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La mort, cxxvi.

le voyage cxxvi baudelaire analyse

Finale magistral des Fleurs du Mal , « Le Voyage » n’apparaît que dans l’édition de 1861. Il rassemble en une pièce polyphonique la plupart des thèmes du recueil. Les huit sections de ce poème épique scandent les étapes d’un voyage initiatique qui mène du berceau à la tombe, de l’émerveillement à l’« amer savoir » et à l’ennui, jusqu’au saut résolu « au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau  ».   LE VOYAGE   A Maxime Du Camp.   I   Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes, L’univers est égal à son vaste appétit. Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes ! Aux yeux du souvenir que le monde est petit !   Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, Le cœur gros de rancune et de désirs amers, Et nous allons, suivant le rythme de la lame, Berçant notre infini sur le fini des mers :   Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ; D’autres, l’horreur de leurs berceaux, et quelques-uns, Astrologues noyés dans les yeux d’une femme, La Circé tyrannique aux dangereux parfums.   Pour n’être pas changés en bêtes, ils s’enivrent D’espace et de lumière et de cieux embrasés ; La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent, Effacent lentement la marque des baisers.   Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s’écartent, Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !   Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues, Et qui rêvent, ainsi qu’un conscrit le canon, De vastes voluptés, changeantes, inconnues, Et dont l’esprit humain n’a jamais su le nom !   II   Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils La Curiosité nous tourmente et nous roule, Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.   Singulière fortune où le but se déplace, Et, n’étant nulle part, peut être n’importe où ! Où l’homme, dont jamais l’espérance n’est lasse, Pour trouver le repos court toujours comme un fou !   Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ; Une voix retentit sur le pont : « Ouvre l’œil ! » Une voix de la hune, ardente et folle, crie : « Amour... gloire... bonheur ! » Enfer ! c’est un écueil !   Chaque îlot signalé par l’homme de vigie Est un Eldorado promis par le Destin ; L’Imagination qui dresse son orgie Ne trouve qu’un récif aux clartés du matin.   Ô le Pauvre amoureux des pays chimériques ! Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer, Ce matelot ivrogne, inventeur d’Amériques Dont le mirage rend le gouffre plus amer ?   Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue, Rêve, le nez en l’air, de brillants paradis ; Son œil ensorcelé découvre une Capoue Partout où la chandelle illumine un taudis.   III   Etonnants voyageurs ! quelles nobles histoires Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers ! Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires, Ces bijoux merveilleux, faits d’astres et d’éthers.   Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile ! Faites, pour égayer l’ennui de nos prisons, Passer sur nos esprits, tendus comme une toile, Vos souvenirs avec leurs cadres d’horizons.   Dites, qu’avez-vous vu ?   IV   « Nous avons vu des astres Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ; Et, malgré bien des chocs et d’imprévus désastres, Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.   La gloire du soleil sur la mer violette, La gloire des cités dans le soleil couchant, Allumaient dans nos cœurs une ardeur inquiète De plonger dans un ciel au reflet alléchant.   Les plus riches cités, les plus grands paysages, Jamais ne contenaient l’attrait mystérieux De ceux que le hasard fait avec les nuages. Et toujours le désir nous rendait soucieux !   – La jouissance ajoute au désir de la force. Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d’engrais, Cependant que grossit et durcit ton écorce, Tes branches veulent voir le soleil de plus près !   Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace Que le cyprès ? – Pourtant nous avons, avec soin, Cueilli quelques croquis pour votre album vorace, Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin !   Nous avons salué des idoles à trompe ; Des trônes constellés de joyaux lumineux ; Des palais ouvragés dont la féerique pompe Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ;   Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ; Des femmes dont les dents et les ongles sont teints, Et des jongleurs savants que le serpent caresse. »   V   Et puis, et puis encore ?   VI   « Ô cerveaux enfantins ! Pour ne pas oublier la chose capitale, Nous avons vu partout, et sans l’avoir cherché, Du haut jusques en bas de l’échelle fatale, Le spectacle ennuyeux de l’immortel péché :   La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide, Sans rire s’adorant et s’aimant sans dégoût ; L’homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide, Esclave de l’esclave et ruisseau dans l’égout ;   Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ; La fête qu’assaisonne et parfume le sang ; Le poison du pouvoir énervant le despote, Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ;   Plusieurs religions semblables à la nôtre, Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté, Comme en un lit de plume un délicat se vautre, Dans les clous et le crin cherchant la volupté ;   L’Humanité bavarde, ivre de son génie, Et, folle maintenant comme elle était jadis, Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie : « Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! »   Et les moins sots, hardis amants de la Démence, Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin, Et se réfugiant dans l’opium immense ! – Tel est du globe entier l’éternel bulletin. »   VII   Amer savoir, celui qu’on tire du voyage ! Le monde, monotone et petit, aujourd’hui, Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image : Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui !   Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ; Pars, s’il le faut. L’un court, et l’autre se tapit Pour tromper l’ennemi vigilant et funeste, Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit,   Comme le Juif errant et comme les apôtres, A qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau, Pour fuir ce rétiaire infâme ; il en est d’autres Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.   Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine, Nous pourrons espérer et crier : En avant ! De même qu’autrefois nous partions pour la Chine, Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,   Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres Avec le cœur joyeux d’un jeune passager. Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres, Qui chantent : « Par ici ! vous qui voulez manger   Le Lotus parfumé ! c’est ici qu’on vendange Les fruits miraculeux dont votre cœur a faim ; Venez vous enivrer de la douceur étrange De cette après-midi qui n’a jamais de fin ? »   A l’accent familier nous devinons le spectre ; Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous. « Pour rafraîchir ton cœur nage vers ton Electre ! » Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.   VIII   Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre ! Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons ! Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre, Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !   Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte ! Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ? Au fond de l’Inconnu pour trouver du n ouveau !   Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal , 1861. > Texte intégral : Paris, Poulet-Malassis et de Broise, 1861.  

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Baudelaire – Les Fleurs du mal – Le Voyage – analyse

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« Le Voyage » entre en dia­logue avec d’autres textes de mul­tiples manières. Et d’abord par sa dédi­cace à Maxime Du Camp. Celle-ci peut certes appa­raître comme un écho aux publi­ca­tions du célèbre voya­geur (entre autres en 1852, Égypte, Nubie, Palestine et Syrie, le pre­mier livre illus­tré avec des pho­to­gra­phies) ; mais elle est sur­tout iro­nique (et même per­verse, pour reprendre le terme de Ross Chambers), puisque Du Camp est aussi le chantre du pro­grès (en 1855, il publie, à l’occasion de l’Exposition uni­ver­selle de Paris, Chants modernes, un recueil qui célèbre entre autres les inno­va­tions tech­niques). Il est inutile de rap­pe­ler à quel point Baudelaire hait le pro­grès (voir les Salons et Fusées) ; il écrit d’ailleurs à Asselineau : « J’ai fait un long poème dédié à Max Du Camp, qui est à faire fré­mir la nature, et sur­tout les ama­teurs du progrès. »

Le poème entre éga­le­ment en dia­logue avec les roman­tiques par son titre. Son titre ini­tial, « Les Voyageurs », ren­voyait à la tra­di­tion bien roman­tique du récit de voyage (rap­pe­lons le Voyage en Orient de Lamartine en 1835 et celui de Nerval en1851). « Le Voyage » opère une géné­ra­li­sa­tion (qui pré­pare la sym­bo­li­sa­tion) mais conserve expli­ci­te­ment le topos, qui fait en même temps le lien avec l’autre poème du pla­card, « L’Albatros », où le mot « voyage » clôt le vers 3.

Les effets d’intertextualité sont nom­breux. S’agissant de voyage, on n’est pas éton­né de voir appa­raître l’Odyssée avec Circé (12), et aussi (écho plus trouble sur lequel nous revien­drons) Eschyle et Euripide avec Oreste (134−135). Les grands inter­lo­cu­teurs poé­tiques de Baudelaire sont aussi convo­qués : « la mer des Ténèbres » (125) vient de Poe, qu’il conti­nue à tra­duire ; « cette après-midi qui n’a jamais de fin » (132) vient de Tennyson ; et De Quincey n’est pas loin, lui qui s’identifiait à Oreste et que Baudelaire qua­li­fie d’« Oreste de l’opium » dans Un man­geur d’opium. L’« Icarie » (33) ren­voie à l’utopie socia­liste publiée en 1840 par Cabet, Voyage en Icarie.

Mais ce sont sur­tout les effets de tex­tua­li­té interne qui font réson­ner « Le Voyage » de mul­tiples manières. Dans les notes de son édi­tion de la Pléiade, Claude Pichois sou­ligne la récur­rence du motif du voya­geur qui se retourne ; on le trouve dès La Fanfarlo (1847) :

« Nous res­sem­blons tous plus ou moins à un voya­geur qui aurait par­cou­ru un très grand pays, et regar­de­rait chaque soir le soleil, qui jadis dorait super­be­ment les agré­ments de la route, se cou­cher dans un hori­zon plat. […] Il reprend tris­te­ment sa route vers un désert qu’il sait sem­blable à celui qu’il vient de par­cou­rir, escor­té par un pâle fan­tôme qu’on nomme Raison, qui éclaire avec une pâle lan­terne l’aridité de son che­min, et pour étan­cher la soif renais­sante de pas­sion qui le prend de temps en temps, lui verse le poi­son de l’ennui. » (Pléiade, I, p. 562)

Les mêmes expres­sions vien­dront chan­ter dans « Le Voyage ». Un man­geur d’opium (contem­po­rain du ” Voyage ») parle de :

« […] l’homme reve­nu des batailles de la vie ; […] c’est le voya­geur qui se retourne le soir vers les cam­pagnes fran­chies le matin, et qui se sou­vient, avec atten­dris­se­ment et tris­tesse, des mille fan­tai­sies dont était pos­sé­dé son cer­veau pen­dant qu’il tra­ver­sait ces contrées. » (I, p. 496)

Dans le compte rendu de La Double Vie de Charles Asselineau (L’Artiste du 9 jan­vier 1859), Baudelaire écrivait :

” Ceux-ci font de loin­tains voyages au coin d’un foyer dont ils mécon­naissent la dou­ceur ; et ceux-là, ingrats envers les aven­tures dont la Providence leur fait don, caressent le rêve d’une vie casa­nière, enfer­mée dans un espace de quelques mètres. L’intention lais­sée en route, le rêve oublié dans une auberge, […] le regret mêlé d’ironie, le regard jeté en arrière comme celui d’un vaga­bond qui se recueille un ins­tant, l’incessant méca­nisme de la vie ter­restre, taqui­nant et déchi­rant à chaque minute l’étoffe de la vie idéale : tels sont les prin­ci­paux élé­ments de ce livre exquis. » (II, p. 87)

L’écriture du « Voyage » repré­sente vrai­ment un aboutissement.

C’est essen­tiel­le­ment par sa struc­ture que le poème met en place une dra­ma­tur­gie. Et d’abord par le sys­tème des sec­tions (le pro­cé­dé est uti­li­sé aussi dans « Les Petites Vieilles », publié en sep­tembre 1859, mais sans cou­pure au milieu des vers).

Les deux pre­mières des huit sec­tions sont au pré­sent gno­mique : le poète-énonciateur des­sine des types de voya­geurs et, au-delà, montre en chaque homme un voya­geur par l’imagination. Suivent quatre sec­tions en forme de dia­logue : des non-voyageurs ques­tionnent des voya­geurs, mais seule la double réponse des voya­geurs, sec­tions IV et VI, est entre guille­mets ; les voya­geurs disent leur décep­tion et l’inanité du voyage ; très nor­ma­le­ment, le dia­logue est au pré­sent et le récit des voya­geurs au passé com­po­sé ; mais com­ment faut-il situer ces inter­lo­cu­teurs par rap­port à ce qui pré­cède ? La sec­tion VII, gno­mique comme les deux pre­mières, est sur le même mode énon­cia­tif que celles-ci. La ques­tion du voyage « réel » est dépas­sée par celle du voyage sym­bo­lique, celui de la vie, donc de l’affrontement au Temps, ce qui mène à l’évocation du voyage de la mort, sur le mode des mythes anciens ; mais on constate une rup­ture dans le temps des verbes : au vers 121, on passe du pré­sent au futur et, au vers 127on revient à un pré­sent, non pas de géné­ra­li­té mais d’actualité, comme si ce futur – celui du voyage de la mort – était déjà là. Dans la sec­tion finale, le poète s’adresse à la Mort, à l’impératif pré­sent ; là encore, une ques­tion se pose : le départ deman­dé dans cette sec­tion VIII est-il le même que l’embarquement qui avait été évo­qué au futur dans la sec­tion VII (125) ?

Pour ten­ter de répondre à ces ques­tions, on peut ana­ly­ser les varia­tions du « nous « : tan­tôt ce sont des faux voya­geurs, oppo­sés aux « vrais voya­geurs », dési­gnés par « ils » (I) ; tan­tôt des non-voyageurs, par oppo­si­tion au « nous » du dis­cours rap­por­té des voya­geurs (III à VI) ; tan­tôt tous les hommes (II et VII). Mais ce « nous » désigne fina­le­ment tou­jours des voya­geurs : ils voyagent pour fuir quelque chose – patrie, famille, femme (I) ; ils veulent « voya­ger sans vapeur et sans voile » (III) en ima­gi­nant à par­tir du récit des autres, récit qui dit l’inanité du voyage ; ils envi­sagent le voyage de la mort (VII et VIII).

On pour­rait donc inter­pré­ter ainsi le poème : le « je » émet­trait, sur le mode du « nous », la leçon qu’il tire­rait de ses propres constats et de ceux des voya­geurs ; le poème tra­ce­rait un iti­né­raire de des­sille­ment sur les dan­gers de l’imagination et du désir. Les choses sont peut-être un peu plus com­plexes ; prenons-les par un autre biais.

Le poème pro­pose, emboî­tés les uns dans les autres, plu­sieurs drames (Baudelaire ne parlait-il pas, dans sa lettre à Du Camp du « ton sys­té­ma­ti­que­ment byro­nien » du « Voyage « ?)

C’est d’abord le drame du monde qui est mis en scène : un monde déri­soire par sa bana­li­té (57−58) ou par un exo­tisme de paco­tille (77−83) ; un monde habi­té par le mal, sur­tout sous la forme des rap­ports de pou­voir et d’oppression. On peut noter à cet égard une accen­tua­tion dans les variantes du poème entre 1859 et 1861 : « tyran » au lieu de « maître » (91) ; « amou­reux » au lieu de « ama­teur » (96). Le mal s’étend dans l’infini du temps et de l’espace : « par­tout […] l’immortel péché » (86 et 88), « du globe entier l’éternel bul­le­tin » (108).

Le drame du voya­geur tient à l’inanité du voyage : c’est l’ennui à cause de la bana­li­té répé­ti­tive (60, 88) ; mais sur­tout, le monde n’est qu’un spec­tacle (« nous avons vu »), dont on ramène des « cro­quis ». Là aussi, les varia­tions entre 1859 et 1861 opèrent une dra­ma­ti­sa­tion par l’accentuation du contraste entre la curio­si­té avide des non-voyageurs et la décep­tion des voya­geurs : dans le pla­card pri­mi­tif, il n’y avait pas de rup­ture au vers 84, qui res­tait comme der­nier vers du qua­train (le dia­logue ne cou­vrait donc que deux sec­tions et le poème comp­tait en tout six sec­tions au lieu de huit dans la ver­sion finale).

Drame de l’homme, enfin : l’amertume est omni­pré­sente (6, 44, 109) ; c’est que l’imagination est tou­jours trom­peuse : celle de l’enfant avant le voyage (3−4), celle du voya­geur lui-même (37−40) et celle de son public (43−44) ; le réel est tou­jours décep­tif, parce qu’il ren­voie à l’homme sa propre image, dans un solip­sisme déses­pé­rant (110−112). La ques­tion n’est donc pas de voya­ger ou non, mais de ten­ter de vivre, dans et contre le Temps, lutte inégale qui engendre la ten­ta­tion (bien pré­sente) de dési­rer la mort comme voyage de l’oubli.

À cette situa­tion dra­ma­tique, le poème répond, certes, par le désir de la mort, mais comme lieu de fécon­di­té. C’est une manière de res­ter, envers et contre tout, fidèle à l’enfance et à sa force de désir : il faut, à cet égard, com­pa­rer « le cer­veau plein de flamme » (5) et « ce feu nous brûle le cer­veau » (142) ; com­pa­rer aussi les « cœurs légers » (18) et « le cœur joyeux » (126), le choix du poème n’étant pas que ces cœurs ardents (63) se rafraî­chissent (135) mais qu’ils res­tent « rem­plis de rayons » (140) ; le « vaste appé­tit » de l’enfant (2), pro­lon­gée dans la « faim » du cœur (130), ne peut pas se satis­faire des fruits de l’oubli. En fin de compte, l’enfant (I), le ques­tion­neur (III) et le pas­sa­ger de l’embarquement final (VIII) ont une même volon­té (« nous vou­lons », 53, 142) ; « cer­veaux enfan­tins » (84) est néga­tif pour le locu­teur mais pas en soi. Le meilleur de l’enfance reste intact : l’homme vain­cu par le Temps conserve « le cœur joyeux d’un jeune pas­sa­ger » (126).

Ces intui­tions se confirment si nous consi­dé­rons main­te­nant le poème en tant que conclu­sion du recueil de 1861, donc comme clô­ture. Et d’abord celle de la sec­tion « La Mort ». Ce long poème en qua­trains d’alexandrins à rimes croi­sées contraste avec les cinq son­nets qui le pré­cèdent, mais il est lar­ge­ment en écho avec ceux-ci, sur­tout avec les trois pre­miers qui consti­tuaient l’ensemble de la sec­tion dans l’édition de 1857. La rime finale est la même pour « Le Voyage » et pour « La Mort des artistes » (cer­veau / nou­veau), les deux poèmes qui viennent clore l’une et l’autre édi­tion. « Le Voyage » renoue avec les futurs des trois pre­miers son­nets, qui avaient dis­pa­ru de « La Fin de la jour­née » et de « Rêve d’un curieux ». Surtout, en réponse à la ter­rible angoisse du « Rêve d’un curieux » (qu’il puisse ne rien y avoir de nou­veau de l’autre côté de la mort), il affirme l’espoir d’y « trou­ver du nou­veau ». Que la mort puisse être lieu de fécon­di­té n’est plus affir­mé de l’extérieur en quelque sorte (comme dans les trois pre­miers poèmes de la sec­tion) mais (ré)-éprouvé après la tra­ver­sée de l’expérience : le désir et la dés­illu­sion du voyage, la lutte de la vie, la ten­ta­tion de la mort comme oubli.

« Le Voyage » est aussi en écho avec l’ensemble du recueil qu’il vient clore. Sa dédi­cace entre en ten­sion avec celle du recueil à Théophile Gautier : entre le beau intem­po­rel de Gautier et le moderne de Du Camp, Baudelaire marque sa spé­ci­fi­ci­té, la moder­ni­té (voir l’analyse de J.-P. Bertrand et P. Durand dans le recueil d’articles des Cahiers Textuel). Il faut, par ailleurs, lire le poème dans la pers­pec­tive du poème limi­naire « Au lec­teur » (p. 49 – 50), où « la Mort », déjà, était allé­go­ri­sée (v. 23) et où l’on avait des images ana­logues de l’homme et du monde : l’homme est mani­pu­lé, là par le Diable (v. 13), ici par la Curiosité (27−28), ce qui fina­le­ment revient au même ; dans les deux poèmes, on a l’omniprésence du péché (là v. 1, 5, 25, ici 88) et de l’Ennui (là v. 37, ici 60, 138). « Le Voyage » fait écho éga­le­ment à diverses pièces du recueil : les poèmes du voyage (pour ne prendre que ceux qui ont le mot dans leur titre : le beau rêve de « L’Invitation au voyage », la ter­ri­fiante allé­go­rie d’« Un voyage à Cythère » et sur­tout « Bohémiens en voyage » avec les chi­mères pesantes et la divi­na­tion des « ténèbres futures »), les poèmes du Temps (en par­ti­cu­lier au début et à la fin de « Spleen et Idéal »), ceux de l’amour hai­neux et sadique de « Spleen et Idéal », les blas­phèmes de la sec­tion « Révolte » (que les vers 97 – 104 semblent résumer).

Ce poème de clô­ture consti­tue aussi la conclu­sion d’un iti­né­raire poé­tique. Comme « Tableaux pari­siens », il mani­feste le refus par Baudelaire des pres­tiges de la forme avec l’abandon du son­net (« Brumes et pluies » était déjà dans l’édition de 1857) et la pra­tique mas­sive du qua­train d’alexandrins à rimes croi­sées. Mais, comme dans tout le recueil, le poète y opère de sub­tiles trans­gres­sions à l’intérieur d’une forme clas­sique : désar­ti­cu­la­tion du vers par l’effacement de la césure (césure après un déter­mi­nant : « D’autres, l’horreur de leurs ber­ceaux, et quelques-uns », 10) et la pra­tique de l’enjambement (17−18 ; 128 – 129 entre deux strophes) ; choix de rimes non-riches, sauf quelques-unes par­ti­cu­liè­re­ment frap­pantes, mais ren­for­ce­ment de leur musique par des ana­lo­gies sonores un peu avant la rime (embrasés/baisers), pro­cé­dé uti­li­sé vingt-deux fois sur les soixante paires de rimes du poème (voir les ana­lyses de Ross Chambers).

Prise comme méta-poétique, la for­mule finale, « trou­ver du nou­veau », vaut à la fois pour ce que Baudelaire est en train de faire dans cette grande année 1859 (voir sa lettre à Jean Morel de mai 1859 : « …et je crains bien d’avoir sim­ple­ment réus­si à dépas­ser les limites assi­gnées à la Poésie », ainsi que le com­men­taire de celle-ci par Jérôme Thélot) ; elle vaut aussi pour ce que réa­lise Les Fleurs du Mal, et pour ce qu’il a déjà entre­pris avec l’écriture du poème en prose.

« Le Voyage » réaf­firme ainsi des choix et des refus fon­da­men­taux : contre le monde moderne, mais aussi par delà le mythe ancien, il consti­tue une affir­ma­tion hau­taine des pou­voirs de la poé­sie. En ce sens, il repré­sente une conclu­sion dans le double domaine éthique et poétique.

Il pro­pose une épu­ra­tion. Et d’abord une épu­ra­tion du désir : il ne s’agit pas d’éliminer le désir, mais de pas­ser du désir-manque (le desi­de­rium, stig­ma­ti­sé dans la digres­sion des voya­geurs, 69 – 74) à l’espérance-volonté-amour véri­table. Cela implique un chan­ge­ment du rap­port aux images : la fas­ci­na­tion de Baudelaire ( « glo­ri­fier le culte des images (ma grande, mon unique, ma pri­mi­tive pas­sion) », écrit-il dans Fusées) se retrouve dans celle des enfants, dans celle des voya­geurs avant et après le départ, et dans celle des ques­tion­neurs. Le poème met en évi­dence le carac­tère à la fois fas­ci­nant et décep­tif des images, et aussi leur lien avec la mort (les voya­geurs ont des « yeux pro­fonds » (50), comme la Mort de « Danse macabre », écrit juste avant « Le Voyage » (p. 150, v. 13)). L’épuration du désir et de la fas­ci­na­tion per­met une réha­bi­li­ta­tion de l’imagination : le poème pro­pose le pas­sage de l’imagination trom­peuse, celle qui « dresse son orgie » (39), à une ima­gi­na­tion qui fait conce­voir le nou­veau. Baudelaire écri­ra bien­tôt dans le Salon de 1859, tout entier domi­né par la célé­bra­tion de la « reine des facul­tés « : « Elle décom­pose toute la créa­tion et […] elle crée un monde nou­veau. ». Ce tra­vail peut être ana­ly­sé comme une mort qui per­met une nou­velle appré­hen­sion du réel (voir La Mort Baudelaire de J. Jackson).

Le poème apporte aussi une conclu­sion – certes pro­vi­soire – à la quête qui tra­verse Les Fleurs du Mal. Il affirme la pos­si­bi­li­té d’une unité gagnée sur la frag­men­ta­tion du réel en images mul­tiples, unité qui ne trouve pas son assise majeure dans le mythe, mais qui retrouve la pré­sence ori­gi­nelle du sym­bole (par delà l’absence que signale l’allégorie ; voir les ana­lyses de Patrick Labarthe dans la conclu­sion de Baudelaire et la tra­di­tion de l’allégorie). Cette unité per­met de pal­lier la dis­per­sion de l’âme (33−36), et de ne pas en res­ter à la défaite face au Temps (121) : il ne s’agit plus de tuer le Temps (120) mais d’accéder à une autre dimen­sion. Il réaf­firme éga­le­ment l’infini inté­rieur (« notre infi­ni ») qui ren­con­tre­ra l’infini “exté­rieur” dans lequel un désir ardent le pousse à plon­ger (63−64, 142 – 143) (voir d’autres plon­gées dans le recueil, qui sont toutes peu ou prou plon­gées dans l’infini, d’en haut ou d’en bas : « Élévation », « La Chevelure », « L’Homme et la mer »). Cette quête trans­cende les caté­go­ries éthiques : « Enfer ou ciel, qu’importe ? » est, au fil des ver­sions suc­ces­sives, de plus en plus inté­gré au texte : il est entre paren­thèses dans le pla­card, entre tirets dans la revue, seule­ment pré­cé­dé d’une vir­gule dans le recueil ; et la ques­tion fait écho à celles de « Hymne à la beau­té » (p. 70, v. 1 et sur­tout 25).

« Le Voyage », enfin, est habi­té par la fra­ter­ni­té. Il pro­pose le dépas­se­ment d’une réa­li­sa­tion indi­vi­duelle que vien­drait figu­rer le mythe d’un Oreste retrou­vant son ami Pylade et sa sœur Électre (figu­ra­tion trou­blante, d’ailleurs, dans la mesure où elle implique le matri­cide par ven­geance du père) et qui serait asso­ciée au mythe de l’oubli. Ce dépas­se­ment est d’ailleurs déjà esquis­sé dans le plu­riel, « nos Pylades » (134). Mais la réa­li­sa­tion col­lec­tive est sur­tout réaf­fir­mée dans le « nous » final, celui de la fra­ter­ni­té humaine, au moins de tous ceux qui sont mus par le même désir.

Source : cavi​.univ​-paris3​.fr

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Poetica

Poésie, poèmes et poètes

le voyage cxxvi baudelaire analyse

À Maxime Du Camp

Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes, L’univers est égal à son vaste appétit. Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes ! Aux yeux du souvenir que le monde est petit !

Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, Le cœur gros de rancune et de désirs amers, Et nous allons, suivant le rythme de la lame, Berçant notre infini sur le fini des mers :

Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ; D’autres, l’horreur de leurs berceaux, et quelques-uns, Astrologues noyés dans les yeux d’une femme, La Circé tyrannique aux dangereux parfums.

Pour n’être pas changés en bêtes, ils s’enivrent D’espace et de lumière et de cieux embrasés ; La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent, Effacent lentement la marque des baisers.

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s’écartent, Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

Ceux-là, dont les désirs ont la forme des nues, Et qui rêvent, ainsi qu’un conscrit le canon, De vastes voluptés, changeantes, inconnues, Et dont l’esprit humain n’a jamais su le nom !

Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils La Curiosité nous tourmente et nous roule, Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.

Singulière fortune où le but se déplace, Et, n’étant nulle part, peut être n’importe où ! Où l’Homme, dont jamais l’espérance n’est lasse, Pour trouver le repos court toujours comme un fou !

Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ; Une voix retentit sur le pont : « Ouvre l’œil ! » Une voix de la hune, ardente et folle, crie : « Amour… gloire… bonheur ! » Enfer ! c’est un écueil !

Chaque îlot signalé par l’homme de vigie Est un Eldorado promis par le Destin ; L’Imagination qui dresse son orgie Ne trouve qu’un récif aux clartés du matin.

Ô le pauvre amoureux des pays chimériques ! Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer, Ce matelot ivrogne, inventeur d’Amériques Dont le mirage rend le gouffre plus amer ?

Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue, Rêve, le nez en l’air, de brillants paradis ; Son œil ensorcelé découvre une Capoue Partout où la chandelle illumine un taudis.

Étonnants voyageurs ! quelles nobles histoires Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers ! Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires, Ces bijoux merveilleux, faits d’astres et d’éthers.

Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile ! Faites, pour égayer l’ennui de nos prisons, Passer sur nos esprits, tendus comme une toile, Vos souvenirs avec leurs cadres d’horizons.

Dites, qu’avez-vous vu ?

« Nous avons vu des astres Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ; Et, malgré bien des chocs et d’imprévus désastres, Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.

La gloire du soleil sur la mer violette, La gloire des cités dans le soleil couchant, Allumaient dans nos coeurs une ardeur inquiète De plonger dans un ciel au reflet alléchant.

Les plus riches cités, les plus beaux paysages, Jamais ne contenaient l’attrait mystérieux De ceux que le hasard fait avec les nuages. Et toujours le désir nous rendait soucieux !

– La jouissance ajoute au désir de la force. Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d’engrais, Cependant que grossit et durcit ton écorce, Tes branches veulent voir le soleil de plus près !

Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace Que le cyprès ? – Pourtant nous avons, avec soin, Cueilli quelques croquis pour votre album vorace, Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin !

Nous avons salué des idoles à trompe ; Des trônes constellés de joyaux lumineux ; Des palais ouvragés dont la féerique pompe Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ;

Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ; Des femmes dont les dents et les ongles sont teints, Et des jongleurs savants que le serpent caresse. »

Et puis, et puis encore ?

« Ô cerveaux enfantins !

Pour ne pas oublier la chose capitale, Nous avons vu partout, et sans l’avoir cherché, Du haut jusques en bas de l’échelle fatale, Le spectacle ennuyeux de l’immortel péché :

La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide, Sans rire s’adorant et s’aimant sans dégoût ; L’homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide, Esclave de l’esclave et ruisseau dans l’égout ;

Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ; La fête qu’assaisonne et parfume le sang ; Le poison du pouvoir énervant le despote, Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ;

Plusieurs religions semblables à la nôtre, Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté, Comme en un lit de plume un délicat se vautre, Dans les clous et le crin cherchant la volupté ;

L’Humanité bavarde, ivre de son génie, Et, folle maintenant comme elle était jadis, Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie : « Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! »

Et les moins sots, hardis amants de la Démence, Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin, Et se réfugiant dans l’opium immense ! – Tel est du globe entier l’éternel bulletin. »

Amer savoir, celui qu’on tire du voyage ! Le monde, monotone et petit, aujourd’hui, Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image : Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui !

Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ; Pars, s’il le faut. L’un court, et l’autre se tapit Pour tromper l’ennemi vigilant et funeste, Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit,

Comme le Juif errant et comme les apôtres, À qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau, Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d’autres Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.

Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine, Nous pourrons espérer et crier : En avant ! De même qu’autrefois nous partions pour la Chine, Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,

Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres Avec le cœur joyeux d’un jeune passager. Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres, Qui chantent : « Par ici ! vous qui voulez manger

Le Lotus parfumé ! c’est ici qu’on vendange Les fruits miraculeux dont votre cœur a faim ; Venez vous enivrer de la douceur étrange De cette après-midi qui n’a jamais de fin ! »

À l’accent familier nous devinons le spectre ; Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous. « Pour rafraîchir ton cœur nage vers ton Électre ! » Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.

Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre ! Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons ! Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre, Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !

Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte ! Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ? Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau !

Charles Baudelaire

31 commentaires sur “Le Voyage”

Si tu cales au deuxième vers… Ça veut dire que l’envie de tout connaître est aussi grand que l’univers (c’est une image).

Que veux dire « l’univers est égal à son vaste appétit » ?

Qui suis-je pour juger de ce qui relève du sublime ? Le poète a dit. Écoutons-le humblement. C’est bien plus haut que nous… ce n’est pas mesurable à notre échelle de simples mortels

Bien écrit et tout.

Sarah, je vous aime!

Après Victor HUGO, « Abîme », « La vérité », « les 2 façons d’aimer », Après J-Claude PANTEL « Le Talent », « Les enfants d’Hermann HESS », « Caspar David FRIEDRICH », voici un chef-d’Oeuvre de Georges CHELON qui vient de mettre en chanson de manière MAGISTRALE ce poème « Le voyage » de Charles BAUDELAIRE ! Vous le trouverez sur YT :

https://www.youtube.com/watch?v=XEQM_x1I6A0

Un chef d’oeuvre ? NON ! Un élixir des Dieux… L’ivresse des cimes !

Je dois l’apprendre pour le college et c’est compliqué.

Je réponds à ceux qui le trouve long, c’est parce vous êtes à court d’imagination et de rêves, n’ayez pas peur c’est notre histoire que Charles déroule devant vos yeux !

C’est bien !

Apprendre ce poème en verlan et remonter à la source

Où que l’on parte, nos ombres nous suivent, comme des chiens accrochés à nos basques. L’idéal rongeur, pour reprendre Charles, mon semblable mon frère, fuit comme l’horizon au fur et à mesure que notre vaisseau poussé par les vents des espoirs jamais satisfaits, presque toujours éternellement déçus, sur les vagues d’un temps toujours fuyant. Que faire? Partir rester? Qu’importe nous semblons tous rivés à nos destins ignorés, accrochés comme des pendus à leur potence. Où donc nous diriger? En quoi espérer? Sinon en Dieu ou bien la Mort? Ou encore le néant d’une pureté parfaite?

Magnifique Charles, l’alchimiste, qui nous révèle la Lumière dans un noir profond!

Un poème qui mène le genre humain dans l’aventure à toutes les époques et les épreuves inconnues qu’elle doit traverser c’est notre destin, il est magnifique.

A lire sans modération pour peut-être mieux appréhender notre époque, l’Humanité est en tout temps la même, même si elle s’exprime différemment à chaque génération.

Liberté oblige.

Ce poème annonce un peu <>, comme s’ils étaient du même auteur. Les derniers vers sont d’un monde inconnu.

C’est un poème assez sombre. Au final il nous dit que les hommes et les femmes sont pourris partout pareil et que le seul voyage qui vaille vraiment la peine est la mort.

Ce poème touche l’essence des coutumes des lois des religions. Il résume l’histoire de l’esclavage et les aventures de Liberté.

Ce poème est bien, mais il est un peu… long

C’est un beau poème même s’il est très long. Je voulais le prendre pour un devoir de français, mais du coup j’hésite. Malgré tout c’est un des plus beaux poèmes que Baudelaire ai écrit.

Qui pourrait m’expliquer ce poème svp. Je le trouve super mais j’ai du mal à le comprendre. Je sais que ça parle de voyage et de voyageurs mais je n’arrive pas à l’accrocher. Merci…

Il nous fait voyager ce poème.

J’adore ce poème. Il est profond, magique, touchant.

C’est, je le pense, un poème aux influences romantiques, parnassiennes et qui tend vers le symbolisme. On y pense à des inntertextualités diverses : Homère, Lamartine, Hugo, et ses accents annonce le fameux « Bateau ivre » de Rimbaud, qui a sûrement lu ce poème. C’est top. Je vais l’offrir à la réfléxion de mes élèves demain, qui vont le « goûter » comme un mets sublime. Isah

C’est, je le pense, un poème aux influences romantiques, parnassiennes et qui tend vers le symbolisme. On y pense à des inntertextualités diverses : Homère, Lamartine, Hugo, et ses accents annonce le fameux « Bateau ivre » de Rimbaud, qui a sûrement lu ce poème. C’est top. Je vais l’offrir à la réfléxion de mes élèves demain, qui vont le « goûter » comme un mets sublime. Isah

C’est quoi comme type de poème ?

Je voudrais savoir si quelqu’un ne saurait pas à quel mouvement littéraire appartient ce poème?

Quand a été écrit ce poème?

Un poème tout simplement magique *u*

Un peu long mais bien.

Magnifique, Il nous fait voyagé !

Magnifique !

Merci pour ce poème. Il est tres beau !!

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Le Voyage (extraits)

Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes, L’univers est égal à son vaste appétit. Ah   ! que le monde est grand à la clarté des lampes   ! Aux yeux du souvenir que le monde est petit! Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, Le coeur gros de rancune et de désirs amers, Et nous allons, suivant le rythme de la lame, Berçant notre infini sur le fini des mers   : Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme   ; D’autres, l’horreur de leurs berceaux, et quelques-uns, Astrologues noyés dans les yeux d’une femme, La Circé tyrannique aux dangereux parfums. Pour n’être pas changés en bêtes, ils s’enivrent D’espace et de lumière et de cieux embrasés   ; La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent, Effacent lentement la marque des baisers. Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir   ; coeurs légers, semblables aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s’écartent, Et, sans savoir pourquoi, disent toujours   : Allons   ! Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues, Et qui rêvent, ainsi qu’un conscrit le canon, De vastes voluptés, changeantes, inconnues, Et dont l’esprit humain n’a jamais su le nom   ! [...] III Etonnants voyageurs   ! quelles nobles histoires Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers   ! Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires, Ces bijoux merveilleux, faits d’astres et d’éthers. Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile   ! Faites, pour égayer l’ennui de nos prisons, Passer sur nos esprits, tendus comme une toile, Vos souvenirs avec leurs cadres d’horizons. Dites, qu’avez-vous vu? IV «   Nous avons vu des astres Et des flots, nous avons vu des sables aussi   ; Et, malgré bien des chocs et d’imprévus désastres, Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici. La gloire du soleil sur la mer violette, La gloire des cités dans le soleil couchant, Allumaient dans nos coeurs une ardeur inquiète De plonger dans un ciel au reflet alléchant. Les plus riches cités, les plus grands paysages, Jamais ne contenaient l’attrait mystérieux De ceux que le hasard fait avec les nuages. Et toujours le désir nous rendait soucieux   ! —   La jouissance ajoute au désir de la force. Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d’engrais, Cependant que grossit et durcit ton écorce, Tes branches veulent voir le soleil de plus près   ! Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace Que le cyprès   ? — Pourtant nous avons, avec soin, Cueilli quelques croquis pour votre album vorace Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin   ! Nous avons salué des idoles à trompe   ; Des trônes constellés de joyaux lumineux; Des palais ouvragés dont la féerique pompe Serait pour vos banquiers un rêve ruineux; Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse   ; Des femmes dont les dents et les ongles sont teints, Et des jongleurs savants que le serpent caresse.   » [...]
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Les Fleurs du mal (1861)/Le Voyage

Cxxvi le voyage.

Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes, L’univers est égal à son vaste appétit. Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes ! Aux yeux du souvenir que le monde est petit ! Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, Le cœur gros de rancune et de désirs amers, Et nous allons, suivant le rhythme de la lame, Berçant notre infini sur le fini des mers :

Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ; D’autres, l’horreur de leurs berceaux, et quelques-uns, Astrologues noyés dans les yeux d’une femme, La Circé tyrannique aux dangereux parfums. Pour n’être pas changés en bêtes, ils s’enivrent D’espace et de lumière et de cieux embrasés ; La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent, Effacent lentement la marque des baisers. Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s’écartent, Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons ! Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues, Et qui rêvent, ainsi qu’un conscrit le canon, De vastes voluptés, changeantes, inconnues, Et dont l’esprit humain n’a jamais su le nom !

Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils La Curiosité nous tourmente et nous roule, Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.

Singulière fortune où le but se déplace, Et, n’étant nulle part, peut être n’importe où ! Où l’Homme, dont jamais l’espérance n’est lasse, Pour trouver le repos court toujours comme un fou ! Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ; Une voix retentit sur le pont : « Ouvre l’œil ! » Une voix de la hune, ardente et folle, crie : « Amour… gloire… bonheur ! » Enfer ! c’est un écueil ! Chaque îlot signalé par l’homme de vigie Est un Eldorado promis par le Destin ; L’Imagination qui dresse son orgie Ne trouve qu’un récif aux clartés du matin. Ô le pauvre amoureux des pays chimériques ! Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer, Ce matelot ivrogne, inventeur d’Amériques Dont le mirage rend le gouffre plus amer Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue, Rêve, le nez en l’air, de brillants paradis ; Son œil ensorcelé découvre une Capoue Partout où la chandelle illumine un taudis.

Étonnants voyageurs ! quelles nobles histoires Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers ! Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires, Ces bijoux merveilleux, faits d’astres et d’éthers. Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile ! Faites, pour égayer l’ennui de nos prisons, Passer sur nos esprits, tendus comme une toile, Vos souvenirs avec leurs cadres d’horizons. Dites, qu’avez-vous vu ?

Dites, qu’avez-vous vu ? « Nous avons vu des astres Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ; Et, malgré bien des chocs et d’imprévus désastres, Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici. La gloire du soleil sur la mer violette, La gloire des cités dans le soleil couchant, Allumaient dans nos cœurs une ardeur inquiète De plonger dans un ciel au reflet alléchant.

Les plus riches cités, les plus grands paysages, Jamais ne contenaient l’attrait mystérieux De ceux que le hasard fait avec les nuages, Et toujours le désir nous rendait soucieux ! — La jouissance ajoute au désir de la force. Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d’engrais, Cependant que grossit et durcit ton écorce, Tes branches veulent voir le soleil de plus près ! Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace Que le cyprès ? — Pourtant nous avons, avec soin, Cueilli quelques croquis pour votre album vorace, Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin ! Nous avons salué des idoles à trompe ; Des trônes constellés de joyaux lumineux ; Des palais ouvragés dont la féerique pompe Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ; Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ; Des femmes dont les dents et les ongles sont teints, Et des jongleurs savants que le serpent caresse. »

Et puis, et puis encore ?

Et puis, et puis encore ? « Ô cerveaux enfantins ! Pour ne pas oublier la chose capitale, Nous avons vu partout, et sans l’avoir cherché, Du haut jusques en bas de l’échelle fatale, Le spectacle ennuyeux de l’immortel péché : La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide, Sans rire s’adorant et s’aimant sans dégoût ; L’homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide, Esclave de l’esclave et ruisseau dans l’égout ; Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ; La fête qu’assaisonne et parfume le sang ; Le poison du pouvoir énervant le despote, Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ; Plusieurs religions semblables à la nôtre, Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté, Comme en un lit de plume un délicat se vautre, Dans les clous et le crin cherchant la volupté ;

L’Humanité bavarde, ivre de son génie, Et, folle maintenant comme elle était jadis, Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie : « Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! » Et les moins sots, hardis amants de la Démence, Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin, Et se réfugiant dans l’opium immense ! — Tel est du globe entier l’éternel bulletin. »

Amer savoir, celui qu’on tire du voyage ! Le monde, monotone et petit, aujourd’hui, Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image : Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui ! Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ; Pars, s’il le faut. L’un court, et l’autre se tapit Pour tromper l’ennemi vigilant et funeste, Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit, Comme le Juif errant et comme les apôtres, À qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau, Pour fuir ce rétiaire infâme ; il en est d’autres Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.

Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine, Nous pourrons espérer et crier : En avant ! De même qu’autrefois nous partions pour la Chine, Les yeux fixés au large et les cheveux au vent, Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres Avec le cœur joyeux d’un jeune passager. Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres, Qui chantent : « Par ici ! vous qui voulez manger Le Lotus parfumé ! c’est ici qu’on vendange Les fruits miraculeux dont votre cœur a faim ; Venez vous enivrer de la douceur étrange De cette après-midi qui n’a jamais de fin ? » À l’accent familier nous devinons le spectre ; Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous. « Pour rafraîchir ton cœur nage vers ton Électre ! » Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.

Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre ! Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons ! Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre, Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !

Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte ! Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ? Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau !

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Commentaire - Le Voyage de Baudelaire

Par Arno Gami   •  8 Juin 2018  •  Commentaire de texte  •  1 891 Mots (8 Pages)  •  19 056 Vues

Méthodologie de l'oral

Commentaire : Le Voyage , Baudelaire

        Le Voyage de Baudelaire est un long poème en alexandrin en huit parties. Il est placé dans le chapitre intitulé « La mort » qui est le dernier chapitre du recueil des Fleurs du mal  publié dans sa deuxième édition en 1861. Le titre du chapitre va être en lien avec ce poème  symbolique, qui parle du thème traditionnel du voyage sous toutes ses formes. Nous allons surtout nous intéresser à la première partie de ce poème qui est constitué de six quatrains en rimes croisés (ABAB). Baudelaire dépeint différents voyageurs mais également différents voyages qui peuvent être dû à l'imaginaire de l'enfance, à la littérature, à l'onirisme, il peut être contraint ou voulu. Le voyage est un thème récurrent dans la littérature, c'est un terme très large et polysémique. La construction du poème fait que chacune des strophes parlent d'un  voyage différent et d'un voyageur différent.

Problématique : En quoi ce poème sur le voyage peut être considéré comme une métaphore de la vie et de ses périples ?

Nous pouvons relever trois mouvements distincts dans le poème qui représentent les différentes étapes de l'existence :

Vers 1 à 4 : I. Un premier voyage dû à l'imaginaire de l'enfance, produit par l'étude des images.

Vers 5 à 16 ; II. Les périples de l'existence et la désillusion du poète face au voyage

Vers 16 à 24 : III. Plusieurs axes de lectures possibles : Une définition du voyageur idéal ou une métaphore de la mort ?

        Le poème nous fait voyager à travers différents univers, différentes étapes de la vie, celui de l'enfance, du marin contraint de naviguer sur les mers ou encore celui de la littérature avec l'épisode de Circé dans l'Odyssée.  Dans la dernière strophe, selon la lecture que l'on fait du texte, nous pouvons interpréter deux voyages :  Celui de l'explorateur avide de découvrir de nouveaux horizons et celui de l'âme qui s'envole au paradis.

Premier mouvement : Un voyage imaginaire dû à l'enfance, produit par l'étude des cartes et des estampes.

        C'est un voyage en plusieurs étapes que nous propose Baudelaire, le poème débute avec l'enfance, c'est le premier voyage, le début de la vie. Le voyage est déjà présent dès l'enfance il se produit à l'aide des images. « Estampes ». Le voyage est alors une chose abstraite, on peut le voir au vers 2: « L'Univers est égal à son vaste appétit. » L'univers n'a pas de limite lorsqu'il est imaginé par un enfant. Le troisième vers semble inviter le lecteur au voyage et à la découverte du monde avec l'interjection « Ah ! » et la ponctuation exclamative à la fin du vers. Cependant le quatrième vers vient rompre cet élan positif : « Aux yeux du souvenir que le monde est petit ! »  il traduit une grande déception, c'est un avertissement. L'enfance est une étape importante, car c'est la période du rêve et de l'imagination. Le voyage présenté dans ce premier mouvement est de l'ordre de l'imaginaire car l'enfant n'est pas libre de partir à la découverte d'autres contrées. Ces deux vers traduisent la désillusion du poète face au voyage, qui va ensuite se retrouver dans le reste du poème.

Deuxième mouvement : Le voyage sous toutes ses formes

        La deuxième strophe débute avec le vers «  Un matin nous partons, le cerveau plein de flammes  », le « nous » désigne les marins qui partent en mer, on le retrouve également au vers 6 avec « Et nous allons, suivant le rythme de la lame. ».  Le poète donne la parole aux marins. Ce sont les paroles rapporté d'un marin, comme si il avait écrit cette strophe dans un carnet de bord, c'est un témoignage ce qui donne une illusion de vérité au récit qui va être fait.

« Mers » rime avec « amers » le voyage est présenté sous sa forme désagréable, rupture avec la première strophe. C'est le voyage comme seule échappatoire, le voyage contraint. Le mot « Flamme » rime avec « Lame » qui est un homographe car « lame » peut signifier l'arme tranchante mais aussi la surélévation de la surface de la mer entre deux vagues. La première signification donne un aspect funèbre à ce vers, les marins suivent le rythme de la mort.  Nous avons également une antithèse dans le vers 8 : «  Berçant notre infini sur le fini des mers  »  le fantasme littéraire d'une mer infini est ici brisé, Baudelaire met une limite aux choses, ce qui va s'opposer un peu plus loin au vers 18 « Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons » qui symbolise l'immortalité de l'âme et l'infini du ciel. Dans ce poème, Baudelaire oppose la nature et ses limites à l'âme qui est infinie, immortelle.

        Le récit des marins est très pessimiste et péjoratif.  Ils restent tous passifs face à la découverte du monde, ils ne connaissent rien du voyage car si ils partent, c’est uniquement pour échapper aux difficultés de la vie et au malheur. Au vers 9 « Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme » le mot « joyeux » est en relation avec le verbe « fuir » le voyage est une simple fuite, les marins qui prennent la mer veulent s'éloigner des problèmes qui font obstacles à leur vie comme par exemple   : le rejet de la famille « Horreur de leurs berceaux » au vers 10 ; le rejet du pays « Fuir une patrie infâme » au vers 9 ou encore une peine amoureuse avec « Noyés dans les yeux d’une femme » au vers 11. Cependant la suite du poème va démontrer que le voyage ne permet pas d'échapper au malheur et qu'au contraire ce malheur est renforcé par celui-ci. C'est une nouvelle fois une désillusion face au voyage.

Bohémiens en Voyage, Charles Baudelaire, 1857 : un commentaire composé

Rédigé le 8 March 2021

8 minutes de lecture

le voyage cxxvi baudelaire analyse

  • 01. Le poème
  • 02. Méthode du commentaire composé en poésie
  • 03. Le commentaire du poème

Cristèle

Bohémiens en Voyage   La tribu prophétique aux prunelles ardentes Hier s'est mise en route, emportant ses petits Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes.   Les hommes vont à pied sous leurs armes luisantes Le long des chariots où les leurs sont blottis, Promenant sur le ciel des yeux appesantis Par le morne regret des chimères absentes.   Du fond de son réduit sablonneux, le grillon, Les regardant passer, redouble sa chanson; Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures,   Fait couler le rocher et fleurir le désert Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert L'empire familier des ténèbres futures. Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal , 1857

Qui est Charles Baudelaire ?

Méthode du commentaire composé en poésie

Avant la lecture.

Il faut étudier le paratexte , c'est-à-dire le titre, l'auteur, la date, etc. Ces informations doivent être recoupées avec vos connaissances émanant du cours (courant littéraire, poète, recueil, etc.).

Le titre engage également à des attentes. Il donne des indices sur la nature du poème que le lecteur s'apprête à lire.

En poésie, la forme est décisive : regarder le texte « de loin » permet d'avoir déjà une idée de la démarche du poète :

  • Vers, strophes ?
  • Si vers : vers réguliers, vers libres ?
  • Si vers réguliers : quel type de rimes ?
  • Le nombre de strophes...

En quête de cour de francais pour apprendre à ne plus faire de fautes ?

Pour la lecture

Nous vous conseillons de lire le poème plusieurs fois , avec un stylo à la main qui vous permettra de noter ou souligner une découverte, une idée.

1 ère lecture :

  • Identifier le thème général du poème,
  • Identifier le registre : comique ? pathétique ? lyrique ? etc.,
  • Identifier les procédés d'écriture pour diffuser le sentiment du registre choisi : l'exclamation ? La diérèse ? etc.

2 ème lecture :

  • Dégager le champ lexical ,
  • Place des mots : un mot au début du vers n'a pas la même valeur qu'un mot placé en fin de vers,
  • Déceler les figures de style (généralement très nombreuses dans un poème),
  • Travail sur les rimes : lien entre des mots qui riment, rimes riches ou faibles, etc.,
  • Analyse du rythme avec les règles de métriques.

En filigrane, vous devez garder cette question en tête pour l'analyse des procédés d'écriture : comment le poète diffuse-t-il son thème général et comment fait-il ressentir au lecteur ses émotions ?

Rédaction du commentaire

Ici, nous détaillerons par l'italique les différents moments du développement, mais ils ne sont normalement pas à signaler. De même, il ne doit pas figurer de tableaux dans votre commentaire composé. Les listes à puces sont également à éviter, tout spécialement pour l'annonce du plan.

En outre, votre commentaire ne doit pas être aussi long que celui ici, qui a pour objectif d'être exhaustif. Vous n'aurez jamais le temps d'écrire autant !

Le commentaire du poème

Introduction.

Publié pour la première fois en 1857, « Bohémiens en Voyage » est le treizième poème de toutes les éditions des   Fleurs du mal . Dans cette oeuvre, Baudelaire semble rendre hommage aux Bohémiens , peuple du voyage, dont il décrit les attitudes et les avancées.

« Bohémiens » est un des noms donnés aux tziganes, populations originaires de l'Inde, apparues en Europe au XIVème siècle, dont certaines menèrent (et mènent aujourd'hui encore) une vie nomade. On les appela ainsi puisqu'on supputait qu'ils venaient de l'ancien royaume de Bohême (aujourd'hui en République Tchèque). Ils prennent également le nom de Roms (pour la Roumanie) ou encore de Gypsies (pour l'Egypte).

Dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, on les décrit comme des « vagabonds qui font profession de dire la bonne aventure, à l'inspection des mains. Leur talent est de chanter, danser, et voler. » Baudelaire, lui, semble s'être inspiré d'une gravure de Jacques Callot, donnant à ses sujets de représentation une dimension particulière.

Car en invoquant le monde mystique et la Nature, il semble qu'il conduise une analogie qui dépasse la simple description .

Annonce de la problématique

Dès lors, en quoi les Bohémiens se font-ils les égaux du poète ?

Annonce du plan

Nous verrons dans un premier temps comment Baudelaire pose les Bohémiens comme des marginaux de la société. Dans un second temps, nous analyserons les pouvoirs qu'ont en commun poètes et Bohémiens.

De qui s'inspire Baudelaire pour le tableau des Bohémiens ?

Développement

La description de marginaux, un groupe autonome et unifié.

Dès le premier vers, le lecteur trouve « tribu prophétique », c’est-à-dire une singularisation du groupe avec le pronom singulier défini « la ». Les bohémiens ne font qu’un , et le premier vers ne semble donner que deux prunelles pour tout ce groupe, qui se présente comme un seul corps.

Les bohémiens paraissent bien n’être qu’un gigantesque corps , qu’un seul animal, dans ce premier vers :

  • On trouve le possessif au singulier « son », comme si la tribu n’avait qu’un seul dos
  • « ses petits » ne sont pas différenciés : les enfants sont à tout le monde, et la parentalité ne paraît pas importer. En outre, on peut noter que la locution « petit » fait référence au monde animal plutôt qu’au monde humain.

Il faut en outre noter que le premier quatrain n’est qu’une seule et même phrase, ajoutant encore à l’impression d’un groupe formant un seul corps .

La marginalité du groupe, autant que son autonomie, sont suggérés par le port des armes , au vers 5 : « armes luisantes ». L’adjectif « luisantes », qui fait référence au métal des armes, ajoute un peu plus à la dangerosité desdites armes, augmentant par-là leurs capacités de défense.

Ces hommes protègent ainsi « les leurs », « blottis » (vers 6) à l’intérieur des chariots, lesquels leur assurent d’être toujours chez eux .

Des voyageurs toujours en mouvement

La temporalité place le groupe de voyageurs dans un mouvement déjà commencé , puisqu’elle s’est mise en route « hier ». Ainsi, elle ne se met pas en route : elle l’est déjà , et, quelque part, elle l’est « toujours » (adverbe de temps que l’on retrouve au quatrième vers). « Hier » pourrait alors s’entendre comme « Depuis la nuit des temps ».

L’évocation des « chariots » rappelle qu’ils sont un peuple de nomades , et qu’ils se déplacent toujours. Le fait que les deux premiers quatrains soient chacun une seule phrase complète, faites d’enjambements, insiste également sur l’impression de mouvements , et renvoie à la marche des bohémiens (confère au vers 5 « Les hommes vont à pied »).

Dans les deux derniers tercets, on trouve un vocabulaire relatif au voyage , qui insiste sur le mouvement pédestre du groupe : « passer », « voyageurs », « ouvert », « empire ».

Surtout, les deux derniers vers annoncent que la « tribu prophétique » continuera encore de marcher une fois l’avènement des « ténèbres futures » (c’est-à-dire la mort), puisqu’ aucune porte, aucune barrière ne les arrêtera.

Qui sont les Bohémiens ?

Pareils aux poètes

Des personnes mystiques.

Dès le début, les bohémiens sont présentés comme une « tribu prophétique », c’est-à-dire qu’ils auraient le don de lire l’avenir sur les lignes de la main.

Mais, parallèlement, l’expression « prunelles ardentes » suggère le feu intérieur des Bohémiens et constitue une métonymie  : ils sont capables de divination. Or, le poème « Correspondances » de Baudelaire ne dit pas autre chose sur les capacités du poète. L’analogie entre la tribu des bohémiens et la figure du poète est donc immédiate.

L’allitération au quatrième vers sur les sons « tr » et « pr » renvoient également à la bestialité de la tribu, qui l’intègre dans la Nature plutôt que l’humanité, lui réservant une place particulière dans la cosmogonie.

Plus largement, on trouve tout au long du poème un vocabulaire mystique , qui fait penser à la magie, à la divination  : « ardentes », « trésor », « ciel », « chimères ».

Ces bohémiens semblent aussi, tout comme le poète, susceptibles de souffrir du spleen, devant la dure réalité d’une vie privée de cette même mystique dont ils sont pourtant les garants. Le vers 8 invite à penser ce manque, avec l’adjectif « morne », associé au nom commun « regret », qui est une association dépréciative. Car les chimères sont bien « absentes ».

Le passage au mystique se fait, conformément à la tradition du sonnet, à partir du premier tercet  : la perspective change, les Bohémiens ne sont plus souffrants, mais plutôt parties prenantes d’une nature magnifique.

Le poème lui-même se termine sur la référence à des « ténèbres futures », dont ils sont « familier[s] », tout comme le poète qui connaît les mondes parallèles . Cette référence (« l’empire familier », c’est-à-dire un empire qu’ils connaissent déjà) fait elle-même écho au premier groupe nominal du poème, qui qualifiait les Bohémiens de « tribu prophétique », donc capable d’anticiper l’avenir.

Qui sont démiurges

Mais pareil au poète, la tribu bohémienne est également toujours prête à produire, à créer, c'est-à-dire qu'ils sont  démiurges  (= créateurs, animateurs d'un monde).

D’abord, elle est féconde, puisqu’elle contient en son sein « ses petits » (vers 2). Mais pour ces petits, elle a un « trésor toujours prêt », c’est-à-dire qu’elle peut toujours leur offrir du lait, symbole ultime de la fécondité.

Que dit Baudelaire des Bohémiens dans son poème ?

Mais leur passage sur la terre, qu’ils foulent des pieds, provoque une symbiose tout aussi féconde. Ainsi, le grillon, lorsqu’il les voit passer, « redouble sa chanson » (vers 10) : c’est dire qu’ils mettent en joie la nature, puisqu’ils la font chanter.

La référence à Cybèle, qui est la déesse grecque personnifiant la nature sauvage, la « Magna Mater » (Mère des Dieux), achève de confirmer la toute-puissance des Bohémiens . C’est, d’après les vers de Baudelaire, leur marche qui provoque la fécondité même de la nature  (« augmente ses verdures », vers 11). Mais, surtout, ils rendent l’impossible possible , puisque le poète use de deux antithèses pour décrire leurs pouvoirs :

  • « fait couler le rocher », où l’eau naît de la pierre
  • « fleurir le désert », où les plantes naissent dans l’aridité

Les deux derniers vers semblent annoncer l’immortalité des Bohémiens , qui seront en marche même dans les « ténèbres futures », comme s’ils avaient déjà vaincu la mort .

Le poème « Bohémiens en voyage », développe ainsi une allégorie. A travers la figure des voyageurs, Baudelaire suggère que Bohémiens et poètes , pour leur marginalisation de la société autant que pour leur rapport à la nature, sont à une place équivalente .

On pourrait mener une analyse complémentaire en jugeant des capacités « prophétiques » du poète (et donc, du Bohémien) à partir d'une analyse du poème « Correspondances », lui aussi présent dans le recueil Les fleurs du mal .

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Ancien étudiant de classe préparatoire b/l (que je recommande à tous les élèves avides de savoir, qui nous lisent ici) et passionné par la littérature, me voilà maintenant auto-entrepreneur pour mêler des activités professionnelles concrètes au sein du monde de l'entreprise, et étudiant en Master de Littératures Comparées pour garder les pieds dans le rêve des mots.

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Les figures de style à savoir : Une métonymie Une périphrase

L’invitation au voyage, Baudelaire : analyse

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l'invitation au voyage baudelaire

L’invitation au voyage, introduction :

«  L’Invitation au voyage  » se situe au cœur de la section «  Spleen et Idéal  » des Fleurs du Mal . Baudelaire évoque ici un monde idéal et nous livre sa vision de la poésie. Il s’adresse à la femme aimée et l’invite à un voyage particulier, à la fois réel et imaginaire (I) mais aussi poétique (II).

Questions possibles à l’oral sur « L’invitation au voyage » de Baudelaire :

♦ Que peut-on dire du voyage proposé par le poète ? ♦ Quelles sont les caractéristiques de l’ idéal baudelairien d’après ce poème ? ♦ Commentez la composition et la progression du poème. ♦ Quelle vision de la poésie est représentée dans « L’invitation au voyage » ? ♦ Comment la femme est-elle ici représentée ? ♦ Analysez la musicalité du poème.

I – Invitation à un voyage à la fois réel et imaginaire

A – une invitation amoureuse.

Cette invitation au voyage est avant tout d’ordre amoureux .

En effet, au début du poème, Baudelaire s’adresse directement à la femme aimée à travers une injonction formulée à l’impératif  : « Mon enfant, ma sœur/ Songe à la douceur/D’aller là-bas vivre ensemble ! » (v. 1 à 3).

Le terme « ensemble » et l’emploi de pronoms possessifs souligne le caractère fusionnel du couple, de même que les rimes embrassées et l’ alternance entre rimes masculines (v. 1-2, 4-5, 7-8, 10-11, 13-14, 15-16, 18-19, 21-22, 24-25,…) et féminines (v. 3, 6, 9, 12, 17, 20, 23, 26,…).

De plus, le poète insiste sur cet amour à travers l’ anaphore du verbe « aimer » : «  Aimer à loisir/ Aimer et mourir » (v. 4-5).

Ainsi, la femme est le point de départ du voyage , l’ élément déclencheur .

D’ailleurs, le paysage prend les traits de l’aimée et se superpose à elle .

Baudelaire établit en effet une analogie entre la femme et le paysage décrit : « Au pays qui te ressemble ! » (v. 6). Il compare le soleil et le ciel aux yeux de son amante : « Les soleils mouillés/De ces ciels brouillés/Pour mon esprit ont les charmes/Si mystérieux/De tes traîtres yeux/Brillant à travers leurs larmes » (v. 7 à 12).

Enfin, la deuxième strophe évoque l’ intimité du couple à travers un bref champ lexical  : « notre chambre » (v. 17), « secret » (v. 25).

B – Le voyage : un rêve éveillé

La description de la chambre souligne la dimension onirique de ce voyage .

On trouve ainsi un champ lexical du rêve et du sommeil  : « Songe » (v. 2), « chambre » (v. 17), « Dormir » (v. 30), « soleils couchants » (v. 35), « s’endort » (v. 39).

D’autre part, les adjectifs qualifiant le paysage à la première strophe dénotent un paysage flou , voilé , incertain et irréel : « Les soleils mouillés/De ces ciels brouillés » (v. 7-8), « Si mystérieux » (v. 10), « Brillant à travers leurs larmes » (v. 12).

La diérèse sur le « i » de « mystérieux » renforce le mystère de ce paysage.

De plus, chaque strophe décrit un paysage différent . On passe ainsi d’une scène à l’autre sans transition logique , comme dans le rêve .

Cependant la description, marquée par une hypotypose∗ et soulignée par les démonstratifs ( « De ces ciels » (v. 8), « Vois sur ces canaux/Dormir ces vaisseaux » (v. 29-30), créée un effet de réel qui place ce voyage entre rêve et réalité , réel et imaginaire.

∗ hypotypose : figure de style qui consiste, pour une phrase, à mimer, reproduire ce qu’elle dépeint, donnant ainsi l’impression d’une description vivante, animée, qui se dessine sous nos yeux.

C – Un monde imaginaire et idéal

Mais c’est tout de même un monde imaginaire et idéal que peint ici Baudelaire.

Le conditionnel à la seconde strophe souligne la dimension imaginaire et irréelle du voyage : «  Décoreraient notre chambre » (v. 17), « Tout y parlerait  » (v. 24).

De même, l’emploi de l’ infinitif marque le caractère paradoxalement passif et immobile  du voyage : « D’aller » , « Aimer à loisir/Aimer et mourir » (v. 3 à 5), « Dormir » (v. 30), « C’est pour assouvir » (v. 32).

L’infinitif est également le mode de l’intemporel , mode idéal quand on sait que le temps est l’ennemi de Baudelaire.

Le lieu décrit par le poète est idyllique , voire utopique . C’est un monde idéal caractérisé par la beauté, le luxe et l’exotisme , ce qui est traduit par les champs lexicaux  :

♦ De la lumière et de la brillance : « soleils » (v. 7 et 35), « Brillant » (v. 12), « luisants » , « polis » (v. 15-16), « miroirs » (v. 22), « d’or » (v. 38), « lumière » (v. 40)

♦ De la beauté : « charmes » (v. 9), « beauté » (v. 13, 27, 41), « splendeur » (v. 23)

♦ De la richesse et du luxe ( leitmotiv baudelairien) : « Luxe » (v. 14, 28, 42), « riches plafonds » (v. 21)

♦   De l’exotisme : « vagues senteurs de l’ambre » (v. 20), « La splendeur orientale » (v. 23), « du bout du monde  » (v. 34).

Enfin, cette idéalisation est renforcée par les hyperboles et les superlatifs  : «  Si mystérieux » (v. 10), «  Les plus rares fleurs » (v. 18), « tout » (v. 13, 24, 27, 41), « la ville entière  » (v. 37).

Transition : Ce monde idéal dont rêve Baudelaire et qu’il peint ici est aussi celui de la poésie .

II – Un voyage poétique

A – une forte musicalité.

«  L’invitation au voyage  » présente une forte musicalité .

Tout d’abord, sa composition est similaire à celle d’une chanson  : chaque strophe, qui comporte douze vers alternant deux pentasyllabes et un heptasyllabe, est suivie d’ un refrain .

Malgré les vers impairs , le rythme est régulier et le poète parvient à créer une parfaite harmonie .

Cette régularité à la fois visuelle et sonore est soulignée par de nombreuses diérèses  : « mystér i eux » (v. 10), « or i entale » (v. 23), « D’h y acinthe » (v. 38).

L’harmonie est également due à la brièveté et à la fluidité des vers.

En effet, les vers sont courts et marqués par de nombreux enjambements  (v. 2 à 3, 7 à 8, 9 à 12, 19 à 20, 24 à 26, 30 à 34, 39 à 40). Aucun rejet ou contre-rejet ne vient rompre le rythme.

Par ailleurs, cette fluidité est accentuée par l’ allitération en « l »  :

« D’a ll er l à-bas vivre ensemb l e » (v. 3), «  L es so l eils moui ll és/De ces cie l s broui ll és » (v. 7-8), « Bri ll ant à travers l eurs l armes » (v. 11-12), «  L uxe, ca l me et vo l upté » (v. 14, 28, 42), « Des meub l es l uisants/Po l is par l es ans » (v. 15-16), «  L es p l us rares f l eurs/Mê l ant l eurs odeurs » (v. 18-19), «  L a sp l endeur orienta l e/Tout y par l erait/A l ‘âme en secret/Sa douce l angue nata l e » (v. 23 à 26).

B – L’idéal poétique de Baudelaire

A travers ce monde rêvé et imaginaire, c’est un idéal poétique que dépeint Baudelaire.

Cet idéal est avant tout marqué par les synesthésies et correspondances  : « Les plus rares fleurs/Mêlant leurs odeurs/Aux vagues senteurs de l’ambre » (v. 18 à 20), « Les soleils couchants/Revêtent les champs/Les canaux, la ville entière/D’hyacinthe et d’or » (v. 35 à 38), « Le monde s’endort dans une chaude lumière » (v. 39-40).

Les principales caractéristiques de l’idéal baudelairien sont résumées dans les deux vers du refrain : « Là, tout n’est qu’ ordre et beauté / Luxe , calme , et volupté  » .

Ce refrain fonctionne comme une formule magique et donne au poème un ton incantatoire . Le voyage se réalise à travers la parole poétique.

Le poète est comme un magicien , capable de transformer le monde et de le sublimer , comme le souligne la métaphore des « soleils couchants » mise en évidence et en valeur par un tiret  :

«  – Les soleils couchants/Revêtent les champs/Les canaux, la ville entière,/D’hyacinthe et d’or » (v. 35 à 38).

Le poète est aussi celui qui parle « le langage des fleurs et des choses muettes » (voir le poème «  Elévation  » ). Il déchiffre et interprète la langue de l’invisible  : « Tout y parlerait/A l’âme en secret/Sa douce langue natale » (v. 24 à 26).

L’invitation au voyage, Baudelaire, conclusion :

Dans « L’Invitation au voyage  », c’est l’ idéal qui domine et l’emporte enfin sur le spleen, du moins le temps d’un poème.

Baudelaire invite la femme aimée et le lecteur à un voyage onirique et imaginaire au sein d’un monde idéal sublimé par le langage poétique. Il peint ainsi à travers la description de paysages et une forte musicalité son idéal poétique, marqué par l’harmonie.

On retrouvera cette vision moderne du poète alchimiste chez Rimbaud notamment (dans «  Voyelles  » par exemple).

Tu étudies Baudelaire ? Regarde aussi :

♦ Le balcon, Baudelaire : commentaire composé ♦ Correspondances, Baudelaire (analyse) ♦ La chevelure, Baudelaire (analyse) ♦ L’homme et la mer (analyse) ♦ Harmonie du soir, Baudelaire (analyse) ♦ Le chat, Baudelaire (commentaire) ♦ Parfum exotique, Baudelaire (lecture linéaire) ♦ L’Horloge, Baudelaire : analyse ♦ Le soleil, Baudelaire : analyse ♦ La vie antérieure, Baudelaire (commentaire) ♦ Chant d’automne, Baudelaire : analyse ♦ Une charogne, Baudelaire : commentaire ♦ Les phares, Baudelaire : analyse ♦ Hymne à la beauté, Baudelaire (analyse) ♦ L’albatros, Baudelaire : commentaire ♦ L’ennemi, Baudelaire (analyse) ♦ La cloche fêlée ♦ Le serpent qui danse (analyse) ♦ Le vampire, Baudelaire : analyse ♦ Recueillement, Baudelaire : analyse ♦ Remords posthume, Baudelaire (analyse) ♦ Spleen, Quand le ciel bas et lourd, Baudelaire (lecture linéaire) ♦ Alchimie de la douleur : analyse ♦ Moesta et errabunda : analyse ♦ Le crépuscule du matin : analyse ♦ Le vin des chiffonniers (analyse linéaire) ♦ Les Voiles, Lamartine : analyse ♦ La Port de Palerme, Anna de Noailles : analyse

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Qui suis-je ?

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Amélie Vioux

Je suis professeur particulier spécialisée dans la préparation du bac de français (2nde et 1re).

Sur mon site, tu trouveras des analyses, cours et conseils simples, directs, et facilement applicables pour augmenter tes notes en 2-3 semaines.

Je crée des formations en ligne sur commentairecompose.fr depuis 12 ans.

Tu peux également retrouver mes conseils dans mon livre Réussis ton bac de français 2024 aux éditions Hachette.

J'ai également publié une version de ce livre pour les séries technologiques ici.

60 commentaires

Bonjour Madame ,

J’ai beaucoup de mal à « trier » les procédés » pour faire mes fiches : doit on pour chaque texte faire un plan de commentaire avec le brouillon , et prendre quelques procédés de chaque partie ou alors , faire en fonction des mouvements ? J’espère que vous comprenez ma question ? Merci beaucoup

Bonjour Madame,

Je passe mon BAC de Français cette année. Je voulais savoir si dans votre livre il y a les commentaires de texte ? ( par exemple avec les poème de Charles Baudelaire). Je vous parle de ceux que l’on peut imprimer et télécharger. J’espère que vous allez comprendre ce que j’ai essayé de vous expliquez.

Bonne journée à vous, merci d’avance pour votre réponse !

Bonjour Ceces, Les analyses de textes sont sur mon site uniquement, autrement mon livre ferait plus de 1000 pages 😉 Dans mon livre, tu vas trouver la méthode de tous les exercices, plein de conseils pour l’oral, pour ton organisation et ta gestion du stress et des devoirs corrigés et commentés. J’espère que cela te semble plus clair !

Bon je vais peut être pouvoir finir mon anthologie… En tout cas merci pour ces commentaire de texte, cela m’aide grandement, quel professeur donne une anthologie de 45 page a des élèves de 1er? Le mien! 😉 Merci beaucoup.

bonsoir je ne parviens pas à trouver une ré-adaptation pertinente du plan à la problématique « Analysez la musicalité du poème »

Je ne comprends pas comment on pourrait répondre à la problématique:

« Comment la femme est-elle représenté dans ce poème ? »

Je ne vois pas comment réajuster votre plan…

bonjour, comment repondre à la problématique : » commentez la composition et la progression de poéme » ?

Bonjour, Est-il possible de faire un plan à l’oral composé par exemple de 2 grandes parties ayant un nombre de sous parties différent ? Par exemple : I- A\ B\ C\ et II- A\ B\

Bonjour Amélie, merci beaucoup pour cette analyse elle est très complète et tu m’as beaucoup aidée. Mais j’avais une question tu penses que ce poème appartient à quel registre ?

Je te remercie Amélie pour cette explication qui met en évidence la modernité de Baudelaire et sa grande sensibilité poétique .Tes analyses sont toujours très fouillées intéressantes et d’ un grand secours , je les apprécie beaucoup.

Merci beaucoup pour cette analyse complète mais une petite question me tracasse… Comment expliquez vous la modernité du poème l’invitation au voyage ? Sur la forme aucun doute.. mais le fond c’est plutôt compliqué … la femme aimée est abordée (thème traditionnel) , la nature également .. Le rêve et l’idéalistation oui mais est-ce vraiment une preuve de modernité poétique durant son époque ? Nombreux poètes ont exploré ces thèmes. J’ai pensé au fait qu’il mentionne des aspects de la ville, des meubles.. Mais cela ne suffit pas pour tenir 10 minutes … S’il vous plait aidez-moi..

Merci beaucoup Amélie!!! Ces commentaires m’aident beaucoup! Il me permettent vraiment d’améliorer mes fiches pour l’oral!!

Bonjour Amélie, ma professeur de français m’a donnée un plan et une problématique pour « L’invitation au voyage » de Baudelaire pourriez vous me dire si cela fonction s’il vous plait Problématique: comment le paysage se constitue-t-il à partir de la femme aimée? Plan: I- Une plongée dans l’imaginaire a) Un rythme hypnotique qui favorise l’épanouissement de la rêverie b) Un effacement progressif de la réalité face à l’imaginaire c) Un poème qui allie extension spatiale et fermeture temporelle II- Le monde idéal créé par Baudelaire a) la place de la femme b) un décor qui correspond au refrain Merci d’avance, Laura

Bonsoir Amélie, un énorme MERCI à vous, grâce à vous j’ai eu la meilleure note de ma classe de L avec l’analyse de ce poème lors des oraux blancs! J’ai fait la fierté de mes professeurs de français des deux dernières années. J’adore votre site, qui m’aide vraiment beaucoup 🙂

bonjour amélie,

pourrais-tu me donner le titre du tableau ainsi que son auteur que tu as intégrer dans ton analyse merci

Bonjour Amélie, J’avais une question concernant le plan. Si la problématique posée est la suivante: « analysez la musicalité du poème », faut-il conserver toute la premiere partie qui à mon sens ne traite pas vraiment de la musicalité… Je suis un peu perdue… Merci d’avance pour votre réponse. Léna

Bonsoir ! Merci beaucoup pour cette analyse Amélie .. Mais y’a un petit truc que j’ai pas compris .. On m’a posé la question suivante : qu’est-ce qui permet d’interpréter le paysage de ce poème comme une évocation de la beauté idéale recherchée par le poète dans son travail poétique ? Et dans votre analyse le paysage n’apparaît « presque » pas ! C’est ma prof qui s’est trompé sur sa question ou c’est plutôt moi qui l’a mal interprété ? Mercii d’avance ! Cordialement Maeva .

Bonjour Maeva, Le paysage est présent dans le poème de Baudelaire et dans mon analyse. Tu as bien tous les éléments pour répondre à la question de ton professeur, mais il faut que tu partes d’abord de ta lecture du poème, que tu enrichis ensuite avec mon analyse, pour élaborer ensuite ta réponse.

Bonjour Amélie, j aimerais savoir si le plan que vous nous avez proposé est bon pour chaque problématique citées juste après l’introduction car j’ai du mal a comprendre le rapport entre certaines parties du plan et certaines problématiques.

Bonjour Bastien, J’élabore des plans qui vous permettent de répondre à toutes les questions possibles, mais tu dois quand même faire l’effort d’adapter ce plan à la question et de répondre clairement à la question posée. Si cela te semble confus, inscris-toi à ma formation gratuite : elle contient une vidéo très claire à ce sujet.

Quel est le titre et l’auteur de la peinture au début de l’analyse s’il vous plaît ?

Merci merci merci Amélie pour toute l’aide que tu nous donne ! J’ai repris ton plan pour ce poème le jour de mon oral et grâce à toi j’ai eu 20 !

Waou Daphné, super pour ce 20 !

♦ Que peut-on dire du voyage proposé par le poète ?

Pourriez vous me donner un plan pour la problématique suivante: « Montrer la musicalité de ce poème. » Merci de votre aide!

I introduction Tu expose le contexte II une composition spécifique Dans le quelle tu mettrai la répétition des vers formant un « refrain » et la découpe des strophes et des vers III rythme visuel Tu parlera de schémas de versification (AABCCB) IIII rythme sonore Tu parlera des allitération en L et des diérèse IIIII Conclusion Tu diras en gros que se poème a une forte musicalité grace ai procédé littéraire mis en place dans tous le poème

Bonjour Amélie, Un grand MERCI pour vos analyses complètes qui m’aident énormément pour me préparer à l’oral de français. Je ne comprend juste pas bien la métaphore des « soleils couchants » évoquée à la fin du II-B Si vous pouviez m’éclairer sur ce point s’il vous plaît ? Merci d’avance Anne

Bonjour Amélie! Comment répondre à la problématique:  »Analysez la musicalité du poème » et  »Commentez la composition et la progression du poème »

Merci beaucoup, car je bloque..

Bonjour ! Merci beaucoup pour ce super travail qui m’aide énormément ! J’aimerai savoir si ce plan répond à toutes les problématiques ? Merci par avance

Bonjour Amélie ! Très belle analyse ☺️! Je me demandais juste où se situait dans le texte l’hypotypose que tu as placé dans ton I. B) ?

Un très grand MERCI pour EXCELLENT TRAVAIL !!

Merci Patricia. Je suis ravie que mon travail te soit utile 🙂

Bonjour Amélie,

Vous pensez que  » un poète amoureux  » marche comme axe? Merci

Bonjour Amélie. Pardon aide-moi. J’éprouve des difficultés à analyser et interpréter correctement les assonances.

bonjour, j’aimerais savoir de qui est ce tableaux s’il vous plait et sa source

Bonjour j aime beaucoup vos commentaires merci pour votre travail ! Je ne comprends pas bien la métaphore du soleil à quoi le comparé vous ?

Bonjour Amélie! J’apprécie énormément les analyses que vous faites qui sont toujours très poussées et m’apportent énormément dans la compréhension des textes, que ce soient ceux de nos objets d’étude ou d’autres que nous n’avons pas étudié. Cependant, je crois avoir remarqué une petite erreur… Vous dites que « viennent » au vers 34 comporte une diérèse, mais il me semble qu’il faut au contraire prononcer ce mot comme une synérèse sinon nous n’avons plus un heptasyllabe… Est-ce juste?

Bonjour Anne, Il n ‘y a pas de synérèse sur le verbe « viennent », ni de diérèse (je viens de l’enlever de la liste, c’est une faute d’inattention). Le vers compte 7 syllabes. Tu en comptes peut-être 8 car tu prononces le /e/ muet de monde (il ne faut pas le prononcer).

Je ne comprends pas la métaphore du soleil que vous traitez à la fin du commentaire, à quoi se rapporte t’il et à quoi est t’il « comparé » ?

Bonjour dans ce poème ( L’invitation au voyage ,Charles Baudelaire ,Les Fleurs Du Mal (1857) et ( L’invitation au voyage ,petits poèmes en PROSE (1869) quels sont les points communs et les différences entre les deux poèmes ? et aussi Quels pronom designe la destinataire dans chaque poème ? Pourquoi cette différence ? (L’invitation au voyage,Charles Baudelaire,Les Fleurs du Mal (1857),Les fleurs Du Mal et L’invitation au voyage,Petits poèmes en PROSE(1869)

Ne crois pas que je vais faire tes devoirs ! Prends le temps de lire les poèmes, mes analyses et de chercher les réponses aux questions de ton professeur.

Génial, complet !

Merci Très utile!

Bonjour Amélie; Pour ma préparation je dois analyser le paysage intérieur dans le poème.Voici mon plan: I La découverte du paysage intérieur bercé par la rêverie 1 Un monde imaginaire et idéal 2 Un monde caractérisé par la beauté,le luxe et l’exotisme 3 Le titre II L’âme du poète 1Le paysage prend les traits de la femme 2 L’âme du poète bercé par la douceur et la musicalité III Les lieux à imaginer 1 La chambre 2 Le paysage 3 Le pays

Bonjour Laura , il est préférable de garder une structure fixe dans tes commentaires : si tu fait un plan de 3 parties il faut faire deux parties chacune et si tu fait un plan de 2 parties 3 sous parties chacune sont idéales ! Cela permet d’avoir une structure claire et équilibrée ! ♥️

Bonsoir,j’ai une préparation à faire sur ce poème.La question de lecture analytique est d’analyser l’évocation du paysage extérieur dans le poème.Le prof va peut-être ramasser les préparations et faire passer un élève devant en situation d’examen.

Et moi c’est le paysage intérieur! Quelqu’un saurait ce que c’est

Je sais pas désolé

Je dirais que cets l’état d’âme du poète le paysage de ces pensés. Cets pour ça que parfois que tu entendra parler du rapport paysage extérieur – intérieur car l’un symbolise l’autre

La synesthésie c’est la « correspondance » entre les différentes sensations (ex: une sensation visuelle associée à une sensation auditive) « Doux comme les hautbois,verts comme les prairies » cf Fleurs du Mal sensations: toucher + visuelle .

la synesthésie c’est la « correspondance » entre les différentes sensations exemple une sensation visuel associé à une sensation auditive

Il y a quelque chose que je comprends pas dans ton commentaire. Dans ton II) B) tu parles de synesthésie et de correspondance. Quelles sont les correspondances ? Et comment définirais tu ce terme ? Par ailleurs, quels exemples y sont associés ? Malheureusement je n’ai pas compris cela …

J’espère que tu pourras m’éclairer sur cela.

Bien cordialement,

Oui je bloque aussi dessus! Merci d’avance !

Je pense qu’il s’agit de la théorie des correspondances. Cela consiste à la création de liens entre le monde réel et le monde spirituel du poète, permettant ainsi de créer un nouvel univers.

J’ai choisi ce poème pour mon anthologie poétique. Cette analyse me rassure, car je sais que j’ai compris ce magnifique poème ! Grâce à la création de mon anthologie, je peux maintenant assurer que Baudelaire est mon poète préféré, et que son recueil  »Les fleurs du mal » est mon favoris !

Salut très chère Amélie , pourrais tu faire s’il te plait une analyse de En attendant Godot , scène de clôture ? Ton site m aide beaucoup merci

Salut Amélie pourrais tu faire une analyse du texte de Ionesco « le roi se meurt » le texte qui est présent dans le manuel l’ecume des lettres

Tu as eu une vision pour l’épreuve écrite toi !

trop contente que vous ayez fait cette analyse ! Je m’aide beaucoup de votre site pour l’oral car vos commentaires sont toujours très claires 🙂

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Oral du bac de français

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Charles Baudelaire

XIII - Bohémiens en Voyage

Van Gogh - Les roulottes, campement de bohémiens aux environs d'Arles

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  1. Baudelaire, Le voyage: analyse

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  6. Charles Baudelaire, Le Voyage

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  1. Bohémiens en voyage

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  3. Lecture du soir /Charles BAUDELAIRE

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  5. Le rêveur éveillé, un voyageur sans bagages. Valérie Larose

  6. Bac de français : BAUDELAIRE, Analyse linéaire de la fin du " Voyage", Les Fleurs du Mal

COMMENTS

  1. Le voyage

    Introduction. Le thème du voyage est un thème traditionnel dans la littérature quand il est initiatique. Ici Charles Baudelaire démontre la vanité du voyage. Il conclut son recueil Les Fleurs du mal par le thème de la mort, le voyage suprême.

  2. PDF Baudelaire Le Voyage

    Analyse Avec ce long poème narratif, Baudelaire reprenait le thème du voyage qui est traditionnel dans la littérature, de nombreux récits de voyage ayant été produits par des romantiques. On peut citer : - ''L'itinéraire de Paris à Jérusalem'' (1811) de Chateaubriand ; - ''Le voyage en Orient'' (1835) de Lamartine ;

  3. Le Voyage

    Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, 1861. > Texte intégral : Paris, Poulet-Malassis et de Broise, 1861. Le Voyage La mort, CXXVI Les Fleurs du Mal Finale magistral des Fleurs du Mal, « Le Voyage » n'apparaît que dans l'édition de 1861. Il rassemble en une pièce polyphonique la plupart des thèmes du recueil.

  4. Bac de français : Baudelaire, "Le Voyage", explication ...

    22. 1.1K views 1 year ago #poesie #baccalauréat #français. Suite et fin de l'analyse linéaire du poème "Le Voyage" (5 dernières strophes) de Charles Baudelaire, "Les Fleurs du Mal"....

  5. Baudelaire : Le Voyage (Commentaire composé)

    Introduction. Dans l'édition de 1861, le dernier chapitre des Fleurs du Mal : « La mort » comporte six poèmes : Le Voyage en est le poème final. Le titre du poème nous plonge d'emblée dans l'univers du voyage, thème fondamental dans la poésie de Baudelaire.

  6. Introduction/Mise en situation

    En français dans le texte Émission diffusée le 20 mars 2021 Objet d'étude : La poésie du XIXe siècle au XXIe siècle Parcours : alchimie poétique : la boue et l'or uvre : Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal Poème étudié : « Le Voyage » Le Voyage, entre Boue et Or, Spleen et Idéal I. ANALYSE LITTÉRAIRE Introduction/Mise en ...

  7. Baudelaire

    Sa dédi­cace entre en ten­sion avec celle du recueil à Théophile Gautier : entre le beau intem­po­rel de Gautier et le moderne de Du Camp, Baudelaire marque sa spé­ci­fi­ci­té, la moder­ni­té (voir l'analyse de J.-P. Bertrand et P. Durand dans le recueil d'articles des Cahiers Textuel). Il faut, par ailleurs, lire le poème dans la pers­pec­tive du poème limi­naire ...

  8. Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal : Le Voyage

    Commentaire de texte de Charles Baudelaire : Le Voyage. L'auteur : Charles Baudelaire. Les Fleurs du mal est un recueil de poèmes de Charles Baudelaire, englobant la quasi-totalité de sa production en vers, de 1840 jusqu'à sa mort survenue fin août 1867.

  9. Le Voyage, poème de Charles Baudelaire

    Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes ! Aux yeux du souvenir que le monde est petit ! Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, Le cœur gros de rancune et de désirs amers, Et nous allons, suivant le rythme de la lame, Berçant notre infini sur le fini des mers :

  10. Le Voyage (extraits)

    Charles Baudelaire, « Le Voyage », Les Fleurs du Mal. Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes, L'univers est égal à son vaste appétit. Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes ! Aux yeux du souvenir que le monde est petit! Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, Le coeur gros de rancune et de désirs amers,

  11. Baudelaire, Le voyage: analyse

    Aperçu partiel du texte. Télécharge Baudelaire, Le voyage: analyse et plus Lectures au format PDF de Littérature sur Docsity uniquement! ''Le voyage" poème de Charles BAUDELAIRE dans 'Les fleurs du mal" (1861) À Maxime du Camp 1 Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes, L'univers est égal à son vaste appétit.

  12. « Le voyage » ( parties 7 et 8 )

    publicité. « Le voyage » ( parties 7 et 8 ) Baudelaire. Introduction : C'est le dernier texte du recueil et par conséquent sa place est sa principale caractéristique. C'est donc le point d'aboutissement du poète mais aussi du lecteur, c'est l'endroit où Baudelaire voulait nous conduire.

  13. Baudelaire's 'Le Voyage': The Dimension of Myth

    Nicolae Bahuts. "Le Voyage," Baudelaire's longest poem, ranks among his most com plex and enigmatic. As long ago as 1945, Pommier confessed that, at. least up to that time, he had not been able to untangle the poem's com plexity (344). And Leakey begins his analysis by describing its structure as "elaborate, even devious" (294).

  14. CXXVI. Le Voyage

    Lire Charles Baudelaire. Retrouvez ici les poèmes du poète maudit, ainsi que les critiques et les essais. Bonne lecture.. De son vivant Charles Baudelaire n'a publié, en tant que recueil de poésie, qu'une seule oeuvre : Les Fleurs du Mal. Mais quelle oeuvre, quel vent nouveau, quelle révolution, quel bonheur ! Bien entendu les esprits obtus ont oublié d'essayer de comprendre avant de ...

  15. Les Fleurs du mal (1861)/Le Voyage

    Télécharger. Charles Baudelaire. LA MORT. Les Fleurs du mal (1861) , Poulet-Malassis et de Broise , 1861 ( p. 305 - 313 ). Le Rêve d'un curieux. CXXVI. LE VOYAGE. À MAXIME DU CAMP. I. Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes, L'univers est égal à son vaste appétit. Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !

  16. Commentaire

    Baudelaire dépeint différents voyageurs mais également différents voyages qui peuvent être dû à l'imaginaire de l'enfance, à la littérature, à l'onirisme, il peut être contraint ou voulu. Le voyage est un thème récurrent dans la littérature, c'est un terme très large et polysémique.

  17. Le voyage, poème de Charles Baudelaire

    Le voyage, poème de Charles Baudelaire | LaPoésie.org : poèmes, essais et récits. par Charles Baudelaire 224 Lectures 4 Votes 1. À Maxime Du Camp. I. Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes, L'univers est égal à son vaste appétit. Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes ! Aux yeux du souvenir que le monde est petit !

  18. L'Invitation au voyage, Baudelaire : commentaire de texte

    Accueil Littérature Charles Baudelaire. L'Invitation au voyage, Baudelaire : commentaire de texte. Publié le 19 novembre 2021 par La langue française - commentaires - Nous soutenir. Sommaire. I - Analyse sémantique. II - Étude de la forme poétique. Conclusion. Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur. D'aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir,

  19. Analyse d'un Poème de Charles Baudelaire

    Vous n'aurez jamais le temps d'écrire autant ! Le commentaire du poème Introduction. Publié pour la première fois en 1857, « Bohémiens en Voyage » est le treizième poème de toutes les éditions des Fleurs du mal. Dans cette oeuvre, Baudelaire semble rendre hommage aux Bohémiens, peuple du voyage, dont il décrit les attitudes et les ...

  20. L'invitation au voyage, Baudelaire : analyse pour le bac

    Voici une analyse de « L'Invitation au voyage » de Charles Baudelaire extrait du recueil Les Fleurs du mal ( 1857). L'invitation au voyage, introduction : « L'Invitation au voyage » se situe au cœur de la section « Spleen et Idéal » des Fleurs du Mal. Baudelaire évoque ici un monde idéal et nous livre sa vision de la poésie.

  21. Le voyage

    Le voyage - Charles Baudelaire. 19ème siècle, Charles Baudelaire, Poèmes. À Maxime Du Camp. I. Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes, L'univers est égal à son vaste appétit. Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes ! Aux yeux du souvenir que le monde est petit ! Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,

  22. Bohémiens en voyage

    Plan de l'analyse de Bohémiens en voyage de Charles Baudelaire : Introduction. Texte du poème Bohémiens en voyage. Annonce des axes. Analyse linéaire. Conclusion. Introduction. Charles Baudelaire est un auteur du XIXème siècle qui vécut de 1821 à 1867.