie, il doute même qu’il y ait eu un dème entre le cap Cosmas et le cap Exonis, ne voyant dans cette zone qu’un grand cimetière :

114 Ibid. , p. 534-535. Between this [le cap Cosmas] and Aliki [le cap Exonis] I have found flints by the hundred // as the rock here prevent their being covered with soil – several like this and of this size broken at both end. And some even longer. At Trachones and Kara there were Demoi but the whole coast from A. Kosmas to the cape of Aliki seems to have been one vast sepulchre 114 . 
  • 115 Il consacre un ouvrage entier à la question ( Ross 1846), où il présente plusieurs inscriptions inéd (...)

116 Ross 1864, p. 57-58.

76 L’Allemand L. Ross, établi à Athènes pendant dix ans en tant que conservateur des antiquités d’Athènes et professeur à l’université, fut pendant toute la durée de son séjour au service du roi Othon et de la reine Amalia : il leur servit de guide lors de plusieurs voyages en Grèce. Dans ses écrits, il est question à maintes reprises de l’Attique, qu’il a parcourue en tous sens. Il compte parmi les pionniers les plus éminents de la recherche sur la topographie des dèmes 115 , pourtant, pour Aixônè, il n’apporte rien de nouveau : le dème est toujours situé trop au nord, à Trachônès, et Halai Aixônidès à sa place. Dans les quelques pages du Die Demen von Attika où il est question de notre dème, il se contente des généralités habituelles, tirées de Strabon, Xénophon, Athénée, des lexicographes (que le lecteur trouvera ici dans l’ annexe III ), et des inscriptions 7 et 16 . Il présente néanmoins trois documents inédits : une plaquette d’héliaste trouvée dans une tombe au Pirée appartenant à Antikratès d’Aixônè (voir annexe IV , s.v. ), et deux inscriptions « trouvées sur le chemin vers Aixônè » ; on y reconnaît les stèles funéraires de Hè(?)rippè et de Kallias ( GL 3 et 16 ) 116 . Ce sont ses observations faites sur le terrain qui nous sont les plus précieuses. Comme nombre de ses prédécesseurs, il souligne la grande quantité de vestiges funéraires qui bordent la route entre Trachônès et le cap Exonis, à tel point qu’il doute que ce vaste cimetière ait pu abriter uniquement des habitants des dèmes des environs. Selon lui, il doit s’agir d’une extension des nécropoles de la ville, où les habitants d’Athènes se faisaient aussi enterrer. Ainsi, dans ses Wanderungen in Griechenland , où il rapporte une excursion entreprise avec le roi Othon en mars 1841 à la célèbre grotte des Nymphes à Vari :

117 Il s’agit évidemment de l’inscription 7 . 118 Ross 1851, II, p. 67-70. Etwas weiterhin, anderthalb Stunden von Athen, bei dem heutigen Gehöfte Trachones und in seiner Umgegend // p.   68 finden sich viele Spuren alter Bauwerke in Fundamenten, Gräber und Brunnen noch gehäufter, und ziehen sich über eine weite Strecke gegen die Küste hinunter. Hier darf man, nicht zu weit von Strande, Aexone ansetzen, eine der volkreichsten Ortschaften des alten Attika, deren Bewohner sich namentlich mit Fischfang beschäftigten und vielleicht in Folge dieses Gewerbes, nach einer in allen Zeiten und Ländern wiederkehrenden Erfahrung, für sehr grob und zankfüchtig galten. Merkwürdig ist ein in einer Inschrift erhalterner Pachtcontract über ein dem Orte gehöriges Grundstück, Phelleïs oder Phellis genannt, durch welchen dem Pächter untersagt wird, aus den gepachteten Aeckern Erde wegzuführen 117 . Denn so steinig ist der grössere Theil der Fläche die sich hier vom Fusse des Hymettos an den Strand hinunterzieht, dass nur stellenweise eine kärgliche Erdschicht einigen Anbau verstattet und // p. 69 dass man vielmehr auf Mittel und Wege zu herbeischaffung von mehr ackerbarer Erde bedacht sehn musste. Zum Theil konnte diese aus den Gräbern gewonnen werden, indem man die felsige Kruste die den Boden überzieht, durchbrach um unter derselben Grabkammern anzulegen […]. Gräber sind aber in dieser Gegend unter dem Boden in ungeheurer Anzahl, zum Theil auch äusserlich durch Tumuli aus Steingeröll oder durch Trümmer anderer Denkmäler bezeichnet [note 10 p. 69 : in früherer Zeit ist hier durch Reisende ziemlich viel gegraben worden. Die Monumente des Stackelbergischen Gräberwerkes stammen zum Theil aus dieser Gegend.]: in so grosser Anzahl dass sie kaum alle von den Bewohnern von Aexone und der benachbarten Ortschaften herrühren können, und das es wahrscheinlich wird dass auch die in der Stadt Verstorbenen zum Theil hier beerdigt wurden, da ja die erblichen Begräbnissplätze der Familien (die πατρῷα µνήµατα) keinesweges an den Demos gebunden waren, zu dem die Familie gehörte. // p. 70  Der Weg läuft noch eine starke Stunde über einen solchen steinigen mit Gräbern gefüllten Boden, einen Phelleus oder eine Phelleis, bis rechts an der Küste ein Vorgebirge mit Ruinen und einem jetzt verlassenen Salzwerke vorspringt, das im früheren Alterthume zu Aexone gehörte und später unter dem Namen Halä Aexonides einen eignen Demos bildete. Noch anderthalb Stunden weiter an der Küste hinunter ist das Vorgebirge Zoster 118 .

77 Dans ses Archäologische Aufsätze , il revient sur la région à plusieurs reprises, quasiment dans les mêmes termes, soulignant l’abondance des sépultures et, ce qui est intéressant pour nous, les fouilles heureuses de Fauvel et Gropius :

119 Ross 1855, p. 16. Citons encore la p. 17, à propos des tumulus funéraires : « In sehr grossen Zahl (...) […] Trachones, ein ausgedehtes Steinfeld (φελλεύς), welches sich von hier an zwischen dem Hymettos und dem Meere noch anderthalb Stunden weit bis Halä Aexonides hinunterzieht, und auf diesem ganzen weiten Raume mit Gräbern gleichsam übersäet ist; so dass, wenn dieser Phelleus auch zunächst zum Gebiet von Aexone gehört haben mag, man doch genöthigt ist, weil Aexone und die benachbarten Demen für sich allein ihn unmöglich mit so vielen Todten bevölkern konnten, in demselben eine der vornehmsten Nekropolen der Hauptstadt anzuerkennen; worauf auch die Mannigfaltigkeit der hier gefundenen Grabschriften mit den verschiedenen Demosnamen hinweist. Hier haben die Herren Gropius und Fauvel früher wiederholt Ausgrabungen angestellt, und jedesmal mit dem besten Erfolge, und mit reicher Ausbeute an Grabreliefs, Inschriften, Vasen von ausgezeichneter Grösse und Schönheit u.s.w. 119 .

78 Aux pages suivantes, à propos d’un autre type de monument, qu’il appelle des « tours funéraires », et qui sont en fait des périboles funéraires, il parle à nouveau de la « nécropole d’Aexone », appellation erronée qui regroupe en réalité plusieurs zones funéraires se trouvant sur le territoire des dèmes d’Euônymon, Halimonte et Aixônè :

120 Ibid. , p. 18-19. Viele Fundamente von dergleichen Grabthürmen, zum Theil noch in der Höhe von einer bis zwei Quaderschichten über dem Boden, sind noch in den Nekropolen des Piräeus und von Aexone erhalten ; die beträchtlichsten Ruinen dieser Art aber sind ein offenes Viereck auf dem Felde von Aexone [= H 1 ], und ein viereckiger Thurm rechts vom Wege von Vraona nach Prasiä: beide aus grossen rechtwinklichten Quadern gebaut und in mehr als doppelter Manneshöhe erhalten. […] Die vorhergehende Klasse in Form und Anlage am nächsten verwandt sind die an den Fuss niedriger Hügel angelehnten, auf den übrigen drei Seiten mit einer κρηπὶς oder einem θριγκὸς von Quadern eingefassten und gestützten Gräber. Dergleichen finden sich, von vorzüglicher Erhaltung und von der schönsten polygonalen Bauart, namentlich an der Strasse nach Sunion, wenn man, den Phelleus von Aexone verlassend, um den südlichen Fuss des Hymettos nach Vari sich wendet. Von derselben Art, nur gewöhnlich von kleineren Maassen, und aus rechtwinklichten Quadern gebaut, sind im Grunde auch die oben erwähnten Gräber, welche die höheren Ränder der alten Heerstrassen einfassen 120 . 

79 Plus loin, il parle spécialement de la partie sud de cette nécropole, qui doit donc correspondre à Aixônè. À propos des tombes en ciste, il déclare :

121 Ibid. , p. 20. Dans la préface de ses Reisen und Reiserouten durch Griechenland (1841), I, p. XVI, i (...) Bemerkenswerth ist aber, dass dieselben in dem südlichen Theile des äxonischen Todtenfeldes, bei Halä Aexonides, vorzüglich häufig sind, und dass die oben erwähnten dortigen kleinen Tumuli gewöhnlich zwei, drei bis vier solcher Theken enthalten 121 . 

122 Voir la section sur les amas de pierres dans le chap. 3.

80 L. Ross explique cette fréquence des tombes en ciste de la manière suivante : il était plus facile pour les Anciens de casser les plaques de marbre de l’Hymette tout proche et de construire les cistes plutôt que de creuser les tombes dans le rocher naturel. Il ajoute que ces complexes de plusieurs cistes disposées les unes contre les autres étaient ensuite recouverts, non de terre, très rare dans la région, mais par des décombres et des éboulis ; c’est ainsi qu’il interprète les tumulus qui parsèment en grand nombre la plaine côtière entre Phalère et le cap Zôster, mais pour certains d’entre eux, il s’agit plutôt de simples amas de pierres issus du nettoyage des champs 122 .

123 Hanriot 1853, p. 71.

81 Ch. Hanriot, auteur d’un ouvrage de synthèse sur la topographie des dèmes de l’Attique, ne dit pas grand-chose de notre dème, et se place dans la lignée de J. Stuart en le situant à Chasani ; Trachônès est pour lui le site d’Halimonte 123 .

  • 124 Bursian 1977, I, p. 360-361. Certaines voix s’étaient déjà élevées contre l’identification de Trach (...)

82 Le géographe C. Bursian, dans son ouvrage paru en 1862, émet lui aussi, à juste titre, des doutes sur l’identification de Trachônès avec Aixônè, l’estimant trop proche d’Athènes pour avoir appartenu à ce dème ; mais tout comme Ch. Hanriot, il attribue faussement Trachônes à Halimonte 124 . À propos de la plaine côtière qui s’étend entre le cap Zôster et la baie de Phalère, il commence par souligner, comme beaucoup de voyageurs, l’abondance de vestiges de constructions et surtout de tombes antiques, « presque incalculables », qui bordaient une antique route principale. Il mentionne la petite baie « appelée maintenant Haliki, à une heure et demie au nord du cap Zôster », dans laquelle se trouve un étang rempli d’eau de mer, « d’où on peut prélever du sel ». Selon lui, cette saline appartenait à l’origine au dème d’Aixônè, mais la zone en aurait été séparée tôt pour constituer un dème indépendant, nommé Halai Aixônidès ; nous l’avons vu, L. Ross avait exprimé la même opinion, laquelle est aujourd’hui abandonnée. C. Bursian situe Halai Aixônidès, d’après les nombreux vestiges de bâtiments, au niveau de la langue de terre sur la plaine côtière qui borde le marais salant (il s’agit en fait d’Aixônè), et le fait s’étendre jusque dans la vallée de Vari et embrasser le cap Zôster ; la petite île d’Hydroussa appartenait probablement à ce dème selon lui, ce qui est correct. Il sait par Strabon qu’Aixônè avoisinait immédiatement au nord le dème d’Halai Aixônidès, mais il ajoute prudemment qu’on ne peut le localiser avec exactitude en raison de la grande quantité de ruines éparpillées en différents endroits.

83 M. Terrier, auteur d’un mémoire sur Sounion et la côte de l’Attique paru en 1866, fait quelques observations sur notre région, mais en attribue toujours les vestiges à Halai Aixônidès. Il a fait deux excursions par voie de terre autour de cette pointe de l’Attique. Parti d’Athènes, il longe la côte ouest jusqu’au cap Sounion, puis remonte vers le nord jusqu’à Porto Rafti :

125 M.  Terrier , « Mémoire sur les ruines de Sunium et de la côte de l’Attique », Archives des missions (...) Il faut près de trois heures et demie pour se rendre d’Athènes à Vari. On traverse la plaine en marchant vers l’extrémité méridionale de l’Hymette […] on traverse des ruines étendues, dont les pierres servent à présent à faire de la chaux et qui marquent l’emplacement de l’ancien dème de Halae Aexonides [en note, il renvoie à Leake 1841, p. 55]. On voit encore quelques restes dans une plaine couverte de broussailles et l’on arrive, par une sorte de défilé, au village ou plutôt à la ferme qui porte le nom de Vari (Βαρι) 125 .

84 Ce témoignage atteste la présence d’une grande quantité de vestiges antiques en marbre ou en calcaire sur le territoire de l’ancien dème, fondus à l’époque moderne dans des fours à chaux. Ce constat, ajouté à l’action des pilleurs d’antiquités, donne peu d’espoirs aux archéologues d’aujourd’hui de trouver des objets fabriqués dans ces matériaux.

  • 126 Ainsi le guide de J.  Murray , Handbook for Travellers in Greece 6 (1896) [1854], col. 493, ne mention (...)

85 Les guides de voyage ne sont pas loquaces sur notre dème 126 . Le guide Joanne continue de colporter l’opinion de J. Stuart :

127 A.  Joanne , E.  Isambert , Itinéraire descriptif, historique et archéologique de l’Orient. Première p (...) Palaeo-Vari dépassé, on traverse une lande aride et couverte seulement d’arbrisseaux ; on laisse à gauche le petit port Haliki (Halae-Aexonides), on descend dans un vallon qu’arrose un torrent venant de l’Hymette, puis on remonte sur (1 h.) un plateau où se trouve le hameau de Hassani (Aixones, patrie de Chabrias), situé en face du promontoire de Hagios Kosmas 127 . 

86 Le Baedeker ne se lance pas dans l’identification des ruines de la bande côtière entre Aghios Cosmas et le cap Zôster. Dans l’itinéraire à cheval qu’il propose entre Athènes et Vari, il parle évidemment des tumulus,

128 K.  Baedeker , Griechenland. Handbuch für Reisende (1883), p. 122-123. Il est étonnant que rien ne s (...) […] welche zu beiden Seiten des Weges weithin zerstreut sind und zu denen auch die meisten der vereinzelten oder einen viereckigen Raum einschliessenden Mauern gehören. Die Menge dieser Grabmäler, welche den Antikenhändlern Athens namentlich viele Vasen geliefert haben, zeugt von der einstigen Belebtheit dieser Strasse. An mehreren Stellen, an denen der Weg kleine Erhöhungen durchschneidet, bemerkt man noch die antiken, in den harten Boden eingeschnittenen Wagengeleise, an einer Stelle sogar den erhöhten Rand, auf dem Fusswanderer den Wagen auswichen […]. ½ St. Reitens jenseit Trachones geht l. ein Weg ab, der durch das sog. Pirnari-Thal und zwischen dem grossen (n.) und dem kleineren oder « wasserlosen » Hymettos (s.) hindurch nach der Mesógeia führt. 1 ¼ St. weiter wendet sich die Strasse nach Wari, an der ausgedehnten Ruinenstätte eines alten Demos vorüber 128 . 

87 On le voit, malgré les importantes découvertes épigraphiques faites en 1819 sur le territoire de l’actuelle Glyphada, le milieu scientifique resta longtemps dans l’erreur sur la localisation de notre dème. Mais de nouvelles fouilles eurent lieu dans la région, et avec elles apparurent de nouvelles inscriptions, qui convainquirent peu à peu le monde savant qu’il fallait bien situer là Aixônè.

La poursuite des fouilles

129 Sur le lieu de trouvaille des fragments du règlement religieux, voir le commentaire ad loc .

  • 130 Selon une lettre de Pittakis du 24 décembre 1828 adressée à Capodistria, reproduite chez E. G.  Prot (...)

88 Alors que le trio Fauvel-Gropius-Rottiers s’affairait dans la région de notre dème, un tout jeune savant grec, qui sera plus tard conservateur des antiquités d’Athènes, K. S. Pittakis, découvrit dans la même zone deux fragments du fameux règlement religieux d’Aixônè ( 15 ). Il exhuma un troisième fragment quelques années plus tard, en 1834 129 . L’inscription ne porte aucune mention d’un quelconque dème, et comme on pensait se trouver sur le territoire d’Halai Aixônidès, elle lui fut attribuée. La présence de K. S. Pittakis en ces lieux n’était pas due au hasard : il était en contact régulier avec Fauvel, dont il était l’élève, et il l’accompagnait lors d’excursions à la recherche de ruines antiques 130 . On sait par ailleurs qu’il confisqua à Gropius une des inscriptions qu’il avait trouvées lors de la campagne de 1819 ( 16 ). De toute évidence, il a été témoin de cette fouille, qu’il surveillait d’un bon œil.

89 K. S. Pittakis revint sur les lieux une quinzaine d’années plus tard. En 1834, outre le troisième fragment du règlement religieux, il trouva dans la même région une stèle funéraire d’un certain Dioklès fils de Sèlôn ( GL 1 ). Mais en l’absence de démotique, cette découverte ne pouvait l’amener à une remise en question de la localisation du dème d’Aixônè.

  • 131 AEph 1842, p. 519 n o  858 (je traduis). Voir le commentaire au numéro  6 . Sous le n o  859, Pittakis pu (...)

90 En 1842 ou peu avant, le savant grec fit une autre découverte importante : le décret honorifique des Aixonéens en l’honneur de Démétrios de Phalère ( 6 ). Hélas, la notice qui accompagne son édition de l’inscription est très vague sur le lieu de trouvaille : il est dit seulement qu’elle a été trouvée « dans les fouilles archéologiques dans les environs du dème d’Aixônè » 131 .

  • 132 Rousopoulos 1864, p. 129 (je traduis) ; Miller 1865, p. 154 ; la citation ci-dessous provient de la (...)
  • 133 Voir infra , p. 56-57 et p. 90-91. Plusieurs savants ont ainsi été induits en erreur, comme K. B.  St (...)

91 En 1864, une fouille fut conduite sur le territoire de l’ancien dème par l’ambassadeur de Russie en Grèce, le comte A. D. Bludov, un collectionneur d’antiquités grecques assidu. Le Russe trouva deux décrets honorifiques des Aixonéens ( 2 et 5 ). On ne sait pas exactement où la fouille a eu lieu, car les notices des premiers éditeurs de ces deux inscriptions sont vagues : « sur un domaine situé à Trachônès entre l’Hymette et la mer » d’après A. S. Rousopoulos, « sur la route qui conduit au cap Colonne » selon E. Miller 132 . La première notice est trompeuse : Trachônès désignait à l’époque un village, mais aussi l’immense domaine qui en dépendait, lequel s’étendait jusqu’à Pirnari compris 133 . E. Miller ignore visiblement le lieu de découverte de la pierre, car il déduit que le Russe a fouillé à Chasani, où J. Stuart plaçait Aixônè :

La découverte de M. le comte Bloudorff est donc très importante, en ce qu’elle fixe d’une manière certaine la position d’Aixônè, que Stuart croit avoir reconnue à l’endroit nommé Hassani, un peu au sud de Drakonès, là où se trouvent d’assez notables débris helléniques. […] Espérons qu’il ne s’en tiendra pas là, qu’il continuera des fouilles si heureusement commencées et qu’il nous apprendra si Hassani répond exactement à la position d’Aixônè.

92 Le témoignage de H. G. Lolling, vers lequel nous allons maintenant nous tourner, vient heureusement confirmer que les deux inscriptions ont été trouvées dans la région de Pirnari.

H. G. Lolling : le dème déplacé vers le sud

  • 134 Lolling 1879, p. 193-206. Il s’agit des numéros 1, 3, 8 et 13 . Sur ce savant, voir Kl. Fittschen (é (...)

93 Avec la publication de quatre inscriptions aixonéennes supplémentaires 134 , H. G. Lolling fut le premier à proposer de déplacer le dème vers le sud, dans la région d’Aghios Nikolaos de Pirnari. Dans son commentaire, il dit que ces inscriptions viennent

[…] des ruines de l’ancien dème d’Aixônè, à l’endroit de l’actuel Prinari [= Pirnari], à mi-chemin entre Trachônès et Vari. Les pierres ont été transportées, en même temps que quelques sculptures, stèles funéraires, etc., dans une petite collection dans la cour du domaine Komninos (ex-Louriôtis) à Trachônès. On ne peut douter que les ruines de Prinari correspondent à l’endroit du grand et populeux dème d’Aixônè, comme le montrent déjà les ruines, encore existantes aujourd’hui, du théâtre, dans les environs immédiats duquel proviennent nos deux premières inscriptions [ 1 et 3 ], ainsi que CIA II 579 et 585 trouvées lors des fouilles de Bludoff [ 2 et 5 ] (ndl : je traduis).
  • 135 Lettre à R. Kekulé von Stradonitz, Athènes, 2 septembre 1880 (conservée dans les archives du DAI à (...)

94 Ainsi, H. G. Lolling est le premier savant à localiser correctement Aixônè. En revanche, il semble encore placer la limite sud du dème trop au nord, car dans une lettre de 1880 il situe la nécropole d’Haliki ( annexe V, B 1 ), qu’il vient de repérer, dans le dème d’Halai Aixônidès 135 . En outre, sa mention des vestiges du théâtre est problématique, comme nous le verrons dans le chapitre suivant.

Une réalité difficile à admettre

  • 136 Ainsi P.  Kastromenos , Die Demen von Attika (1886), p. 48-49 fait s’étendre Aixônè de Trachônès au c (...)

137 Löper 1892, p. 331 et p. 410-411.

  • 138 Milchhöfer 1883, p. 2 et p. 29-30, et 1889, p. 17-18 sur la région qui nous occupe. Il changera d’a (...)

139 Milchhöfer 1883, p. 29.

95 Malgré des découvertes épigraphiques de plus en plus nombreuses, qui orientent toutes vers la zone de Pirnari et l’église d’Aghios Nikolaos, les topographes ont de la peine à abandonner les sites de Trachônès et Chasani, attribués à Aixônè par les très influents J. Stuart, W. M. Leake et L. Ross 136 . Une exception notoire est R. Löper qui, convaincu par les trouvailles épigraphiques, identifie les ruines de la région de Pirnari avec Aixônè 137 . Les autres savants préfèrent allonger le territoire du dème, l’étirant de Trachônès et Chasani jusqu’au cap Exonis. Ainsi, le célèbre A. Milchhöfer, dans son précieux commentaire des Karten von Attika de E. Curtius et J. A. Kaupert 138 . Il s’oppose avec raison à l’identification de Trachônès avec le site du dème d’Halimonte, défendue notamment par Ch. Hanriot et C. Bursian. Il note que, dans la région de Trachônès et de Chasani, ont été exhumées plusieurs stèles funéraires de démotes d’Euônymon, mais il s’empresse d’ajouter que déterminer l’emplacement d’un dème d’après les inscriptions funéraires est un argument très peu solide en l’absence d’autres indices – ce qui est de bonne méthode, mais en l’occurrence, ces stèles indiquaient le bon dème. Citant pour autorité W. M. Leake et L. Ross, il n’y a aucun doute selon lui que la région de Trachônès et Chasani doive être attribuée à Aixônè, « einem volkreichen, vielleicht weitläuftig besiedelten Demos, dessen Gebiet bis an das Meer reichte » 139 . Néanmoins, conscient des découvertes épigraphiques et archéologiques récentes dans la région de Pirnari par A. D. Bludov et H. G. Lolling, il accepte d’y situer le centre du dème. L’Aixônè de A. Milchhöfer couvrait donc un trop grand territoire.

140 Sur ces amas de pierres, voir infra , p. 79.

  • 141 « Der 9 Kilometer lange Künstenstrich am Westfusse des Hymettus, vom Ausgange des Varipasses bis zu (...)

96 Sur le terrain, A. Milchhöfer note des monuments funéraires bien conservés le long de la route qui longe le flanc ouest de l’Hymette. En revanche, les nombreux amas de pierres qui recouvrent la pente ouest de la montagne à l’est de Kara jusqu’à Pirnari (son assistant en a compté plus de 200) ne sont pas à interpréter comme des structures funéraires selon lui (comme le pensait L. Ross notamment), mais comme des amas de pierres tombées de la montagne et entassées par les paysans soucieux de nettoyer les champs 140 . Il souligne la grande quantité de vestiges qui parsème la plaine de Vari à Chasani, et qui apparaît bien sur la carte de E. Curtius et J. A. Kaupert ( fig. 8 ) 141 . Il met cependant en garde son lecteur : cette abondance ne s’explique pas seulement par la présence de dèmes populeux, mais surtout par la dépopulation précoce de cette portion de terre très peu fertile et livrée sans défense à la piraterie.

142 Milchhöfer 1889, p. 17-18.

97 De manière méthodique, il sépare les vestiges d’habitation observés dans cette région en trois zones 142 , bien visibles sur la carte n o  3 des Karten von Attika ( fig. 8 ) :

  • zone 1 : à l’ouest du col de Vari et au nord de cet endroit (« Palaeochori » sur la carte n o  3). A. Milchhöfer ne propose pas d’identification. On y reconnaît actuellement l’un des noyaux d’établissement du dème d’Halai Aixônidès 143  ;
  • zone 2 : trois kilomètres plus au nord-ouest, dans les environs de la chapelle d’Aghios Nikolaos de Pirnari. A. Milchhöfer observe que la route vers la chapelle est accompagnée sur la droite, sur les pentes de l’Hymette, de toutes sortes de vestiges antiques, et notamment de terrasses, surtout dans la région des torrents qui viennent de la montagne. En face, s’étend sur la côte le marais salant d’Haliki, et le cap Aghia ou Pavlo (l’actuel cap Exonis). Les restes de murs et les traces de tombes à proximité et au nord-ouest de la chapelle sont attribués depuis longtemps, et avec raison selon lui, au dème d’Halai Aixônidès. Il s’agit en fait de l’un des points névralgiques du dème d’Aixônè ;
  • zone 3 : quatre kilomètres plus au nord, les vestiges très érodés de la zone nord de Pirnari et de l’entrée de la gorge de l’Hymette qui porte le même nom (elle est appelée aussi Gyrismos). A. Milchhöfer y place le centre du dème d’Aixônè car, selon lui, c’est de là que proviennent les inscriptions et les vestiges du théâtre dont parle H. G. Lolling. Cette zone se trouve en réalité aux marges du territoire d’Aixônè, à la frontière avec le dème d’Euônymon ; Milchhöfer changera d’ailleurs d’avis par la suite 144 .
  • 145 Papagiannopoulos-Palaios 1929, p. 171-172 n. 123, tout en reconnaissant que la zone aux alentours d (...)
  • 146 A. A.  Papagiannopoulos-Palaios , « Ἀττικὰ: τὸ θέατρον Αἰξωνῆσιν », Polemon 4 (1949-1951), p. 138 : (...)
  • 147 Andreou 1994. Déjà Eliot 1962, p. 29-30 attribuait correctement cette inscription chorégique à Hala (...)

98 Alors que la tendance des topographes a longtemps été de placer le dème d’Aixônè trop au nord, un savant grec proposa dans l’entre-deux-guerres de le localiser trop au sud, là où l’on situe actuellement avec certitude le dème d’Halai Aixônidès. C’est en 1929 que A. A.   Papagiannopoulos-Palaios fit sensation, en proposant un nouvel emplacement pour notre dème, entre Palaiochori et Néa Vari à l’ouest de Vari ( fig. 8 ) 145 . Cette hypothèse découle de la découverte de l’inscription chorégique IG II 2 3091 à Palaiochori, laquelle, selon A. A. Papagiannopoulos-Palaios, concerne des Aixonéens et devait donc se dresser près du théâtre du dème, théâtre dont il déclare avoir trouvé les vestiges une vingtaine d’années plus tard 146 . Cette hypothèse est à rejeter, car il n’y a en réalité aucun lien entre cette inscription et Aixônè, et les découvertes épigraphiques et archéologiques indiquent que Palaiochori était l’un des noyaux d’établissement du dème d’Halai Aixônidès 147 .

Le dème et ses vestiges enfin réunis

  • 148 Elle a tout de même été relayée en France par P.  Roussel , CRAI 1930, p. 43-44, et adoptée par J. Ki (...)
  • 149 Wrede 1934, p. 21 et p. 30-31, avec la carte qui accompagne l’ouvrage (la citation qui suit est tir (...)
  • 150 Il s’agit essentiellement de tessons de céramique, de toutes époques, voir F.  Brommer , « Antiken de (...)

99 L’hypothèse de A. A. Papagiannopoulos-Palaios a reçu très peu d’écho dans le monde scientifique 148 . À partir des années 1930, l’équation Glyphada-Aixônè emporta l’adhésion des spécialistes. Ainsi W. Wrede, un très bon connaisseur de l’Attique, qu’il a documentée notamment par une abondante couverture photographique, situe correctement notre dème, sans aucune hésitation 149 . Comme ses prédécesseurs, il note la grande quantité de périboles funéraires le long de la route Vari-Trachônès, qu’il compare à Rhamnonte. Il ajoute que les innombrables tumulus marqués en rouge sur les Karten von Attika autour de Glyphada « scheinen nicht durchweg Gräber, sondern z.T. Steinhaufen aus einer Zeit zu sein, als in dieser Gegend noch Ackerbau herrschte », reprenant l’opinion de A. Milchhöfer. W. Wrede note encore des vestiges de maisons antiques à Glyphada. Les ramassages de surface qu’il a effectués dans la région sont conservés au DAI à Athènes 150 .

151 Papagiannopoulos-Palaios 1952, p. 70.

152 Eliot 1962, p. 6-24.

100 A. A. Papagiannopoulos-Palaios avait promis une étude de la topographie du dème, laquelle n’a jamais vu le jour 151 . Dix ans plus tard, C. W. J. Eliot s’en chargea, dans le cadre d’une recherche sur les dèmes côtiers de l’Attique 152 . Il donne les arguments définitifs en faveur de la localisation d’Aixônè à Glyphada, en examinant de manière précise le lieu de trouvaille des neuf inscriptions officielles du dème connues alors. Il situe le centre politique du dème dans les environs d’Aghios Nikolaos de Pirnari, mais nous verrons qu’il est préférable de parler de « points névralgiques » plutôt que de « centre ».

  • 153 Matthaiou 1992-1998, p. 146-169. Matthaiou aborde également la question de la localisation du sanct (...)

101 Le dernier savant en date à avoir discuté de la topographie d’Aixônè est A. P. Matthaiou, à l’occasion de la publication de quelques fragments d’inscriptions aixonéennes jusque-là inédits. Dans son article, il consacre plusieurs pages stimulantes à la question 153 . La découverte alors récente de deux fragments du règlement religieux ( 15 ) à Glyphada lui a permis d’attribuer cet important document à Aixônè, et non à son voisin Halai Aixônidès, comme on le faisait jusqu’à présent. Dans son étude topographique, A. P. Matthaiou montre que si les savants modernes ont mis tellement de temps à localiser le lieu exact du dème d’Aixônè, c’est en partie à cause du sens ambigu du toponyme Trachônès, souvent utilisé pour désigner le lieu de trouvaille des inscriptions du dème. Au xix e  s., Trachônès désignait un village, mais aussi tout le domaine qui en dépendait, lequel s’étendait du village de Brachami (act. Aghios Dimitrios) jusqu’au cap Exonis, et englobait donc la plus grande partie du territoire de notre dème ; la partie restante, au sud, était incluse dans le domaine de Vari, qui appartenait à un monastère, j’y reviendrai dans le chapitre 3. Ainsi, il n’est pas toujours facile de savoir si, par le toponyme Trachônès, les voyageurs et archéologues du xix e  s. entendent le village ou le domaine ; et quand ils sous-entendent le domaine, ils ne précisent pas l’endroit exact où ont été trouvés les objets et structures qu’ils mentionnent. Cela a induit en erreur les éditeurs des IG , et notamment J. Kirchner, qui, dans les lemmes des inscriptions aixonéennes 1, 2, 3, 5, 8, indique comme lieu de trouvaille « in vico Trachones (= Aixone) », équivalence impossible puisque, nous l’avons vu, ce village appartenait au dème d’Euônymon.

L’action des autorités archéologiques grecques 154

  • 154 Sur l’histoire des services et sociétés archéologiques grecs depuis le xix e  s. (principalement à At (...)

155 Rousopoulos 1864, p. 129 (je traduis).

102 « S’il plaisait au propriétaire du domaine [de Trachônès] et au gouvernement grec d’y faire une fouille systématique, celle-ci promettrait un résultat splendide, à en juger rien que par le peu de vestiges que j’y ai vus » déclarait déjà A. S. Rousopoulos en 1864 155 . Son vœu sera entendu, mais hélas trop tard.

  • 156 Milchhöfer 1887 et 1888. Pour notre dème, voir les pages 358-360 de ce dernier article, consacrées (...)
  • 157 Furtwängler 1885, I, n os  14-18, 23, 25-32, 35-37, 39-44, 49, 59 ; Furtwängler , Löschcke 1886, p. 37 (...)
  • 158 Selon le rapport paru dans PAE 1880, p. 15-16, il n’a pas été autorisé à dormir dans le narthex de (...)

103 Dans son long rapport intitulé Antikenbericht aus Attika , A. Milchhöfer rassemble le matériel jusque-là très dispersé des monuments et inscriptions de l’Attique, et le classe topographiquement, dans le but d’attirer l’attention de l’éphore, pour qu’il le protège rapidement 156 . Les trafiquants d’antiquités étaient en effet redoutablement actifs, notamment dans la région de notre dème. Ainsi, en 1880, ils pillèrent le cimetière mycénien-géométrique d’Haliki, près du cap Exonis ( annexe V, B 1 ). La Société archéologique grecque ne put acheter qu’une partie des objets ; le reste fut vendu à l’étranger, comme cet ensemble de 25 vases mycéniens et géométriques dits provenir « d’Haliki près de Phalère, 1881 », conservé au Musée archéologique de Berlin 157 . La Société archéologique dépêcha aussi le professeur D. Philios sur place, dans l’espoir d’y trouver encore des tombes intactes. En une seule journée, il en découvrit plusieurs, mais il ne put les fouiller car, la région étant inhabitée, il n’avait pas de gîte où passer la nuit 158 . Il faudra attendre plus de soixante-dix ans pour une fouille méthodique de la nécropole.

159 Kéramopoullos 1919.

104 Pour lutter contre les méfaits des pilleurs de tombes, le Service archéologique grec est de plus en plus présent en Attique. On doit à l’éphore des Antiquités de l’Acropole et de l’Attique, A. D. Kéramopoullos, les premières fouilles scientifiques des vestiges d’Aixônè, en 1919. Les résultats de ses travaux ont été publiés dans les Praktika de la Société archéologique de la même année 159 . Ont été exhumés : une grande maison romaine et byzantine à l’est du cap Exonis ( annexe V, A 1 ), un bâtiment ciculaire muni d’une exèdre dans le petit golfe au nord de ce cap ( C 1 ), un tumulus près de l’église d’Aghios Nikolaos ( B 2 ), une structure circulaire à 500 m au sud-ouest de la même église ( B 3 ), les vestiges d’une maison romaine tardive à 25 m au nord de la route littorale ( A 2 ), un amas de pierres ( E 1 ). Sa fouille de la nécropole d’Haliki ( B 1 ) s’est par contre révélée infructueuse, car toutes les tombes qu’il a trouvées avaient déjà été pillées.

  • 160 Orlandos 1930 ; id ., Ἑ υρετήριον τ ῶ ν Μνη µ είων τ ῆ ς Ἑ λλάδος , A 1 γ (1933), p. 153-154. Dans la table s (...)

105 L’éphore N. Kyparissis fouilla en 1927 une partie de la nécropole d’Haliki ( B 1 ) ainsi que des tombes classiques de la région de notre dème ( B 4 ). Hélas, les résultats de ses travaux sont restés inédits. Sous son autorité, un lécythe en marbre et deux stèles funéraires ont été transférés dans la collection du Thèséion ( GL 7, 12, 23 ). N. Kyparissis fut également l’inventeur de la basilique paléochrétienne de Glyphada, sur la plage au nord du cap Exonis ( fig. 7 ). Il en confia la fouille à A. Orlandos, qui publia ses résultats en 1930 160 .

Fig. 7. a. Carte de répartition des vestiges archéologiques de Glyphada .

Fig. 7. a. Carte de répartition des vestiges archéologiques de Glyphada.

Réalisée par l’auteur, C. Guillaume et G. Fuchs, d’après Giannopoulou-Konsolaki 1990, p. 200-201.

Fig. 7. b. Zoom .

Fig. 7. b. Zoom.

161 Wrede 1934, p. 30-31.

106 À partir des années 1920, la frénésie immobilière s’empara de Glyphada. La zone attirait les baigneurs et les amateurs de cure thermale. Le territoire de notre dème se couvrit alors de bâtiments modernes, qui escamotèrent ou détruisirent les vestiges antiques alors encore visibles. Les témoignages des voyageurs sont éloquents : W. Wrede en 1934 donne une image alarmante de la situation des antiquités de la région, gravement endommagées par les fouilles clandestines et les préleveurs de pierres : « Die Verwüstung durch Raubgrabungen und Steinebrechen schreitet von Monat zu Monat unaufhaltsam fort ». Il ajoute que les antiquités de Glyphada sont « durch Überbauung mehr und mehr zerstört » 161 . Quinze ans après, le voyageur O. Lancaster décrit ainsi la côte à l’ouest de l’Hymette :

162 O.  Lancaster , Classical Landscape with Figures (1949), p. 82. The seaward side of the Hymettan triangle, even more bleak in character than the rest of the massif, is entirely unrelieved by the presence of buildings […]. Grey and tawny ribs run down to the narrow coastal plain divided from each other by shallow, treeless, even shrubless, valleys 162 . 

107 Il parle plus loin de la « unproductive but villa-dotted plain », traversée par deux routes parallèles : l’une qui part de Phalère et longe la côte, l’autre passant à l’intérieur des terres, « hugging the foothills and passing innumerable late classical burial-grounds, their sites still marked by fragments of massive masonry ». On y reconnaît la route côtière moderne, l’avenue Posidônos, et la route intérieure, l’avenue Vouliagménis, laquelle suit à peu près le tracé de l’axe antique qui reliait Athènes et Sounion ( fig. 2 ).

163 Eliot 1962, p. 20.

108 À l’époque de C. W. J. Eliot, vers 1960, les ruines autour de la petite église d’Aghios Nikolaos, marquées sur les cartes de E. Curtius et J. A. Kaupert ( fig. 8-9 ), étaient encore assez visibles. Mais un abondant matériel de construction antique avait déjà été réutilisé dans les bâtiments modernes, et on en voyait encastré dans les murs des vieilles maisons et des enclos de la région 163 .

Fig. 9. Carte de l’Attique par E. Curtius et J. A. Kaupert (détail), 1885 .

Fig. 9. Carte de l’Attique par E. Curtius et J. A. Kaupert (détail), 1885.

Id. , Die Karten von Attika (1881-1903), carte n o  VIII.

  • 164 Papadimitriou 1954  ; id ., PAE 1955, p. 78-99 et 1957, p. 29-34. Pour plus de détails sur les objets (...)

109 Malgré cette disparition rapide et inexorable des antiquités de Glyphada, les archéologues poursuivirent leurs recherches, parfois avec de beaux succès. En 1953-1955 et 1957, I.  Papadimitriou mena une nouvelle exploration de la nécropole d’Haliki 164 . La plupart des tombes qu’il a fouillées étaient inviolées et ont livré de très intéressantes offrandes funéraires d’époque mycénienne.

  • 165 Voir notamment les clichés pris par W. Wrede entre 1941 et 1942, conservés au DAI à Athènes (RLM 12 (...)
  • 166 Bradford 1956 et 1957, p. 29-34. Voir Moreno 2007, p. 51-63, qui voit dans ces terrasses, ainsi que (...)

167 Voir infra , p. 78.

110 Grâce à la photographie aérienne, exploitée à des fins archéologiques durant la Seconde Guerre mondiale par l’Institut archéologique allemand à Athènes, a été repéré un vaste système de terrasses agricoles sur le flanc ouest de l’Hymette, de Trachônès à Palaiochori 165 . L’Anglais J. Bradford, qui avait fait les mêmes observations depuis son avion, les révéla au grand public une quinzaine d’années plus tard 166 . Sur ses photographies, on distingue clairement ces murs de soutènement, notamment entre Glyphada et l’Hymette ( fig. 10 ). Certains ont été dégagés sur le terrain, et il a pu être déterminé par la céramique et l’appareil des murs que plusieurs d’entre eux remontaient à l’époque classique 167 .

Fig. 10. Photo aérienne de la banlieue est de Glyphada, au pied de l’Hymette, 1944 .

Fig. 10. Photo aérienne de la banlieue est de Glyphada, au pied de l’Hymette, 1944.

Bradford 1957, fig. 7.

  • 168 Cette section est responsable de la zone côtière qui s’étend du Pirée à Vouliagméni, ainsi que des (...)

111 Depuis les années 1960, les travaux archéologiques sur la commune de Glyphada sont systématiquement menés par l’Éphorie de l’Attique, plus précisément par la Seconde Éphorie des Antiquités préhistoriques et classiques puis, à partir de 2003, par la XXVI e Éphorie 168 . La zone s’étant hélas trop tôt recouverte de constructions modernes, les interventions du Service archéologique sont limitées à des fouilles d’urgence ou de prévention. Néanmoins, depuis cette époque, les archéologues de l’Éphorie s’efforcent de surveiller tout chantier de construction et autres travaux urbains.

112 L’abondance des inscriptions aurait dû amener à une localisation aisée du dème, mais des données imprécises quant au lieu de trouvaille des pierres et le poids d’une tradition fautive sur la localisation d’Aixônè ont amené les chercheurs à se tromper longtemps sur l’emplacement du dème. Ce chapitre, qui nous a emmené sur les pas des voyageurs et archéologues des siècles précédents, doit nous rendre attentif à deux choses : premièrement, Aixônè a été placé pendant longtemps trop au sud, à l’endroit du dème d’Halai Aixônidès, ou trop au nord, là où se trouvent en réalité les dèmes d’Halimonte et d’Euônymon, alors que ses ruines véritables ont été attribuées à Halai Aixônidès. H. G. Lolling le premier, en 1879, situa correctement notre dème dans la région d’Aghios Nikolaos de Pirnari, et ce grâce aux découvertes épigraphiques, mais il faut attendre les années 1930 pour que cette nouvelle localisation soit largement acceptée par la communauté scientifique.

  • 169 La zone est ainsi boudée par J.  Travlos , Bildlexikon zur Topographie des antiken Attika (1988), qui (...)

113 Deuxièmement, le dème a commencé à être fouillé scientifiquement trop tard, alors que les pilleurs de tombes, les préleveurs de pierres, et surtout l’urbanisme galopant, avaient déjà accompli leur œuvre destructrice. Les vestiges antiques visibles aujourd’hui sont rares et peu impressionnants, ce qui fait qu’Aixônè, tout comme à l’époque moderne, ne vaut toujours pas le détour 169 . Malgré cela, les efforts de plusieurs générations d’archéologues permettent de reconstituer l’histoire de l’occupation du territoire du dème, ce dont il sera question dans le chapitre suivant.

1 R.  Eisner , Travelers to an Antique Land: the History and Literature of Travel to Greece (1991) ; Yérasimos 1991 pour les xiv e - xvi e  s. ; D.  Constantine , Early Greek Travellers and the Hellenic Ideal (1984) pour les voyageurs anglais en Grèce à l’époque néoclassique ; O.  Augustinos , French Odysseys: Greece in French Travel Literature from the Renaissance to the Romantic Era (1994) pour les voyageurs français en Grèce du xvi e au xix e  s. La somme de K.  Simopoulos , Ξένοι ταξιδιώτες στην Ελλάδα 333 µ. χ .-1821 (1970-1975), offre un panorama très complet des récits de voyage en Grèce de la fin de l’Antiquité au début de la guerre d’Indépendance.

3 Le nombre des récits augmente de manière sensible à partir de cette date, mais ils restent limités à deux ou trois par décennie. Un premier pic de fréquentation sur les sites est atteint dans les années qui précèdent la guerre d’Indépendance (1821-1832). Cette dernière s’accompagne d’une décrue du nombre de visi-teurs. À partir des années 1830, les publications redémarrent, et leur rythme s’accélère, sans jamais faiblir. Voir  Yérasimos  1991, p. 12-13.

4 M.-G.-F.-A. de Choiseul-Gouffier , Voyage pittoresque de la Grèce , I (1782), p. 2.

5 Voir J. M.  Paton , Chapters on Mediaeval and Renaissance Visitors to Greek Lands (1951) ; les articles de K. M.  Setton rassemblés dans Athens in the Middle Ages (1975) ; J. P. A.  Van der Vin , Travellers to Greece and Constantinople. Ancient Monuments and Old Traditions in Medieval Travellers’ Tales (1980), I, p. 197-210 et II, p. 414-424 ; W.  Hautumm , « Zur Geschichte der Griechenland-Reisen », dans id. (éd.), Hellas. Die Wiederentdeckung des klassischen Griechenlands (1983), p. 8-47 ; R.  Stoneman , Land of the Lost Gods: the Search for Classical Greece (1987) ; Étienne R. et Fr. 1990 ; Yérasimos 1991. L’anthologie de H.  Duchêne , Le voyage en Grèce. Anthologie du Moyen Âge à l’époque contemporaine (2003) comporte en fin d’ouvrage des petites biographies pour chaque voyageur. Les catalogues de la Gennadios Library à Athènes, établis par S. H.  Weber , Voyages and Travels in the Near East Made During the XIX Century (1952) et Voyages and Travels in Greece, the Near East and Adjacent Regions, Made Previous to the Year 1801 (1953), sont pourvus d’index très utiles pour repérer les voyageurs et les régions visitées par eux.

6 Bodnar 1960. Cyriaque visita Athènes en 1436 et en 1444, quelques années avant la conquête turque de l’Attique.

8 Voir Slot 1982 sur la grande vague d’insécurité maritime au xvii e  s. en mer Égée, qui bouleversa les itinéraires des voyageurs.

9 Fortuna Attica (1622) ; Cecropia (1622) ; Athenae Atticae (1624) ; Areopagus (1624) ; Ceramicus Geminus (1663) (éd. S.  v on Pufendorf ).

10 Spon 1678 ; Wheler 1682. Voir R.  Étienne , J.-Cl. Mossière (éds), Jacob Spon : un humaniste lyonnais du xvii   e siècle (1993).

11 Stuart , Revett 1762-1816. Notons qu’un ouvrage publié ultérieurement par les Dilettanti se concentre sur les monuments de l’Attique et constitue ainsi une sorte de complément à l’œuvre de Stuart et Revett (W. Gell et al ., The Unedited Antiquities of Attica: Comprising the Architectural Remains of Eleusis, Rhamnus, Sunium, and Thoricus [1817]).

13 Comme l’expliquent les auteurs, « Sounion n’était pas compris dans les lieux célèbres que nous avions à explorer ; nous devions seulement nous borner à visiter tout le territoire rendu aux Grecs par notre armée expéditionnaire. L’Attique elle-même, encore occupée par les Turcs lors de notre séjour en Orient, ne pouvait être soumise à nos investigations, puisqu’un décret du sénat grec en interdisait l’approche à ses bâtiments » (A.  Blouet et al. , Expédition scientifique de Morée. Architecture, sculptures, inscriptions et vues du Péloponèse, des Cyclades et de l’Attique , III [1838], p. 15). Ils visitèrent tout de même en plusieurs expéditions la baie de Sounion et son très esthétique temple de Poséidon, mais ne purent aller au-delà, par crainte de se faire prendre par les soldats turcs chargés de garder la côte. Voir M.- N.  Bourguet et al. (éds), L’invention scientifique de la Méditerranée. Égypte, Morée, Algérie (1998) ; S.  Gioanni , « Jean-Baptiste Vietty et l’Expédition de Morée (1829). À propos de deux manuscrits retrouvés », JS 2008, p. 383-429.

14 Citons pour exemples Prokesch von Osten 1836, II (Athènes, Marathon, Lycabette, ports d’Athènes) ; J.  d’Estourmel , Journal d’un voyageur en Orient , I (1844) (Pirée, Salamine, Égine et Phylè) ; Ch. Schaub , Excursion en Grèce au printemps de 1862 (1865) (excursions d’Athènes à Chalcis et d’Athènes à Corinthe) ; F.  Wickenden , Seven Days in Attica in the Summer of 1852 (1853) (Athènes, Pentélique, Éleusis, Hymette) ; G.  Reisewitz , Bosporus und Attika (1861) (Pirée, Athènes, Colone) ; J. L.  Thomas , An Undergraduate’s Trip to Italy and Attica. Being Notes of a Tour Made to those Countries in the Winter of 1880-1881 (1881) (Pirée, Athènes, Phalère, Kiphissia, Pentélique, Éleusis).

15 Pour un exemple d’application de cette méthode, voir Wordsworth 1836, chap. XXX, sur le chemin d’Athènes au Pentélique. Certains toponymes modernes avaient en effet gardé le souvenir du dème antique : Lefsina-Éleusis, Phyli-Phylè, Anavyso-Anaphlystos, etc. D’autres rappellent l’ancien culte qu’on y pratiquait : Dionyso-Ikarion, Marousi-Amarysia (l’Artémis du dème d’Athmonon).

16 E.g. Leake 1829 et 1841 ; Ross 1846 ; Hanriot 1853 ; Sourmélis 1862 ; Haussoullier 1883 ; Milchhöfer 1883, 1887, 1888, 1889 ; id ., « Über Standpunkt und Methode der attischen Demenforschung », SBBerlin 4 (1887), p. 41-56 ; id ., « Untersuchungen über die Demenordnung des Kleisthenes », Abh. könig. preuss. Akad. Wiss. Berlin 1892, p. 3-48. K. S.  Pittakis , dans L’Ancienne Athènes ou la description des antiquités d’Athènes et de ses environs (1835), ne parle que de la ville elle-même, et des dèmes urbains. À la deuxième page de la préface, il annonce la préparation d’un ouvrage sur les antiquités de l’Attique et de ses bourgs. Cet ouvrage n’est jamais paru.

17 Dans Stuart, Revett 1762-1816, III, p. 25.

18 Chandler 1817, II, p. 141.

19 Mure 1842, II, p. 122.

20 Certains voyageurs empruntent un autre itinéraire pour se rendre au cap Sounion, par voie terrestre en passant à l’est de l’Hymette, ou par voie maritime en longeant la côte ouest de l’Attique : e.g. Mure 1842 ; A. M.  Chenavard , Voyage en Grèce et dans le Levant fait en 1843-1844 (1849) ; A.  Proust , « Un hiver à Athènes », Le Tour du Monde 1862, p. 49-80 ; J.  Reinach , Voyage en Orient , II (1879).

21 Relation de l’Attique et une Description de tous les lieux maritimes autour du golfe de Lépante, Morée, golfe d’Égine et canal de Négrepont (1674), publiée partiellement par M.  Collignon , Le consul Jean Giraud et sa relation de l’Attique au xviie siècle (1913) (extrait des « Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres », tome 39), où n’ont été prises en compte que les observations personnelles de J. Giraud.

24 M.  Fourmont , « Relation abrégée du voyage littéraire fait dans le Levant par ordre du Roy dans les années 1729-1730 », Histoire de l’Académie Royale des Inscriptions et Belles-Lettres 7 (1733), p. 344-358 (=  Omont 1902, II, p. 1085-1095). Sur l’activité de Fourmont en Grèce, ainsi que les controverses au sujet de sa fiabilité, voir R.  Stoneman , « The Abbé Fourmont and Greek Archaeology », Boreas 8 (1985), p. 190-198.

25 Lettre au comte de Maurepas, Nauplie, 4 octobre 1729 (= Omont 1902, I, p. 570).

26 Omont 1902, I, p. 568.

27 Pausanias, I 1, 31-33, 36-38 (au § 34, le Périégète inclut Oropos parmi les dèmes, ce qui est incorrect).

30 Pausanias, I 39, 3 (trad. J.  Pouilloux , éd. CUF).

31 Strabon, IX 1, 21-22 (voir annexe III, texte 4 pour les lignes sur Aixônè). Cette succession concorde avec les trouvailles épigraphiques, sauf pour la série Thorai-Lamptrai-Aigilia, que l’on corrige aujourd’hui en Lamptrai-Aigilia-Thorai (mais ces deux derniers dèmes ne sont pas localisés avec certitude), voir Traill 1986, p. 144-148.

32 Appelée Prasonisi, Katramonisi ou encore Gaïdouronisi par les voyageurs modernes, elle a retrouvé aujourd’hui son nom antique (Idrousa).

33 Voir J.-M. Kowalski , Navigation et géographie dans l’Antiquité gréco-romaine : la terre vue de la mer (2012), en particulier p. 113-116 et p. 170-171 sur les îles.

34 Voir R.  Baladié dans sa notice à l’édition parue dans la CUF, p. 14 et p. 19-22 ; L.  Waddy , « Did Strabo Visit Athens? », AJA 67 (1963), p. 296-300. Strabon ne s’arrête d’ailleurs pas sur les dèmes de l’intérieur, « si nombreux qu’il serait trop long d’en parler » (IX 1, 22, trad. R.  Baladié , éd. CUF).

35 Par exemple, dans sa description de la côte ouest de l’Attique, il nomme ensemble, comme étant près de cette côte, l’île de Belbina et l’île de Patrocle, alors que cette dernière est à 5 km à l’ouest du cap Sounion, à la même latitude, et à moins de 2 km de la côte, tandis que Belbina (auj. Agh. Georgios) est à une quinzaine de kilomètres au sud de Sounion. Son erreur la plus grossière est de placer le cap Côlias à la hauteur du dème d’Anaphlystos, alors qu’il se trouve près de Phalère, là où Pausanias le situait correctement (I 1, 5) ; cette méprise a été remarquée bien vite par les topographes, déjà par J. Stuart. Voir aussi supra , n. 31.

36 Pour reprendre une expression de Louis Robert, un maître de la géographie historique, lequel a exploité avec succès à maintes reprises les récits de voyageurs (voir par exemple « Géographie et philologie ou la terre et le papier », Actes du VIIIe Congrès de l’Association Guillaume Budé, 1968 [1969], p. 67-86 [= OMS IV (1974), p. 383-403 et Choix d’écrits , p. 157-171]).

37 À la scholie d’Aristophane, Guêpes 895 b (éd. W. J. W.  Koster ), le commentateur byzantin Démétrios Triclinios dit qu’Aixônè appartenait soit à la tribu Pandionis, soit à la tribu Cécropis, mais il n’a pas vu que dans le manuscrit de la scholie, l’attribution à la tribu Pandionis appartenait à la glose précédente sur le dème de Kydathènaion (voir le commentaire de Koster ad loc. ). Cela a pu faire hésiter certains chercheurs, comme l’éditeur de la version allemande du « On the Demi of Attica » de W. M. Leake ( Leake 1829. Éd. 1840), A. Westermann : à la fin, dans le tableau des dèmes, il ajoute « Pandionis ? » à côté du « Cecropis » inscrit par Leake.

38 Dans le traité De populis Atticae , dans Athenae Atticae (1624), I, col. 233-235 (carte p. 225), et dans le traité Eleusinia sive de Cereris eleusinae sacro, ac festo , ibid. , II, col. 520-522, où il revient sur le rouget.

39 Ainsi Chandler 1817, II, p. 165-166. Il effectua son voyage en Grèce et en Asie Mineure en 1764-1766.

40 Dans Stuart, Revett 1762-1816, III, p. 27-43. Aixônè figure à la p. 28. Sa carte n’est pas absolument fiable : le cap Cosmas est indiqué trop au nord, alors que « Traconi » et « Hassani » sont trop au sud (voir les cartes de Leake [ fig. 6 ] et de Curtius et Kaupert [ fig. 8 ]).

41 La variante Aixônia n’est pas attestée dans les sources antiques. On la trouve pour la première fois chez Étienne de Byzance, sous la forme Aixônéia , mais elle désigne chez cet auteur une cité de Thessalie ( annexe III, texte 9 ).

42 Dans quelques inscriptions tardives, on trouve en effet l’orthographe avec omicron , par exemple Agora XV 387, l. 36 + SEG XXVIII 189 (182/3). En revanche, je ne connais pas d’autre mention du toponyme moderne « Axaona ».

43 Par exemple par le Rév. J. A.  Cramer , A Geographical and Historical Description of Ancient Greece with a Map, and Plans of Athens , II (1828), p. 370 (à propos du dème d’Aexone) : « Stuart informs us that the name of Axaona is still attached to this ancient site ». W. Gell reproduit l’idée, mais ne se prononce pas sur la question (voir infra , p. 36).

45 C’est le cas par exemple de J. C.  Hobhouse , A Journey through Albania, and Other Provinces of Turkey in Europe and Asia, to Constantinople, During the Years 1809 and 1810 , I (1813), p. 330-331.

46 Plus loin, il émet l’hypothèse qu’il s’agit du dème d’Halai Aixônidès. Je n’ai pas retrouvé la trace de ces deux sculptures. Sur le lion, voir infra , n. 79.

47 Dodwell 1819, I, p. 525-526.

48 Ibid. , p. 556-557.

49 À 45 min. de la grotte de Pan en direction du nord, Gell écrit : « After climbing without a path to the top of the ridge of Hymettus, called Anudros, find a rough track. Descend by it to the plain of Athens, leaving the sea and the promontory of Zoster left. Many heaps or tumuli. See left Agio Cosma, on the coast, and a monastery or metoiki left. Traconi » ( The Itinerary of Greece, Containing One Hundred Routes in Attica, Boeotia, Phocis, Locris, and Thessaly [1819], p. 90-91). Là, il se trouve déjà au village de Trachônès, sur le territoire du dème d’Euônymon.

50 Ibid. , p. 91-92.

51 Fr.-R. de Chateaubriand , Itinéraire de Paris à Jérusalem et de Jérusalem à Paris , I (1811), p. 246-247.

52 Wordsworth 1836, p. 112. Voir aussi son itinéraire p. 232 et la carte p. II-III. D’après G. Brisch, il a fait son tour de l’Attique en trois jours seulement, du 28 au 30 décembre 1832.

53 H.  Belle , Trois années en Grèce (1881), p. 240.

54 E.g. M. Fourmont, lettre au comte de Maurepas, Athènes, 20 juillet 1729 (= Omont 1902, I, p. 565) : « On est obligé d’avoir des complaisances pour ces sortes de gens [le janissaire et le meidan, lieutenant de la maréchaussée de la province], sans lesquels on ne peut voyager dans ce païs cy, tout rempli de brigands ».

55 Dodwell 1819, I, p. 518 : « The travelling in Attica is perfectly secure; the inhabitants are kind and hospitable to strangers; and I never experienced either incivility or extortion ».

58 L.  Ross , Erinnerungen und Mittheilungen aus Griechenland (1863), p. 274.

59 On trouvera un résumé de l’histoire des fouilles à Glyphada chez Giannopoulou-Konsolaki 1990, p. 21-26. Sur la fouille de 1819, voir Eliot 1962, p. 11-16 ; Beschi 1975 ; Matthaiou 1992-1998, p. 157-160.

60 Sur sa vie, voir Legrand 1897, étude récemment amendée par Zambon 2014, p. 27-50. Clairmont 2008 a résumé l’article de Legrand dans son introduction. On pourra se reporter aussi à E.  Koumarianou , « Λ. Φ. Σ. Φαυβέλ », Τό π ος και Εικόνα 7 (1985), p. 9-73.

61 BnF, Département des Manuscrits occidentaux, Fr 22870-22877 (papiers. Fr 22878, titré « Fauvel IX », contient en fait des dessins du neveu de Fourmont), à présent consultables sur le site de Gallica ; Département des Estampes et Photographies, Gb 15 Fol., 15 a Fol., 15 b pet. fol., 15 c pet. fol., 15 d boîte fol. (croquis) ; Département des Cartes et Plans, Ge DD 6318 (cartes). Une partie de la correspondance de Fauvel a été publiée par Clairmont 2008. Figure encore à la BnF une notice de collection concernant la vente aux enchères consécutive à la mort de Fauvel (8° V / 8201 / 508, 27-28 avril 1840). Les documents liés à l’activité consulaire de Fauvel sont conservés au Ministère des Affaires étrangères à Paris.

62 Fr 22871 fol. 29 recto-verso. Eliot 1962, p. 11-12 est le premier à publier cet extrait et à le transcrire, d’après une photographie. Les autres commentateurs de ce document ( Beschi 1975, Matthaiou 1992-1998) reproduisent sa transcription, en y apportant de menues corrections orthographiques. Or Eliot a commis un bon nombre d’erreurs dans la transcription, car l’écriture de Fauvel est difficile à lire, même pour un francophone. Je reproduis ici la lecture que j’ai faite de la lettre, à partir d’un microfilm. Le destinataire n’est pas nommé, mais on peut déduire qu’il s’agit de Barbié du Bocage d’après la réponse que ce dernier a faite à Fauvel, voir ci-après.

63 Il s’agit du dème d’Halai Aixônidès, qui avoisinait au sud le dème d’Aixônè. Fauvel avait déjà fait une première fouille dans la région alors qu’il n’était pas encore vice-consul, en octobre 1788, au retour d’une excursion à la grotte de Pan à Vari. Dans les environs d’Halai, il fouilla deux tombeaux antiques, un tumulus qui s’est avéré n’être qu’un amas de pierres, et emporta le décret du dème IG II 2 1174 (Fr 22877, 1 re partie, fol. 21-22 et 95 recto).

64 Fauvel utilise la lieue terrestre ou lieue commune de France, de 4,4448 km, et le pied de 0,32 m.

65 Fauvel aurait confondu avec Hiéron selon Eliot 1962, p. 23-24. En effet, le consul anglais Cartwright avait ramené d’Olympie un casque inscrit du nom de Hiéron (BM, n o  GR 1928.6-10.1).

66 Beschi 1975 et Matthaiou 1992-1998 comprennent « et plus bas » dans un sens topographique : les trois animaux funéraires auraient été trouvés « plus au sud » ou « plus près de la côte » que les trouvailles mentionnées auparavant. Beschi descend jusque dans la zone de l’actuelle Glyphada, mais la lionne en tout cas a été trouvée dans la région d’Helleniko ( fig. 8 ), voir infra , p. 41-43.

67 Fauvel pense que ce monument marquait la tombe de Léaina, la maîtresse du tyrannoctone Harmodios (Athénée, XVII 596 f) ou Aristogéitôn (Pausanias, I 23, 2), ce qui est fantaisiste. Comme le note Legrand  1897, p. 100-101, Fauvel ne se résignait pas volontiers à admettre qu’un vestige pût demeurer anonyme : « Personne n’a imaginé ou propagé plus de dénominations pompeuses mais gratuites ; pour lui, de beaux tombeaux de la route d’Éleusis s’appelaient d’emblée tombeaux de Thrasybule, de Périclès, etc. ; un caveau proche de la porte Mélitide s’appelait caveau de Cimon, et ainsi de suite ». Sur les identifications parfois malheureuses de Fauvel, voir aussi Zambon 2014, p. 81-106, avec des exemples pour la ville d’Athènes.

68 Il est possible que Fauvel se soit trompé dans l’interprétation de la scène, car elle est très rare et la pièce ne peut être identifiée avec aucune autre de ce type, ainsi que l’a démontré Beschi 1975. Ce dernier conjecture que le relief est une stèle funéraire ou un fragment de sarcophage, ce qui est probable, étant donné le caractère funéraire des autres découvertes.

69 L’inscription en question n’est autre que notre numéro 7  ; elle fournit aux fouilleurs le nom du dème, et c’est sans doute d’après le nom du domaine mis en location, Phelléïs , qu’ils baptisent la zone sur laquelle ils travaillent « champs phelléens ». Fauvel sait suffisamment le grec pour comprendre de quel dème émane la pierre, mais il a conscience de ne pas être épigraphiste : « J’ai fait bien des découvertes relatives à la géographie ancienne, j’ai retrouvé des villes dont la position était ignorée, j’ai ramassé bien des inscriptions ; je ne les entends pas, c’est vrai, mais, envoyées en France, lorsqu’elles ont été copiées fidèlement, elles deviennent aussi intéressantes que si elles l’avaient été par un Villoison » (Fr 22871 fol. 7 verso, lettre du 25 juin 1789 à Choiseul-Gouffier). D’autres exemples où il lit et comprend mal le grec sont donnés par Legrand 1897, p. 398 ; sur sa pratique empirique de l’épigraphie, voir Zambon 2014, p. 232-248. Parmi les autres inscriptions figure sans doute le décret honorifique 16 , voir le commentaire ad loc .

70 Fr 22871 fol. 28 recto.

71 Barbié n’a pas tenu parole. Il a en revanche fait publier un extrait d’une autre lettre de Fauvel, datée du 20 janvier 1822 ( Revue Encyclopédique , cahier 43, juillet 1822, p. 201-202), sans rapport avec la fouille de 1819.

72 Fr 22873 fol. 45-46.

73 Ravaisson 1873. Ravaisson ne dit mot du destinataire, il est vrai non nommé dans la lettre. Il est clair qu’il s’agit de Barbié du Bocage. Ravaisson date la lettre du 2 octobre 1820, mais sur la lettre de Barbié reproduite ci-dessus, Fauvel a écrit qu’il a répondu le 8 octobre 1820.

74 Fr 22877, 1 re partie, fol. 21-22.

75 BnF, Ge DD 6318, fol. 23, réalisée à partir de 1803, à laquelle Fauvel apporta des corrections pendant plus de vingt ans. Les annotations au crayon qui nous intéressent sont situées par rapport à l’ancienne ligne de rivage, que Fauvel a corrigée par la suite en plus foncé. Sur une autre carte, antérieure, les toponymes « Alae » et « Exone » sont placés à peu près au même endroit ( fig. 4 , carte retrouvée récemment par A.  Zambon , « La cartographie de l’Attique par Fauvel », Cartes et Géomatique 220 [2014], p. 19-30). Fauvel était passionné de topographie, et les meilleures cartes de Grèce rédigées à l’époque l’ont été d’après des relevés fournis par lui (par exemple les cartes du Voyage du Jeune Anacharsis de l’abbé Barthélémy). Ses cartes de l’Attique ne furent jamais publiées, comme le reste de ses travaux. Il fabriqua aussi un plan-relief de l’Attique, inachevé, conservé à la BnF au Département des Cartes et Plans (Ge A 206). Sur Fauvel topographe et cartographe, voir Zambon  2014, p. 116-143.

76 D’une manière générale, Fauvel ne contribua qu’indirectement à fixer la topographie des dèmes, car il suivait Stuart en ce domaine (voir Fr 22877, 1 re partie, fol. 146 recto, où il reprend la liste des toponymes modernes et des toponymes antiques correspondants établie par Stuart).

77 Beschi 1975 a transcrit les trois premiers passages mais d’après des photocopies semble-t-il, car il a commis plusieurs fautes ; Matthaiou 1992-1998 a reproduit certains de ces passages, d’après le texte de Beschi, en en reproduisant donc aussi les fautes de transcription. Je reproduis les textes tels que je les ai lus sur microfilm à la BnF à Paris et à la Gennadios Library à Athènes.

78 Extrait d’une lettre écrite d’Athènes par Fauvel à Mongez le 22 décembre 1806, copié par Barbié du Bocage (Gennadios Library, mss. 134, f. 65 recto). Un brouillon de cette lettre se trouve dans les papiers de Fauvel (BnF, Fr 22877, 2 e partie, fol. 39). Cette lettre montre que la lionne avait déjà été repérée par Fauvel à cette date.

79 Beschi 1975, à la suite de Michon 1899, p. 51, pense que la lionne de Fauvel et le lion vu par Dodwell près d’Aghios Nikolaos de Pirnari (voir supra , p. 35) ne font qu’un. L’équation lionne de Léaina-lion de Dodwell est acceptée par Vermeule 1972 et Grossman 1995, p. 329-330, pourtant il est impossible que la lionne de Fauvel vienne de la région d’Aghios Nikolaos de Pirnari, comme le montre la carte dressée par le vice-consul ( fig. 5 ) ; de plus, dans ses croquis, Fauvel a bien distingué les deux sculptures (BnF, Estampes et Photographies, Gb 15 a Fol., fol. 129, n o  441 pour le lion de Dodwell ; BnF, Département des Manuscrits occidentaux, Fr 22870 88 verso et 89 verso pour la lionne de Léaina ; voir A.  Zambon , Le musée Fauvel , fiches n os  1490 [lion de Dodwell] et 22 [lionne de Léaina]).

80 Notice que le colonel a rédigée pour la stèle funéraire d’Archestratè avant de la vendre au Musée de Leyde (extrait reproduit par Eliot 1962, p. 14, repris de là par Beschi 1975, p. 315). Dans sa description de la stèle, il ajoute : « fut découvert en 1819 dans une fouille près de l’endroit où était anciennement le bourg d’Exonès […]. Il fut trouvé, renversé avec le fronton, à neuf pieds sous terre, et au milieu d’une grande masse de débris de marbres, ce qui peut faire supposer qu’il avait été érigé en forme d’autel. […] L’ancienne route d’Athènes à Sunium passait à côté de l’endroit où le bas-relief fut déterré ». Voir le commentaire à GL 22 .

81 Prokesch von Osten 1836, II, p. 394.

82 A. Zambon, dans une partie inédite de sa thèse de doctorat consacrée à Fauvel, a établi un catalogue des trouvailles du vice-consul, dans lequel elle a réussi à identifier beaucoup de pièces avec succès. Elle a eu l’amabilité de me faire part de ses résultats concernant la fouille de 1819 avant la parution de son étude, qu’elle en soit ici chaleureusement remerciée.

83 C’est ce que présume A.  Zambon , « Fauvel et les vases grecs : un catalogue retrouvé », JS 2006, p. 185-196, d’après la notice sur les antiquités rédigée à l’occasion de la vente aux enchères des biens de Morel d’Arleux à Paris en 1828. Parmi les plus importants collectionneurs de l’époque et acquéreurs de quelques trouvailles de Fauvel, on peut citer le chevalier Durand, le baron Antoine-Jean Gros, le comte de Pourtalès-Gorgier, L.- J.- J. Dubois.

84 Voir Ravaisson 1873 ; Michon 1899, p. 42 n. 2. Ces morceaux ont été retrouvés tout récemment au Louvre, voir A.  Zambon , Le musée Fauvel , fiche n o  1050.

88 On dispose de quelques témoignages éloquents : A.  Prokesch von Osten , en 1825 : « Ich zog einstweilen weiter durch die Strasse nach dem Tempel des Theseus zu ; da fiel mir als Tafelstein einer Hausbank eine Inschrift auf – ich that einen Blick in den Hof und sah da eine Menge von Statuenresten, Friesstücken, Inschriften, Basreliefs u.s.w. aufgestellt – es war Fauvels Haus. Palikaren hatten darin ihr Wesen getrieben, während da der Besitzer abwesend war, und schlugen viele der herrlichen Reste in Trümmer, die des geschätzten Greises Freude ausmachten » (1836, II, p. 388) ; E.  Quinet , en 1828   : « Tout avait disparu, exceptés deux fragmens [ sic ] de statue, deux colonnes cannelées, et une inscription sur un bas-relief » ( De la Grèce moderne et de ses rapports avec l’antiquité [1830], p. 336).

89 Sur la lionne, voir Michon 1899, p. 48-54 ; Eliot 1962, p. 24   ; Beschi 1975   ; Giannopoulou-Konsolaki 1990, p. 116-117 n o  1 ; Matthaiou 1992-1998. Depuis Prokesch von Osten, les savants la reconnaissent dans une lionne conservée près de la porte Beulé sur l’Acropole ; contra Beschi 1975 et 2001, p. 97 n. 87, suivi par A.  Zambon ( Le musée Fauvel , fiche n o  22), qui l’identifie avec une lionne conservée dans le jardin à l’ouest de l’Héphaïstéion à Athènes (= Grossman 2013, n o  217, où la sculpture est qualifiée de « léopard » et datée du 4 e quart du iv e  s.). Sur le lion, identifié unanimement avec le « lion Halgan » du Louvre (n o  inv. Ma 827), voir Michon 1899, p. 28, p. 32-54 et fig. 1 p. 33 (dessin) ; Collignon 1911, p. 228-229 et fig. 149 ; C. C.  Vermeule , « The Basel Dog: a Vindication », AJA 72 (1968), p. 100 et id . 1972, p. 56 ; Beschi 1975 et tav. 130 ; Giannopoulou-Konsolaki 1990, p. 116-117 n o  2 ; A.  Zambon , Le musée Fauvel , fiche n o  21.

90 Sur Gropius et ses activités archéologiques, voir Protopsaltis 1947, p. 64-84 et Chr. Callmer , Georg Christian Gropius als Agent, Konsul und Archäologe in Griechenland 1803-1850 (1982). Ces deux auteurs ne font allusion à notre fouille que de manière très vague, mentionnant seulement les trois loutrophores trouvées avec Fauvel « entre Athènes et Sounion » (respectivement p. 82 et p. 15).

91 Berlin, Staatliche Museen, Antikensammlung, F 1887, F 1888, F 1889. L.  Ross en parle en ces termes : « Von hier [le domaine de Trachônès] stammen auch die schönen Vasen, welche Herr Gropius an die preussische Regierung verkauft hat » (1855, p. 16 n. 15). Voir CVA Berlin, Antikenmuseum 7 (Germany 61) , Suppl. B 1, pl. 10.1-3, 11.1-4, 12.1-4, 13.1-3, 14.1-4, 15.1-4, 16.1-3 ; Furtwängler 1885, I, n os  1887-1889 ; Michon  1899, p. 23 ; W.  Zschietzschmann , « Die Darstellungen der Prothesis in der griechischen Kunst », MDAI(A) 53 (1928), p. 41 n os  53-55 (photo du n o  F 1888 : Beil. XIII) ; Beschi 1975, p. 314 ; A.  Zambon , « Fauvel et les vases grecs », JS 2006, p. 58-59.

94 Beschi 1975 et tav. 133. Voir A.  Michaelis , Ancient Marbles in Great Britain (1882) (rééd. 2008), p. 301 ; A. H.  Smith , A Catalogue of Sculpture in the Department of Greek and Roman Antiquities of the British Museum , I (1892), p. 324 n o  680 ; Collignon 1911, p. 238 et fig. 156 ; C. C.  Vermeule , « Ancient Marbles in Great Britain. A Supplement », AJA 59 (1955), p. 136.

95 Sur ce personnage, voir Halbertsma 2003 a, chap. 5, p. 49-70 (p. 49-54 sur l’achat de la première collection Rottiers) ; Halbertsma 2003 b, p. 149-153 surtout ; Bastet 1987 (p. 14-17 sur la fouille à Aixônè).

96 Description des monumens de Rhodes (1830), p. 273 n. 1.

97 Lettre à Testa, ambassadeur hollandais à Constantinople, 18 mai 1819. Extrait cité par Bastet 1987, p. 7-8.

98 On peut probablement ajouter la stèle funéraire anépigraphe de la fin du v e  s. conservée au musée de Leyde (RO.I.A 26 a), qui faisait elle aussi partie de la collection Rottiers acquise par le musée en 1821 (voir Fr. L.  Bastet , H.  Brunsting , Corpus signorum classicorum Musei Antiquarii Lugduno-Batavi [1982], I, p. 71-72 n o  141 et II, pl. 39, où elle est dite provenir d’Aixônè).

100 Voir le commentaire à HGL 6 . La collection de vases de l’université de Gand contient peut-être quelques pièces venues de la fouille de 1819, voir D.  Callipolitis-Feytmans , « Collection de vases grecs, étrusques et italiotes à l’Université de Gand », AC 22 (1953), p. 383-405 (par exemple n os  8, 9 et 12 du catalogue).

101 La collection comprenait cinq reliefs funéraires, deux lécythes en marbre, des inscriptions, des fragments de statues et de céramiques, des statuettes en terre cuite, des objets en bronze et quelques antiquités égyptiennes. Voir Halbertsma 2003 a, p. 49.

103 Comme on le voit sur sa carte ( fig. 5 ), ou dans sa lettre à Barbié reproduite ci-dessus. Ainsi, on ne peut dire que Fauvel a « identifié correctement Halai et Aixone en Attique », pace Zambon 2014, p. 105.

105 C’est probablement le lion repéré par E. Dodwell quelques années auparavant, voir supra , p. 35.

106 Leake 1829, p. 146.

107 Leake 1841, p. 55-56.

109 Son tribut à Stuart apparaît aussi dans le catalogue des dèmes qui figure dans Leake 1841, p. 184 (repris de Leake 1829, avec modifications et ajout des sources). Il nomme notre dème Aixônia, comme Stuart, pourtant dans le tableau de son mémoire de 1829, il avait écrit Αἰξωνή.

111 Wordsworth 1836. Sur sa carte de l’Attique p. II-III, Aixônè (Aexone) est placé à Chasani (Hassani).

113 Voir J. M.  Hussey (éd.), The Journal and Letters of George Finlay, II, Finlay-Leake and Other Correspondance (1995).

114 Ibid. , p. 534-535.

115 Il consacre un ouvrage entier à la question ( Ross 1846), où il présente plusieurs inscriptions inédites ; il revient sur des questions plus ponctuelles dans Ross 1855, chap. V, p. 209-240 (« Zur Topographie von Attika »). Un récent colloque lui a été consacré : H. R.  Goette , O.  Palagia (éds), Ludwig Ross und Griechenland (2005) (voir les articles de A. P.  Matthaiou et Chr. Habicht sur Ross épigraphiste, p. 97-112, et l’article de H. R  Goette sur son activité en Attique et à Égine, p. 219-231), ainsi que deux monographies : I. E.  Minner , Ewig ein Fremder im fremden Lande: Ludwig Ross und Griechenland: Biographie (2006) ; V. Chr. Pétrakos , Η   ελληνική αυτα π άτη του Λουδοβίκου Ross (2009).

117 Il s’agit évidemment de l’inscription 7 .

118 Ross 1851, II, p. 67-70.

119 Ross 1855, p. 16. Citons encore la p. 17, à propos des tumulus funéraires : « In sehr grossen Zahl endlich finden sich kleine Tumuli auf dem bereits erwähnten Gräberfelde von Aexone und Halä Aexonides ».

120 Ibid. , p. 18-19.

121 Ibid. , p. 20. Dans la préface de ses Reisen und Reiserouten durch Griechenland (1841), I, p. XVI, il dit que la région d’Aixônè et d’Halai Aixônidès contient « plus d’un million de tombes ».

124 Bursian 1977, I, p. 360-361. Certaines voix s’étaient déjà élevées contre l’identification de Trachônès avec Aixônè : Leake (voir supra , p. 47) ; Sourmélis 1862, p. 47.

125 M.  Terrier , « Mémoire sur les ruines de Sunium et de la côte de l’Attique », Archives des missions scientifiques et littéraires , série 2 tome 3 (1866), p. 89.

126 Ainsi le guide de J.  Murray , Handbook for Travellers in Greece 6 (1896) [1854], col. 493, ne mentionne absolument rien entre le cap Zôster et Chasani.

127 A.  Joanne , E.  Isambert , Itinéraire descriptif, historique et archéologique de l’Orient. Première partie : Grèce et Turquie d’Europe 2 (1873) [1861], p. 135. Une nouvelle édition est parue en 1890, remaniée par B. Haussoullier ; l’extrait reproduit ici y figure dans les mêmes termes.

128 K.  Baedeker , Griechenland. Handbuch für Reisende (1883), p. 122-123. Il est étonnant que rien ne soit dit sur Aixônè, car l’auteur de ce guide n’est autre que H. G. Lolling, qui fut le premier à situer correctement notre dème, et ce dès 1879.

130 Selon une lettre de Pittakis du 24 décembre 1828 adressée à Capodistria, reproduite chez E. G.  Protopsaltis , Ἱ στορικ ὰ ἔ γγραφα π ερ ὶ ἀ ρχαιοτήτων κα ὶ λοι π ῶ ν µ νη µ είων τ ῆ ς ἱ στορίας κατ ὰ το ὺ ς χρόνους τ ῆ ς Ἐ π αναστάσεως κα ὶ το ῦ Κα π οδίστρια (1967), p. 66-68 n o  43. Voir Zambon 2014, p. 45.

131 AEph 1842, p. 519 n o  858 (je traduis). Voir le commentaire au numéro  6 . Sous le n o  859, Pittakis publie une stèle funéraire d’un démote de Bèsa, trouvée « aussi vers le dème des Aixonéens » ( GL 11 ).

132 Rousopoulos 1864, p. 129 (je traduis) ; Miller 1865, p. 154 ; la citation ci-dessous provient de la p. 159.

133 Voir infra , p. 56-57 et p. 90-91. Plusieurs savants ont ainsi été induits en erreur, comme K. B.  Stark , Nach dem griechischen Orient: Reise-Studien (1874), p. 361 et p. 406, lequel pense que les découvertes publiées par Rousopoulos confirment l’identification des ruines de Trachônès avec le dème d’Aixônè.

134 Lolling 1879, p. 193-206. Il s’agit des numéros 1, 3, 8 et 13 . Sur ce savant, voir Kl. Fittschen (éd.), Historische Landeskunde und Epigraphik in Griechenland (2007) (voir l’article de A. P.  Matthaiou p. 97-108 sur Lolling et les inscriptions athéniennes, où sont évoqués notamment ses travaux sur la topographie de l’Attique). Un manuscrit inachevé intitulé « Über die Lage der Demen an der Ostküste Attikas und die Phyleneintheilung des Kleisthenes », accompagné des données rassemblées dans « Die Demen von Attika. Collectanea », se trouve dans les archives Lolling au DAI à Berlin.

135 Lettre à R. Kekulé von Stradonitz, Athènes, 2 septembre 1880 (conservée dans les archives du DAI à Berlin, reproduite et commentée par U.  Zehm , Kl. Fittschen , dans Kl. Fittschen [n. 134], p. 405) : « Ich habe vor wenigen Tagen die Entdeckung gemacht, dass sich 2 ½ Stunden von Athen im Gebiet des Demos Halä Aixonides eine Nekropole aus der sog. mykenischen Epoche mit denen vom Palamidi entsprechenden Grabanlagen findet […] ». Voir aussi la description que Lolling donne de la nécropole d’Haliki, reproduite dans Furtwängler , Löschcke 1886, p. 37-38.

136 Ainsi P.  Kastromenos , Die Demen von Attika (1886), p. 48-49 fait s’étendre Aixônè de Trachônès au cap Cosmas, et place Halai Aixônidès au cap Exonis.

138 Milchhöfer 1883, p. 2 et p. 29-30, et 1889, p. 17-18 sur la région qui nous occupe. Il changera d’avis dans RE (1909), s.v. « Euonymon », col. 1157 et suivra Löper.

141 « Der 9 Kilometer lange Künstenstrich am Westfusse des Hymettus, vom Ausgange des Varipasses bis zur Landzunge des Hag. Kosmas auf der Höhe von Chasani ist, wie die Karte zeigt, mit zahlreichen wenn auch meist nicht bedeutenden Spuren des Alterthums übersäet » ( Milchhöfer 1889, p. 17).

143 Voir Andreou 1994.

144 Voir infra , p. 70.

145 Papagiannopoulos-Palaios 1929, p. 171-172 n. 123, tout en reconnaissant que la zone aux alentours d’Aghios Nikolaos de Pirnari doit aussi appartenir aux Aixonéens, jusqu’à la gorge du Gyrismos au nord. Il maintient son opinion dans un article publié dans une revue confidentielle ( Papagiannopoulos-Palaios 1952), où il présente les inscriptions du dème d’Aixônè, parmi lesquelles il fait figurer à tort IG II 2 3091 et 3101 ; ces deux inscriptions proviennent respectivement d’Halai Aixônidès et d’Anagyronte.

146 A. A.  Papagiannopoulos-Palaios , « Ἀττικὰ: τὸ θέατρον Αἰξωνῆσιν », Polemon 4 (1949-1951), p. 138 : il s’agit d’un espace circulaire de 11 m de diamètre bordé par un petit muret de 0,60 m d’épaisseur, dans lequel il voit l’ orchestra du théâtre. Cette interprétation n’a pas été suivie ( e.g. Eliot 1962, p. 32 et fig. 2 c, qui pense plutôt à une aire de battage). Le théâtre d’Halai Aixônidès a peut-être été découvert il y a quelques décennies, lors de la construction d’un immeuble près du cinéma de Vouliagméni : les ouvriers auraient mis au jour des bancs de théâtre antiques, qu’ils auraient bien vite recouverts pour ne pas ralentir les travaux (voir  Koutsogiannis  1984, p. 38).

147 Andreou 1994. Déjà Eliot 1962, p. 29-30 attribuait correctement cette inscription chorégique à Halai Aixônidès, ce que confirme la prosopographie, voir Davies 1971, p. 183-184 et Whitehead 1986, p. 46 n. 32. Malgré cela, elle est encore souvent considérée à tort comme émanant du dème d’Aixônè (par exemple récemment par Csapo , Slater 1994, p. 44 n o  104, Summa 2003, Goette 2014 [voir infra , p. 70 n. 52]).

148 Elle a tout de même été relayée en France par P.  Roussel , CRAI 1930, p. 43-44, et adoptée par J. Kirchner dans son commentaire du bail des Aixonéens ( IG II 2 2492).

149 Wrede 1934, p. 21 et p. 30-31, avec la carte qui accompagne l’ouvrage (la citation qui suit est tirée de la p. 31). Localisation exacte également chez I.  Sarris , Χάρτης τ ῆ ς Ἀ ττικ ῆ ς (1930).

150 Il s’agit essentiellement de tessons de céramique, de toutes époques, voir F.  Brommer , « Antiken des Athener Instituts », MDAI(A) 87 (1972), p. 264-265 n os  154-174 + Taf. 92.1-2 ; D.  Grigoropoulos , « Kaiserzeitliche und spätantike Keramik aus Attika in der Sammlung des deutschen archäologischen Instituts Athen », MDAI(A) 124 (2009), p. 481-483 (FO 086-093). Les tessons de céramique à figures noires ont été repris dans A.  Alexandridou , MDAI(A) 126 (2011), p. 65 et n os  41 et 44 (l’auteur les rapproche de E 1 , ce qui me paraît peu probable). Sous le n o  170 chez Brommer sont signalées des trouvailles, notamment des fragments de lécythes à fond blanc, provenant d’une tombe pillée en 1927 près de la chapelle d’Aghios Nikolaos. Wrede a dénoncé le fléau des pilleurs de tombes à Glyphada, voir infra , p. 58.

153 Matthaiou 1992-1998, p. 146-169. Matthaiou aborde également la question de la localisation du sanctuaire d’Hébé et du théâtre du dème, voir la section sur le « centre » du dème dans le chapitre 3.

154 Sur l’histoire des services et sociétés archéologiques grecs depuis le xix e  s. (principalement à Athènes), voir par exemple Pétrakos 2011, et de manière plus approfondie, id ., Πρόχειρον ἀ ρχαιολογικόν  1828-2012 (2013), 2 vol.

156 Milchhöfer 1887 et 1888. Pour notre dème, voir les pages 358-360 de ce dernier article, consacrées aux régions de « Trachones (Pirnari), Pirnari, Chasani, Haliki ».

157 Furtwängler 1885, I, n os  14-18, 23, 25-32, 35-37, 39-44, 49, 59 ; Furtwängler , Löschcke 1886, p. 37-39. Voir Giannopoulou-Konsolaki 1990, p. 47.

158 Selon le rapport paru dans PAE 1880, p. 15-16, il n’a pas été autorisé à dormir dans le narthex de l’église d’Aghios Nikolaos, car en cette saison elle était utilisée comme refuge par les chasseurs !

160 Orlandos 1930 ; id ., Ἑ υρετήριον τ ῶ ν Μνη µ είων τ ῆ ς Ἑ λλάδος , A 1 γ (1933), p. 153-154. Dans la table sainte a été remployé un bloc orné d’un kymation lesbique, qui provient d’un monument antique.

162 O.  Lancaster , Classical Landscape with Figures (1949), p. 82.

164 Papadimitriou 1954  ; id ., PAE 1955, p. 78-99 et 1957, p. 29-34. Pour plus de détails sur les objets exhumés lors de ces diverses fouilles, voir Giannopoulou-Konsolaki 1990, p. 47-54 et fig. 22-51.

165 Voir notamment les clichés pris par W. Wrede entre 1941 et 1942, conservés au DAI à Athènes (RLM 12704-12711 pour la région de Glyphada). Pour le contexte, voir J.  Hiller von Gaertringen , « Deutsche archäologische Unternehmungen im besetzten Griechenland 1941-1944 », MDAI(A) 110 (1995), p. 470-475.

166 Bradford 1956 et 1957, p. 29-34. Voir Moreno 2007, p. 51-63, qui voit dans ces terrasses, ainsi que dans la canalisation de cours d’eau et l’amoncellement de pierres issues du nettoyage des champs la preuve d’une agriculture intensive, mais qui ne permettait pas d’atteindre l’autosuffisance ( contra Osborne 1987, p. 108). Pour Aixônè (p. 63 n. 112), Moreno calcule que le dème avait un territoire cultivable de 14 km 2 , pouvant nourrir 100 personnes par km 2 , et en déduit que ce territoire ne nourrissait que 33 % d’une population totale de 3 200 personnes. Ces données chiffrées comportent une grande part d’hypothèse.

168 Cette section est responsable de la zone côtière qui s’étend du Pirée à Vouliagméni, ainsi que des îles de Salamine, Égine, Poros, Cythère. Les trouvailles exhumées lors des fouilles à Glyphada sont généralement transférées au Musée du Pirée, à part quelques objets particulièrement importants, conservés au Musée national.

169 La zone est ainsi boudée par J.  Travlos , Bildlexikon zur Topographie des antiken Attika (1988), qui ne mentionne que les tombes mycéniennes trouvées par Papadimitriou dans les années 1950 dans la nécropole mycénienne d’Haliki (p. 467). De même, H. R.  Goette , Athens, Attica and the Megarid: an Archaeological Guide (2001), p. 186, ne retient que le péribole de l’ancien aéroport d’Elliniko ( H 1 ) et la basilique paléochrétienne fouillée par Orlandos. R. L. N.  Barber , A Guide to Rural Attika (1999), p. 65 ne signale que cette dernière, ainsi qu’un sanctuaire de Déméter Thesmophoros mais il confond là avec Halimonte (sur ce sanctuaire, Voir Kaza-Papageorgiou , Kladia 2006, p. 78-82).

Table des illustrations

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Histoire de la découverte d'un dème : voyageurs et archéologues à Glyphada

Le dème d’Aixônè dans l’Antiquité

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Paysages, vignobles et villages de charme

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Croisière autour du volcan

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Départ de Santorin et de Grèce

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voyage pittoresque de la grece

Pourquoi opter pour un voyage en Grèce en formule tout compris ?

  • 10 avril 2024

découvrez la grèce en formule tout compris avec des vacances all-inclusive inoubliables - plages magnifiques, cuisine délicieuse et sites historiques!

Découvrez les avantages d’opter pour un voyage en Grèce en formule tout compris et laissez-vous séduire par une expérience de voyage sans souci et riche en découvertes.

Table des matières

Un séjour sans souci

Partir en Grèce est une expérience inoubliable pour les passionnés de culture, d’histoire et de paysages magnifiques. Pour un séjour sans souci, voici quelques conseils pratiques pour profiter pleinement de votre voyage.

Choisir les bons forfaits de voyage

Pour un voyage tout compris en Grèce, il est recommandé de choisir des agences spécialisées qui offrent des packages incluant les vols, l’hébergement, les repas et les activités. Opter pour un forfait complet vous permettra de profiter pleinement de votre séjour sans vous soucier des détails logistiques.

Explorer les sites incontournables

La Grèce regorge de sites historiques et culturels à ne pas manquer. De l’Acropole d’Athènes aux temples anciens de Delphes en passant par les villages typiques des îles grecques, chaque lieu offre une richesse culturelle et architecturale unique. Prévoyez une visite guidée pour en apprendre davantage sur l’histoire passionnante de la Grèce.

Savourer la gastronomie locale

La cuisine grecque est réputée pour sa fraîcheur et ses saveurs méditerranéennes. Ne manquez pas de déguster des plats traditionnels tels que la moussaka, les souvlakis ou les olives de Kalamata. Profitez des tavernes locales pour goûter aux spécialités culinaires de chaque région.

Se détendre sur les plages grecques

Les côtes grecques offrent des plages paradisiaques aux eaux cristallines. Que vous préfériez les plages animées de Mykonos ou les criques sauvages de la Crète, chacun y trouvera son coin de paradis. Pensez à vous munir d’un fauteuil de plage pliant pour vous détendre confortablement au bord de la mer.

Organiser des activités uniques

En plus des visites culturelles, la Grèce propose une multitude d’activités originales pour agrémenter votre séjour. Partez en randonnée dans les gorges de Samaria, explorez les villages traditionnels de la région de Zagori ou offrez-vous une croisière autour des îles grecques pour des moments inoubliables.

En suivant ces conseils, votre voyage en Grèce sera une expérience sans souci, riche en découvertes et en émotions. Préparez-vous à vivre des moments uniques dans ce pays au patrimoine exceptionnel.

Découvrir la culture grecque en toute tranquillité

Lorsque l’on envisage un voyage en Grèce, pays aux multiples richesses culturelles, il est possible d’opter pour une exploration tranquille de sa culture fascinante. Voici comment vivre pleinement cette expérience mémorable.

Découverte des sites archéologiques emblématiques

Commencez par visiter les sites archéologiques emblématiques tels que l’Acropole d’Athènes, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Flânez parmi les vestiges millénaires et imprégnez-vous de l’histoire et de la grandeur de la civilisation grecque antique.

Balades dans les quartiers pittoresques

Prenez le temps de déambuler dans les quartiers pittoresques comme Plaka à Athènes ou Chora à Mykonos. Perdez-vous dans les ruelles étroites, admirez les maisons blanchies à la chaux, les églises aux dômes bleus et les petites places animées par la vie locale.

Dégustation de la gastronomie traditionnelle

Ne manquez pas l’occasion de goûter à la délicieuse gastronomie grecque. Installez-vous dans une taverne typique pour savourer des spécialités telles que la moussaka, les souvlakis ou encore les olives et le fromage feta, accompagnés d’un verre d’ouzo local.

Rencontre avec les habitants locaux

Pour une immersion authentique dans la culture grecque, échangez avec les habitants locaux. Leur chaleur et leur hospitalité vous permettront de mieux appréhender les traditions, les coutumes et le mode de vie des Grecs.

Exploration des îles moins touristiques

Pour fuir la foule et découvrir des trésors cachés, rendez-vous sur des îles moins touristiques telles que Milos ou Sifnos. Vous y trouverez des paysages préservés, des plages paradisiaques et une atmosphère paisible propice à la contemplation.

En suivant ces conseils, vous pourrez vivre un voyage en Grèce placé sous le signe de la détente, de l’authenticité et de la découverte culturelle. Profitez de chaque instant et laissez-vous envoûter par la beauté et le charme envoûtant de ce pays mythique.

Profiter des meilleurs services

🛣 Pour faire le déplacement à Milan avec la #RocaFamily , c'est par ici 🚍👇 https://t.co/lBintey26Y — AS Monaco Basket 🇲🇨 (@ASMonaco_Basket) October 20, 2023

La Grèce, berceau de la civilisation occidentale, est une destination incontournable pour les amateurs de voyage en quête d’histoire, de culture et de paysages à couper le souffle. Pour profiter pleinement de votre séjour en Grèce, il est essentiel de choisir les meilleurs services qui vous permettront de vivre une expérience inoubliable.

Découverte des sites emblématiques avec un guide expérimenté

Que vous visitiez les monuments antiques d’Athènes, les villages pittoresques des îles grecques ou les vestiges de la civilisation minoenne en Crète, faire appel à un guide expérimenté est un atout précieux. Non seulement il vous fera découvrir les sites incontournables, mais il partagera également des anecdotes et des connaissances approfondies pour enrichir votre visite.

Hébergement de luxe et services sur mesure

En Grèce, les possibilités d’hébergement de luxe ne manquent pas. Optez pour un hôtel cinq étoiles offrant des services sur mesure, comme un spa, un service de conciergerie ou une piscine à débordement avec vue sur la mer Égée. Pour une expérience authentique, choisissez un hébergement traditionnel dans un village grec pittoresque, pour un dépaysement total.

Croisière privée dans les îles grecques

Rien de tel qu’une croisière privée pour explorer les joyaux des îles grecques en toute intimité. Louez un yacht avec équipage et laissez-vous guider vers des criques secrètes, des plages paradisiaques et des villages de pêcheurs pittoresques. Profitez d’un service haut de gamme et d’une gastronomie raffinée tout en naviguant sur les eaux cristallines de la Méditerranée.

Gastronomie grecque traditionnelle et expériences culinaires uniques

La Grèce est réputée pour sa délicieuse cuisine méditerranéenne. Offrez-vous des repas gastronomiques dans des restaurants étoilés ou participez à des ateliers de cuisine pour apprendre à préparer vous-même des plats traditionnels comme le souvlaki, la moussaka ou les dolmadakia. Ne manquez pas non plus de déguster du vin local lors de visites de vignobles.

En choisissant les meilleurs services pour votre voyage en Grèce, vous vous assurez une expérience de voyage inoubliable, placée sous le signe du luxe, de l’authenticité et de la découverte.

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  • Castigno : cet hôtel Une Clef MICHELIN fait renaître un village oublié

Notre équipe éditoriale est partie à la rencontre de cet incroyable hôtel qui a élu domicile dans une petite bourgade de Provence d’environ 150 âmes. Cap sur Assignan, au sud-ouest de l’Hérault, à quelques kilomètres de Béziers (Occitanie).

Hotels Avignon France Voyage Clefs MICHELIN

voyage pittoresque de la grece

En 2024, le Guide MICHELIN présente le palmarès des Clefs MICHELIN - une toute nouvelle distinction, attribuée par l'équipe de sélection du Guide MICHELIN. Les Clefs MICHELIN récompensent les établissements de la sélection hôtelière du Guide qui proposent les expériences de séjour les plus remarquables. Rendez-vous ici pour tout savoir sur cette nouvelle distinction. 

Le château & village castigno vient d’être récompensé d’une clef michelin..

Il n’existe sûrement pas d’invention plus exquise pour un hôtel de charme que l' albergo diffuso . Cette expression italienne signifie littéralement "hôtel diffus » : un concept qui subdivise les services hôteliers en plusieurs bâtiments, créant un sentiment d'immersion incomparable. Bonne nouvelle : il n'y a pas qu'en Italie que l'on trouve ce type d'hôtel. A Assignan, pittoresque hameau entouré de vignes centenaires, un tiers des bâtiments – de magnifiques structures traditionnelles en pierre – arborent une teinte rose, violette ou rouge. Tous appartiennent au Château & Village Castigno . C'est à la fois romantique, insolite et amusant. Comme si Willy Wonka, le magicien confiseur imaginé par Roald Dahl dans son roman Charlie et la Chocolaterie, s'était installé ici pour entamer une carrière de sommelier.

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L’histoire commence avec Tine Claeys et Marc Verstraete, un couple passionné de vin, à la recherche d'un lieu unique où développer leur propre cru. Le projet prend de l’ampleur à mesure qu’ils rénovent les vieilles bâtisses du village. Aujourd'hui, 24 chambres sont réparties dans le minuscule bourg. Situées dans d’anciennes maisons ou écuries (dont cette demeure de vignerons abritant cuves et pressoirs), toutes possèdent un charme unique.

Joyeusement décorées avec des œuvres d'art originales et antiquités locales, elles ont été rénovées par Claeys, ancienne costumière sur de nombreux films et émissions télévisées belges. Leurs camaïeux de couleurs rend hommage aux diverses robes du vin. Ancrée au sud-est de la ville, la Villa Rouge, chef-d'œuvre de ce complexe oenotouristique, dispose même de sa propre piscine et d’un jardin.

L’architecte belge Lionel Jadot a revêtu d’écorce de liège les murs de la nouvelle cave. Mais le plus spectaculaire reste sa forme de bouteille géante. Les visiteurs peuvent y déguster neuf millésimes du domaine de Castigno, et poursuivre leur voyage gustatif au restaurant étoilé La Table de Castigno. L'hôtel compte également un bistrot-grill sur la place du village (la Petite Table), un restaurant thaïlandais et une micro-brasserie avec planches à partager et bières maison (les propriétaires de l’hôtel sont Belges, n’oublions pas !). Sans oublier un spa de qualité, une piscine extérieure et un centre de fitness.

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A Castigno, tout est pensé selon l'idéal épicurien : c’est un endroit où l'on peut manger, boire et prendre du recul... Littéralement. Les propriétaires nous expliquent que le village se trouve « au milieu de nulle part ». Ici, Wi-fi et télévision sont bannis au profit de ce que les anglophones nomment slow living : l’art de ralentir.

L'hôtel séduit des couples pour de courts séjours l’hiver, et des séjours plus longs l’été, lorsqu’on peut profiter de la piscine, ou des vélos mis gracieusement à disposition. Il est aussi possible de louer une Vespa pour vous aventurer hors du site, découvrir les plages de la Méditerranée ou les marchés alentours.

Toutes les boutiques du village sont signées Castigno. Cours de cuisine, balades à cheval, yoga et excursions en hélicoptère sont proposés. "Il faut surtout aimer le vin pour venir ici », s’amuse le concierge. Dégustations de cuvées, cours de vinification, pique-niques dans le vignoble (avec bouteille de vin bio incluse), « safari viticole » (une promenade en 4×4 à travers les vignes)… Un paradis pour les amateurs !

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Comme tout hôtel bien dans son époque, Castigno (et son petit frère Sextantio, en Italie) valorise une expérience locale immersive, et aide les clients à mieux comprendre la destination qu'ils visitent.

Tine Claeys et Marc Verstraete sont tombés amoureux du village de Castigno et ont à cœur de contribuer à sa sauvegarde. En témoigne le slogan de l’hôtel : « la renaissance d'un rêve ». Le couple a trouvé un soutien précieux auprès de la mairie et des habitants, heureux d'assister au renouveau de leur hameau.

Aujourd'hui, d’après les porte-parole de l'hôtel, 90 % des habitants d'Assignan travaillent dans le vin, que ce soit pour Castigno ou pour d’autres vignobles de la région. Près de 35 % des bâtiments de la ville arborent les couleurs de Castigno. Le reste appartient à des locaux ou vacanciers, ces derniers ayant probablement fait leur apparition après l'arrivée de Castigno. Réserver Château & Village Castigno sur le Guide MICHELIN →

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Découvrir tous les articles liés à la nouvelle sélection des Clefs MICHELIN

Image d'illustration : Château & Village Castigno — Assignan, France

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3 Clefs MICHELIN : quels sont les hôtels distingués à Paris ?

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En photos, le mariage pittoresque d’Elizabeth Reaser, la mère du clan Cullen de Twilight , sous le ciel d’Italie

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L’actrice américaine de 48 ans s’est mariée avec Bruce Gilbert, il y a huit mois, sous les oliviers et le ciel ouatée de la Botte, en Europe. Les clichés de la cérémonie ont été dévoilés ce vendredi 5 avril.

Du beau monde a assisté au mariage d’Elizabeth Reaser et de Bruce Gilbert, organisé il y a huit mois. En août 2023, la mère du clan Cullen s’est en effet unie à son compagnon de longue date dans le plus grand secret. Si la version américaine de Vogue avait l’exclusivité, le magazine n’a dévoilé les photographies qu’aujourd’hui. Un mariage ouaté sur la côte amalfitaine, au sud de l’Italie, et en très petit comité. Parmi les invités, Sarah Paulson, actrice fétiche de Ryan Murphy et très bonne amie de l’interprète d’Esmée Cullen.

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Comme l’a révélé Vogue US , Elizabeth Reaser portait pour son mariage une robe de la griffe Danielle Frankel, accessoirisée à des bijoux et assortie à un maquillage sobre et naturel. Bruce Gilbert était vêtu d’un costume dans les tons écrus. Compositeur reconnu récompensé d'un Oscar pour Everything Everywhere All At Once , ce dernier avait également organisé un spectacle avec un joueur de mandoline, en l’honneur de son épouse. Concernant le décor, entre les oliviers de la Botte et la douce chaleur d’été, Elizabeth Reaser a déclaré : «C'était si beau que nous nous sommes arrêtés au bout de l'allée et avons eu une première danse impromptue. Je pense que cela a peut-être été le moment de bonheur le plus pur de ma vie.»

«Nous devons tout à nos chiens»

Le couple s’est croisé pour la première fois en 2017. Tous deux habitaient dans le quartier de Silver Lake à Los Angeles. Lors d’une soirée peu banale organisée pour amuser leurs chiens, le duo serait ainsi tombé sous le charme. «Nous devons tout à nos chiens !», s’est amusée Elizabeth Reaser.

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le 06/04/2024 à 12:37

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Ce 6 avril 2024 a été inauguré un immense centre de formation de l'Église de Scientologie à Saint Denis, près de Paris. Il y a quelques années, l'interprète de Bronwyn dans Les Anneaux du pouvoir avait eu une histoire avec Tom Cruise, fervent défenseur de cette secte. Retour sur une aventure qui l'a traumatisée.

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Immigration: la Grèce s’impatiente et plaide pour la mise en place rapide du pacte européen «sur la migration et l’asile»

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DÉCRYPTAGE - Depuis le début de l’année 2024, plus de 11.300 arrivées ont été enregistrées rien que sur les îles grecques, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés.

Il est à peine 4 heures du matin quand les gardes-côtes de l’île de Chios reçoivent un signal de détresse. Une barque à la dérive s’est heurtée dans les rochers de la plage de Parpanda Kardamyla, au nord-ouest de l’île. À son bord, vingt-sept personnes, dont la plupart originaires d’Afghanistan , selon les autorités portuaires. Or sur cette rive rocheuse - un lieu de villégiature pour les Athéniens en 411 avant J.-C. dont le philosophe Thucydide vantait l’âme sauvage -, les côtes sont dangereuses, voire mortelles.

Ce jour-là, les gardes-côtes ont repêché les corps sans vie de trois fillettes de 5, 7 et 10 ans ; 19 personnes ont été secourues, et les recherches d’une grande ampleur se sont poursuivies jusqu’à tard dans la soirée. «C’est un drame de plus et un drame de trop» s’insurge Christina Psarra, directrice de MSF en Grèce. «Les flux migratoires sont continus, et comme certains points de passage sont quadrillés par les gardes-côtes, les réfugiés empruntent forcément d’autres…

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le 10/04/2024 à 20:54

@Instable arriviste, vous voulez que les autres pays de l´UE vivent la même galère que les Grecs et Italiens? Justement, non, ils ne veulent pas!, ils ont déjà assez de problèmes avec les centaines et les milliers qui sont déjà arrivés.

Instable arriviste

le 10/04/2024 à 20:33

Ceux qui critiquent ce pacte n'ont aucune idée de ce que vivent les Grecs et les Italiens. Égoïstes.

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voyage pittoresque de la grece

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  1. Les 13 choses incontournables à faire en Crète

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  4. Voyage Pittoresque de la Grèce

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  5. Voyage à la découverte de la Grèce et ses mythes

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  1. Voyage pittoresque de la Grèce : Choiseul-Gouffier, Marie-Gabriel

    Voyage pittoresque de la Grèce by Choiseul-Gouffier, Marie-Gabriel-Auguste-Florent, comte de, 1752-1817. Publication date 1782 Topics Antiquities, Travel, Greece -- Description and travel, Greece -- Antiquities, Greece Publisher Paris Collection getty; americana Contributor Getty Research Institute Language French Volume v.2 pt.1, c.1. Engraved title pages; title vignettes Vol. 1 appears in ...

  2. Voyage pittoresque de la Grèce. T. 1 / [par le Comte de Choiseul

    Voyage pittoresque de la Grèce. T. 1 / [par le Comte de Choiseul-Gouffier] -- 1782 -- livre [Voyage pittoresque de la Grèce (français)] Avec mode texte. Panier ; Espace personnel ; A propos ; Aide et foire aux questions ; Accéder au site de la Bibliothèque nationale de France. Ouvrir la recherche . Menu. Effacer le champ de recherche ...

  3. Le comte de Choiseul-Gouffier et son Voyage pittoresque en Grèce

    Rien que le titre fait rêver ! Le voyage pittoresque de la Grèce, qui fut publié en trois volumes, en 1782, 1809 et 1824, au milieu donc du XVIII e siècle et au début du XIX e par un auteur qui fut académicien, membre de deux académies, les inscriptions et belles-lettres et l'Académie française et qui mérite de ne pas tomber dans un total oubli : le comte Marie Gabriel Florent ...

  4. PDF Voyage pittoresque de la Grèce

    du premier volume de son Voyage pittoresque de la Grèce qui, bien illustré, connut un très grand succès (1780). Il est devenu alors membre de l'Académie des inscriptions en 1779, puis de l'Académie française en 1783. Il a également été membre honoraire amateur de l'Académie royale de peinture. Ayant été instruite du désir du comte de Choiseul Gouffier d'être admis en son ...

  5. Voyage pittoresque de la Grèce

    Édition originale du plus beau des livres consacrés à la Grèce. Chef d'œuvre de la gravure sur cuivre, l'illustration comprend un portrait de l'auteur, 3 titres gravés, 2 grandes cartes, 285 gravures imprimées sur 168 planches, un tableau à double page et de nombreux en-têtes et culs-de-lampe, le tout gravé avec beaucoup de finesse ...

  6. Voyage pittoresque de la Grèce. Tome 1

    Voyage pittoresque de la Grèce : Tome premier Texte imprimé. Auteur Choiseul-Gouffier, Marie-Gabriel-Florent-Auguste (1752-1817) Date 1782 Période 18e siècle Sujet Grèce -- Descriptions et voyages -- 18e siècle Grèce -- Antiquités Description matérielle 1 vol. ([3 f.]-XII p.-204 p.-130 pl.) ; 53 cm Informations bibliographiques Ancienne cote Fol Ad 9 (1) Lieu de publication A Paris ...

  7. Choiseul-Gouffier. Voyage pittoresque de la Grèce

    Voyage pittoresque de la Grèce. Le voyage pittoresque de la Grèce, récit de voyage de Marie-Gabriel de Choiseul-Gouffier, publié en trois volume entre 1782 et 1822, richement illustré, connaît un vif succès dès sa sortie.

  8. Les récits illustrés de Voyages pittoresques : une mode éditoriale

    Ce genre bien particulier de récit de voyage constitue une mode éditoriale entre 1770 et 1850, en France, en Angleterre et en Allemagne. On recense un peu plus de trois cent soixante récits de voyages dont les plus connus sont sans doute Le Voyage pittoresque de Naples et de Sicile de l'abbé de Saint-Non1 publié entre 1781 et 1786, Le Voyage pittoresque de la Grèce de Choiseul-Gouffier ...

  9. Voyage pittoresque de la Grèce [par le comte de Choiseul-Gouffier

    Voyage pittoresque de la Grèce [par le comte de Choiseul-Gouffier] | français | | Paris : Tilliard, de Bure père et fils, Tilliard frères, J.-J. Blaise, 1782-1822.

  10. La redécouverte de la Grèce par les voyageurs occidentaux au XVIIIe

    Le Voyage pittoresque de la Grèce du comte de Choiseul-Gouffier est aussi le résultat du travail d'une équipe d'érudits, d'ingénieurs, d'architectes et de peintres. Le premier tome de ce livre, paru en 1782, offre des cartes, des vues de ports, de villes, de monuments, ainsi que des scènes de la vie quotidienne à la ville ou dans les campagnes.

  11. Voyage pittoresque en Grèce, par le comte de Choiseul-Gouffier

    Dictionnaire des textes. Voyage pittoresque en Grèce, par le comte de Choiseul-Gouffier (Paris, 1782, 1809 et 1820). - Si le célèbre ouvrage de Choiseul-Gouffier manque d'unité de composition et de plan, cela tient beaucoup aux circonstances par suite desquelles les matériaux rassemblés par l'auteur furent dispersés à l'époque révolutionnaire; le second volume ne parut qu'en 1809 ...

  12. Marie-Gabriel-Florent-Auguste de Choiseul-Gouffier

    Le Voyage pittoresque de la Grèce. Choiseul-Gouffier y présente, en plus de monuments peu connus, une Grèce idéalisée, écrasée par la domination ottomane et désirant retrouver sa liberté pour ressusciter. Cette vision romantique de la Grèce moderne est partagée par de nombreux voyageurs du début du XIX e siècle.

  13. Voyage pittoresque de la Grèce. T. 1.

    Noté /5. Retrouvez Voyage pittoresque de la Grèce. T. 1. - 1782 / (par le Comte de Choiseul-Gouffier) et des millions de livres en stock sur Amazon.fr. Achetez neuf ou d'occasion

  14. Voyage pittoresque de la Grèce. Paris, s.n.,

    In-folio, maroquin vert, double encadrement de roulettes et filets dorés, dos orné, pièce de titre de maroquin rouge, dentelle intérieure, tranches dorées (Reliure de l'époque). Édition originale du plus beau livre consacré à la Grèce.

  15. Voyage pittoresque de la Grèce. Paris, J. J. Blaise, 1782-1822

    Voyage pittoresque de la Grèce. Paris, J. J. Blaise, 1782-1822. 2 tomes en 3 volumes in-folio (525 x 350 mm). Demi-chagrin vert, dos à nerfs orné de fers et roulettes dorés, nombreuses serpentes conservées ( Reliure de l'époque ).

  16. Voyage pittoresque de la Grèce

    Voyage pittoresque de la Grèce. Paris, (Tillard), puis Blaise l'aîné, 1782-1809-1822 (1824) ORIENTALISME ET NÉO-CLASSICISME : LE LIVRE QUI FIT DÉCOUVRIR LA GRÈCE ANCIENNE À L'EUROPE. EXEMPLAIRE EN BELLE CONDITION DANS SES JOLIES RELIURES CONTEMPORAINES À DOS DE MAROQUIN. IL EST ENTIÈREMENT NON ROGNÉ.

  17. CHOISEUL-GOUFFIER. Voyage pittoresque de la Grèce. Paris, 1782-1822. 2

    Voyage pittoresque de la Grèce. Paris, 1782-1822. 2 tomes en 3 vol. in-folio. Demi-chagrin vert. Lot Closed. June 30, 05:02 AM PDT. Estimate. 5,000 - 7,000 EUR. Log in to view results. Lot Details. Description. [CHOISEUL-GOUFFIER, COMTE DE] VOYAGE PITTORESQUE DE LA GRÈCE. PARIS, J. J. BLAISE, 1782-1822. 2 tomes en 3 volumes in-folio (525 x 350 mm).

  18. Choiseul-Gouffier

    Choiseul-Gouffier | Voyage pittoresque de la Grèce, 1782-1822, 3 volumes. Auction Closed. November 12, 08:34 AM PST. Estimate. 6,000 - 8,000 GBP. Log in to view results. Lot Details. Description. GREECE AND THE LEVANT, A PRIVATE LIBRARY, LOTS 157-213. CHOISEUL-GOUFFIER, MARIE GABRIEL A.F. DE, COMTE. Voyage Pittoresque de la Grèce.

  19. CHOISEUL-GOUFFIER, Marie Gabriel Florent Auguste de. Voyage pittoresque

    Fruit of this first year-long journey, which will be referred to below, was the publication in 1782 of the first volume of his monumental work "Voyage pittoresque de la Grèce". Novel feature of this "magnum opus" is that the image holds pride of place, bringing the magical world of the East alive for the European reader. The volume includes three hundred and eleven copperplate engravings ...

  20. Une microhistoire d'Athènes

    A. de Choiseul-Gouffier, Voyage pittoresque de la Grèce, I (1782), p. 2. Lorsque je quittai Paris pour visiter la Grèce, je ne voulais que satisfaire la passion de ma jeunesse pour les contrées les plus célèbres de l'Antiquité.

  21. Grèce Délicieuse arrière-saison entre Athènes et Santorin

    Vous êtes libre vers 16h environ ? Embarquez dans un mini-bus semi-privé et suivez-nous pour une visite guidée pittoresque de 4h30 parmi des paysages spectaculaires. Du plus haut sommet de l'île aux villages médiévaux de Megalochori et Pyrgos, profitez d'une halte pour déguster de succulents vins locaux et visiter un vignoble. Admirez le ...

  22. Pourquoi opter pour un voyage en Grèce en formule tout compris

    Choisir les bons forfaits de voyage. Explorer les sites incontournables. Savourer la gastronomie locale. Se détendre sur les plages grecques. Organiser des activités uniques. Découvrir la culture grecque en toute tranquillité. Découverte des sites archéologiques emblématiques. Balades dans les quartiers pittoresques.

  23. Castigno : cet hôtel Une Clef MICHELIN fait renaître un village oublié

    Rendez-vous ici pour tout savoir sur cette nouvelle distinction. Le Château & Village Castigno vient d'être récompensé d'Une Clef MICHELIN. Il n'existe sûrement pas d'invention plus exquise pour un hôtel de charme que l' albergo diffuso. Cette expression italienne signifie littéralement "hôtel diffus » : un concept qui ...

  24. Pausanias ou Voyage historique, pittoresque et philosophique de la

    Pausanias ou Voyage historique, pittoresque et philosophique de la Grèce , traduit du grec en français, par l'abbé Gedoyn,... Nouvelle édition revue et corrigée d'après le texte original... augmentée du Voyage autour du monde, par Scylax, traduit du grec en français, par J. Ch. Poncelin ; et enrichie de notes, de remarques... du chevalier Follart... -- 1797 -- livre

  25. En photos, le mariage pittoresque d'Elizabeth Reaser, la mère du clan

    Du beau monde a assisté au mariage d'Elizabeth Reaser et de Bruce Gilbert, organisé il y a huit mois. En août 2023, la mère du clan Cullen s'est en effet unie à son compagnon de longue ...

  26. Voyage pittoresque de la Grèce. Tome 1

    Voyage pittoresque de la Grèce : Tome premier Texte imprimé. Auteur Choiseul-Gouffier, Marie-Gabriel-Florent-Auguste (1752-1817) Date 1782 Période 18e siècle Sujet Grèce -- Descriptions et voyages -- 18e siècle Grèce -- Antiquités Description matérielle 1 vol. ([3 f.]-XII p.-204 p.-130 pl.) ; 53 cm Informations bibliographiques Ancienne cote Fol Ad 9 (1) Lieu de publication A Paris ...

  27. Immigration: la Grèce s'impatiente et plaide pour la mise en place

    DÉCRYPTAGE - Depuis le début de l'année 2024, plus de 11.300 arrivées ont été enregistrées rien que sur les îles grecques, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés.