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Comment marcher au pas

wikiHow est un wiki, ce qui veut dire que de nombreux articles sont rédigés par plusieurs auteurs(es). Pour créer cet article, 10 personnes, certaines anonymes, ont participé à son édition et à son amélioration au fil du temps. Cet article a été consulté 62 688 fois.

Marcher au pas est une manière de marcher dans laquelle la régularité et la cadence des pas sont essentielles. Cet article va vous expliquer les principes de la marche au pas et vous apprendre à le faire correctement.

Techniques individuelles

Step 1 Familiarisez-vous avec les règles de marche de votre unité.

  • Dans l'Armée de Terre, vos mains doivent arriver à 25 cm devant vous et 15 cm derrière vous à chaque pas.
  • Dans la Marine et l'Armée de l'Air, vos mains doivent arriver 15 cm devant vous et 8 cm derrière vous à chaque pas.

Step 6 Gardez une attitude militaire et professionnelle.

Obéir aux commandements pendant la marche

Step 1 Sachez répondre au commandement de vos supérieurs avant et après la marche.

  • « Rassemblement » : mettez-vous en formation avec les autres et mettez-vous au garde-à-vous.
  • « Rompez les rangs » : quittez la formation.
  • « Garde-à-vous » : mettez-vous au garde-à-vous, tenez-vous droit, le regard vers l'avant, sans bouger.
  • « Repos » : détendez-vous légèrement. Vous êtes autorisé à faire de petits mouvements et à tenir des conversations à voix basse, tant que votre jambe droite reste solidement au sol.

Step 2 Commencez/arrêtez de marcher lorsqu'on vous le commande.

  • « En avant, MARCHE » : commencez à marcher ! Commencez par votre pied gauche et prenez des pas de 75 cm (Armée de Terre et Marine) ou de 60 cm (Armée de l'Air) à un rythme de 120 pas par minute.
  • « Compagnie/Escadron/Batterie/Colonne, HALTE » ou dans l'Armée de l'Air, « Escadrille/Escadron/Groupe, HALTE » : arrêtez de marcher. Le chef dira « HALTE » lorsque vous serez sur un de vos pieds, commencez donc à vous préparer mentalement à vous arrêter dès que vous entendez le commandement préparatoire. Autrement vous risquez de vous prendre un de vos collègues.

Step 3 Comprenez les commandements donnés pendant la marche.

  • « Pas cadencé, MARCHE » : changez de posture de manière à entrer dans le rythme de la formation dans laquelle vous marchez.
  • « Pas de route et pas sans cadence, Marche » : marchez normalement, pas tous en rythme. Cet ordre est utilisé sur le terrain lorsqu'on veut éviter de produire le bruit caractéristique des bottes militaires au pas.
  • « Ouvrez, MARCHE » : laissez plus d'espace entre vous et les autres pendant que vous marchez.
  • « Serrez, MARCHE » : réduisez les espaces entre vous et les autres pendant que vous marchez.
  • « Marquez le pas, MARCHE » : marchez sur place. Gardez le même rythme que pendant la vraie marche : mais restez sur place, n'avancez pas.
  • « Changez le pas, MARCHE » : commencez à marcher en demi-pas (37 cm ou 30 cm). Parfois vous aurez aussi à lever vos jambes de manière à ce que vos cuisses soient parallèles au sol.
  • « Accélérez, MARCHE » : commencez à marcher à deux fois la cadence normale, soit 100 à 180 pas par minute. Tous les autres vont essayer de rester au pas, faites donc de votre mieux pour le faire avec eux.

Step 4 Tournez en même...

  • « À droite, MARCHE » : tournez vous, en même temps que les autres, 90° vers votre droite et continuez à marcher.
  • « À droite... DROITE, MARCHE » : lorsque le commandement d'exécution est donné, commencez à vous déplacer vers la droite. Même principe pour aller à gauche.
  • « Demi-tour, droite, MARCHE » : retournez-vous à 180°.

Step 5 Tournez-vous, en même temps que les autres, lorsque vous entendez un commandement « Colonne ».

  • « Colonne... droite, MARCHE » : la colonne tourne collectivement à droite. Chaque membre de la colonne va tourner à droite au moment où il passe un certain endroit.
  • « Colonne... demi-droite, MARCHE » : la colonne tourne collectivement à 45° degrés (la moitié d'un changement de direction à 90°) vers la droite.
  • « Colonne, demi-gauche, MARCHE » : la colonne tourne collectivement à 45° vers la gauche à un certain moment de la marche  [2] X Source de recherche Wikipedia contributors. « Drill commands. » Wikipedia, The Free Encyclopedia. Wikipedia, The Free Encyclopedia, 4 Oct. 2010. Web. 9 Oct. 2010. .
  • Entrainez-vous autant que possible. Marcher au pas peut vous paraitre bizarre au début. Vous pouvez aussi avoir du mal à garder le bon rythme, surtout si vous n'avez jamais fait de sport collectif.
  • Lorsque vous vous entrainez, n'oubliez pas de vous étirer avant et après. La plupart des mouvements demandés lors d'une marche vous demandent de vous tenir droit sur de longues périodes et d'avoir des mouvements peu naturels. Vos jambes, en particulier, doivent être soigneusement étirées avant et après chaque marche.
  • La marche au pas est généralement pratiquée par des personnes qui se prennent au sérieux, soyez donc sérieux aussi. Ne bavardez pas avec les autres, à moins d'être au « repos ». Gardez une attitude militaire et faites honneur à votre unité.
  • Concentrez-vous sur le rythme des talons des autres. Être sensible au rythme vous aidera à tenir la cadence.

Avertissements

  • Les commandements et les comportements associés peuvent varier d'un pays à l'autre et d'une unité à l'autre. Mettez-vous au courant des particularismes de votre corps d'armée.
  • Ne bloquez pas vos genoux lorsque vous êtes au garde-à-vous. Cela compromet votre équilibre et peut, au final, vous faire vous évanouir. Relâchez un peu vos genoux, mais tâchez quand même de garder une prestance militaire.

Éléments nécessaires

  • Des chaussures de parade (elles facilitent les mouvements)
  • Une surface dure (pour entendre la cadence des talons)

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  • ↑ Wikipedia contributors. « Le pas militaire. » Wikipedia, The Free Encyclopedia. Wikipedia, The Free Encyclopedia, 1 May. 2010. Web. 9 Oct. 2010
  • ↑ Wikipedia contributors. « Drill commands. » Wikipedia, The Free Encyclopedia. Wikipedia, The Free Encyclopedia, 4 Oct. 2010. Web. 9 Oct. 2010.
  • : 5%20 : %20Drill%20&%20Ceremonies.pdf Field Manual 22 : 5 Drill and Ceremony, Headquarters, Department of the Army

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LES PROTOCOLES ET CÉRÉMONIES L’ORDRE SERRÉ

Publié par Coraline Faubert Modifié depuis plus de 6 années

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Les Bases Militaires

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Le Garde a vous

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Vous vous mettez au garde à vous quand vous êtes en salle de rassemblement ou quand un supérieur vous le dit.

Vous vous mettez aussi au garde à vous pour donner un ordre a une section que vous dirigez.

Main dans le dos. C'est une forme de repos, engageant la plupart du temps une conversation avec un supérieur. Au repos, les ordres ne sont pas applicable, seulement au garde à vous.

Le Salut Militaire

Main sur le front. Le salut militaire est un signe de respect et de fraternité qu'échangent deux soldats lorsqu'ils se rencontrent, ou une marque de subordination témoignée par les militaires à leurs supérieurs hiérarchiques. 

Il est obligatoire de se mettre au salut militaire devant un supérieur. Seul le plus haut gradé d'une section se met au salut militaire devant un supérieur, sauf si un supérieur demande à la section entière de le faire.

Le Salut (Sur le Terrain)

Sur le terrain vous ne lâchez en aucun cas votre arme , sans votre arme vous n’êtes rien.

Pour saluer le supérieur, vous lui présentez simplement vos respects par la parole.

Formations de Sections

Pour “ P rendre” une section

- Réunir les troupes sur 4 colonnes (Par Corps)

- Donner l'ordre du garde à vous

- Donner l'ordre du repos

Les troupes sont désormais sous vos ordres.

Pour “Donner” une section

- Mettre les troupes aux garde à vous

-Demi - tour droite (l’autorité doit être situé derrière)

-Saluer l’autorité ( Salut Militaire )

- S e présenter et finir par “ T roupes rassemblées” à vos ordres [son grade]

Romp re les rangs

- C'est u n ordre donné par celui qui a mis au garde à vous la section ou bien une demande car vous devez disposer urgemment.

- A la suite de ce mouvement vous devez saluer le supérieur .

- Enoncez: "Mes respects, pour la République !"

- Vous serez donc autorisé à être en quartier libre.

Faire partir une section pour aller à un endroit

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- Donner l’ordre ( dans l’ordres des colonnes 1/2/3/4), "Déboiter derrière moi”

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Le Droite droite

Vous faites un quart de tour à droite.

Quand un supérieur vous dit le premier "à droite", c ’est un ordre préparatoire qui veut dire de se préparer à le faire, le second "droite" est un ordre exécutoire, il faut donc l' exécuté. Il en a va de même pour le Gauche Gauche.

Le Demi Tour Droite

Vous vous retournez par la droite.

Pareil que le droite droite sauf que là c’est un demi-tour à 180° vers la droite. Le demi-tour gauche n'existe pas .

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déroulement d'une PMD

By yoann October 13, 2010 in Préparations militaires

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bonsoir à tous le monde,

voici ceux que j'ai pus récupérer sur le net, c'est une personne qui explique en détail sa PMD, je pense donc que pas mal d'entre vous seront intéressé.

bonne lecture à vous et si des choses ont changer depuis n'hésitez pas à corriger.

Comme je vois pas mal de personnes intéressés par les PMD (personnes dont je faisais partie il y a moins d'un mois biggrin.gif ), j'me suis dit qu'un témoignage de plus ne serait pas de trop. Misspara a raconté son expérience au RICM, voila la mienne au modeste 15 ème Bataillon du Train de Limoges. (du 27/10 au 31/10)

Tout d'abord, quand je suis allé deposer mon dossier fin aout, j'pensais pas vraiment la faire à Limoges, mais plutot dans un régiment plus prestigieux, comme le RICM de Poitiers ou le 1er RIMa d'Angoulème.

Mais bon finalement le régiment le plus prestigieux, c'est pas nécessairement celui qui a le plus de fourragères, pas forcément celui qui a fait l'indochine et la guerre du Golfe.J'ai appris que le plus beau régiment, c'est celui qu'on sert. C'est comme ça que j'ai décidé d'aller dans le bataillon de ma ville, ce qui était beaucoup plus simple pour tout le monde. Et bon j'regrette pas parce que je vois que j'ai fait autant de choses ( voire plus ? ) que misspara au RICM.

Donc lundi matin :

Rendez vous 7h30 à la caserne. J'arrive à 7h15. On nous rassemble dans la cours en attendant les autres. 7h45 tout le monde est la, on nous emmène dans une salle de cours, où on nous offre un café. On nous présente le stage, le programme, et l'encadrement. Un lieutenant du 15 eme BT, qui a commencé EVAT, deux maréchaux des logis-chef, 3 brigadiers chef, ainsi qu'un sergent et un caporal chef, tout deux membres de la 3eme Compagnie de Commandement et de Transmissions, rattaché au 15 eme BT. On s'occupe des formalités administratives ( Dossier médicale, autorisation parentale, etc...) Puis on nous emmené à la perception de paquetage. Ce qu'on a reçu :

_ 2 pantalons de treillis; ceinture, ceinturon.

_ 2 vestes de treillis.

_ 2 chemises F1 ; 2 Tee shit camo.

_ Un bidon + un quart; gamelle + couverts.

_ Parka; polaire.

_ Casque lourd; couvre casque.

_ Beret; insigne du Train.

_ BMJA x 2.

_Chaussettes de marche; chaussettes de sport.

_ Une superbe paire de baskets; un superbe short; Tee shirt de sport.

_ Brelages ; Musette; sac de vie en campagne; sac Marin; duvet.

Les deux sacs sur le dos, on se dirige vers nos chambres. Le caporal chef nous montre notre tenue, la tenue d'hiver : Chaussette de marche, BMJA, pantalon de treillis,ceinture, tee shirt, chemise F1, veste de treillis. On nous apprend à mettre notre beret correctement, on ressemblait plus à Bourvil qu'à des soldats.

On nous montre ensuite le repos règlementaire et le garde à vous. Assez facile. Aprés une courte pause pour déjeuner, reprise des cours d'ordre sérré : A gauche, gauche ! A droite, droite ! Demi tour droite, etc... On nous fait marcher quelques metres en formation. Pas facile facile. L'aprem, on a fait des tests sportifs pour determiner des groupes de niveaux pour le sport. Tractions et luc leger. J'ai enchainé 13 tractions, et palier 12 au luc leger. Aprés ça, on prend une douche rapide, et on nous rassemble pour un cours sur les grades (que j'maitrisais à peu prés), et sur le chant. On visite le régiment, ainsi que son musée. Le soir, on nous fait faire nos sacs pour la sortie terrain du lendemain.

Mardi : 5h30. Réveil. On se magne, on se rase à toutes vitesses, on passe un coup de balais dans la chambre et dans le couloir, puis on va manger. Départ pour la sortie terrain, aprés avoir perçu nos FAMAS.

On va au Mas de l'Age, un terrain militaire au nord de Limoges. On descend nos sacs, et on fait quelques pompes avec le caporal chef pour se rechauffer biggrin.gif .

Ensuite début du parcours naturel. J'pensais pas qu'il nous ferait faire ça, et c'était énorme biggrin.gif

On courait derriere le lieutenant, quand il se retournait on devait se mettre à ramper, se mettre à couvert, ou encore grimper dans les arbres. Il nous a fait porter en courant des caisses de 4 missiles milan, des courses avec une des filles sur la caisse... Etc. Aprés avoir traversé une sorte de marais, on s'est arrété. On a pris une douche au jet d'eau pour enlever la boue, pusi on eu le plaisir de mettre un treillis propre.

Ensuite, instruction sur le tir. Démontage/remontage sommaire du FAMAS. enlever la crosse, l'ensemble mobile, la culasse, le percuteur, la masse aditionnel et le boitier de mécanisme. Rien de compliqué.

On a ensuite le plaisir de gouter aux fameuses rations de combat à midi biggrin.gif .

L'aprem, on a la visite du groupe cynophile, avec une démontration de chien de combat. Trés intéréssant, on en ressort avec une autre image de ces chiens-soldats. blink.gif On a un cours sur le camouflage, puis un cours sur le combat. Apprendre à progresser en colonne, en ligne et en double colonne.

Ensuite, on monte la tente. 5 étoiles pour l'armée parait il, on a la chance d'avoir une tente gonflable d'état major. On vas dans la forêt chercher du bois, puis on allume le feu. Le soir, on a une marche de nuit. 5 ou 6 d'entres nous ont des lunettes de vision nocturnes. On marchera a peu prés 15 kilometres comme ça, avec casque lourd sur la tête et famas dans les mains. Ensuite on a un exercice de nuit. Localiser un personnel ennemi qui s'est infiltré dans la base, et qui se planque quelque part. Bon avec le chien, c'était pas trés dur, en moins de 10 minutes il l'avait trouvé.

Mercredi : Aprés une nuit fraiche avec le FAMAS dans le duvet ( il a gelé )Réveil a 6h00 de deux coups de sifflet. Pas de chance, ma tête était juste a coté du sifflet.

journée tranquille, on visite les moyens de transmissions de la 3eme CCT, et les moyens de transport ainsi que l'armement du 15 eme BT. ( mitrailleuse 12.7; LRAC; ANF1...)

Des journalistes viennent nous voir, et nous filmer. Le chef nous dit que si ils n'étaient pas venus, on aurait fait du combat avec des balles à blanc, et des grenades à platre. pour ça on avait un peu les boules contre les journalistes. dry.gif

Mais bon. On rentre à la caserne, ou aprés avoir nettoyer le matériel, on prend une bonne douche.

On a ensuite un cours sur les carrieres de l'armée, avec le capitaine du CIRAT de Limoges.

Jeudi : Legere excitation, le jour du tir !! biggrin.gif

On se rend en bus sur le stand de tir. On va tirer 20 cartouches (11 en semi-auto; 9 en rafales) à 25 mètres. La premiere cartouche surprend, mais au bout de 2 tirs on s'habitue. C'était pas trés dur, ça fait pas beaucoup 25 mètres. J'ai tout mis dans le centre. Comme à peu prés tout le monde, à l'exception des coincés de la gachette ( ou plutot de la queue de détente^^)

Ensuite lancer de grenades (inertes) à 25 et 50 metres.

L'aprem, on nettoie nos armes. Puis enfin, le parcours d'obstacles !! biggrin.gif

J'm'en sors à peu prés. Mais bon le lieutenant a pas voulu nous faire faire certains obstacles, comme il pleuvait. Le soir, une cérémonie a lieu, on nous remet nos insignes, celles du 15 eme Bataillon du Train.

Vendredi : On passe en entretien individuel avec le Lieutenant. Globalement il est content de moi, je fais partie de ceux qui ont des résultats corrects. Il me met 12/20. Le major de promo a eu 15.

Il me conseille de faire une licence pour tenter Saint cyr, et, en cas d'échec, me tourner vers l'ENSOA.

C'est exactement c'que j'pensais faire.

On se dirige vers la mairie, pour recevoir nos diplomes, ainsi que notre insigne de fin de stage. Ensuite, un dernier repas avec l'encadrement, puis retour à la caserne, réintégrations. ça fait bizarre d'être en civil, aprés une semaine^^. L'impression d'être déguisé. On au le droit de garder nos chaussettes de marches, l'insigne de beret, les couverts, et les deux tee shirt camo.Vers 15 heures, fin du stage. on salue une derniere fois l'encadrement.

Pour conclure ( parce que ça commence à faire long biggrin.gif ) J'conseillerais vraiment aux personnes intéréssés par l'armée de faire une PMD. Moi j'ai vraiment pas été deçu. J'avais un peu peur qu'ils fassent de la pub, qu'ils nous montrent une image toute rose de l'armée. La, ce stage ça m'a vraiment permis de découvrir la vie militaire. L'encadrement, bien que quand meme assez cool, nous a bient montré, quite à en décourager certains, ce à quoi il fallait qu'on s'attende pendant les classes.

Voila, j'espere que vous avez apprécié le récit de ma (trés mince) premiere expérience militaire. smile.gif

oeil pour oeil et le monde finiras aveugle

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J'espère que toutes les PMD sont aussi intéressante et complète que celle-ci. Je ne pensais vraiment pas qu'il y avait des parcours de nuit et l'instruction au famas. Et puis, c'est sympa aussi de laisser des souvenirs (tee-shirt...).

Brution à partir de septembre 2013

Prochain objectif : Intégrer l'ESM de Saint-Cyr

"La guérilla comme loi du terrain, “Qui ose gagne” tel sera notre destin."

Pour les souvenirs ce sont les cadres qui décident de donner ou non, pour le famas ont fais de moin en moin de tir car manque de temps et d'argent aussi, mais bon je ne crois pas que toutes les PMD soit aussi complète, je vous redirais ça je pars le 25 octobre.

D'accord, merci pour les infos.

;)

Aucune description de pourra égaler le vécu, superbe expérience et le mieux c'est de ne pas tout savoir pour être surpris et intéressé, sinon autant regardé une vidéo d'une et rester dans son canapé =]

C'est intéressant aussi de voir ceux qui nous attends car je suppose que vous regarder des reportages militaire quand il sentraine ou pour le gign? En tous cas moi oui et c'est biende se renseigner.

Cordialement.

claudemili83

et bon ourage pour celles et ceux qui tenteront l'expérience...les jeunes qui sont passés au CDNBC pour leur PMD doivent s'en souvenir encore ! lol

Gun Jack Forever

Très bonne description ! J'espère avoir la même chose au 13 BCA !

derien c'est un plaisir de partager sur les liens que je regarde.

mais attention chaque unité organise SA PMD...il y a des limites gauche et droite mais le programme varie d'une PMD à une autre en fonction des unités qui organisent...

Oui c'est évident et je vous dirais comment s'est dérouler la pmd que je vais faire au 12rc du 25 au 29 octobre 2010.

bien sur car votre expérience pourra servir aux autres...bon courage.

  • 2 weeks later...

Bonsoir, a qui faut'il s'adresser pour participer a une PM ?

Merci d'avance.

BTX

Bonjour BIRTS19,

Ya Rab Yeshua.

Entendu merci.

:)

PREPARATION MILLITAIRE DECOUVERTE :)

Utilise ton passé pour construire ton avenir, tout en vivant au présent

et si en plus, on les écrivait dans le bon sens, ce serait encore plus compréhensible.

Mais à l'impossible, nul n'est tenu.

Est ce que l'on peut faire plusieurs PMD ??

Je ne voit pas beaucoup de monde qui parle de PMD a la Marine ou dans l'Armée de l'Air... Est ce que c'est aussi intéressant qu'a l'Armée de Terre ?

Bonsoir FB135,

Pourquoi pas si ce n'est pas au titre d'une seule et même armée.

Vous pouvez suivre une PM Marine, une PM Gendarmerie et une PMD Terre.

PM Air, je laisserais tomber.

Rien ne vous l'interdit. Mais c'est la capacité à consacrer ses loisirs et ses vacances à ce type d'activité qui est contraignante.

n'y aller pas en hiver mais plutôt en été car ils sont un peux radin et ne mette pas de chauffage donc 17 degrés c'est froid toute une nuit...

Merci pour l'info ;)

ça pourrait faire partie de l'aguerrissement du soldat ! mais je n'en suis pas si sur...plutôt une question d'économie...

oui plutôt de l'économie...

certaineemnt mais chuttttt....secret défense !

Je détiens enfin une info secret défense...

Bonsoir, j'aurai aimer savoir si nous devions nous déplacer nous même sur le site où se déroulera la PMD ou si nous enverras un bon de transport (train, bus,...).

et bien oui le train vous amèneras et si vous vivez dans la ville ou se déroule la PMD vous devriez y aller seul.

Es que quelqu'un ici a déja fait une PMD à rennes ou dans les environs?

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Manuel de l'exercice et du cérémonial - chapitre 3 exercice d'escouade en marche sans armes.

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Mouvements des membres de l’escouade lors des exercices en marche sans armes. Diagrammes montrant les bons mouvements, les positions et les cadences.

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  • Marche et halte au pas ralenti 3-8
  • Pas allongé et pas raccourci 3-9
  • Façon de marquer le pas, d’avancer et de s’arrêter au pas ralenti 3-10
  • Façon de marquer le pas, d’avancer et de s’arrêter au pas cadencé 3-12
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  • Figure 3-5 Marche au pas ralenti 3-8
  • Figure 3-6 Halte au pas ralenti 3-9
  • Figure 3-7 Façon de marquer le pas au pas ralenti 3-10
  • Figure 3-8 Façon de marquer le pas au pas cadence 3-12
  • Figure 3-9 Conversion 3-14
  • Figure 3-10 Changement de pas en marchant au pas cadencé 3-15
  • Figure 3-11 Façon de former un « U » 3-18
  • Figure 3-12 Salut en marchant sans armes 3-19
  • Figure 3-13 Tête à droite en marchant sans armes 3-20
  • Figure 3-14 Façon de tourner au pas ralenti 3-21
  • Figure 3-15 Façon de tourner au pas cadencé 3-23
  • Figure 3-16 Demi-tour en marchant au pas ralenti 3-25
  • Figure 3-17 Demi-tour en marchant au pas cadencé 3-26
  • Figure 3-18 Conversion à pivot fixe à partir de la halte 3-30
  • Figure 3-19 Formation de l’escouade à partir de la halte 3-33
  • Figure 3-20 Formation de la file simple par l’escouade en colonne par trois 3-34
  • Figure 3-21 Formation de la file simple par l’escouade en ligne 3-35
  • Figure 3-22 Retour sur trois rangs de l’escouade en file simple, à partir de la halte 3-36

PRINCIPES FONDAMENTAUX

  • Les membres des Forces armées canadiennes (FAC) exécutent les mouvements et les exercices à pied au pas cadencé, au pas ralenti et au pas de gymnastique. La longueur des pas et la cadence sont décrites aux paragraphes 5 à 8 .
  • Le pas cadencé peut être utilisé pendant de longues périodes; c’est celui qui convient à l’exécution des tâches courantes.
  • Le pas ralenti tire son origine de l’allure réservée aux défilés officiels et de la cadence normale qu’utilisaient autrefois les militaires qui devaient se déplacer sur des champs de bataille accidentés. Le pas ralenti ne sert maintenant que dans le cadre des cérémonies et il a légèrement évolué pour souligner les aspects de dignité et de solennité qu’il traduit.
  • On utilise le pas de gymnastique pour le déplacement rapide des troupes d’un endroit à un autre.

LONGUEUR DES PAS ET CADENCES

  • pas cadencé et pas ralenti – 75 cm;
  • pas allongé au pas cadencé et au pas ralenti – 85 cm;
  • pas raccourci au pas cadencé et au pas ralenti – 55 cm;
  • pas de gymnastique – 1 m;
  • demi-pas au pas cadencé (utilisé pour avancer et pour reculer de trois pas ou moins; voir les paragraphes 69 et 70 du chapitre 2 – 35 cm;
  • pas de côté – 25 cm.
  • au pas cadencé, 120 pas à la minute;
  • au pas ralenti, 60 pas à la minute;
  • au pas de gymnastique, 180 pas à la minute;
  • dans le cas des longs cortèges funèbres, 80 pas à la minute (pas ralenti plus rapide).
  • Au cours de l’entraînement des recrues, il est possible d’augmenter le pas cadencé jusqu’à 140 pas à la minute, pour favoriser l’agilité et la vivacité.
  • dans le cas des régiments de gardes à pied dans le cadre de leurs propres rassemblements, 116 pas à la minute;
  • dans le cas des régiments écossais ou Highland, dans le cadre de leurs propres rassemblements, 110 pas à la minute;
  • dans le cas des unités d’infanterie légère (à l’exception de la Princess Patricia’s Canadian Light Infantry, qui exécute les mouvements comme un régiment de ligne) et des régiments de carabiniers qui, selon la tradition, doivent conserver une agilité et une vivacité particulières sur le champ de bataille, 140 pas à la minute dans le cadre de leurs propres rassemblements.

COMMANDEMENTS

  • À part certains commandements utilisés dans le cadre de l’exercice des sentinelles, tous les commandements visant un déplacement sont donnés quand les troupes sont à la position du garde-à-vous.
  • Lorsque les troupes sont en marche, à moins d’indication contraire, les commandements d’exécution doivent être donnés pendant que le pied, gauche ou droit selon la liste figurant ci-dessous, se trouve en avant, sur le sol :
  • le flanc droit, lorsque les membres de l’escouade s’avancent en ligne;
  • le flanc gauche, lorsque les membres de l’escouade se déplacent vers l’arrière en ligne;
  • le rang avant, quand les militaires sont en rangs de trois, c’est-à-dire que, lorsqu’ils se déplacent vers le flanc droit, l’alignement se fait par la gauche et lorsqu’ils se déplacent vers le flanc gauche, l’alignement se fait par la droite.

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Figure 3-1 Vers l’avant/vers l’arrière et flancs de direction

MARCHE ET HALTE AU PAS CADENCÉ

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Figure 3-2 Marche au pas cadencé

  • avancer le pied gauche en faisant un demi-pas et en soulevant la pointe du pied;
  • poser d’abord le talon au sol, en gardant la pointe du pied directement vers l’avant;
  • en même temps, balancer le bras droit directement vers l’avant et le bras gauche vers l’arrière, à la hauteur de la taille.
  • continuer à marcher en faisant des pas de longueur réglementaire;
  • avancer les jambes alternativement en les déplaçant en ligne droite;
  • balancer les bras alternativement vers l’avant en ligne droite, à partir de l’épaule, de l’avant vers l’arrière, en gardant les mains fermées comme dans la position du garde-à-vous;
  • garder l’alignement sur le flanc de direction.
  • Au cours de l’instruction élémentaire, les commandants doivent ordonner aux recrues de balancer les bras jusqu’à la hauteur de la poche de poitrine afin de leur permettre d’acquérir de l’agilité. Les commandants peuvent continuer à donner cet ordre par la suite, si bon leur semble.
  • Au commandement « PAS CADENCÉ – MARCHE », les deux mouvements sont combinés.

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Figure 3-3 Halte au pas cadence

  • retenir le mouvement vers l’avant en plaçant le pied droit bien à plat sur le sol, de façon naturelle, en utilisant le talon pour s’arrêter;
  • ramener le bras gauche vers l’avant et le bras droit vers l’arrière.
  • faire un demi-pas avec le pied gauche et le placer bien à plat sur le sol;
  • ramener le bras droit vers l’avant et le bras gauche vers l’arrière.
  • fléchir le genou droit et le redresser à la cadence du pas de gymnastique;
  • en même temps, ramener les bras le long du corps le plus rapidement possible et adopter la position du garde-à-vous.
  • Au commandement « ESCOUADE – HALTE », les trois mouvements sont combinés au pas cadencé. La cadence est marquée en comptant « un, un-deux ».
  • Le commandement « PAS CADENCÉ – MARCHE » doit toujours être donné pour s’assurer que les troupes se mettent en marche à la même cadence que la musique ou les autres troupes qui se déplacent en même temps qu’elles. Les deux temps du mouvement sont commandés sur le pied droit du groupe déjà en mouvement, c’est-à-dire « PAS CADENCÉ », sur le pied droit des troupes en marche, et « MARCHE » lorsque le pied droit touche le sol la fois suivante.
  • Le pas cadencé doit être exécuté avec vivacité et énergie. Lorsque les troupes se déplacent sur de longues distances, sans la présence du public, on peut leur permettre de se détendre. Dans ce cas, le commandant peut donner le commandement « MARCHER AU RE – POS » (marcher au pas de route). La cadence et la longueur des pas demeurent inchangées, mais les troupes peuvent tout de même exécuter les mouvements de façon décontractée. Pour que les troupes reprennent le style normal de leurs mouvements, il faut donner le commandement « MARCHER AU GARDE-À – VOUS ». Les commandants ne doivent pas permettre aux troupes d’adopter la marche au repos durant les rassemblements publics et les cérémonies ou lorsqu’elles entrent dans les casernes ou en sortent.

MARCHE ET HALTE AU PAS DE GYMNASTIQUE

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Figure 3-4 Marche au pas de gymnastique

  • se mettre en marche du pied gauche et marcher sur la pointe des pieds, en effectuant de longues enjambées souples tout en inclinant légèrement le corps vers l’avant;
  • bien soulever le pied au-dessus du sol à chaque pas;
  • fléchir les bras au niveau du coude et, tout en gardant les mains fermées, balancer les bras d’un geste naturel à partir de l’épaule;
  • demeurer alignés sur le flanc de direction.
  • faire deux autres pas vers l’avant;
  • ramener le pied droit vers le pied gauche après le deuxième pas et, en même temps, ramener les bras sur les côtés et adopter la position du garde-à-vous.
  • Il est normal de revenir au pas cadencé avant de donner l’ordre d’arrêter (HALTE) lorsque les troupes se déplacent au pas de gymnastique.

MARCHE ET HALTE AU PAS RALENTI

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Figure 3-5 Marche au pas ralenti

  • La marche au pas ralenti développe l’équilibre et la bonne posture et fait traditionnellement partie du cérémonial des FAC.
  • garder la tête et le corps droits, tournés vers l’avant, les bras immobiles le long du corps et la tête bien droite appuyée contre le col;
  • avancer rapidement le pied gauche, la pointe du pied tout juste au-dessus du sol, légèrement tournée vers l’extérieur et dirigée vers le bas. En rasant le sol, effectuer sans hésiter un demi-pas en posant en premier au sol l’avant-pied gauche. Tous les autres pas doivent être de longueur réglementaire et effectués de la façon décrite ci-dessus. Il ne doit y avoir aucune hésitation entre le moment où la personne avance le pied et rase le sol;
  • la jambe qui est en avant doit rester aussi droite que possible.
  • Jusqu’à ce qu’ils aient atteint l’équilibre et la coordination voulus, les membres de l’escouade peuvent apprendre comment marcher au pas ralenti en se déplaçant à une cadence de 60 pas à la minute, les bras derrière le dos et la pointe des pieds tendue vers le sol, en s’assurant que les mouvements successifs des pieds sont exécutés sans heurt et sans hésitation. Après un certain temps, les membres de l’escouade doivent garder les bras immobiles le long du corps jusqu’à ce qu’ils exécutent correctement le pas ralenti.

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Figure 3-6 Halte au pas ralenti

  • Comme l’illustre la figure 3-6 , au commandement « EN DÉCOMPOSANT, ESCOUADE HALTE, ESCOUADE – UN » donné alors que le pied droit est devant et au sol, les membres de l’escouade doivent faire encore un demi-pas du pied gauche, au pas ralenti.
  • Au commandement « ESCOUADE – DEUX », les membres de l’escouade doivent fléchir le genou droit et porter le pied droit vers l’avant au pas cadencé, puis prendre la position du garde-à-vous.
  • Au commandement « ESCOUADE – HALTE » les deux mouvements sont combinés. On bat la mesure en comptant « un-deux ».
  • La marche au pas ralenti est fatigante sur de longues distances; il faut donc la réserver aux  parties les plus importantes des cérémonies. Au cours de certaines funérailles, les circonstances peuvent obliger les militaires à se déplacer au pas ralenti sur de longues distances sans revenir au pas cadencé normal. Le commandant peut alors donner l’ordre de marcher au « PAS FU – NÈBRE ». La cadence, la longueur des pas et la posture du corps restent inchangées, mais les troupes peuvent adopter un pas de marche plus détendu au lieu de continuellement glisser les pieds. Il faut veiller à ce que les chevilles soient décontractées et les pieds, pointés en direction du sol. Au commandement « GARDE-À – VOUS », les membres de l’escouade doivent reprendre le rythme de marche officiel.

PAS ALLONGÉ ET PAS RACCOURCI

  • On utilise le pas allongé lorsqu’on désire augmenter la distance à parcourir sans changer la cadence, et le pas raccourci lorsqu’on veut diminuer la distance à parcourir sans changer la cadence.
  • on doit allonger le pas d’environ 10 cm au prochain pas effectué du pied gauche;
  • les membres de l’escouade doivent continuer à se déplacer au pas allongé jusqu’à ce que le commandement « PAS CADENCÉ – MARCHE » soit donné.
  • Au commandement « PAS CADENCÉ – MARCHE », donné lorsque le pied gauche est en avant et au sol, on raccourcit le pas à la longueur normale au prochain pas effectué du pied gauche.
  • il faut raccourcir le pas d’environ 20 cm au prochain pas effectué du pied gauche;
  • les membres de l’escouade doivent continuer à se déplacer au pas raccourci jusqu’à ce que le commandement « PAS CADENCÉ – MARCHE » soit donné.
  • Au commandement « PAS CADENCÉ – MARCHE », donné lorsque le pied gauche est en avant et au sol, il faut allonger le pas jusqu’à la longueur normale au prochain pas du pied gauche.

FAÇON DE MARQUER LE PAS, D’AVANCER ET DE S’ARRÊTER AU PAS RALENTI

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Figure 3-7 Façon de marquer le pas au pas ralenti

  • Comme l’illustre la figure 3-7 , la cadence est la même lorsqu’on marque le pas et lorsqu’on marche. Seules les jambes se déplacent, la partie supérieure du corps demeurant à la position du garde-à-vous, les bras immobiles le long du corps.
  • faire un demi-pas du pied gauche, en posant le pied bien à plat sur le sol, de façon naturelle;
  • en conservant la même cadence, ramener le pied droit contre le pied gauche sans fléchir la jambe et sans toucher le sol, et adopter la position du garde-à-vous.
  • fléchir le genou gauche de façon que la cuisse soit parallèle au sol, le pied demeurant à un angle naturel;
  • poser la pointe du pied au sol avant le talon au moment où la jambe est abaissée;
  • continuer à marquer le pas jusqu’à ce que le commandement « VERS L’A – VANT » ou « HALTE » soit donné;
  • évitez tout piétinement.
  • Au commandement « MARQUEZ LE – PAS », les deux mouvements sont combinés.
  • Mesure : GAUCHE – RAMENÉ – GAUCHE – DROITE – GAUCHE
  • Pieds : GAUCHE – DROITE – GAUCHE – DROITE – GAUCHE
  • en conservant la même cadence, tendre la jambe droite et adopter la position du garde-à-vous;
  • lancer le pied gauche vers l’avant en faisant un demi-pas, tout en rasant le sol de la pointe du pied, et continuer à marcher au pas ralenti.
  • Au commandement « ESCOUADE – HALTE », donné lorsque le pied gauche est au sol, les membres de l’escouade doivent tendre la jambe droite au rythme du pas cadencé et adopter la position du garde-à-vous.
  • La cadence pour s’arrêter est marquée comme « un » au pas cadencé.
  • Pour marquer le pas à partir de la halte, il faut donner le commandement « PAS RALENTI, MARQUEZ LE – PAS ».

FAÇON DE MARQUER LE PAS, D’AVANCER ET DE S’ARRÊTER AU PAS CADENCÉ

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Figure 3-8 Façon de marquer le pas au pas cadence

  • La cadence est la même lorsqu’on marque le pas et lorsqu’on marche ( figure 3-8 ).
  • ramener le pied droit contre le pied gauche sans fléchir la jambe et sans toucher le sol;
  • en même temps, ramener les bras le long du corps et adopter la position du garde-à-vous;
  • conserver la même cadence.
  • fléchir le genou gauche;
  • continuer à marquer le pas jusqu’à ce que le commandement « VERS L’A – VANT » ou « HALTE » soit donné.
  • La cadence est la suivante :
  • tendre la jambe droite et adopter la position du garde-à-vous;
  • lancer le pied gauche vers l’avant en faisant un demi-pas;
  • continuer à marcher au pas cadencé en balançant le bras droit vers l’avant et le bras gauche vers l’arrière.
  • Mesure : PRÊT – GAUCHE – DROITE – GAUCHE
  • Pieds : DROITE – GAUCHE – DROITE – GAUCHE
  • marquer le pas une fois de plus avec le pied droit;
  • marquer le pas une fois de plus avec le pied gauche;
  • tendre la jambe droite au rythme du pas de gymnastique et adopter la position du garde-à-vous.
  • La cadence pour s’arrêter est marquée comme suit : « un, un-deux ».
  • Pour marquer le pas à partir de la halte, on donne le commandement « PAS CADENCÉ, MARQUEZ LE –  PAS ».

CONVERSIONS

  • Comme l’illustre la figure 3-9 , au commandement « VERS LA DROITE (GAUCHE) – DROITE (GAUCHE) », la file de tête effectue un mouvement de rotation équivalant au quart de la circonférence d’un cercle de 1,25 m de rayon, réalisant ainsi un changement de direction de 90 degrés.
  • Les militaires du rang intérieur raccourcissent le pas, ceux du rang du centre maintiennent la même longueur de pas et ceux du rang extérieur allongent le pas, sans changer la cadence, de façon à permettre à la file de changer de direction en ligne.
  • L’alignement est conservé par le flanc intérieur pendant la conversion. La tête doit rester bien droite, vers l’avant.
  • Après avoir effectué une conversion de 90 degrés, la file de tête avance dans la nouvelle direction en  reprenant le pas normal. Lorsque le mouvement de conversion est complété, le flanc de direction est confirmé ou indiqué par l’ordre « PAR LA DROITE (GAUCHE) ». On conserve habituellement le flanc de direction indiqué au paragraphe 11 .
  • Les autres files suivent la file de tête et exécutent le mouvement de conversion exactement au même endroit.
  • Si l’escouade reçoit l’ordre de s’arrêter ou de marquer le pas et que seulement une partie de celle-ci a complété le mouvement de conversion, l’escouade doit demeurer dans cette position, à moins que le commandement « FILES ARRIÈRE, COU – VREZ » ne soit donné. Au commandement « FILES ARRIÈRE, COU – VREZ », les files arrière vont prendre position pour s’aligner sur celles qui font face à la nouvelle direction en faisant de petits pas rapides, en partant du pied gauche.
  • Si l’on désire que le mouvement de conversion soit de moins de 90 degrés, le commandement « VERS L’A – VANT » doit être donné lorsque la file de tête fait face à la direction voulue.

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Figure 3-9 Conversion

CHANGEMENT DE PAS EN MARCHANT

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Figure 3-10 Changement de pas en marchant au pas cadencé

  • faire un demi-pas du pied gauche;
  • transférer le poids du corps vers l’avant sur le pied gauche;
  • soulever le talon droit du sol.
  • ramener le pied droit vers l’avant au pas cadencé en fléchissant le genou droit;
  • tendre la jambe droite au rythme du pas cadencé et placer le pied droit vivement à côté du pied gauche;
  • au moment où le pied droit touche le sol, lancer le pied gauche vers l’avant en faisant un demi-pas tout en rasant le sol, la pointe du pied vers le bas comme au pas ralenti.
  • Au commandement « ESCOUADE – TROIS », les membres de l’escouade doivent compléter le pas glissé avec le pied gauche et continuer à marcher au pas ralenti.
  • Au commandement « CHANGEZ LE – PAS », les trois mouvements sont combinés. La cadence est marquée par « gauche, droite, gauche » comme au pas cadencé. Les membres de l’escouade continuent donc au pas ralenti pendant qu’ils changent de pas.
  • balancer le bras droit vers l’avant;
  • balancer le bras gauche vers l’arrière;
  • ramener les bras le long du corps comme pour la position du garde-à-vous;
  • ramener le pied droit vers l’avant à la cadence du pas de gymnastique en fléchissant le genou droit;
  • tendre la jambe droite à la cadence du pas de gymnastique et placer le pied droit vivement à côté du pied gauche;
  • au moment où le pied droit touche le sol, lancer le pied gauche vers l’avant en faisant un demi-pas et en touchant le sol d’abord avec le talon, la pointe du pied soulevée.
  • continuer à marcher au pas cadencé.
  • Au commandement « CHANGEZ LE – PAS », les trois mouvements sont combinés. La cadence est marquée par « gauche, droite, gauche » comme au pas de gymnastique. Les membres de l’escouade continuent donc de marcher au pas cadencé.

CHANGEMENT DE PAS LORSQU’ON MARQUE LE PAS

  • faire deux pas successifs du pied gauche, en marquant le pas;
  • continuer à marquer le pas.
  • La cadence est marquée par « gauche, gauche-droite » à la cadence à laquelle on marque le pas.

FAÇON DE FORMER UN « U »

  • Avant d’adopter la formation en « U », l’escouade doit être formée en ligne sur trois rangs ( figure 3-11 ).
  • Au commandement, « FORMEZ UN « U », RANG DU CENTRE VERS LA DROITE, RANG ARRIÈRE VERS LA GAUCHE, TOUR – NEZ », les membres de l’escouade exécutent la manœuvre demandée.
  • Au commandement « RANG DU CENTRE VERS LA GAUCHE-GAUCHE, RANG ARRIÈRE VERS LA DROITE-DROITE, PAS CADENCÉ – MARCHE », les membres de l’escouade exécutent la manœuvre demandée.
  • Le commandement « MARQUEZ LE – PAS » est donné lorsque la dernière personne du rang du centre et la dernière personne du rang arrière se trouvent à un pas devant le rang avant.
  • Au commandement « ESCOUADE – HALTE », les membres de l’escouade exécutent la manœuvre demandée.
  • Au commandement « RANG DU CENTRE VERS LA GAUCHE, RANG ARRIÈRE VERS LA DROITE, TOUR – NEZ », les membres de l’escouade exécutent le mouvement commandé.
  • Pour reformer l’escouade sur trois rangs, on inverse la procédure décrite ci-dessus.

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Figure 3-11 Façon de former un « U »

SALUT EN MARCHANT SANS ARMES

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Figure 3-12 Salut en marchant sans armes

  • Les mouvements du salut vers l’avant ou vers un flanc s’exécutent de la façon décrite aux chapitre 2, paragraphes 36 à 43 .
  • Lorsqu’un militaire salue en marchant, il doit amorcer le mouvement cinq pas avant de croiser un officier, regarder celui-ci droit dans les yeux en tournant la tête dans la direction appropriée lorsqu’il commence à saluer et cesser de saluer après l’avoir dépassé d’un pas. Ainsi, l’officier est en mesure de rendre le salut avant que le militaire ne l’ait dépassé ( Figure 3-12 ).
  • faire le pas suivant du pied droit;
  • balancer le bras gauche vers l’avant et le bras droit vers l’arrière de façon normale.
  • faire le pas suivant du pied gauche;
  • ramener le bras gauche le long du corps;
  • ramener le bras droit vers l’avant pour le placer le long du corps, puis le lever et saluer en un seul mouvement continu. Pendant le salut, la tête est tournée vers la droite (gauche) autant que possible, sans effort excessif.
  • Au commandement « ESCOUADE – TROIS », les membres de l’escouade doivent faire quatre pas au pas cadencé, en terminant le pied gauche en avant.
  • faire un pas du pied droit;
  • ramener le bras droit le long du corps.
  • Au commandement « ESCOUADE – CINQ », les membres de l’escouade doivent continuer à marcher.
  • Au commandement « SALUT VERS LA DROITE (GAUCHE), SALU – EZ », les mouvements sont combinés.
  • Mesure : PRÊT – HAUSSE – DEUX – TROIS – QUATRE – CINQ – BAISSE – BALANCE
  • Pieds : DROITE — GAUCHE — DROITE — GAUCHE — DROITE — GAUCHE — DROITE — GAUCHE
  • Lorsqu’on enseigne un mouvement en le décomposant, le poids du corps repose sur le pied le plus avancé et le talon du pied arrière est soulevé du sol chaque fois qu’est donné un commandement; toutefois, au commandement « ESCOUADE – DEUX », le poids du corps repose sur le pied arrière alors que la pointe du pied est soulevée. Les membres de l’escouade doivent marquer la cadence de la façon indiquée au paragraphe 88 .

SALUT D’UNE ESCOUADE EN MARCHE

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Figure 3-13 Tête à droite en marchant sans armes

  • les membres de l’escouade doivent faire le pas suivant du pied droit et, au moment où le pied gauche se déplace de nouveau vers l’avant et se pose sur le sol, tourner la tête et les yeux vers la droite (gauche) autant que possible, sans faire d’effort excessif, et regarder le dignitaire à qui s’adresse le salut droit dans les yeux;
  • les membres de l’escouade doivent continuer à balancer les bras;
  • le guide du flanc de direction ne bouge ni la tête, ni les yeux et continue à regarder droit devant lui afin de garder la bonne direction;
  • le chef de l’escouade salue.
  • les membres de l’escouade doivent faire le pas suivant du pied droit et, au moment où le pied gauche se déplace de nouveau vers l’avant et se pose sur le sol, ramener la tête et les yeux vivement vers l’avant;
  • le chef de l’escouade termine son propre salut sur le pied droit en ramenant les bras sur les côtés et recommence à balancer les bras au moment où il exécute le pas suivant du pied gauche.

FAÇON DE TOURNER ET D’OBLIQUER EN MARCHANT AU PAS RALENTI

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Figure 3-14 Façon de tourner au pas ralenti

  • On tourne et on oblique en marchant pour changer de direction (voir figure 3-14 ).
  • Au commandement « EN DÉCOMPOSANT, À GAUCHE TOURNEZ, ESCOUADE – UN », donné au moment où le pied droit est en avant et au sol, les membres de l’escouade doivent faire un demi-pas du pied gauche et s’immobiliser.
  • fléchir le genou droit de façon que la cuisse soit parallèle au sol;
  • en profitant de l’impulsion donnée par le genou, exécuter un mouvement de 90 degrés vers la gauche avec les épaules de façon à faire face à la nouvelle direction tout en pivotant de 90 degrés vers la gauche sur l’avant-pied gauche;
  • tendre la jambe droite comme à la position du garde-à-vous;
  • effectuer aussitôt un demi-pas du pied gauche, en rasant le sol avec la pointe du pied;
  • garder le corps et la tête bien droits;
  • garder les bras, le corps et la tête immobiles.
  • Au commandement « ESCOUADE – TROIS », les membres de l’escouade doivent faire un demi-pas du pied gauche et continuer à marcher.
  • Au commandement « À GAUCHE, TOUR – NEZ », les trois mouvements sont combinés en un seul mouvement continu et la cadence est maintenue.
  • Mesure : PRÊT – PIVOT – GAUCHE  – DROITE – GAUCHE
  • Au commandement « À GAUCHE, OBLI – QUEZ », le mouvement exécuté est le même que lorsqu’il s’agit de tourner à gauche, sauf que le changement de direction est de 45 degrés.
  • Au commandement « EN DÉCOMPOSANT, À DROITE TOURNEZ, ESCOUADE – UN », donné au moment où le pied gauche est en avant et au sol, les membres de l’escouade doivent faire un demi-pas du pied droit et s’immobiliser.
  • fléchir le genou gauche de façon que la cuisse soit parallèle au sol;
  • en profitant de l’impulsion donnée par le genou, exécuter un mouvement de 90 degrés vers la droite avec les épaules de façon à faire face à la nouvelle direction tout en pivotant de 90 degrés vers la droite sur l’avant-pied droit;
  • tendre la jambe gauche comme à la position du garde-à-vous;
  • effectuer aussitôt un demi-pas du pied droit, en rasant le sol avec la pointe du pied;
  • Au commandement « ESCOUADE – TROIS », les membres de l’escouade doivent faire un demi-pas du pied droit et continuer à marcher.
  • Au commandement « À DROITE, TOUR – NEZ », les trois mouvements sont combinés en un seul mouvement continu et la cadence est maintenue.
  • Mesure : PRÊT – PIVOT – DROITE – GAUCHE – DROITE
  • Pieds : DROITE – GAUCHE – DROITE – GAUCHE – DROITE
  • Au commandement « À DROITE, OBLI – QUEZ », le mouvement exécuté est le même que lorsqu’il s’agit de tourner à droite, sauf que le changement de direction est de 45 degrés.

FAÇON DE TOURNER ET D’OBLIQUER EN MARCHANT AU PAS CADENCÉ

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Figure 3-15 Façon de tourner au pas cadencé

  • On tourne et on oblique en marchant pour changer de direction (voir figure 3-15 ).
  • Au commandement « EN DÉCOMPOSANT, À GAUCHE TOURNEZ, ESCOUADE – UN », donné au moment où le pied droit est en avant et au sol, les membres de l’escouade doivent faire un demi-pas du pied gauche en balançant le bras droit vers l’avant et le bras gauche vers l’arrière.
  • ramener les bras le long du corps comme à la position du garde-à-vous;
  • fléchir le genou droit;
  • Au commandement « ESCOUADE – TROIS », les membres de l’escouade doivent faire un demi-pas du pied gauche et continuer à marcher (en balançant les bras).
  • Mesure : PRÊT – PIVOT – GAUCHE – DROITE – GAUCHE
  • Au commandement « EN DÉCOMPOSANT, À DROITE TOURNEZ, ESCOUADE – UN », donné lorsque le pied gauche est en avant et au sol, les membres de l’escouade doivent faire un demi-pas du pied droit, balancer le bras gauche vers l’avant et le bras droit vers l’arrière.

DEMI-TOUR EN MARCHANT AU PAS RALENTI

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Figure 3-16 Demi-tour en marchant au pas ralenti

  • faire un demi-pas du pied gauche, en posant le pied bien à plat au sol, de façon naturelle;
  • ramener le pied droit contre le pied gauche sans fléchir la jambe et sans toucher le sol, jusqu’à la position du garde-à-vous;
  • conserver la même cadence;
  • laisser les bras le long du corps.
  • laisser les bras le long du corps;
  • pivoter sur l’avant-pied droit de façon que le corps effectue une rotation de 90 degrés vers la droite;
  • en même temps, fléchir le genou gauche de façon que la cuisse soit parallèle au sol;
  • abaisser vivement la jambe vers le sol pour prendre la position du garde-à-vous.
  • pivoter sur l’avant-pied gauche de façon que le corps effectue une rotation de 90 degrés vers la droite;
  • en même temps, fléchir le genou droit de façon que la cuisse soit parallèle au sol;
  • Au commandement « ESCOUADE – QUATRE », les membres de l’escouade doivent commencer à marcher au pas ralenti en exécutant un demi-pas du pied gauche dans la nouvelle direction.
  • Au commandement « DEMI-TOUR, TOUR – NEZ », les quatre mouvements sont combinés en maintenant la cadence.
  • Mesure : GAUCHE – RAMENER – GAUCHE – DROITE – GAUCHE

DEMI-TOUR EN MARCHANT AU PAS CADENCÉ

demi tour gauche militaire

Figure 3-17 Demi-tour en marchant au pas cadencé

  • faire un demi-pas du pied gauche en posant le pied bien à plat au sol, de façon naturelle;
  • en même temps, ramener le bras droit et le bras gauche le long du corps au moment où le pied droit est rapproché;
  • maintenir la cadence.
  • en même temps, fléchir le genou gauche; 
  • en même temps, fléchir le genou droit;
  • Au commandement « ESCOUADE – QUATRE », les membres de l’escouade doivent commencer à marcher au pas cadencé en exécutant un demi-pas du pied gauche dans la nouvelle direction.
  • Lorsqu’une escouade en ligne comprend une file creuse d’une personne, cette dernière doit commencer à marcher au pas raccourci lorsque le commandement d’avertissement « VERS L’ARRIÈRE (VERS L’AVANT) » est donné et faire demi-tour en même temps que le nouveau rang de tête lorsque le commandement d’exécution « TOUR – NEZ » est donné.

FAÇON DE PASSER DU PAS RALENTI AU PAS CADENCÉ

  • Au commandement « CHANGEZ DE CADENCE, PAS CADENCÉ – MARCHE », donné au moment où le pied droit est en avant et au sol, les membres de l’escouade doivent partir du pied gauche, au pas cadencé, en balançant le bras droit vers l’avant et le bras gauche vers l’arrière.

FAÇON DE PASSER DU PAS CADENCÉ AU PAS DE GYMNASTIQUE

  • Au commandement « CHANGEZ DE CADENCE, PAS DE GYMNASTIQUE – MARCHE », donné au moment où le pied droit est en avant et au sol, les membres de l’escouade doivent partir du pied gauche, au pas de gymnastique, les bras dans la position prescrite pour le pas de gymnastique.

FAÇON DE PASSER DU PAS DE GYMNASTIQUE AU PAS CADENCÉ

  • Au commandement « CHANGEZ DE CADENCE, PAS CADENCÉ – MARCHE », donné au moment où le pied droit est en avant et au sol, les membres de l’escouade doivent réduire le pas à la longueur réglementaire du pas cadencé tout en faisant quatre pas supplémentaires au pas de gymnastique, pour ensuite passer au pas cadencé.

FAÇON DE PASSER DU PAS CADENCÉ AU PAS RALENTI

  • Au commandement « EN DÉCOMPOSANT, CHANGEZ DE CADENCE, PAS RALENTI, MARCHE, ESCOUADE – UN », donné au moment où le pied droit est en avant et au sol, les membres de l’escouade doivent faire un demi-pas du pied gauche, en balançant le bras droit vers l’avant et le bras gauche vers l’arrière.
  • Au commandement « ESCOUADE – DEUX », les membres de l’escouade doivent ramener les bras le long du corps comme à la position du garde-à-vous. Le pied droit est ramené vers l’avant à la cadence du pas de gymnastique, le genou droit est fléchi et le pied droit est placé vivement à côté du pied gauche. Au moment où le pied droit touche le sol, on fait un demi-pas du pied gauche en rasant le sol, la pointe du pied dirigée vers le bas comme dans le cas du pas ralenti.
  • Au commandement « ESCOUADE – TROIS », les membres de l’escouade doivent faire un demi-pas avec le pied gauche et continuer à marcher au pas ralenti.
  • Au commandement « CHANGEZ DE CADENCE, PAS RALENTI — MARCHE », les trois mouvements sont combinés. Le rythme de la cadence est le même que le « gauche, droite, gauche » du pas de gymnastique.

CHANGEMENT DE DIRECTION PAR CONVERSION À PIVOT FIXE À PARTIR DE LA HALTE

  • Une conversion à pivot fixe change la direction à laquelle fait face une escouade en ligne, sans pour autant en changer la formation (voir la figure 3-18 ).
  • le guide du flanc de direction tourne à droite;
  • les autres militaires dans le rang avant obliquent vers la droite;
  • le rang du centre et le rang arrière restent immobiles.
  • le guide du flanc de direction avance de cinq pas et s’arrête;
  • les autres membres de l’escouade se déplacent, décrivant au besoin un mouvement de conversion pour reprendre leur position initiale à la gauche du flanc de direction, chacune des files s’arrêtant successivement de droite à gauche, face à la nouvelle direction.
  • le guide du flanc de direction avance de cinq pas et commence à marquer le pas au cinquième;
  • les autres membres de l’escouade se déplacent, décrivant au besoin un mouvement de conversion pour reprendre leur position initiale à la gauche du flanc de direction, chacune des files marquant successivement le pas de droite à gauche, face à la nouvelle direction.
  • Au commandement « VERS L’A – VANT » ou « ESCOUADE – HALTE », les membres de l’escouade exécutent la manœuvre demandée.
  • Pour changer de direction par une conversion à pivot fixe vers la gauche, le mouvement s’exécute de la façon décrite ci-dessus, sauf que là où figure le mot « droite », on doit lire « gauche ».

demi tour gauche militaire

Figure 3-18 Conversion à pivot fixe à partir de la halte

CHANGEMENT DE DIRECTION PAR CONVERSION À PIVOT FIXE EN MARCHANT

  • le guide du flanc de direction tourne à droite, avance de six pas et s’arrête;
  • en même temps, les autres membres du rang avant obliquent vers la droite et se dirigent vers leur nouvelle position en ligne avec le guide de droite;
  • le rang du centre et le rang arrière exécutent une conversion vers la droite de façon à suivre le guide de chacune des files. À mesure qu’elles atteignent leur position à la gauche du flanc de direction, face à la nouvelle direction, les files s’arrêtent successivement de la droite vers la gauche.
  • le guide du flanc de direction tourne à droite, fait cinq pas vers l’avant et marque le pas;
  • en même temps, les autres militaires dans le rang avant obliquent vers la droite et se dirigent vers leur nouvelle position;
  • le rang du centre et le rang arrière exécutent une conversion vers la droite de façon à suivre le guide de chacune des files. À mesure qu’elles atteignent leur position à la gauche du flanc de direction, face à la nouvelle direction, les files marquent le pas successivement, de la droite vers la gauche.
  • Le changement de direction par une conversion à pivot fixe vers la gauche s’exécute de la façon décrite ci-dessus, sauf que le commandement initial est donné au moment où le pied droit est en avant et au sol et le mouvement est effectué vers la gauche.
  • Le nombre de pas exécutés vers l’avant dans la nouvelle direction dépend de la direction de la conversion. On fera normalement cinq pas lorsque la conversion à pivot fixe se fait vers la gauche et six pas lorsqu’elle est exécutée vers la droite en marchant, de façon que le dernier pas vers l’avant soit fait du pied gauche.

FORMATION DE L’ESCOUADE EN LIGNE À PARTIR DE LA HALTE

  • Au moment de changer de formation, l’escouade qui se déplace en colonnes (etc.) passe à la formation en ligne, sans pour autant changer de direction (voir figure 3-19 ).
  • la personne à l’extrême gauche du rang avant (le guide) reste immobile;
  • les autres membres de l’escouade obliquent vers la gauche.
  • la personne à l’extrême gauche du rang avant (le guide) avance de cinq pas et s’arrête;
  • les autres membres de l’escouade se déplacent en décrivant au besoin un mouvement de conversion, chaque file allant occuper sa nouvelle position à la gauche de la file de tête, face à la même direction, et s’arrêtant successivement, de la droite vers la gauche.
  • la personne à l’extrême gauche du rang avant (le guide) avance de cinq pas et commence à marquer le pas;
  • les autres membres de l’escouade se déplacent en décrivant au besoin un mouvement de conversion, chaque file allant occuper sa nouvelle position à la gauche de la file de tête, face à la même direction, et marquant le pas successivement de la droite vers la gauche.
  • Au commandement « VERS L’A – VANT » ou « ESCOUADE – HALTE », l’escouade exécute la manœuvre demandée.

FORMATION DE L’ESCOUADE EN LIGNE EN MARCHANT

  • la personne à l’extrême gauche du rang avant (le guide) continue à avancer de cinq pas et s’arrête;
  • les autres membres de l’escouade obliquent vers la gauche et décrivent un mouvement de conversion pour prendre leur position à la gauche de la file de tête, chaque file s’arrêtant successivement de la droite vers la gauche.
  • la personne à l’extrême gauche du rang avant (le guide) continue à avancer de cinq pas et marque le pas;
  • les autres membres de l’escouade obliquent vers la gauche et décrivent un mouvement de conversion pour prendre leur position à la gauche de la file de tête, chaque file commençant à marquer le pas successivement de la droite vers la gauche.

demi tour gauche militaire

Figure 3-19 Formation de l’escouade à partir de la halte

FORMATION DE LA FILE SIMPLE PAR L’ESCOUADE EN COLONNE PAR TROIS, À PARTIR DE LA HALTE

demi tour gauche militaire

Figure 3-20 Formation de la file simple par l’escouade en colonne par trois

  • le flanc de direction commence à marcher en file simple au pas cadencé ( figure 3-20 );
  • les autres membres de l’escouade marquent le pas. Le guide du centre et celui du flanc qui ne contrôle pas la direction obliquent vers la gauche (droite) et avancent en file simple lorsque la file à leur gauche (droite) a terminé sa manœuvre.

FORMATION DE LA FILE SIMPLE PAR L’ESCOUADE EN COLONNE PAR TROIS, EN MARCHANT

  • le flanc de direction continue à avancer;
  • les autres membres de l’escouade marquent le pas;
  • le guide du centre et celui du flanc qui ne contrôle pas la direction obliquent vers la gauche (droite) et avancent en file simple lorsque la file à leur gauche (droite) a terminé sa manœuvre.

RETOUR À LA COLONNE PAR TROIS DE L’ESCOUADE EN FILE SIMPLE, À PARTIR DE LA HALTE

  • le rang qui dirige la file simple reste immobile;
  • les autres membres de l’escouade se mettent en marche, reforment trois rangs et s’arrêtent.

RETOUR À LA COLONNE PAR TROIS DE L’ESCOUADE EN FILE SIMPLE, EN MARCHANT

  • le rang avant marque le pas;
  • les autres membres de l’escouade se reforment sur trois rangs et marquent le pas.

FORMATION DE LA FILE SIMPLE PAR L’ESCOUADE EN LIGNE, À PARTIR DE LA HALTE

demi tour gauche militaire

Figure 3-21 Formation de la file simple par l’escouade en ligne

  • la file du flanc de direction s’avance en file simple au pas cadencé ( figure 3-21 );
  • les autres membres de l’escouade marquent le pas, puis se mettent en marche en décrivant une conversion à pivot fixe pour former la file simple à la suite de la file à leur droite (gauche).

FORMATION DE LA FILE SIMPLE PAR L’ESCOUADE EN LIGNE, EN MARCHANT

  • la file du flanc de direction continue à avancer;
  • les autres membres de l’escouade marquent le pas, puis avancent en file simple, faisant le premier pas du pied gauche, lorsque la file à leur droite (gauche) a terminé sa manœuvre.

RETOUR SUR TROIS RANGS DE L’ESCOUADE EN FILE SIMPLE, À PARTIR DE LA HALTE

demi tour gauche militaire

Figure 3-22 Retour sur trois rangs de l’escouade en file simple, à partir de la halte

  • la file de tête reste immobile ( figure 3-22 );
  • les autres membres de l’escouade se mettent en marche, reforment la ligne et s’arrêtent.

RETOUR SUR TROIS RANGS DE L’ESCOUADE EN FILE SIMPLE, EN MARCHANT

  • la file de tête marque le pas;
  • les autres membres de l’escouade reforment la ligne et marquent le pas.

FAÇON D’OUVRIR LES RANGS EN MARCHANT AU PAS RALENTI

  • le rang avant continue d’avancer,
  • le rang arrière marque le pas pendant deux pas, puis se met en marche du pied gauche;
  • le rang avant continue d’avancer
  • le rang du centre marque le pas pendant deux pas,
  • le rang arrière marque le pas pendant quatre pas.

FAÇON DE FERMER LES RANGS EN MARCHANT AU PAS RALENTI

  • Au commandement « ESCOUADE, FERMEZ LES – RANGS », donné au moment où le pied droit est en avant et au sol, les membres de l’escouade doivent agir comme suit :
  • le rang avant marque le pas pendant deux pas, puis se met en marche du pied gauche,
  • le rang arrière continue d’avancer;
  • le rang avant marque le pas pendant quatre pas,
  • le rang arrière continue d’avancer.

Détails de la page

persee.fr

Equilibre statique, équilibre en mouvement : double latéralisation (entre 5 et 15 ans).

sem-link

  • Référence bibliographique

Wallon Henri, Evart-Chmielniski Eugénie, Sauterey Rachel. Equilibre statique, équilibre en mouvement : double latéralisation (entre 5 et 15 ans).. In: Enfance , tome 11, n°1, 1958. pp. 1-29.

DOI : https://doi.org/10.3406/enfan.1958.1385

www.persee.fr/doc/enfan_0013-7545_1958_num_11_1_1385

  • RIS (ProCite, Endnote, ...)
  • Introduction [link]
  • Description des épreuves [link]
  • A. — Équilibre statique [link]
  • B. — Équilibre Dynamique [link]
  • Comparaison entre l'équilibre statique et l'équilibre dynamique [link]
  • Comparaison entre les épreuves effectuées, les yeux ouverts et les yeux fermés [link]
  • Comparaison des comportements posturo-moteurs [link]
  • Conclusions [link]

Liste des illustrations

  • Tableau des âges [link]
  • Tableau N° 1 Épreuve un pied devant l'autre les -veux fermés (filles et garçons) [link]
  • Courbes 1, 2, 3, 4 [link]
  • Tableau N° 2 - Épreuve sur la pointe des pieds les yeux fermés (filles et garçons) [link]
  • Courbes 5, 6, 7, 8 [link]
  • Courbes 9, 10, 11, 12, 13 [link]
  • Tableau N° 3 Pourcentages de demi-tours spontanés à gauche [link]
  • Courbes 14. 15, 16 [link]
  • Courbes 17 et 18 [link]
  • Tableau N° 4 - Rapports entre 2 épreuves d'équilibre statique et la marche [link]
  • Tableau N° 5. Rapports entre l'épreuve sur un pied et le demi-tour prescrit en marchant [link]
  • Courbe 19 [link]

Texte intégral

Équilibre statique, équilibre en mouvement :

double latéralisation

(entre 5 et 15 ans)

Henri WALLON, Eugénie EVART-GHMIELNISKI et Rachel SAUTEREY

Introduction

Au cours de recherches sur les rapports qui peuvent exister entre l'équilibre subjectivo-postural et la capacité de mettre en équilibre des objets superposés, nous avons constaté des modifications dans l'équilibre postural qui se produisent encore entre 5 et 15 ans, et ce sont ces modifications que nous avons étudiées dans le présent article.

Dans l'évolution motrice de l'espèce humaine, l'équilibre présente une étape -décisive ; c'est un équilibre debout, et les conséquences en ont été indiquées par Engels comme permettant à l'homme d'utiliser la main pour autre chose que la locomotion : elle devient fabricatrice.

En même temps se développe la prépondérance d'une des moitiés du corps, la droite chez la plupart des sujets. Cette latéralisation, qui rend possible la collaboration différenciée des deux mains, s'accompagne d'une latéralisation cérébrale, par ailleurs liée à l'apparition du langage. C'est le même hémisphère (le gauche chez les droitiers et le droit chez les gauchers) qui préside à l'activité de la main la plus habile et du langage.

On peut se demander si cette latéralisation intéresse tout un côté du corps, ou seulement les sphères supérieures de la parole et des mains. C'est un problème qui se pose quand on étudie l'équilibre total du corps dans la station debout et dans la marche, ou dans les variations sur la marche.

En particulier nous avons eu l'occasion de nous demander s'il n'y avait pas dans certaines formes d'équilibre une latéralisation, non pas du côté droit, mais du côté gauche chez les droitiers et du côté droit chez les gauchers. Il y aurait latéralisation croisée.

Cette hypothèse rejoindrait celles qu'on a faites sur les localisations dans l'hémisphère droit de certaines fonctions : des cas de perturbations dans la somatognosie ont fait supposer que normalement le cerveau droit présiderait aux fonctions de conscience somatique.

Les épreuves que nous avons utilisées concernent l'équilibre statique

2 H. WALLON, E. EVART-CHMIELNISKI ET R. SAUTEREY

et l'équilibre dynamique, c'est-à-dire l'équilibre qui maintient le corps immobile et l'équilibre qui est lié anx mouvements.

L'expérience a été faite. sur un total de 387 enfants, dans les écoles maternelles et primaires de la Ville de Paris, et sur certains enfants de la Consultation' Médico-Psychologique pour enfants instables, qui a lieu au Laboratoire de Psycho-Biologie de l'Enfant :

demi tour gauche militaire

L'étude portera non seulement sur les résultats bruts de l'expérience, mais aussi sur les diversités de comportement qui varient selon l'âge et aussi, dans une large mesure, suivant les individus, si bien que l'on ne peut parler uniquement d'une échelle d'âge, mais aussi de diversités individuelles, ce que confirme d'ailleurs l'examen d'enfants présentant des types moteurs différents.

Description des épreuves

La mise en épreuve de Yéquilibre statique était présentée sous trois formes :

Premièrement, l'enfant est invité à se tenir debout, les yeux fermés, un pied dans le prolongement de l'autre, le talon du pied droit touchant la pointe du pied gauche, de telle sorte que son point d'appui sur le sol est rectiligne et non plus bilatéral. En cas d'échec, il est invité à recommencer une deuxième et même une troisième fois. Cette épreuve a été retenue par Ozeretsky dans son échelle métrique de la motricité chez l'enfant, et elle répond selon lui à l'âge de quatre ans. Notre expérience n'est pas concordante, nous avons trouvé des échecs à tous les âges, jusqu'à 13 ans exclusivement.

La deuxième épreuve consiste à se tenir sur la pointe des pieds, les pieds l'un contre l'autre, d'abord les yeux ouverts, puis les yeux fermés. Ici également l'enfant a droit à trois essais. Ozeretsky considère cette épreuve comme caractéristique pour l'âge de 5 ans avec les yeux ouverts,

ÉQUILIBRE STATIQUE, ÉQUILIBRE EN MOUVEMENT 3

et de 10 ans avec les yeux fermés. Nos résultats ne sont pas non plus concordants.

La troisième épreuve consiste à se tenir sur un pied, puis sur l'autre, une jambe étant levée et pliée à angle droit sous la cuisse. Cette épreuve est également faite les yeux ouverts (d'après Ozeretsky elle est caractéristique pour 6 ans) et les yeux fermés (pour 9 ans, d'après Ozeretsky). H s'y ajoute une autre complication d'équilibre, qui est de tenir le seau à la main, tantôt du côté du pied qui repose sur le sol, et tantôt de l'autre, cette dernière épreuve ayant été faite parfois avec les yeux fermés.

Dans tous les cas l'enfant prend l'équilibre avec les yeux ouverts et ferme les yeux ensuite.

Les épreuves dynamiques sont compliquées non plus par la fermeture des yeux, mais par la comparaison entre l'épreuve faite les mains libres et la même épreuve faite avec un seau à la main.

Elles comprennent d'abord une épreuve effectuée de la façon suivante : l'enfant est invité à marcher à une libre cadence, en plaçant les pieds l'un devant l'autre, le talon de l'un touchant l'extrémité antérieure de l'autre, sur une piste rectiligne moins large que les deux pieds placés côte à côte (épreuve pour 7 ans, d'après Ozeretsky).

La deuxième épreuve d'équilibre dynamique est le demi-tour.

Le demi-tour est fait d'abord d'une manière spontanée par l'enfant, ensuite selon la formule qui lui est prescrite. Le demi-tour prescrit est fait de pied ferme ou en marchant.

La formule prescrite consiste à pivoter soit sur le pied droit, soit sur le pied gauche, du côté du pied pivotant ; c'est-à-dire à droite sur le pied droit et à gauche sur le pied gauche. Autrement dit, dans le sens des aiguilles d'une montre sur le pied droit et dans le sens inverse sur le pied gauche.

Une démonstration est faite à l'enfant. On lui fait voir que le demi- tour accompli, il doit se trouver à l'inverse de la direction initiale ; on lui fait placer les pieds l'un dans le prolongement de l'autre, le pied sur lequel il doit pivoter étant situé devant.

Chaque épreuve d'équilibre dynamique est effectuée d'abord les mains libres et ensuite avec le seau. Le poids du seau varie avec l'âge et la force : un kilo pour les plus petits, deux kilos pour les plus grands.

Dans l'épreuve sur un pied, le seau est donné alternativement dans une main et dans l'autre, et alternativement du côté du pied levé et du pied reposant à terre (soit en tout quatre épreuves).

Pour la marche, le seau est donné alternativement dans la main droite et dans la main gauche ; de même pour le demi-tour spontané.

Pour le demi-tour prescrit le seau est donné alternativement dans l'une et l'autre main, du côté où se fait, le demi-tour et du côté contraire (soit en tout quatre épreuves).

H. WALLON, E. EVART-CHMIELNISKI ET R. SAUTEREY

Analyse des épreuves

A. — équilibre statique.

1. — PREMIÈRE ÉPREUVE : UN PIED DEVANT VAUTRE, LES YEUX FERMÉS (Trois essais, de 15 secondes chacun).

Il y a réussite, lorsque l'équilibre ne paraît compromis à aucun moment (notation + ).

Nous disons qu'il y a réussite incomplète lorsqu'il y a de fortes oscillations (c'est noté ±).

S'il y a amélioration d'une épreuve à l'autre et disparition des oscillations, c'est un phénomène d'accomodation. L'accomodation est plus ou moins lente, l'équilibre peut être atteint au deuxième ou au troisième essai.

Formes d'échecs.

Il y a échec lorsqu'il y a déplacement des pieds, ouverture des yeux, ou simultanéité apparente d'ouverture des yeux et de déplacement des pieds. Il y a quelquefois de forts balancements entraînant pour finir le déplacement des pieds. On peut se demander si l'enfant ne lutte pas le plus longtemps possible pour ne pas enfreindre la consigne, ou bien si sa sensibilité aux déplacements du corps n'est pas plus obtuse que chez la moyenne des enfants.

Il faut noter qu'il y a des enfants qui éprouvent une grande difficulté à réaliser la position prescrite et qu'il faut aider, en plaçant leurs pieds. Dans ces conditions, il y en a qui peuvent garder le temps nécessaire l'attitude qu'ils n'avaient pas su prendre d'eux-mêmes.

Mouvements Associés.

Il y a deux sortes de mouvements associés, les uns compensateurs du déséquilibre, les autres inutiles et désordonnés, et parfois susceptibles d'augmenter le déséquilibre.

Dans la première catégorie nous avons l'élévation des bras en balancier, des contractions musculaires des chevilles sans déplacement du pied. Dans la deuxième, des phénomènes de raidissement généralisé ou partiel, tels que crispation des paupières et syncinésies du visage et des poings.

Ces phénomènes de la deuxième catégorie se rencontrent plus généralement chez les -plus jeunes enfants ; chez les plus âgés, il arrive que le rire accompagne la perte d'équilibre (liquidation Idu tonus).

Il peut y avoir aussi passage d'un type à l'autre des mouvements associés : par exemple le mouvement de balancier des bras peut s'exagérer jusqu'à accélérer par lui-même la perte d'équilibre.

Les mouvements de rééquilibre, d'abord brusques et impulsifs, devien-

ÉQUILIBRE STATIQUE, ÉQUILIBRE EN MOUVEMENT 5

nent avec l'âge mieux contrôlés, plus coordonnés et moins apparents. Dans cette épreuve, certains jeunes enfants ont le ventre en avant et la région lombaire cambrée, jusqu'à rappeler l'attitude des myopathiques. L'accomodation, même quand elle n'aboutit pas au succès, est susceptible d'améliorer beaucoup les résultats, contrairement à ce qu'on observe dans certaines autres épreuves. En cas d'échec, les temps s'améliorent cependant de la première à la troisième épreuve. Il y a donc accomodation, même s'il n'y a pas réussite consécutive. (Voir Tableau n° 1, et courbes n° 1 et n° 2).

TABLEAU .N° 1 Épreuve un pied devant l'autre les -veux fermés (filles et garçons).

demi tour gauche militaire

2. — DEUXIÈME ÉPREUVE : SUR LA POINTE DES DEUX PIEDS JOINTS (Trois essais, de 10 secondes chacun).

a) Les yeux ouverts.

Il y a réussite, quand au cours du premier, du deuxième ou du troisième essai l'équilibre est maintenu pendant 10 secondes. Les enfants peuvent avoir une attitude souple ou raide. Ils peuvent présenter des mouvements d'amortissement par élévation et abaissement alternatifs des talons. L'équilibre peut être ainsi rétabli (réussite), mais l'exagération de ce mouvement peut amener une reprise du contact des talons avec le sol (échec).

Formes d'échec.

L'échec peut consister dans une reprise de contact des talons avec le sol, ou dans une perte d'équilibre entraînant le déplacement de l'un ou des deux pieds. Le cas extrême du déséquilibre est l'évitement de la chute par un soutien extérieur. Il arrive aussi que les enfants restent sur la pointe des pieds, mais les deux pieds se disjoignent. Ceci est considéré également comme un échec.

Les oscillations sont ici plutôt des mouvements circulaires, à la différence d'avec l'épreuve précédente, où ce sont les oscillations latérales. On observe aussi des mouvements de bras qui se lèvent dans un geste

demi tour gauche militaire

Courbes 1, 2, 3, 4.

de balancier. Contrairement à l'épreuve précédente, où l'enfant se tient souvent le ventre en avant, l'attitude est ici de porter en avant la tête et le tronc.

Le rétablissement de l'équilibre tend à se faire en avant, chez les plus jeunes par un geste qui semble chercher comme un point d'appui dans le vide ; chez les plus âgés par un mouvement de retrait en arrière.

ÉQUILIBRE STATIQUE, ÉQUILIBRE EN MOUVEMENT 7

On peut constater chez certains enfants une tendance à fermer les yeux comme dans l'épreuve précédente, sans que l'ordre leur en soit donné.

Cette épreuve est réussie par presque tous les enfants dès le premier essai, sauf à 5 ans, où le minimum de réussites est de 60 % au premier essai, et de 80 % au troisième essai. Il est donc impossible de voir le rôle que pourrait y jouer l'accomodation. Ce qui peut expliquer de deux façons : ou bien la position sur les pointes est une position plus physiologique que celle de l'épreuve les pieds l'un devant l'autre, ou bien l'enfant est déjà exercé à se tenir en équilibre par toute une série d'essais spontanés, qui peuvent être liés aux exercices de marche, ou de saut, auxquels il a eu l'occasion de se livrer. Cette seconde hypothèse est la plus vraisemblable : on voit souvent les enfants se mettre sur la pointe pour atteindre un objet placé trop haut pour qu'ils puissent le saisir facilement.

b) La même épreuve, les yeux fermés.

Alors que dans l'épreuve sur la pointe, les yeux ouverts, le succès est habituel dès le premier essai — ce qui supprime toute question d'ac- comodâtion — dans la même épreuve les yeux fermés, l'enfant qui échoue au premier essai, échoue le plus souvent aux suivants.

TABLEAU N° 2 Épreuve sur la pointe des pieds les yeux fermés (filles et garçons).

demi tour gauche militaire

Par rapport à l'épreuve les yeux fermés, un pied devant l'autre, les réussites au premier essai sont plus fréquentes, mais le nombre total des réussites est habituellement moins élevé. C'est-à-dire que dans cette épreuve l'enfant a moins le bénéfice de l'accomodation. (Voir Tableau n° 2, et courbes n° 3 et n° 4).

Un fait assez curieux, c'est la chute des réussites à 15 ans, peu marquée chez les garçons, notable chez les filles (il n'y a plus que 40 % de réussites). L'épreuve déclenche souvent un rire involontaire qui rompt l'équilibre. Ce rire a-t-il pour origine une réaction de timidité, de prestance ? Il paraît difficile de l'expliquer autrement, mais le fait de ce rire et de ce déséquilibre simultanés existe indubitablement.

8 H. WALLON, E. EVART-CHMIELNISKÏ ET R. SAUTEREY

Ce fléchissement d'apparence paradoxale, qui s'observe surtout 'chez les filles entre 11 et 15 ans, a été constaté également par Cron et Pronko *.

Ils l'expliquent dans des termes à peu près identiques aux nôtres, c'est à-dire par une réaction de prestance (« self-consciousness »). Une différence cependant : l'observation de Cron et Pronko a été faite dans une épreuve de marche sur une planche étroite et élastique ; notre observation a été faite essentiellement dans l'épreuve statique sur les pointes, les yeux fermés.

Elles sont les mêmes, mais plus accentuées, que dans l'épreuve correspondante les yeux ouverts. Il s'y ajoute le fait d'ouvrir les yeux.

Ils rappellent ceux observés dans l'épreuve les yeux ouverts, avec cette différence que les mouvements compensateurs sont de plus grande amplitude. Les oscillations et les mouvements de ressort sont plus étendus, comme si les sensations de posture correspondantes, n'étant plus soutenues .par les sensations visuelles, avaient une efficacité moindre et plus lente. Les mouvements de ressort sur la pointe des pieds sont mieux adaptés chez les enfants plus âgés.

3. — TROISIÈME ÉPREUVE : SUR UNE JAMBE (Deux essais, de 10 secondes chacun).

Dans cette épreuve, décrite précédemment, la majorité des enfants invités à lever une jambe, sans indication de laquelle, lèvent le plus souvent la jambe droite, dans la proportion de 60 % à 75 %.

Deux interprétations sont possibles. Ou bien l'équilibre leur semble meilleur avec un point d'appui à gauche, ou bien ils lèvent la jambe droite par suite de l'initiative motrice qu'entraîne habituellement la latéralisation.

Les formes d'échec sont :

1. La reprise du contact avec le sol de la jambe levée.

2. Le déplacement vers la droite ou la gauche du pied au sol par des mouvements alternatifs de glissement sur la partie soit antérieure soit postérieure du pied (mouvements de Charleston).

3. Les brusques déplacements du tronc.

Les mouvements associés sont :

1. L'abduction et le balancement du bras opposé à la jambe levée.

2. Les contractions du pied au sol, sans déplacement.

3. Le point d'appui pris par la jambe levée à l'aide du genou pressé contre la jambe au sol.

ÉQUILIBRE STATIQUE, ÉQUILIBRE EN. MOUVEMENT 9

4. Un autre genre de réaction consiste à déplacer le genou levé, en le portant sur un plan antérieur à celui de la jambe au sol ; un nouvel équilibre est ainsi obtenu, mais en modifiant la forme du corps pesant et non pas par une modification des réactions posturales.

5. Les oscillations du bassin.

6. Les syncinésies du visage : crispation ou au contraire relâchement de la bouche ; contraction ou ouverture forcée des sphincters oculaires ; mimique variable, d'aspect neurologique ou psychologique.

7. Les syncinésies des mains en crispation ou en extension.

8. Des points d'appuis imaginaires,' pris quelquefois sur soi-même ou sur les vêtements qui sont saisis avec force.

L'épreuve, une jambe levée, montre à l'âge de six ans l'égalité du nombre des échecs, que ce soit la jambe gauche ou droite qui est levée (Voir courbe n° 5). Aux âges suivants, et jusqu'à 11 ans, il y a une supériorité marquée de l'équilibre quand la jambe droite est levée et la jambe gauche au sol. A 11 ans le pourcentage d'échecs et de réussites est le même pour les deux jambes, ce qui donne à supposer que jusqu'à six ans il n'y a pas de latéralisation de l'équilibre au profit d'un côté, droit ou gauche. A six ans apparaît une latéralisation au profit du côté gauche. A partir de onze ans la difficulté liée à l'infériorité de la jambe droite est surmontée par celle-ci, sans qu'on soit obligé de considérer que la latéralisation gauche a disparu. Il est possible qu'avec des épreuves plus difficiles elle redeviendrait plus apparente. Entre les garçons et les filles de même âge, le taux de réussite est sensiblement le même.

b) Épreuve sur une jambe, les yeux fermés.

Les formes d'échec sont les mêmes que dans l'épreuve avec les yeux ouverts, et il s'y ajoute le fait d'ouvrir les yeux.

Les mouvements associés et les mouvements compensateurs sont semblables mais plus amplifiés et entraînant plus* rapidement la perte d'équilibre, de telle sorte que l'enfant semble régresser vers des formes de déséquilibre qu'il avait déjà dépassées dans l'épreuve avec les yeux ouverts (voir courbe n° 6).

c) Epreuve sur une jambe avec le seau.

L'enfant ayant levé une jambe, le seau lui est donné successivement du côté de la jambe au sol et de la jambe levée.'

Si le seau est placé du même côté que la jambe au sol, les résultats sont meilleurs.

Si le seau est placé du même côté que la jambe levée, il peut y avoir d'abord une brusque rupture d'équilibre, le pied reprenant contact avec le sol, ou bien un mouvement inverse de compensation évitant cet échec. Parfois l'enfant se borne à plonger du côté du seau et se redresse ensuite en rétablissant son équilibre, avec des mouvements plus ou moins coordonnés. La même déséquilibration peut s'observer quand le seau est placé du côté de la jambe au sol, mais beaucoup plus atténuée et la rééquilibration est plus aisée.

Une autre façon de réagir, beaucoup plus fréquente quand le seau est

10 if. WALLOiV, £. EVART-CHMIELNISKI ET R. SAUTEREY

demi tour gauche militaire

Courbes 5, 6, 7, 8.

ÉQUILIBRE STATIQUE, ÉQUILIBRE EN MOUVEMENT 11

placé du côté de la jambe levée, est celle déjà décrite, qui consiste à déplacer le genou levé, en le portant sur un plan antérieur à celui de la jambe au sol.

Les formes d'échec sont les mêmes que sans le seau; mais plus brusques et plus accentuées.

Les mouvements associés diffèrent peu dans cette épreuve de l'épreuve sans seau. Cependant le seau est soit balancé, comme pour en faire un accessoire du rétablissement de l'équilibre, soit collé contre le corps, comme pour réduire le volume de l'ensemble à maintenir en équilibre.

Parmi les mouvements associés, on peut constater, dans la main qui tient le seau, des alternatives rythmées de pronation-supination, comme pour régulariser et intégrer à l'équilibre total les déplacements possibles du poids.

Dans les épreuves la jambe levée, la comparaison entre celles qui se font les yeux ouverts et les yeux fermés montre une supériorité de stabilité quand c'est le pied gauche qui est au sol. De 7 à 10 ans, dans les épreuves les yeux ouverts, la différence entre la jambe droite et la jambe gauche est beaucoup plus grande, tandis que dans les épreuves les yeux fermés, la supériorité de la jambe gauche est constante, mais les deux courbes sont à peu près parallèles, étant bien entendu que les épreuves les yeux fermés sont moins souvent réussies que celles les yeux ouverts (Voir courbes nos 5, 6, 7 et 8).

A noter également qu'à six ans, dans les épreuves les yeux ouverts, aussi bien que dans les épreuves les yeux fermés, le pourcentage de réussites est le même pour la jambe gauche et la jambe droite, comme s'il n'y avait pas encore de latéralisation au profit de la jambe gauche.

Autre remarque : dans les épreuves les yeux ouverts, les résultats des deux jambes deviennent les mêmes à partir de 10 ans, tandis que dans les épreuves les yeux fermés, à 12 ans il y a supériorité manifeste de la jambe gauche. Ceci peut faire supposer qu'il y a dans l'épreuve les yeux ouverts compensation plus précoce de l'infériorité droite, due à la latéralisation gauche. Tandis que dans l'épreuve les yeux fermés, le contrôlé visuel faisant défaut, l'équilibre reste plus longtemps précaire.

Les comparaisons entre l'équilibre sur une jambe les yeux ouverts et la même épreuve les yeux fermés, mais avec un seau à la main, montrent, comme on l'a vu, une supériorité légère de la jambe gauche sur la jambe droite, et une supériorité beaucoup plus nette des épreuves avec le seau placé du côté de la jambe au sol, sur les épreuves avec le seau placé du côté de la jambe levée. Mais cette dernière supériorité (celle du seau dans la main du même côté que le pied au sol) diminue sensiblement dans l'épreuve les yeux fermés, c'est-à-dire que les résultats se rapprochent entre eux. Autrement dit, la suppression du contrôle visuel tend à rendre plus voisines les épreuves avec le seau, une supériorité plus légère restant cependant le fait des épreuves avec le seau du côté de la jambe au sol.

Eja somme, les difficultés créées par l'occlusion des yeux et par la présence du seau font tomber le taux des réussites et rapprochent les unes des autres les courbes de réussites.

12 H. WALLON, E. EVART-CHMIELNISKI ET R. SAUTEREY

B. — Équilibre Dynamique

I. — PREMIÈRE ÉPREUVE : LA MARCHE

a) La marche sans seau.

L'épreuve consiste à poser les pieds l'un devant l'autre, le talon de l'un touchant l'extrémité antérieure de l'autre, sur une piste rectiligne, moins large que les deux pieds placés côte à côte.

Il y a échec si l'enfant ne pose pas les pieds dans le prolongement l'un de l'autre et en contact l'un avec l'autre, comme il est prescrit, ou bien pose l'un des pieds, ou les deux, en dehors de la piste.

L'échec et la réussite peuvent prendre des formes variées. La marche peut être d'abord hésitante, c'est-à-dire irrégulière, d'aspect pénible et incertain. Elle peut être plongeante, l'enfant s'affaissant sur une jambe, comme dans un effort pour lever l'autre pied. Elle peut s'accompagner de déplacements qui intéressent le bassin et le tronc. Ces déplacements peuvent être une oscillation plus ou moins irrégulière du tronc et cette oscillation peut entraîner le déplacement du pied hors de la piste. Il peut en résulter une marche festonnante (si la marche n'est pas interrompue, l'enfant croisant la piste de part et d'autre à plusieurs reprises) ou bien une marche saccadée (chaque déplacement des pieds hors de la piste entraînant un arrêt destiné à reprendre l'équilibre.)

Ces déplacements hors de la piste peuvent se produire indistinctement d'un côté ou de l'autre, ou très nettement toujours du même côté. La perte d'équilibre, au lieu d'être latérale, peut être dans le sens de la marche. Habituellement l'enfant est penché en avant et regarde ses pieds.

Une autre forme, observable chez certains enfants, est une crispation généralisée qui entraîne comme un tremblement de tout le corps.

Chez certains enfants la mimique est celle d'un gros effort d'attention (par exemple ouvrir la bouche, tirer la langue). Les nouvements de balancier des bras peuvent aussi intervenir.

L'allure est variable. La marche peut être rapide et souple, comme si l'enfant absorbait la piste d'un seul élan, ou bien lourde et précautionneuse, en prenant des points d'appui multiples sur le sol. Elle peut se modifier chez le même enfant : d'abord incertaine et inquiète, elle peut dès le trajet de retour prendre la souplesse désirable et quelquefois elle peut au contraire devenir d'aspect plus difficile, par suite vraisemblablement d'une attention trop concentrée ou trop relâchée.

b) Marche avec le seau.

La marche, en tenant un seau chargé de plomb d'une main (1 kg à 2 kg), entraîne des variations différentes. Si la marche était déjà assurée et souple, elle n'est pas altérée par la prise du seau. Quelquefois, au contraire, elle est accélérée, sans précipitation ni raideur. Le déplacement

ÉQUILIBRE STATIQUE, ÉQUILIBRE EN MOUVEMENT 13

latéral de la surcharge déterminée par le seau est compensé par la plus grande rapidité du mouvement frontal.

Quand la marche était difficile, plusieurs cas peuvent se produire : on peut la voir s'améliorer ou parfois s'altérer davantage. Les différences peuvent porter sur la cadence, qui peut être accélérée ou retardée. Elles peuvent porter aussi sur les déviations, l'enfant étant déporté du côté de la main qui tient le seau.

IL — DEUXIÈME ÉPREUVE : LE DEMI-TOUR

Le demi-tour se fait d'abord d'une manière spontanée par l'enfant et ensuite selon la formule qui lui est prescrite.

' a) Le demi-tour spontané.

Aucune indication n'est donnée sur la manière d'exécuter le demi-tour spontané, sinon que l'enfant qui marche entre deux lignes doit se retrouver entre les mêmes lignes, en sens inverse.

Le demi-tour spontané est effectué d'abord sans seau (une fois à l'aller et une fois au retour) et ensuite avec le seau (une fois avec le seau dans la main droite et une fois dans la main gauche).

Les façons de procéder pour le demi-tour spontané sont différentes, suivant les âges.

Les enfants les plus jeunes accumulent des petits pas, dans une sorte de piétinement, pour se tourner vers la nouvelle direction. Cette forme infantile se retrouve chez les sujets plus âgés, mais dont l'équilibre est très mauvais. Le mouvement se décompose alors en points d'appui répétés, pris sur le sol, au lieu de l'élan qui répond à un demi-tour dynamique.

Deuxièmement, il arrive qu'au moment de faire le demi-tour, les pieds qui étaient dans le prolongement l'un de l'autre sur la piste, pointe contre talon, pivotent de sorte que les deux pieds tendent à se mettre dans le sens de la piste, talon contre talon, rappelant l'attitude fréquente de Chariot. Dans ce cas le mouvement est unilatéral, les pieds forment un angle très ouvert par suite de la difficulté physiologique à les mettre véritablement en ligne droite. Chez les petits, cette situation embaras- sante se liquide après quelques moments d'hésitation en petits pas qui rétablissent l'équilibre et achèvent le demi-tour. Les enfants plus grands croisent la jambe qui était en position arrière, pour la remettre en position avant dans la nouvelle direction par mouvements successifs des deux pieds.

Il y a aussi pivotement de l'enfant sur les deux pieds, soit dans le prolongement l'un de l'autre, soit côte à côte, soit sur les pointes, soit sur les talons (manœuvre spontanée ou apprise en gymnastique ?). Le mouvement devient ici simultané et bilatéral.

Certains enfants exécutent le demi-tour militaire : le pied gauche est porté en avant, le sujet pivote vers sa droite pour faire face à sa nouvelle direction. Le demi-tour peut être fait sur le pied droit en sens inverse.

Le demi-tour prescrit est quelquefois effectué spontanément, sans consigne préalable. (Voir courbes, nos 9, 10, 11, 12, 13).

14 H. .WALLON, E. EVART-CHMIELNISKI ET R. SAUTEREY

demi tour gauche militaire

ÉQUILIBRE STATIQUE, ÉQUILIBRE EN' MOUVEMENT

La grande majorité des enfants, lors du demi-tour spontané tournent à gauche.

Les gauchers ont tendance à tourner à droite ; tous les gauchers à l'exception de deux (un garçon de 7;8 et une fille de 10;l) le font.

Mais pour les enfants qui tournent à droite, le cas est différent. Sur leur totalité il y a, à 6 ans, autant d'enfants, filles et garçons, qui tournent à droite et à gauche dès le premier essai. La prépondérance du demi-tour à gauche s'accentue ensuite chez tous les enfants, mais surtout chez les garçons à partir de 8 ans, pour revenir au même taux à 15 ans : à 6 ans 50 %, à 7 ans 70 %, à 8 ans 60 % pour les deux ; à 9 ans, 60 % pour les filles et 90 % pour les garçons ; à 10 ans 50 % pour les filles et 65 % pour les garçons ; à 11 ans 50 % pour les filles et 80 % pour les garçons ; enfin à 15 ans 75 % pour les deux.

TABLEAU N° 3 Pourcentages de demi-tours spontanés à gauche.

1 : premier essai (sans seau)

2 : deuxième essai (sans seau)

3 : troisième essai (avec le seau dans la main droite).

4 : quatrième essai (avec le seau dans la main gauche).

demi tour gauche militaire

Comment s'expliquer cette différence entre le sens du demi-tour à droite et à gauche, sinon conformément à notre hypothèse que la jambe gauche sert le plus fréquemment de pivot, mais que le pied droit a l'initiative des mouvements. Par conséquent dans le cas du demi-tour sur un pied, c'est tantôt le pied au sol qui est responsable de l'équilibre, et tantôt c'est le pied levé qui a l'initiative du mouvement. On aurait ainsi deux modèles du demi-tour : l'une où la prépondérance revient à la fonction de stabilisation, et l'autre où la prépondérance revient à l'élan moteur.

Le demi-tour spontané sans seau se fait deux fois ; la première après un espace parcouru, la seconde en revenant au point de départ. Or, dans la seconde la fréquence du demi-tour à gauche est sensiblement inférieure.

Ici encore une différence s'accuse entre les garçons et les filles. La diminution du nombre des demi-tours à gauche baisse davantage chez les garçons que chez les filles ; autrement dit, le sens du demi-tour reste chez

demi tour gauche militaire

ÉQUILIBRE STATIQUE, ÉQUILIBRE EN MOUVEMENT 17

les filles plus constant que chez les garçons quand il y a inversion de direction. Les filles seraient plus influencées par le sens du pivotement de leur propre corps et les garçons par l'environnement. L'enfant serait déterminé par son ambiance spatiale à se tourner du même côté dans l'espace subjectif. Chez les garçons les références visuelles l'emporteraient davantage que chez les filles sur les références subjectives.

Le seau déplace l'équilibre du côté où il est supporté. Ainsi avec le seau dans la main droite, le pourcentage est plus élevé en faveur du demi-tour à droite, et inversement le seau dans la main gauche rétablit la prépondérance du demi-tour spontané à gauche. Les différences sont surtout accusées à 7 et à 10 ans. (Voir tableau n° 3 et courbes nos 14, 15 et 16).

b) Le demi-tour prescrit.

Dans les épreuves précédentes, aucune indication n'avait été donnée sur la manière d'exécuter le demi-tour. L'enfant, est alors invité à faire l'épreuve du demi-tour prescrit.

Ce demi-tour a été exécuté par certains enfants de pied ferme, par d'autres en marchant, c'est-à-dire qu'ils devaient se trouver après le demi- tour en direction inverse de celle qu'ils suivaient précédemment. Le demi- tour terminé, le pied pivotant devait se trouver sur la même ligne, en arrière de l'autre pied.

Le demi-tour a deux composantes : une composante statique et une composante dynamique. Suivant que l'une ou l'autre prédomine, on aura une supériorité soit' du demi-tour de pied ferme, soit du demi-tour en marchant.

A noter que le demi-tour de pied ferme s'effectuait en dehors de toute direction déterminée, tandis que pour le demi-tour en marchant l'enfant suivait la piste utilisée pour la marche.

Demi-tour prescrit en marchant :

A 6 ans (sur 10 enfants) 60 % réussissent le demi-tour sur le pied droit et aussi bien sur le pied gauche, mais de façon inégale : les résultats sont' bons dans 50 % des cas sur le pied droit, et à 30 % seulement sur le pied gauche. Les bons résultats sont ceux qui sont obtenus dès le premier essai et de façon souple et aisée.

A 7 ans (16 enfants) il y a encore égalité (67 %) sur le pied droit et le pied gauche de réussites, mais la différence s'accuse entre les bons résultats et les médiocres : 62 % de bons résultats sur le pied droit et 31 % sur le pied gauche.

A 8 ans (13 enfants) les réussites totales sur pied droit sont de 77 % et sur pied gauche de 70 %. Mais la différence entre les bons résultats et les médiocres est sur pied droit de 54 % et sur pied gauche de 31 %.

A 9 ans (12 enfants) : réussite 85 % sur le pied droit et 75 % sur le gauche ; les bons résultats sont de 58 % sur le pied droit et de 38 % sur le gauche.

A 10 ans (8 enfants) : sur pied droit 87 % et 75 % sur pied gauche ; les bonnes réussites sont de 62 % sur le pied droit et de 38 % sur le pied gauche.

18 H. WALLON, E. EVART-CHMIELNISKI ET R. SAUTEREY

A 11 ans (8 enfants) : 100 % sur pied droit, 87 % sur pied gauche ; Bons résultats : 75 % sur pied droit et 50 % sur pied gauche.

A 12 ans (7 enfants) : 100 % de réussites sur les deux pieds, mais seulement 85 % de bonnes réussites sur le pied droit et 71 sur le pied gauche.

Les résultats sont donc meilleurs en qualité et en quantité sur le pied droit que sur le pied gauche. Cette différence, encore négligeable entre 6 et 8 ans, va en s'accentuant dans les âges qui suivent. Elle confirme que sur le pied droit l'équilibre est meilleur lorsqu'il s'agit d'un équilibre en mouvement.

Il semble que chez les gauchers des résultats soient inverses, c'est-à-dire meilleur équilibre sur le pied gauche et moins bon sur le pied droit.

La réussite plus correcte sur le pied droit paraît donc indiquer que c'est la composante dynamique du demi-tour qui l'emporte dans cette épreuve sur la composante statique (voir courbes nos 17 et 18).

La comparaison des résultats chez les enfants exécutant le demi-tour de pied ferme et en marchant montre une similitude remarquable aux différents âges. Cependant si la forme des courbes est semblable, les résultats sont de niveau différent : ils sont très inférieurs quand le demi- tour est fait de pied ferme. L'équilibre est donc meilleur dans le demi-tour en mouvement, où le corps doit prendre un élan pour pivoter dans le sens inverse de la marche, le contact avec le sol étant susceptible de présenter un obstacle qui s'oppose au changement de direction.

Les pertes d'équilibre dans le demi-tour prescrit sont rarement en arrière, mais latérales et en avant.

1. L'enfant pose l'autre pied par terre, soit une fois, soit plusieurs fois, avant d'avoir, terminé le demi-tour, ou même avant d'avoir commencé le mouvement ; il y a une sorte de pause, où il paraît incertain sur le mouvement à faire.

2. Le demi-tour achevé, il pose le pied qui était en l'air à côté du pied- pivot, ou les deux pieds en équerre.

3. L'échec peut être dû au manque de compréhension (la plus grande fréquence est à 5 ans et se rencontre encore de façon beaucoup plus rare entre 6 et 9 ans). L'enfant n'essaie même pas de réaliser le mouvement prescrit et fait le demi-tour selon un procédé quelconque : il place le pied qui était en l'air derrière le pied-pivot ; ou il pivote sur les deux pieds, ou encore l'enfant, au lieu de faire un demi-tour de 180°, fait un tour complet qui le remet dans la direction initiale, ce qui ne se produit naturellement que dans le cas du demi-tour exécuté de pied ferme.

Mouvements associés :

II y a des enfants, qui ne sont pas nécessairement parmi les plus jeunes ou les plus âgés, chez qui on constate un mouvement des bras consistant à donner au corps l'élan nécessaire pour faire pivoter le corps du côté prescrit. Cependant, par une sorte de regression, chez des enfants plus âgés, cet élan donné avec le bras peut reparaître dans l'épreuve les yeux fermés.

Cette façon de faire suppose une sorte de prévision du résultat à obtenir.

ÉQUILIBRE STATIQUE, ÉQUILIBRE EN MOUVEMENT

En effet, l'équilibre peut être réflexe et l'élan se fait de lui-même par un rétablissement qui échappe à l'attention du sujet ; mais l'équilibre peut être aussi le résultat d'une intention. Il exige alors une prévision de la- position nouvelle à réaliser, faute de quoi le sujet reste comme inhibé et comme frappé d'indécision, sans savoir comment amorcer les mouvements nécessaires. Il y a une hypothèse spatiale à faire : une représentation qui tend à immobiliser les éléments de la situation et qui empêche l'abandon au dynamisme nécessaire. Il en résulte un état de perplexité, qui peut être durable et déterminer une sorte d'angoisse. C'est une impuissance ressentie comme telle : c'est comme une apraxie d'attitude. C'est également ce qu'on rencontre dans certains cas de phobies ou d'agoraphobie.

Courbes 17 et 18.

Comparaison des résultats avec et sans seau dans le demi-tour prescrit.

Les épreuves avec le seau dans une des deux mains donnent des échecs plus fréquents. Mais ces différences de niveau n'empêchent pas -une grande similitude des courbes selon les âges.

Si de l'ensemble global de réussites on passe à l'examen des bons résultats, seuls, alors une différence marquée sb manifeste entre les résultats sans le seau et avec le seau.

Sans le seau, les pourcentages des résultats sur le pied droit restent supérieurs aux résultats sur le pied gauche. Les deux courbes (courbes n° 17 et n° 18) présentent d'ailleurs, d'âge en âge^ un parallélisme sensible.

Au contraire avec le seau, les résultats sont très sensiblement les mêmes sur le pied gauche et sur le pied droit, comme si le poids du seau égalisait les difficultés et accroissait celles du demi-tour sur le pied droit, qui est le pied moteur, c'est-à-dire celui dont le rôle est plus de mouvement

demi tour gauche militaire

20 H. WALLON, E. EVART-CHMIELNISKI ET R. SAUTEREY

que de soutien. Les bons résultats sont naturellement moins fréquents, surtout aux âges inférieurs, jusqu'à l'âge de 9 à 10 ans.

A remarquer que les réussites complètes sont sensiblement inférieures sur le pied gauche par rapport au pied droit dans les épreuves sans seau. Alors qu'au contraire, entre le pied droit et le pied gauche les résultats sont identiques avec le seau. En somme, la différence de réussites sur le pied droit et le pied gauche est surtout marquée dans les réussites complètes sans seau.

L'égalité entre les bonnes épreuves droites et gauches avec le seau montre que c'est surtout le demi-tour à droite qui subit une difficulté plus grande du fait du seau.

Quand le demi-tour prescrit a été accompli de pied ferme, il arrive que l'enfant qui avait accompli ce demi-tour prescrit correctement sans le seau, revient à des formes antérieures du demi-tour (piétinement, demi-tour militaire, etc.), comme si le seau présentait une difficulté propre à obnubiler complètement le mécanisme prescrit. C'est comme un fait d'apraxie provoquée. Quand le demi-tour a été fait en marchant, cette regression n'a pas été remarquée après 7 ans.

Dans le demi-tour il y a intervention de la force centrifuge. Dans la marche, la ligne des forces reste constante, ici elle est variable ; la compensation est plus difficile, il y a aussi la force d'inertie du seau qui intervient. Le déplacement est linéaire dans la marche, ici il est circulaire. C'est un mouvement non parallèle au point d'appui.

La qualité des résultats peut être évaluée à l'attitude des sujets.

L'équilibre est rendu plus difficile quand la prise du seau entraîne un raidissement, et surtout quand au lieu de réduire le poids en le rapprochant du corps, l'enfant étend le bras d'une façon tout à fait illogique, qui pourtant n'est pas exceptionnelle, sans doute par interférence avec un effort musculaire de résistance inadaptée. Les meilleurs sont ceux où il y a souplesse des mouvements, une sorte de désinvolture posturale, avec gestes d'élan ou de balancement.

Le rôle de l'élan peut être mis particulièrement en évidence dans l'épreuve avec le seau, et l'enfant peut être même entraîné par lui et dépasser l'amplitude du simple demi-tour qui lui est prescrit. La prévision de l'attitude finale est ici débordée par la présence du poids supplémentaire. Il arrive qu'un enfant, souple dans l'épreuve sans seau, se raidisse dans l'épreuve avec le seau.

Comparaison des résultats

Comparaison entre l'équilibre statique et l'équilibre dynamique.

La comparaison des résultats pour l'équilibre statique, le demi-tour et la marche montre entre certains des relations, entre d'autres l'absence de relations.

N'ont pas de relations les épreuves statiques (un pied devant l'autre fit l'épreuve sur les pointes des pieds) et le demi-tour prescrit.

La réussite de l'épreuve un pied devant l'autre, les yeux fermés, permet de prévoir la réussite dans la marche, mais parmi ceux qui ratent l'épreuve statique, il y en a qui peuvent réussir l'épreuve de la marche. Le pourcentage des réussites simultanées des deux épreuves passe de 25 % à 7 ans à 40 % à 10 ans, et à 56,25 % à 15 ans. L'échec de l'épreuve les yeux fermés avec la réussite à la marche passe de 10 % à 7 ans, à 5 % à 10 ans, et à 0 % à 15 ans. Par conséquent, il y a également une parenté entre les deux épreuves, mais la plus difficile est de rester immobile, les pieds placés l'un devant l'autre quand les yeux sont fermés. L'épreuve n'a pas été faite les yeux ouverts comme paraissent trop facile de 5 à 12 ans.

Une semblable liaison paraît exister entre l'épreuve sur la pointe, les yeux fermés et l'épreuve de la marche. La proportion des réussittes simultanées des deux épreuves passe de 25 % à 7 ans, à 40 % à 10 ans, et 43,75 % à 15 ans. L'échec de l'épreuve les yeux fermés, avec réussite de la marche, passe d'une fréquence de 10 % à 7 ans à 5 % à 10 ans, et 12,5 % à 15 ans (Voir tableau n° 4).

TABLEAU iV° 4

Rapports entre 2 épreuves d'équilibre statique et la mauche 1

(filles et garçons).

demi tour gauche militaire

II y a des rapports visibles entre le demi-tour et l'épreuve sur une jambe. Aucun enfant (de 6 à 12 ans), qui manque l'épreuve sur un pied, n'est capable de faire le demi-tour prescrit. Par contre des enfants qui réussissent l'épreuve sur un pied peuvent rater celle du demi-tour. Ainsi l'épreuve du demi-tour a un rapport évident avec l'épreuve sur un pied, mais présente plus de difficultés. A l'âge de 7 ans, la réussite des deux est de 30 % ; elle passe à 10 ans à 65 %, et à 12 ans à 80 %. La réussite sur un pied et l'échec au demi-tour est de 6 % à 7 ans, 0 % à 10 ans et 0 % à 12 ans (Voir tableau n° 5).

Si on compare les deux épreuves — un pied au sol, l'autre levé et l'épreuve du demi-tour sur chaque pied alternativement — on voit qu'il y

a entre les deux, pour chaque pied, des proportions de même sens, c'est-à- dire pour le pied droit levé et pour le pied droit-pivot ; également pour le pied gauche-levé et le pied gauche-pivot. ,

Le fait donne à supposer que dans les deux cas le pied levé et le pied au sol (dans le demi-tour) ont un rôle dans l'équilibre, ce qui peut s'expliquer si on imagine que le pied levé JQue un rôle d'équilibration, comme le donne à croire d'ailleurs la modification de position que le genou fléchi exécute chez certains enfants.

TABLEAU N° 5 Rapports entre l'épreuve sur un pied

ET LE DEMI-TOUR PRESCRIT EN MARCHANT (filles et garçons).-

demi tour gauche militaire

Le témoignage de quelques enfants vient à l'appui de cette hypothèse. Par exemple une fille de 12;2, qui avait commencé par lever spontanément le pied droit, ayant ensuite exécuté la même épreuve sur le pied gauche (avec et sans seau) explique : « j'aime mieux sur celui-là » (en montrant le pied gauche), ce qui pourrait faire croire qu'elle se trouve plus solide sur le pied gauche, comme nous l'avons déjà vu ; mais elle ajoute : « parce que je balance mieux celui-ci » (en montrant la jambe droite). Il y aurait donc deux composantes de l'équilibre : la fermeté du pivot (pied gauche) et l'activité compensatrice du pied levé (pied droit). Ainsi nous retrouvons la différence déjà constatée entre le pied gauche, appartenant à l'activité de soutien, et le pied droit, activité motrice.

Comparaison entre les épreuves effectuées, les yeux ouverts et les yeux fermés

Une autre comparaison s'impose : celle entre les épreuves les yeux ouverts et les yeux fermés.

Quelles que soient leurs difficultés respectives, il y a des enfants, en proportion assez notable (de 20 % à 30 %), qui réussissent toutes les épreuves les yeux ouverts et ratent toutes les épreuves les yeux fermés. Cette proportion diminue à partir de 9 ans et disparaît à 12 ans. Il faut donc supposer chez ces enfants la nécessité des repères visuels (voir courbe no 19).

demi tour gauche militaire

La régulation de l'équilibre peut être soumise en effet soit à l'appareil labyrinthique, soit à l'appareil visuel. La différence des deux régulations est mise en évidence par la comparaison entre les épreuves les yeux ouverts et les yeux fermés. Les repères visuels faisant défaut dans les épreuves les yeux fermés, l'équilibre est plus mauvais chez les sujets dont les régulations labyrinthiques sont moins agissantes. On peut d'ailleurs considérer qu'il n'y a pas de régulation exclusive, mais qu'elles se complètent l'une l'autre dans des proportions variables. Ce qui peut expliquer l'existence d'un type mixte, où le regard est nécessaire pour tirer profit des impressions labyrinthiques.

A cet égard il n'y a pas de différence entre les filles et les garçons de 5 à 12 ans, en notant qu'à 15 ans il y a chez les filles régression de l'équilibre les yeux fermés, comme on l'a vu.

24 H. WALLON, E. EVART-CHMIELNISKI ET R. SAUTEREY

Comparaison des comportements posturo-moteurs

I. — LA LATÉRALITÉ POSTURALE

Dans certaines épreuves, celle du pied levé et celle du demi-tour, la prépondérance semble appartenir au pied gauche, c'est-à-dire que l'équilibre est meilleur, le demi-tour plus facile avec le pied gauche au sol. Ce qui pourrait faire supposer qu'il y ait latéralité posturale en faveur du pied gauche.

A l'appui de cette hypothèse, l'un de nous a fait une remarque : un jour, voyant des petites filles jouer à la marelle, il a constaté qu'elles sautent à cloche-pied sur le pied droit pour pousser le caillou dans des cases tracées sur le sol. C'était la prépondérance du pied ayant l'initiative motrice. Le jeu interrompu, les fillettes ont été invitées à rester le plus longtemps possible sur un seul pied ; et c'est alors le pied gauche qui est resté au sol : latéralisation posturale. .

Une expérience de même sens a été faite sur les garçons de 15 ans. Invités à pousser des pieds une règle posée sur le sol, ils le font avec le pied droit, alors que précédemment ils levaient le pied droit, pied actif, et gardaient le pied gauche au sol, pied-point d'appui. De même le joueur de ballon le lance avec le pied droit et maintient ou rattrape son équilibre avec le pied gauche.

Mais il y a plusieurs objections possibles à cette hypothèse.

D'abord, c'est le sens dans lequel- tournent les valseurs et qui est contraire au sens de la majorité des enfants dans le demi-tour spontané. On pourrait y répondre que la jambe droite alors est un pivot, mais un pivot mobile et qui a l'initiative des mouvements. D'autre part, c'est le bras droit qui soutient la danseuse et lui donne le mouvement de rotation. Par conséquent il s'agit non de la latéralisation du seul membre inférieur, mais d'une latéralisation de tout l'hémicorps droit.

Une autre objection pourrait être faite en sens inverse : c'est la marche militaire. Le troupier doit au commandement de « marche » porter le pied gauche en avant , donc s'appuyer sur le pied droit. Mais la mise en marche commence par un déséquilibre, qui est compensé par le pas suivant. C'est donc sur le pied le moins susceptible de donner un ferme point d'appui que doit se produire le déséquilibre initial. Le temps fort de la marche militaire coïncide avec l'application du pied gauche sur le sol, c'est lui qui accentue la cadence, c'est-à-dire qui réalise une espèce de pause virtuelle, qui scande la marche.

Une autre preuve, c'est qu'à l'ordre « repos », le soldat qui était au garde-à-vous, porte le poids du corps sur la jambe gauche et détend la droite en la fléchissant légèrement de telle sorte, que le pied droit appuie beaucoup moins sur le sol que le pied gauche qui sert vraiment de point d'appui dans la situation d'immobilité.

ÉQUILIBRE STATIQUE, ÉQUILIBRE EN MOUVEMENT 25

II. — LA SOUPLESSE

La souplesse ne va pas forcément avec un bon équilibre. Il peut y avoir dissociation entre les deux. Il y a des sujets naturellement sans souplesse, mais très stables et dont l'équilibre est difficile à déplacer ; ce sont des blocs comme fixés au sol. C'est la fonction statique qui l'emporte grâce aux compensations musculaires d'immobilisation.

Il arrive aussi, mais assez rarement, que l'équilibre est bon malgré une apparence de raideur automatique dans l'allure générale de l'enfant, les mouvements des pieds et des jambes étant dans leur activité spontanée comme ceux d'un mannequin articulé. La raideur n'est pas raideur de contraction, mais désarticulation des mouvements. Dans toutes les épreuves il est alors caractéristique d'observer l'absence d'oscillations et l'indifférenciation entre l'épreuve les yeux ouverts et les yeux fermés. Il semble dans ce cas que les réactions posturales forment un système se suffisant à lui-même.

La souplesse, au contraire, comporte des gestes dé compensation bien ordonnés et opportuns. C'est la liaison entre l'attitude et les mouvements successifs. La souplesse peut favoriser le rétablissement de l'équilibre. Elle peut aussi lui rester étrangère quand la régulation posturale est insuffisante.

Il ne faut pas la confondre avec l'hypotonie qui donne une certaine plasticité d'attitude et de mouvement, mais plutôt passive qu'active. L'apparente hypotonie de la souplesse est une hypotonie fonctionnelle, conditionnelle. C'est le relâchement des groupes musculaires qui est nécessaire à la prise des attitudes et des mouvements à l'état naissant.

C'est par le même mécanisme, agissant en sens inverse, que l'enfant peut passer plus ou moins facilement du mouvement à un arrêt brusque qui substitue à l'élan une composante statique sous forme d'une attitude stable, à laquelle il soit capable d'adhérer.

III. — LES MOUVEMENTS ASSOCIÉS

En regard de la souplesse, un fait qui s'est retrouvé dans toutes nos épreuves c'est l'existence de mouvements associés. Ils se produisent, on l'a vu, quand l'équilibre est menacé. Ils sont compensateurs de ces menaces de rupture, mais ils peuvent aussi contribuer par leur excès à le rendre plus précaire. C'est un phénomène assez complexe dans ses origines. Il relève du dualisme : régulation tonique et. activité motrice.

On peut y voir alterner les raidissements posturaux et des divagations gestuelles, des faits de syncinésie plus ou moins totales et de dislocation d'attitude plus ou moins anarchiques. Ces rapports divers varient suivant les épreuves, mais aussi suivant la complexion motrice de l'enfant et, naturellement, suivant le décalage entre ses aptitudes et la difficulté de l'exercice exigé.

26 H. WALLON,- E. EVART-CHMIELNISKI ET R. SAUTEREY

IV. — INFLUENCE DU TYPE MOTEUR

En regard de l'appareil régulateur, labyrinthe et vue, il faut tenir compte du type moteur dont relève l'enfant. Il est bien mis en évidence dans les cas. où il est très marqué, c'est-à-dire quand il tend vers un type pathologique. C'est pourquoi nous avons relevé, parmi les enfants étudiés à l'école ou les enfants de la Consultation, ceux qui présentaient des anomalies motrices.

D'abord ceux chez qui la coordination des attitudes et des mouvements est déficiente, c'est-à-dire les enfants asynergiques.

La matière motrice est chez eux rebelle à la régulation, et c'est ainsi que les oscillations exagérées ou les pertes d'équilibre qu'ils présentent n'ont rien de systématique et se produisent dans tous les sens, indifféremment à droite ou à gauche, en avant ou en arrière, aussi bien dans l'immobilité que dans la marche, mais davantage dans les épreuves de l'équilibre dynamique que dans l'équilibre statique. Les mouvements associés ou de compensation sont désordonnés. L'ajustement des gestes au but est capricieux et inadapté. Ce sont de ces enfants qui collent le genou de la jambe levée contre la jambe au sol, — attitude absurde, mais sans doute destinée à modérer leur incoordination motrice.

Ces épreuves d'équilibre sont de celles qui permettent de différencier les troubles asynergiques de Y instabilité posturale 1.

Malgré des apparences communes de variabilité dans les attitudes, les réactions d'équilibre sont très différentes. Contrairement aux asynergiques, les instables sont meilleurs dans les épreuves dynamiques, et celles-ci semblent plus faciles avec un seau à la main que les mains libres. L'un (un garçon de 8;4) disait : « vous Aioyez, c'est le seau qui m'emporte ». Dans les épreuves statiques, l'immobilité leur semble impossible à garder. Ils paraissent avoir l'impatience d'une diversion motrice ou verbale. Leur attention est fugace, il faut recommencer deux, trois fois la démonstration de l'épreuve à exécuter.

D'autres difficultés motrices se rencontrent chez les enfants sub- choréïques. La marche est saccadée, et la présence du seau. la rend plus rapide et plus continue. Le demi-tour spontané est exécuté souvent à petits pas et plutôt à changement de direction angulaire que circulaire.

Les échecs sont fréquents et les réussites presque toujours précédées d'échecs. Dans le demi-tour prescrit, quand ils arrivent à l'exécuter, le mouvement reste fractionné et gêné par des déplacements segmentaires.

Les épreuves les yeux fermés leur paraissent très pénibles. Une ouverture involontaire des yeux est une forme fréquente de leurs échecs. Ils semblent avoir à lutter contre leur instabilité musculaire et ils ont des gestes de tâtonnement dans le vide ou des contacts entre les mains errantes et la cuisse du membre au sol.

Il y a des enfants qui présentent des signes légers d'apraxie 2.

ÉQUILIBRE STATIQUE, ÉQUILIBRE EN MOUVEMENT 27

Ils ne présentent pas nécessairement des troubles d'équilibre, mais ils échouent dans la prise de position initiale de différentes épreuves. Entre autres dans l'épreuve d'équilibre statique, un pied devant l'autre, les yeux ouverts et les yeux fermés, il faut, après maintes explications vaines, leur placer passivement les pieds dans la position voulue. Cette même position, ils ne savent pas la reprendre d'eux-mêmes quand ils doivent, après quelques autres épreuves, d'ailleurs bien réussies, subir celle de» la marche, les pieds se touchant pointe-talon.

Dans les épreuves du demi-tour leur perplexité est grande. S'ils réussissent à lever un pied, ils restent comme suspendus à leur attitude, sans arriver à exécuter un changement de direction. Cette indécision peut tourner à l'inquiétude : ils regardent leurs pieds avec anxiété et souvent ils exécutent le demi-tour, mais avec régression, sous forme de piétinement en demi-cercle.

Dans d'autres épreuves il n'y a pas de difficulté particulière, par exemple dans les épreuves statiques de station ^ur un seul des deux pieds ou sur les pointes. La fermeture des yeux ne paraît pas leur infliger de difficultés spéciales.

L'exemple des apraxiques montre l'intervention du facteur affectif, indépendamment de tout élément intellectuel ou moteur. L'équilibre est en effet, chez tous les sujets d'ailleurs, en rapport plus ou moins étroit avec l'état émotionnel. Il paraît aussi varier non seulement selon les dispositions propres à chacun, mais aussi suivant les âges, comme on l'a vu à propos des filles de 15 ans.

Conclusions

Des cinq épreuves utilisées dans ce travail : deux ont été exécutées les yeux fermés, dont une au préalable les yeux ouverts ; ce sont les épreuves d'équilibre statique (se tenir debout les pieds en prolongement rectiligne, se tenir sur la pointe des deux pieds juxtaposés).

Deux sont exécutées successivement les mains libres et l'une des deux mains chargée d'un à deux kilos suivant l'âge ; ce sont les épreuves d'équilibre dynamique (marcher sur une piste étroite, faire demi-tour soit de pied ferme, soit en marchant).

La dernière enfin (troisième dans l'ordre), que ses résultats peuvent faire considérer comme intermédiaire entre les deux groupes précédents, consistait à se tenir alternativement sur un pied puis sur l'autre ; elle a été exécutée tour à tour les yeux ouverts et les yeux fermés, les mains libres et l'une des mains chargée d'un poids.

La comparaison des résultats a montré, chez les droitiers, une supériorité de la jambe gauche quand elle sert d'appui, donc dans les épreuves d'équilibre. statique, et la supériorité de la jambe droite quand il s'agit d'initiative motrice. Ainsi la station immobile donnerait la prépondérance fonctionnelle au côté gauche, le mouvement au côté droit et inversement chez les sujets gauchers. La prépondérance statique gauche est-elle due à une prédisposition congénitale, comme les aptitudes motrices du côté droit et le langage, ou bien faut-il croire à un effet de l'exercice, à une

28 H. WALLON, E. EVART-CHMIELNISKI ET R. SAUTEREY

différenciation fonctionnelle dans le membre resté disponible pour le soutien du corps ? Il ne nous est actuellement possible que d'indiquer cette alternative.

En rapport avec ce dualisme se pose celui de l'immobilisation et de l'acte moteur, que d'ailleurs des effets aberrants ou mutuellement complémentaires et compensateurs peuvent unir. L'équilibre statique suppose un point d'appui stable et la fixation, automatique ou volontaire à une attitude correspondante. L'équilibre dynamique est un élan entre la position occupée et une position prévue. .Mais l'immobilité de l'équilibre statique n'est pas inertie, c'est une immobilisation vigilante où sont prévenues à tout instant les menaces de déviation, et quand elles ne sont pas réprimées à temps par des contractions toniques des muscles appropriés, il arrive que l'équilibre ne puisse être rattrapé que par des gestes de balancement, d'oscillation et finalement que la cjiute ne puisse être évitée, sinon par recours à un autre point d'appui. C'est-à-dire que l'équilibre dynamique se substitue à l'équilibre statique. D'autre part l'élan de l'équilibre dynamique peut sembler trop aventureux et se voir substituer des points d'appui se chevauchant l'un l'autre dans un piétinement qui ne lâche pas le sol.

Les deux composantes de l'équilibre sont donc susceptibles de se combiner ou de se muer l'une dans l'autre : des deux celle où se résoud le déséquilibre est la composante dynamique, et le demi-tour en marchant est aussi plus souvent réussi que de pied ferme ; enfin un brusque arrêt du mouvement peut être une cause de déséquilibre. Mais inversement le passage du statique au dynamique peut être une cause de perplexité et d'inhibition quand le terme du mouvement à entreprendre est une position indécise, inaccoutumée, ou de réussite incertaine.

L'équilibre résulte de régulations qui s'exercent sur les fonctions tonico-posturales des muscles et clonico-cinétiques en les combinant et en donnant la dominance aux unes ou aux autres suivant les besoins. Le principal contrôle régulateur vient des impressions visuelles et des impressions labyrinthiques, dont la collaboration est étroite. Cependant il est possible d'évaluer leur importance respective en comparant le même exercice exécuté les yeux ouverts et les yeux fermés : rôle de la vue ; les deux mains libres et l'une des deux chargée d'un poids qui oblige à un effort unilatéral de compensation posturale : rôle du labyrinthe. Il faut tenir compte aussi du rôle propre dévolu au mouvement dans le maintien de l'équilibre. Il y a des types moteurs qui rendent l'équilibre plus difficile : asynergiques, sub-choréïques, ou la prise d'attitudes plus incertaine, par exemple les apraxiques.

Les états affectifs peuvent être aussi une cause de dégradation pour l'activité posturale. En particulier sous l'influence de la peur, du sentiment de prestance, il peut se produire des inhibitions, des décharges - toniques, une liquidation de tonus nécessaire au maintien postural et à son exacte coordination avec le mouvement.

En gros, l'équilibre s'améliore d'une façon régulière jusqu'à 11 ans, comme l'ont d'ailleurs également signalé d'autres auteurs *. Ensuite

ÉQUILIBRE STATIQUE, ÉQUILIBRE EN MOUVEMENT 29

l'amélioration serait beaucoup plus lente, beaucoup plus capricieuse, et il se pourrait même que certains âges fussent stationnaires ou en régression par suite de changements soit physiques, soit moraux, auxquels l'enfant n'est pas encore adapté : à 15 ans, chez les filles, l'équilibre est plus capricieux.

Il n'est donc pas encore acquis de façon fixe et définitive, comme on le suppose fréquemment, à l'âge, où par d'héroïques et successifs efforts qui occupent les deux, et même les trois premières années, l'enfant a appris à se retourner, à s'asseoir, à ramper, à courir sur les genoux et sur les mains, à se dresser en s'accrochant aux objets environnants, à se passer de cet appui, à se lancer sans autre soutien que le trottinement de ses pieds sur le sol. A chacune de ces étapes il lui a fallu se constituer des systèmes de points d'appui en rapport avec les nouveaux exercices auxquels il persiste longtemps à en ajouter d'autres, purement ludiques.

Après la période de 5 à 15 ans que nous avons étudiée ici, l'équilibre pourra encore être diversement modifié par des habitudes professionnelles, par des attitudes de prestance liées au personnage du sujet. Et enfin la sénilité viendra le décomposer, en supprimant ici et là des connexions fonctionnelles ou anatomiques. L'équilibre a des phases changeantes, qui varient avec l'âge, sous des influences diverses, à la fois biologiques et sociales.

1. G. W. Cron et N. H. Pronko. — « Development of the sense of balance in school children ». — J. of Educational Research, Vol. 51, September 1957, 33-38.

1. Les épreuves comparées dans le tableau n° 4 sont primo, la station les pieds l'un devant l'autre (que nous appelons dans ce tableau l'épreuve I) et la marche, secundo la station sur les pointes les yeux fermés (que nous appelons dans ce tableau l'épreuve II) et la marche.

1. Nous prenons ici l'âge de 12 ans, car ces épreuves n'ont pas été poursuivies jusqu'à 15 ans.

1. Henri Wallon. « L'instabilità Posturo-Psichica nel Bambino », Infanzia Anormale, Fasc. 12, 1955.

2. L'un de nous, en collaboration avec Mme Denjean-Raban, prépare une étude sur les signes d'apraxie chez certains jeunes enfants.

1. Ausubel (D.). « Theory and problems of adolescent development », New York, 1954.

Cron and Pronko. « Development of the sense of balance in school children », J. Educ. Research, September 1957.

Espenshade (A.). « Development in motor coordination in boys and girls », Res. • Quarterly, Am. As. for Physical Education, XVIII, 1947.

Gesell (A.). « Infancy and Human Growth », New York, 1928.

Olson (W.). « Child Development », New York, 1949.

Seashore (H.). « The development of a Beam-Walking Test and its use in measuring development of balance in children », Research Quarterly, XVIII, 1947.

Sloan (W.). « The Lincoln-Ozeretsky Motor Development Scales », Genetics of Psychology Monographs, 1955, 183-252.

demi tour gauche militaire

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L'idée change le monde

Comment faire un Demi-tour militaire?

Table des matières

  • 1 Comment faire un Demi-tour militaire?
  • 2 Comment aligner une troupe?
  • 3 Comment faire une marche militaire?
  • 4 Pourquoi serrer les rangs?
  • 5 Pourquoi le Garde-à-vous?
  • 6 Comment avoir une discipline militaire?
  • 7 Comment tourner le demi-tour?
  • 8 Comment exécuter un tour à droite?

Décoller légèrement du sol le talon droit et porter le poids du corps sur le talon gauche et la pointe du pied droit. Exécuter un ¼ de tour à gauche en pivotant simultanément sur le talon gauche et la pointe du pied droit. Un demi tour se fait toujours à droite !!!!

Pourquoi faire un Demi-tour droite?

DEMI-TOUR A DROITE ou DEMI-TOUR A GAUCHE, en termes militaires, sont les commandemens dont on fait usage pour faire changer de front à un bataillon, soit à droite soit à gauche.

Comment aligner une troupe?

Les hommes du premier rang s’alignent au coude à coude à la droite de l’homme de base en tournant la tête vers lui. Ceux de la colonne de base couvrent les uns derrière les autres, le bras tendu. Les autres hommes s’alignent dans chaque rang et couvrent dans chaque colonne en se déplaçant à petits pas.

Comment faire un Garde-à-vous militaire?

Le garde-à-vous est une position adoptée par les militaires sur l’injonction « Garde à vous ! » ou dans certains contextes précis. Elle consiste à se tenir debout, droit, les bras le long du corps, les talons joints, la tête haute, immobile. Le protocole varie selon les pays et les unités.

Comment faire une marche militaire?

Bougez naturellement vos bras pendant la marche.

  • Dans l’Armée de Terre, vos mains doivent arriver à 25 cm devant vous et 15 cm derrière vous à chaque pas.
  • Dans la Marine et l’Armée de l’Air, vos mains doivent arriver 15 cm devant vous et 8 cm derrière vous à chaque pas.

Quand dire à vos rang fixe?

Locution interjective. (France) (Militaire) Ordre donné lorsqu’un officier général ou l’officier commandant la formation entre en uniforme et coiffé dans un local, et à la suite duquel les militaires présents se mettent au garde à vous avant que l’autorité ne les mette au repos.

Pourquoi serrer les rangs?

La guerre industrielle. Jusqu’au milieu du XIX e siècle, l’ordre et le choc d’une colonne en ordre serré livreront les clefs de la victoire. L’ordre « Serrez les rangs ! » était alors la principale instruction à donner au combat pour que les unités marchent à l’ennemi malgré leurs pertes.

Quelle est l’origine du salut militaire?

L’histoire du salut militaire Lorsque deux guerriers étaient amenés à se croiser sans intention d’en découdre, ils échangeaient un signe de paix. Se présentant face à face, les deux guerriers levaient la main droite la paume bien ouverte, afin de montrer qu’ils ne tenaient pas d’arme.

Pourquoi le Garde-à-vous?

Voici ce que l’on lit dans le Dictionaire militaire portatif contenant tous les termes propre à la guerre (1758) : il s’agissait de l’ordre « Prenez garde à vous ! » qui intimait d’être attentif aux ordres qui allaient suivre. la discipline imposait plus que probablement déjà de se tenir d’une certaine manière.

Pourquoi marcher au pas?

En clair, selon ces chercheurs, marcher au pas cadencé amoindri la perception du risque chez ceux qui s’y adonnent. « Les hommes qui marchent au pas cadencé se sentent moins vulnérables et plus puissants et croient qu’un ennemi potentiel sera facilement vaincu.

Comment avoir une discipline militaire?

Donc, la discipline militaire se fonde essentiellement sur un ensemble rigoureux d’exercices d’entraînement et de procédures qui sont appliquées systématiquement à tous les niveaux et dans tous les domaines d’activité.

Quand dire fixe?

sont placés les uns derrière les autres et faisant face à une même direction selon un plan bien défini. – « Fixe ! » : La section se place au garde-à-vous en claquant le bras gauche et en redressant la tête.

Comment tourner le demi-tour?

Le demi-tour « Demi-tour… DROITE» Premier temps : tourner sur le talon gauche d’un demi-quart de cercle à droite, et placer le pied droit en équerre, le milieu du pied vis-à-vis et à environ 0,10 m du talon gauche.

Comment faire un demi-tour de droite?

« Demi-tour … droite ! » : Ordre exécuté en trois temps. Premier temps : chaque élément recule le pied droit et l’oriente vers l’extérieur. Deuxième temps : chacun pivote sur ses talons et fait un demi-tour en se tournant sur sa droite.

Comment exécuter un tour à droite?

Ordre préparatoire : « A droite … ». Décoller légèrement du sol le talon gauche et porter le poids du corps sur le talon droit et la pointe du pied gauche. Ordre exécutoire : « DROITE». 1er temps : exécuter un ¼ de tour à droite en pivotant simultanément sur le talon droit et la pointe du pied gauche.

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  • demi-soupir, n. m.
  • démission, n. f.
  • démissionnaire, n. m.
  • démissionner, v. intr. et tr.
  • demi-succès, n. m. inv.
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  • demi-teinte, n. f.
  • demi-tige, n. m.
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  • démiurge, n. m.
  • démiurgie, n. f.
  • démiurgique, adj.
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  • demi-volte, n. f.
  • démobilisable, adj.
  • démobilisateur, -trice, adj.
  • démobilisation, n. f.
  • démobilisé, n. m.

ORTHOGRAPHE

Les vérités d’Omar Sy Lire le magazine de la semaine

La tribune des militaires enflamme le débat depuis une semaine : une polémique en 7 actes

Florence Parly, ministre des Armées, dans le Val-de-Marne le 3 mai 2019.

Florence Parly, ministre des Armées, dans le Val-de-Marne le 3 mai 2019.  NICOLAS MESSYASZ/SIPA

Tour à tour soutenue par l’extrême droite et dénoncée par la gauche et le gouvernement, la tribune de militaires publiée le 21 avril dans « Valeurs actuelles » continue d’alimenter le débat politique autour du devoir de neutralité de l’armée.

Par Maud Cazabet

Publié le 27 avril 2021 à 14h10

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En l’espace d’une semaine, elle a enflammé le débat politique. Une tribune qui critique avec virulence le « délitement » de la France signée par une vingtaine de généraux de l’armée a été publiée mercredi 21 avril dans l’hebdomadaire «  Valeurs Actuelles  » .

La première personnalité politique à l’avoir défendue médiatiquement a été Marine Le Pen, mais des représentants de la gauche et des membres du gouvernement dont la ministre des Armées Florence Parly ont ensuite conspué le texte et demandé des sanctions. « L’Obs » retrace les différentes prises de parole autour de cette publication controversée.

Acte I. Une tribune très critique

La tribune, signée par « une vingtaine de généraux, une centaine de haut gradés et plus d’un millier d’autres militaires » , selon l’hebdomadaire, appelle Emmanuel Macron à défendre le patriotisme. Les militaires y dénoncent le « délitement » qui frappe la patrie et « qui, à travers un certain antiracisme, s’affiche dans un seul but : créer sur notre sol un mal-être, voire une haine entre les communautés ». Ils se montrent prêts à intervenir et disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation.

A lire aussi

Chronique  Ces généraux qui ont l’oreille des patrons

La tribune a été publiée s oixante ans jour pour jour après le putsch des généraux contre le général de Gaulle. Elle intervient une semaine après que l’hebdomadaire a déjà publié une tribune de Philippe de Villiers titrée « J’appelle à l’insurrection » .

Acte II. Le silence du gouvernement

Dans les cinq jours ayant suivi la publication de la tribune, aucun membre du gouvernement n’a réagi aux propos tenus par ces militaires.

Certains internautes ont manifesté leur incompréhension sur les réseaux sociaux : « Macron devrait réagir, et vite s’il ne veut pas être déposé par l’armée » , témoigne un internaute sur Twitter le 22 avril.

Acte III. Marine Le Pen soutient les généraux

Vendredi, « Valeurs Actuelles » a publié une réponse de Marine Le Pen : « Je vous invite à vous joindre à notre action pour prendre part à la bataille qui s’ouvre (…) qui est avant tout la bataille de la France » . « Comme citoyenne et comme femme politique, je souscris à vos analyses et partage votre affliction » , écrit-elle.

Acte IV. La gauche monte au créneau

En revanche, une partie de la gauche a fortement critiqué le texte et le manque de réaction du gouvernement, dès samedi. Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) a fustigé sur Twitter la « stupéfiante déclaration de militaires s’arrogeant le droit d’appeler leur collègue d’active à une intervention contre les islamogauchistes » .

Comme Benoît Hamon, il dénonce le silence « inacceptable » du Président, en rappelant qu’il est aussi le chef des armées.

Jean-Luc Mélenchon et les parlementaires de LFI, particulièrement réactifs dans cette affaire, ont demandé lundi au procureur de Paris « d’engager des poursuites » contre les auteurs et diffuseurs de la tribune.

Acte V. Florence Parly condamne en deux temps

La ministre des Armées Florence Parly n’a pas réagi jusqu’à dimanche. Et sa première prise de parole, sur Twitter, était une réponse à Marine Le Pen. « Précisons que Marine Le Pen joue sur une confusion qui l’arrange : la tribune irresponsable publiée dans “ Valeurs Actuelles ” est uniquement signée par des militaires à la retraite, qui n’ont plus aucune fonction dans nos armées et ne représentent qu’eux-mêmes » , fustige-t-elle, tout en taclant la candidate à la présidentielle de 2022 :

Le lendemain, elle est allée plus loin et a demandé des sanctions sur France Info  : « Pour ce qui concerne les militaires qui ont enfreint le devoir de réserve, bien entendu, des sanctions sont prévues, et j’ai donc demandé pour ceux qui seraient parmi les signataires signalés, des militaires d’active, j’ai demandé au chef d’état-major d’appliquer les règles qui sont prévues dans le statut des militaires, c’est-à-dire des sanctions. »

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Le même jour, également sur France Info , Agnès Pannier-Runacher, la ministre chargée de l’Industrie, a « condamné sans réserve cette tribune d’un quarteron de généraux en charentaises qui appellent au soulèvement » .

Acte VI. L’extrême droite approuve la tribune

Marine Le Pen a de nouveau manifesté son assentiment ce mardi 27 avril, clamant sur France Info qu’elle ne regrettait « absolument pas » son soutien à des militaires qui menacent d’intervenir face au « chaos croissant » qui règne à leurs yeux en France.

Ce n’est pas la seule figure d’extrême droite à défendre la position de ces généraux. Pour Florian Philippot, l’ancien bras droit de Marine Le Pen, aujourd’hui leader des Patriotes, ce texte est une « belle initiative ».

Interrogé sur Sud Radio ce mardi, le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a jugé la tribune de « Valeurs Actuelles » « excellente » et « très modérée » . «  En quoi est-ce gênant ? Il n’y a plus de liberté d’expression ?  » , a-t-il demandé.

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Sur RTL , l’ancien ministre Philippe de Villiers a lui noté une « guerre qui nous est faite » et renchéri : « La guerre civile, c’est pas nous. »

Acte VII. L’hypothèse des sanctions ?

Si certains militaires ayant signé la tribune sont toujours actifs, ils risquent des sanctions. Leur prise de position sur la gestion politique du pays et la mise en accusation des décideurs sont en contradiction avec le devoir de réserve auquel ils sont soumis. Ce devoir de réserve leur interdit par exemple de faire mention de leurs opinions religieuses ou politiques. Elles ne peuvent «  être exprimées qu’en dehors du service et avec la réserve exigée par l’état militaire » , précise l’article L4121-2 du Code de la défense .

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La plupart des militaires dont le nom apparaît dans la tribune sont d’anciens généraux aujourd’hui retraités, mais qui demeurent à la disponibilité du ministère des Armées, observe Elodie Maumont, avocate spécialisée en droit des militaires sur France Info . Ils restent « soumis aux obligations qui incombent à tout militaire » , et donc au devoir de réserve. Selon l’avocate, des sanctions disciplinaires pouvant aller jusqu’à la radiation pourraient s’appliquer à chacun d’entre eux.

Cela est déjà arrivé avec le général Christian Piquemal, signataire de la tribune, qui avait été radié en 2016 des cadres de l’armée pour avoir participé à une manifestation interdite contre les migrants à Calais. Depuis, il n’est plus autorisé à porter l’uniforme et a perdu sa carte d’identité d’officier militaire. En revanche, son grade ne lui a pas été retiré.

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Sans surprise, les militaires votent massivement pour l’extrême droite

Lors du premier tour de l’élection présidentielle, les militaires ont voté environ 20 points de plus pour l’extrême droite que la moyenne des Français, indique l’analyse de résultats électoraux dans des communes de garnison.

Justine Brabant et Donatien Huet

16 avril 2022 à 10h48

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I l Il y a un an de cela, la tribune dite « des généraux » venait percuter l’actualité politique française. Le texte, signé d’une vingtaine de généraux à la retraite , dénonçait le « délitement » de la France, notamment sous l’effet de « l’islamisme et [d] es hordes de banlieue » , faisant planer le spectre d’une « intervention » militaire au cas où le « laxisme continu [erait] à se répandre » dans la société. Sa sortie avait été soigneusement orchestrée par l’hebdomadaire Valeurs actuelle s .

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« La victime a vu la mort tomber du ciel » : en 1982, un avion militaire Jaguar s’écrase sur une voiture près de Bordeaux

« La victime a vu la mort tomber du ciel » : en 1982, un avion militaire Jaguar s’écrase sur une voiture près de Bordeaux

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DANS LES ARCHIVES - Le 26 avril 1982, sur la route Bordeaux-Le Cap-Ferret, non loin de la base aérienne de Bordeaux-Mérignac, un Jaguar qui cherche à se poser peu après son décollage s’écrase sur la route, percutant une voiture. La conductrice décède sur le coup. Récit avec l’article paru à l’époque

La mort est tombée du ciel, hier après-midi, pour une automobiliste girondine qui circulait sur la R.D.106 Bordeaux - Le Cap-Ferret. Mme Danièle Guillebot, 34 ans, employée dans un laboratoire bordelais, rentrait chez elle, au Las, dans la commune de Saint-Jean-d’Illac, toute proche de l’ aéroport de Bordeaux-Mérignac , quand un avion militaire s’est écrasé sur sa voiture, Mme Guillebot a été carbonisée. Et l’avion a explosé sur la route, à quelques mètres du dépôt de poudre d’une fabrique de cartouches. C’est à 16h35, selon les sources officielles, que s’est produit l’accident qui a coûté...

La mort est tombée du ciel, hier après-midi, pour une automobiliste girondine qui circulait sur la R.D.106 Bordeaux - Le Cap-Ferret. Mme Danièle Guillebot, 34 ans, employée dans un laboratoire bordelais, rentrait chez elle, au Las, dans la commune de Saint-Jean-d’Illac, toute proche de l’ aéroport de Bordeaux-Mérignac , quand un avion militaire s’est écrasé sur sa voiture, Mme Guillebot a été carbonisée. Et l’avion a explosé sur la route, à quelques mètres du dépôt de poudre d’une fabrique de cartouches. C’est à 16h35, selon les sources officielles, que s’est produit l’accident qui a coûté la vie à Mme Guillebot.

La voiture carbonisée de Mme Guillebot.

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Demi-tour après l’envol

Demi-tour après l’envol, un Jaguar, avion de combat monoplace biréacteur d’un poids en vol de 14 tonnes, venait de décoller de la piste de Bordeaux - Mérignac — piste mixte fréquentée par les avions civils et les appareils militaires de la base aérienne 106 —, quand son pilote, l’aspirant Wurtz, de la 3e escadre de Nancy, se trouva en difficulté.

Feu à bord ? Panne simultanée des deux réacteurs par défaut d’alimentation en carburant ? Panne des circuits hydrauliques rendant l’appareil ingouvernable ?

« Un cratère de 30 mètres sur 10 mètres » : en 1975, le crash d’un Mirage IV dans les Landes

Pour l’heure, on ignore les causes pour lesquelles l’aspirant Wurtz décida de faire demi-tour pour essayer de reposer son appareil ; et seules son audition et l’enquête ouverte pourront déterminer dans quelles conditions il s’estima en danger, donc contraint d’actionner son siège éjectable. C’est ce qu’il fit, en tout cas, avant d’avoir pu ramener le Jaguar en position d’atterrissage.

Au-dessus de la forêt

Tandis qu’il se trouvait propulsé au-dessus de la forêt de pins proche de l’aéroport et que son parachute s’ouvrait, la masse de métal et de kérosène de son Jaguar filait vers le sol. Précisément vers la route du Cap-Ferret, et vers un point tout proche de l’aéroport, deux ou trois kilomètres au plus. Le Jaguar, en fin de course, décapita une antenne de télévision et passa, sans les toucher, sous les fils téléphoniques.

L’appareil a explosé sur ta route du Cap-Ferret.

Un coup de frein désespéré

À quelques mètres de là, rentrant vers son foyer, à bord de sa voiture, Mme Guillebot… La malheureuse dut, l’espace d’une seconde, réaliser que la mort fondait sur elle puisqu’elle freina désespérément. Mais il était trop tard : le Jaguar percuta la 304. La voiture, quasiment broyée, prit feu instantanément tandis que le Jaguar explosait sur la route, la queue glissant sur des dizaines de mètres tandis que la carlingue et les deux réacteurs, beaucoup plus pesants, s’écrasaient trente mètres plus loin dans les fourrés bordant la route. « Le fracas d’une bombe », déclarèrent les rares témoins de cet accident, deux habitants du voisinage et les premiers automobilistes arrivés sur les lieux. Automobilistes commotionnés par une peur rétrospective et par les images qui s’offraient à leurs yeux : voiture en feu et route coupée par la moitié d’un avion…

Un Jaguar à Bordeaux-Mérignac.

Une route très fréquentée

Quelques minutes plus tard, une centaine de voitures stationnaient sur les bas-côtés de cette route — l’une des plus fréquentées de la Gironde dès que les beaux- jours arrivent puisqu’elle relie Bordeaux à la côte nord du bassin d’Arcachon — et leurs occupants commentaient, sans savoir encore ce qui s’était passé, les circonstances de l’accident. Les premiers sauveteurs sur place furent évidemment les pompiers du service de sécurité de la base 106 (S.S.I.S.) bientôt suivis par ceux de la Communauté urbaine (caserne d’Ornano, centres du Burck, de Madère et de la Benauge), de deux unités de la D.F.C.I. (Saint-Jean-d’Illac et Cestas), de six ambulances du service médical du corps communautaire dirigé par le médecin-colonel d’Hauteville, d’une trentaine de gendarmes du groupement de la Gironde commandés par le colonel Lemée appartenant pour la plupart aux brigades environnantes Bref, un service d’ordre d’une grande ampleur auquel s’ajoutèrent plusieurs motards de la police urbaine.

Catastrophe aérienne en Gironde : en 1987, 16 morts dans le crash d’un Brasilia à Eysines

Le pilote hospitalisé

Un cordon de gendarmerie interdit bientôt aux curieux l’approche des lieux de l’accident. Et les autorités civiles au premier rang desquelles le directeur de la Protection civile entamaient leur enquête en liaison avec les experts militaires. Dans la soirée, on apprenait que l’aspirant Wurtz, blessé au terme de sa descente en parachute, avait dû être admis à l’hôpital militaire Robert-Picqué. À la même heure, au Las, dans une maison aux volets clos. Mme Guillebot, la belle-mère de la victime, attendait, effondrée, le retour de son fils et de sa petite-fille, une enfant de 12 ans qui venait de perdre sa maman parce qu’un avion fou, par un après-midi d’avril ensoleillé, venait de tomber sur une route.

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« Le Monde » et les présidents de la Vᵉ République, entre contre-pouvoir et soutien

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Récit De Charles de Gaulle à Emmanuel Macron, les relations du quotidien avec les chefs d’Etat de la Vᵉ République ont toujours été complexes.

Ce 18 septembre 1958, Hubert Beuve-Méry a rendez-vous avec le général de Gaulle et c’est un petit événement, tant les deux hommes se tiennent depuis quatorze ans soigneusement à distance. D’ailleurs, le « patron » , comme on l’appelle au Monde, fréquente rarement les hommes politiques. Il goûte peu ces dîners en ville où l’on glane la rumeur de l’époque, ne cherche pas la compagnie des célébrités ou des puissants – et encore moins de ce général dont il vient pourtant d’approuver le retour au pouvoir et la nouvelle Constitution, contre l’avis d’une partie de sa rédaction.

Dans « la baraque » – le mot de Beuve-Méry pour désigner le journal, autant dire sa maison –, il n’est pas rare de l’entendre imiter avec ironie, lors de la conférence du matin, qui se tient debout dans son bureau, la voix de gorge et le phrasé gouailleur du Général. Mais ce démocrate-chrétien le dit volontiers : « Je n’ai jamais été gaulliste, même pendant la guerre, si on entend par gaulliste cette adhésion totale à une personne. » Le Monde , sous sa direction, a soutenu le président du Conseil, Pierre Mendès France, et sa politique de décolonisation en Indochine, au Maroc et en Tunisie. Mais le janséniste Beuve est allergique aux partis et se méfie notamment du Rassemblement du peuple français (RPF), ce mouvement gaulliste qui refuse le clivage droite-gauche en penchant tout de même vers une droite que le journaliste juge souvent louche. Et puis, cet indépendant obsessionnel entretient un rapport ambivalent avec le héros de la guerre, qui a fait de lui le directeur du « journal de référence » .

Car c’est bien là le formidable non-dit qui pèse sur ce rendez-vous. Entre ce futur président qui dit souvent « moi, général de Gaulle » et « la France », comme si les deux se confondaient, et ce directeur du Monde qui a pris pour pseudonyme Sirius, l’étoile la plus brillante de notre voûte céleste, il n’y a pas seulement une bataille entre deux orgueils. Il y a une ambiguïté de départ. Une opposition que de Gaulle, exaspéré par les éditoriaux critiques du patron du quotidien, résumera un jour d’une phrase : « Vous comprenez, ce que ne me pardonne pas Beuve-Méry, c’est de lui avoir donné Le Monde à la Libération. »

A gauche, Hubert Beuve-Méry au siège du « Monde », en 1958. A droite, le général de Gaulle, en 1960.

Arrêtons-nous là un instant. Si surprenant que cela puisse paraître, ce rendez-vous, en 1958, est en fait la deuxième entrevue entre de Gaulle et Beuve-Méry. La première rencontre entre les deux hommes a eu lieu quatorze ans plus tôt, un mois après la naissance du Monde , le 18 décembre 1944. La scène a été racontée par Beuve lui-même et il faut imaginer ces deux hommes, que leur origine sociale et douze années séparent, face à face.

De Gaulle, d’abord. Un mètre quatre-vingt-seize encore sanglé, à l’époque, dans son uniforme ceinturé à la taille. Né en 1890, c’est un fils de la grande bourgeoisie, un militaire bien sûr, élevé dans le culte de la grandeur de la France et tout auréolé de l’appel du 18 juin qui a fait de lui l’incarnation de la Résistance du pays. Dans la défaite de 1940, il a vu l’effondrement de l’armée, mais aussi le rôle-clé que la désinformation et la propagande ont joué dans l’affaissement moral de la France et dans la victoire des totalitarismes, qui ont semé la guerre et la destruction en Europe. L’homme du 18 juin et cette nouvelle génération née de la Résistance, à la tête du gouvernement provisoire de la République française, veulent remettre sur pied un journal sérieux qui rend compte des faits politiques en France et à l’étranger, soutient la démocratie, le progrès et cette Europe à reconstruire. Un grand quotidien qui prendrait la place, les locaux et l’imprimerie du Temps , le journal libéral de la III e  République, qui s’est disqualifié dans la collaboration.

Voici Hubert Beuve-Méry, maintenant. Avec son mètre quatre-vingt, lui aussi est assez grand pour l’époque. Il est surtout austère et raide. « Gracieux comme un cactus » , écrira plus tard la patronne de L’Express , Françoise Giroud, qui sait croquer les hommes d’un trait de plume. « Très travailleur, d’une honnêteté frôlant l’obsession et dont il faisait un étendard » , se souvient son biographe, l’historien Jean-Noël Jeanneney, qui l’a rencontré à plusieurs reprises. Sa seule pointe d’élégance ? Une canadienne, qu’il porte l’hiver sur son costume sombre, la même que celle de Jean-Pierre Cassel dans L’Armée des ombres (1969), le chef-d’œuvre de Jean-Pierre Melville sur la Résistance. Né en 1902, fils d’une couturière et d’un horloger-bijoutier qui se prénommait déjà Hubert – il est mort lorsque son garçon avait 6 ans –, Beuve a vécu une enfance modeste, mais il a fait des études de lettres et de droit. Journaliste et catholique, il a débuté aux Nouvelles religieuses avant de devenir correspondant du Temps à Prague. C’est de là qu’il a démissionné, en 1938, pour protester contre l’abandon de la Tchécoslovaquie lors des accords de Munich avant d’alerter, l’année suivante, sur la menace hitlérienne dans un livre d’une inquiète lucidité, intitulé  Vers la plus grande Allemagne (Paul Hartmann, 1939).

De Gaulle sait bien que la Résistance de Beuve a été plus tardive. « Vous n’étiez pas des miens » , lui dira-t-il plus tard. En 1940, en effet, Beuve-Méry n’a pas rejoint Londres, mais a cru possible un maréchal Pétain « bouclier », participant à l’Ecole d’Uriage, censée fournir des cadres au régime de Vichy. Résolument opposé au nazisme, c’est en 1942 qu’il a rompu avec Vichy pour rejoindre les maquis du Vercors, des Glières et de Manigod.

Une réunion de travail dans le bureau du directeur du « Monde », en 1958. De gauche à droite : Robert Gauthier, Jean Lahitte, Bernard Lauzanne, André Fontaine, Jean Schwoebel, Paul Duchateau, Jacques Fauvet, André Chênebenoit, Marcel Tardy, Jean Planchais, Hubert Beuve-Méry.

Beuve sait bien que ce n’est pas de Gaulle qui l’a choisi pour diriger Le Monde mais Pierre-Henri Teitgen, un fils de journaliste et, surtout, le patron des démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP). « J’avais donné ma démission du Temps au moment de Munich, je revenais du maquis, bref pour un ensemble de circonstances j’étais apparu comme la personne idoine » , écrira plus tard Beuve-Méry. Curieusement, lors de cette première rencontre entre le journaliste et le président du gouvernement provisoire, Beuve a proposé, « craignant d’être insuffisamment informé dans cette époque aussi troublée », expliquera-t-il, de retrouver chaque semaine les chargés de l’information du pouvoir. Avant d’entendre de Gaulle répliquer avec superbe : « Bah, ce sont des fonctionnaires, vous vous débrouillerez bien tout seul. »

Beuve s’est « débrouillé » , en effet. Le Monde , avec ses articles serrés, ses titres balancés, son impression austère sans la moindre photo et ses grandes plumes, est devenu le journal de l’intelligentsia française. Un intraitable contre-pouvoir aussi. Et c’est bien ce qui agace de Gaulle. Le Général n’aime pas les journalistes. Les journalistes aiment rarement les généraux. Mais Le Monde , avec ses 250 000 exemplaires vendus, est devenu incontournable.

« Je le lis et je m’amuse beaucoup »

Pour que de Gaulle accepte de recevoir Beuve-Méry, en 1958, il a d’ailleurs fallu tout l’entregent du nouveau chef du service Politique, Pierre Viansson-Ponté. Jacques Fauvet , qui régnait jusque-là sur la politique, vient d’être nommé rédacteur en chef adjoint. Le subtil Viansson a été débauché de L’Express quatre mois plus tôt et est arrivé au Monde le 12 mai 1958, la veille du putsch d’Alger, qui a ramené de Gaulle au pouvoir. Depuis, il observe, subjugué, les remous au cœur du quotidien. Lorsque Beuve-Méry, alias Sirius, a écrit dans son éditorial que le retour de De Gaulle était un « moindre mal » puis a appelé à voter oui à la Constitution de la V e  République, il a dû faire face à une fronde de plusieurs journalistes du service Politique. C’est la tradition au Monde  : les débats sont libres, la Société des rédacteurs est actionnaire du journal et, si les journalistes s’adressent avec respect au « patron » , ils peuvent le contredire. Les frondeurs du service Politique ( Raymond Barrillon , Georges Mamy , Alain Guichard et Claude Ezratty, qui signera bientôt sous le nom de Claude Estier ) ont donc obtenu que le journal publie un court texte affirmant qu’ils « ne sauraient être engagés par des positions prises en dehors d’eux, en des heures particulièrement graves pour un régime auquel ils demeurent attachés ».

Pierre Viansson-Ponté à la rédaction du « Monde », en 1976.

Viansson-Ponté est plus centriste et moins défavorable à de Gaulle que les journalistes de son nouveau service. A ses débuts, entre un poste à l’Agence France-Presse (AFP) et la fondation de L’Express, il est entré, en 1952, au cabinet du radical Edgar Faure, éphémère président du Conseil, pendant quarante jours, sans que cet aller-retour entre la politique et le journalisme ne choque personne. Surtout, en fin observateur politique, il a compris que la IV e  République, avec ses vingt-deux gouvernements en douze ans, est morte et enterrée. Il a aussi deviné la distance entre Beuve-Méry et le Général. C’est un modéré qui « aime la politique comme d’autres le théâtre » . Et s’il jugerait saugrenu de faire du Monde un journal favorable au pouvoir, il pense qu’il est bon qu’au moins le « patron » et le président se parlent.

Comme cette subtile plume, amoureux de la littérature et assez mondain, dîne régulièrement chez Georges et Claude Pompidou, quai de Béthune, sur l’île Saint-Louis, à Paris, il n’a eu qu’à appeler l’ancien banquier de chez Rothschild, devenu pour un temps le directeur de cabinet du Général, afin d’organiser ce fameux rendez-vous à l’Elysée entre Beuve-Méry et de Gaulle.

« Ah, Le Monde … Je vois le talent, le succès, le tirage. On le lit. Je le lis et je m’amuse beaucoup. Vous en savez des choses… C’est très divertissant les journaux… » , ironise d’entrée le président. « Mon Général, ce n’est pas tout à fait le but que nous poursuivons, en faisant ce journal avec les difficultés que vous savez. Mais après tout, les rois de France avaient leurs bouffons qui parfois rendaient service tout en les amusant… » , rétorque le journaliste. Un contre-pouvoir, c’est bien la façon dont Beuve-Méry entend le rôle du Monde .

Ce n’est que le début d’une longue joute qui ressemble à du dépit amoureux et va durer onze ans, jusqu’au départ de De Gaulle de l’Elysée, en 1969. Les journalistes du Monde enquêtent, dénoncent la torture en Algérie puis racontent la décolonisation – le quotidien a toujours été anticolonialiste –, les rivalités politiques entre le président et son premier ministre, la « Françafrique » de Jacques Foccart et les actions louches du Service action civique, le SAC, qui joue les polices parallèles du régime gaulliste. Beuve-Méry sait-il que le premier ministre, Michel Debré, l’a fait mettre sur écoute ?

« Quel chardon dans mon pantalon ! »

Dans ses éditos, Sirius pose les valeurs d’un journal démocratique, progressiste et européen. Il a aussi établi une tradition qui veut que le journal se prononce, au moment de l’élection présidentielle ou d’un référendum, considérant que Le Monde doit cette transparence à ses lecteurs. En 1958, il avait donc dit un « oui conditionnel et provisoire » au retour du Général. En 1962, il appelle à voter non au référendum sur l’élection du président au suffrage universel direct, craignant qu’il ne renforce « le bon plaisir du prince » . Le oui l’emporte, mais Sirius gâche la victoire gaulliste d’une formule : « Assez de voix pour un référendum, trop peu pour un plébiscite. » Le Général réplique à sa façon : « Ce Beuve-Méry, quel chardon dans mon pantalon ! » Il empêchera toujours qu’on le photographie en train de lire ce journal si exaspérant.

La politique non atlantiste du Général devrait pourtant plaire à Hubert Beuve-Méry, lui qui se méfie de ces Etats-Unis trop capitalistes. Mais, là encore, il se montre critique, tout à sa volonté d’être foncièrement indépendant du pouvoir. En 1965, il se prononce contre la réélection du chef de l’Etat. En 1968, alors que le journal tire désormais à 800 000 exemplaires pendant les émeutes de mai, il s’interroge tout haut sur l’âge du capitaine et cette « omniprésence du moi » . De Gaulle, exaspéré par ses critiques, a fini par surnommer le quotidien « L’immonde » et Beuve-Méry « M. Faut-que-ça-rate » …

Il arrive que, lorsqu’on se mesure à pareil adversaire, on finisse par quitter la scène avec lui. En 1969, Sirius a appelé à voter non au référendum voulu par le président après la crise de Mai 68. Le non l’emporte, provoquant la démission de De Gaulle . Beuve fait de même, six mois plus tard. Le plus jeune de la rédaction, Robert Solé, 23 ans, lui remet les clés de la petite DAF, une voiture néerlandaise avec un moteur Renault, offerte par les journalistes. Il pourra faire la route depuis son domicile parisien du boulevard Raspail jusqu’aux environs de Fontainebleau (Seine-et-Marne), où il a une maison. S’il a laissé sa place de directeur à Jacques Fauvet, Beuve a cependant gardé un bureau au 5 e étage de l’immeuble de la rue des Italiens, dans le 9 e  arrondissement, d’où il veille sur le journal, comme une statue du commandeur…

C’est encore la génération de la guerre, mais Fauvet, de douze ans le cadet de Beuve, est plus à gauche que lui. Prisonnier pendant cinq ans d’un oflag, à 50 kilomètres de Dresde, en Allemagne, le nouveau directeur a gardé une sorte de respect pour l’Armée rouge qui l’a délivré. Il n’est certes pas communiste, mais l’union de la gauche ne lui fait pas peur.

Le silence autour de la maladie de Pompidou

Pour l’heure, elle est encore lointaine. Si le nouveau président, Georges Pompidou, affiche un goût certain pour la modernité, c’est encore la droite gaulliste qui est au pouvoir. Au Monde , le service Politique s’est étoffé. Y règnent toujours ces vieux routiers du parlementarisme, dont Raymond Barrillon, que Fauvet a propulsé à la tête du service pour mieux éloigner son rival Pierre Viansson-Ponté. Mais Viansson, qui a obtenu d’écrire un feuilleton hebdomadaire, a introduit au journal des portraits politiques finement ciselés, des scènes de genre, bref un peu de cette psychologie humaine qui donne une âme à la chronique du pouvoir.

Quand a-t-il compris que le chef de l’Etat était malade ? En a-t-il discuté avec sa consœur Claudine Escoffier-Lambiotte , médecin, qui a obtenu de Beuve la création des pages médecine, en 1967 ? Selon le professeur Jean Bernard, qui les connaît tous deux et en témoignera bien plus tard, Pompidou a su, pour sa part, avant même son arrivée à l’Elysée, qu’il était atteint d’une affection rare de la moelle osseuse. Cette maladie de Waldenström, qui provoque maux de tête, saignements de nez et grippes fréquentes, le propre fils du président Pompidou, Alain, médecin lui aussi, en connaît la gravité. Plus que son père, racontera-t-il plus tard.

Le journal, lui, n’évoque qu’avec mille précautions la santé du chef de l’Etat. La « vie privée »   : c’est encore ainsi que l’on considère le sujet au Monde . En 1964, l’opération de la prostate du général de Gaulle avait fait l’objet d’une dépêche à l’AFP, reprise dans un article , parce que le Général l’avait permis. Cette fois, la faiblesse visible de Pompidou reste un tabou à l’Elysée même et le journal se contente de petits entrefilets évoquant l’ « infection grippale » à répétition du président , dont seuls les guillemets instillent le doute sur la gravité du mal.

Georges Pompidou lors d’une conférence de presse, à Paris, le 27 septembre 1973.

Le 3 juin 1973, pourtant, alors que le visage de Pompidou, gonflé par la cortisone, frappe tous les téléspectateurs qui suivent à la télévision ses rares déplacements, Viansson écrit cette fois franchement, dans son feuilleton hebdomadaire : « Dès lors qu’elle bouscule les événements, change les comportements, débouche sur des actions ou des refus, retentit en définitive sur les propagandes, les mouvements d’opinion, les manifestations, les grèves même, la santé du président, qu’elle soit excellente ou médiocre, n’est plus son bien, son problème ou son souci, mais le nôtre. » Il y reviendra plusieurs fois, fustigeant, le 7 avril 1974 , soit cinq jours après la mort de Pompidou, que l’on ait menti jusqu’au bout aux Français sur la santé du président, les considérant comme un « peuple d’enfants, auxquels on peut offrir des images d’Epinal pour les amuser, mais qui n’ont pas droit à la vérité ».

Un mois plus tard, Valéry Giscard d’Estaing est élu à une courte majorité, 50,66 %, contre François Mitterrand, et Jacques Fauvet constate à la une du journal : « Cette fois, le pays est bien coupé en deux. (…) Même si la droite domine son succès et la gauche sa déception, la coupure est là : entre les générations, les régions, les catégories sociales, pour ne pas dire les classes. »

Giscard tient « Le Monde » à l’écart

Les premières réformes du nouveau pouvoir ne déplaisent pas au Monde , qui soutient la majorité à 18 ans, la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), l’éclatement de l’ORTF ou le divorce par consentement mutuel. Mais le président n’est pas élu depuis six mois que sa cote de popularité s’effrite et que Thomas Ferenczi signe une longue enquête intitulée « Un certain “exercice solitaire du pouvoir” ».

Le journaliste accrédité à l’Elysée y souligne le caractère distant et monarchique, sous les apparences de la modernité. Il note aussi le secret jalousement gardé autour de la vie privée d’un président qui disparaît facilement des week-ends entiers « sans que ses collaborateurs sachent où il se trouve » . L’article a tant déplu à « VGE  » que le jeune chef de l’Etat a écarté Ferenczi de toutes les invitations à l’Elysée où il s’entretient en off avec des journalistes autour d’un thé. Lorsqu’il le croise, il se montre désormais « si distant qu’il est impossible d’avoir la moindre conversation avec lui » .

Thomas Ferenczi, du « Monde », en arrière-plan, avec lunettes et calepin, à la première garden-party de l’Elysée du président Valéry Giscard d’Estaing (de profil), le 14 juillet 1974. Sont également présents Yves Mourousi (au centre, à l’arrière-plan) et, devant lui, Alain Trampoglieri (au centre).

Les relations ne se sont pas plus réchauffées avec Noël-Jean Bergeroux , qui a remplacé Ferenczi. « Bergeroux, c’est un nom du Massif central ? » , a questionné Giscard lors de leur première rencontre. « Oui, du Puy-de-Dôme. » « J’aurais parié que c’était du Cantal. » La conversation n’est pas allée plus loin. Mais quel beau champ d’enquête que ce président dont la vista des seventies s’est si vite effacée derrière les manières d’Ancien Régime !

Il faut bien reconnaître que le journal semble avoir bien plus d’inclination pour la gauche. Valéry Giscard d’Estaing n’ignore pas que le chef du service, Raymond Barrillon, qui a longtemps cru en Pierre Mendès France, joue volontiers au tennis de table avec François Mitterrand et garde l’espoir de voir bientôt l’alternance et la victoire de l’union de la gauche. Thierry Pfister, chargé de suivre le Parti socialiste, est l’ancien responsable des étudiants de la SFIO et ne cache pas sa proximité avec Pierre Mauroy, le futur premier ministre de la gauche, dont il rejoindra le cabinet à Matignon, en 1981. Pire, aux yeux du président, le seul homme de droite qui paraît trouver grâce aux yeux du Monde est son principal rival, Jacques Chirac, dont André Passeron , chargé de suivre les gaullistes, raconte avec bienveillance l’ambition grandissante, proposant régulièrement un article sur la « relance du projet chiraquien » , avec une constance qui fait sourire tous ses confrères.

Le service Economie est bien plus partagé. Il y a là des experts de la macroéconomie, comme Alain Vernholes , qui décortique chaque année le budget de l’Etat. Et si Gilbert Mathieu , un grand type jovial, est un sympathisant déclaré du Parti socialiste unifié (PSU), Paul Fabra, spécialiste des questions monétaires, paraît franchement sceptique sur les slogans et promesses économiques de l’alliance entre socialistes, communistes et radicaux de gauche.

Exaspération réciproque

Maladroitement, le chef de l’Etat a tenté, au début, d’amadouer Jacques Fauvet d’une Légion d’honneur. En vain. Chaque fois que le président et le directeur du Monde se rencontrent, ils en ressortent l’un et l’autre exaspérés. « VGE » s’adresse avec un mépris plein de hauteur à la plupart des journalistes, et Fauvet exècre cette façon qu’il a d’expliquer sa politique, comme un professeur donnerait un cours à des élèves trop médiocres pour comprendre le programme. Depuis quelque temps, il a aussi fait venir auprès de lui un nouvel éditorialiste dont la plume acérée est comme une arme supplémentaire contre l’Elysée.

Philippe Boucher et Jacques Fauvet, devant le palais de justice de Paris, en 1980.

Avec sa moustache, ses écharpes de couleur et son allure de dandy, Philippe Boucher semble toujours hésiter entre l’ironie et la vacherie lorsqu’il s’agit d’écrire sur Giscard. Au sein de la rédaction, ses bons mots font rire à la conférence du matin et il faut bien reconnaître que sa meilleure tête de Turc est ce président dont il imite la prononciation chuintante. A l’affût des informations qui décoifferaient un peu la sagesse balancée et très Sciences Po du journal, il plaide pour des enquêtes plus vigoureuses et multiplie les mercuriales contre les lois « liberticides » du ministre de l’intérieur, Michel Poniatowski, et du garde des sceaux, Alain Peyrefitte. Cet homosexuel assumé a surtout une influence inédite dans une rédaction où Hubert Beuve-Méry professait encore récemment : « On ne donne pas de responsabilités à des hommes comme ça. » Fauvet, lui, l’a d’abord nommé à la tête du service Société avant de lui offrir un poste unique dans le journal, celui d’éditorialiste rattaché au directeur.

C’est de ce petit fortin qu’il a lu, le 9 octobre 1979, Le Canard enchaîné qui doit paraître le lendemain. L’hebdomadaire publie le fac-similé d’une commande du chef d’Etat centrafricain Jean Bedel Bokassa, qui s’était fait sacrer empereur en 1977 et a été renversé un mois plus tôt. La commande date de 1973. Bokassa demandait au Comptoir national du diamant une plaquette de diamants de 30 carats, destinée au ministre de l’économie et des finances français de l’époque : Valéry Giscard d’Estaing. Le lendemain de la chute de Bokassa, en septembre 1979, Le Monde a publié une tribune d’un ancien ambassadeur de France en Centrafrique , qui racontait déjà les cadeaux dont le « soudard » , comme l’appelait de Gaulle, gratifiait ses visiteurs officiels du temps de sa splendeur. Il paraît donc possible qu’à la faveur du changement de régime et du désordre de l’administration centrafricaine Le Canard ait mis la main sur la preuve de ce « cadeau » si embarrassant pour le président français.

L’affaire des diamants, une bombe

Jamais, habituellement, Le Monde ne reprend une information sans l’avoir vérifiée et Barrillon, le chef du service Politique, a freiné des quatre fers. Philippe Boucher a cependant pris sur lui de « bricoler » une double page, non signée. En mettant bout à bout le scoop du Canard sur les diamants de Bokassa, un article sur les investissements de deux cousins Giscard d’Estaing au Tchad et au Cameroun, qui dormait au « frigo », un papier sur la pratique des cadeaux en France et à l’étranger, en tricotant un petit point sur la situation en Centrafrique et un autre sur les « mises en cause de chefs d’Etat » depuis la III e  République, en casant un « filet » sur la « pépite » offerte autrefois à de Gaulle et laissée à l’ambassade de France à Brazzaville par un Général « exceptionnellement pointilleux sur le sujet » , et même en plaçant un article qui reprend les informations de l’hebdomadaire d’extrême droite Minute sur le permis de construire obtenu par le premier ministre, Raymond Barre, à Saint-Jean-Cap-Ferrat, il y a de quoi, assure Boucher, « monter » le sujet à la une.

Au cours de la campagne présidentielle de 1981, les militants RPR, agissant sur ordre de Charles Pasqua, ont détourné les grandes affiches 4 × 3 mètres de Valéry Giscard d’Estaing. Ainsi, dans les principales villes de France, les yeux du président sortant ont été remplacés par des diamants.

Le 10 octobre 1979, les deux pages font l’effet d’une bombe. Si le quotidien de référence reprend le scoop du Canard enchaîné , c’est donc qu’il est vrai. Fort de cette légitimation du Monde , l’AFP s’oblige à demander une réponse de l’Elysée. Au sein du service Politique du journal, l’embarras est évident. « Beaucoup d’entre nous étaient gênés de voir sortir cette histoire un an et demi avant la présidentielle , se souvient André Laurens, alors adjoint de Raymond Barrillon. Certains jugeaient même l’affaire vénielle et, en tout cas, le service Politique n’admettait pas que cette chasse à l’homme contre Giscard soit sortie de son contrôle. »

Furieux, le président de la République refuse désormais de lire le quotidien du soir. A Noël-Jean Bergeroux, il lâche : « Je ne vous en veux pas personnellement mais, si je suis réélu, le journal n’aura aucun cadeau. » Il ne sera pas réélu. Le 10 mai 1981, François Mitterrand l’emporte. Peu après 20 heures, Jacques Fauvet monte jusqu’au deuxième étage congratuler Barrillon, et les journalistes regardent, ébahis, ces deux monstres froids pleurant dans les bras l’un de l’autre.

Dix jours plus tard, un éditorial au vitriol, non signé, mais en fait rédigé par Philippe Boucher, dénonce violemment, en une, les manières giscardiennes : « Si ces mômeries n’étaient odieuses, elles étaient grotesques ! Le grotesque retombait sur la France entière , écrit l’éditorialiste. Il est aujourd’hui de bon aloi que le nouveau président choisisse à présent de se rendre au Panthéon républicain pour s’y référer à Jean Jaurès plutôt que de rêver à Louis XV. Oui, ouf ! Plutôt cela que d’être tenté de chanter le Ça ira  ! »

Cette fois, la Société des rédacteurs se saisit de l’affaire. Elle obtient que, désormais, les éditoriaux soient relus soigneusement afin d’empêcher tout « glissement qui remettrait en cause esprit de critique et d’objection à l’égard du pouvoir en place » . Fauvet partira deux ans plus tard, bientôt nommé à la présidence de la Commission nationale de l’informatique et des libertés par François Mitterrand.

Réunion de leaders socialistes européens, à Paris, le 25 mai 1979. En cercle, de gauche à droite : le portugais Mario Soares, François Mitterrand et Claude Estier (qui fut journaliste politique au « Monde » entre 1955 et 1958). Mario Soares s’adresse à Jacques Fauvet, le directeur de la rédaction du « Monde ».

Les lecteurs du Monde n’aiment pas beaucoup que leur journal quitte son rôle d’informateur rigoureux et distancié. Certes, le service Economie a très tôt décrit les difficultés des socialistes. Alain Vernholes, qui tient ses propres statistiques, a prévenu Jean-Yves Lhomeau – il suit alors la gauche au service Politique –, que « le gouvernement va dans le mur » avec ses nationalisations et ses augmentations de salaire qui ont creusé les déficits. Mais les éditoriaux ont accompagné avec trop d’enthousiasme les premiers pas au pouvoir de la gauche. En 1983, le quotidien subit les désillusions qui accompagnent ces débuts et ses ventes déclinent dangereusement. Durant la seule année 1983, il est passé de 400 000 à 300 000 exemplaires. Le troisième et nouveau directeur, André Laurens, qui a succédé à Jacques Fauvet en 1982, a notamment dû son élection par les journalistes de la Société des rédacteurs (comme c’est l’usage depuis 1951) au fait d’avoir expliqué que Le Monde s’était montré trop partisan et avait mis son identité en péril. Depuis, le quotidien a repris son rôle de contre-pouvoir et n’hésite pas à publier de sévères enquêtes économiques et politiques sur ce président socialiste qui s’est si vite coulé dans les institutions de la V e  République.

Mitterrand contre-attaque

La contre-attaque ne tarde pas. Elle arrive à la fin 1984, après la publication d’un article impertinent, mais en apparence anodin, de Claude Sarraute . Cette piquante journaliste publie chaque jour, en haut à droite de la dernière page du journal, une petite chronique drolatique qui est vite devenue un rendez-vous très populaire. La visite du président gabonais, Omar Bongo , est un parfait sujet de moquerie sur ce président français qu’elle surnomme « mon Mimi » , comme s’il était un copain de bistrot. « Il ne peut pas se plaindre, Bongo, on l’a gâté, il n’y a pas à dire. (…) Tous ces ministres attroupés au pied de la passerelle derrière le président de la République. (…) Et Mitterrand de plus en plus impérial (…) avec son masque d’empereur romain. Moi, mes copains, on ne l’appelle plus que Mittolini. »

« Mittolini » , comme elle dirait Mussolini ! Surtout, Mitterrand a détesté que l’impertinente, épouse qui plus est de l’essayiste Jean-François Revel – qui ne perd jamais une occasion de le vilipender dans Le Point – , fasse une allusion à sa santé en décrivant son teint cireux et, plus encore, à sa vie privée. « Il n’est pas dupe, Bongo , écrit Sarraute . Il sait parfaitement que, quand il s’agit de préserver sa vie privée à lui, Mitterrand se montre beaucoup moins serein. Beaucoup moins large d’esprit. Il cherche et il trouve les moyens d’empêcher la parution de journaux, de bouquins qui risqueraient de le faire dégringoler de son piédestal. »

Claude Sarraute, à Paris, en 1987.

Sur la santé du président, personne au Monde n’y a vu malice. Certes, dès son élection, la spécialiste médecine du journal, Claudine Escoffier-Lambiotte – encore elle – a rapporté à la rédaction en chef la rumeur courant sur le président : « Il est malade. » Mais à force de le voir assumer ses fonctions sans difficulté apparente, le journal a fini par « oublier » l’alerte. Quant à sa vie privée… Jusque-là, jamais Le Monde ne s’est permis de faire la moindre allusion à Mazarine, cette petite fille de 9 ans que Mitterrand a eue avec une conservatrice de musée, Anne Pingeot. La rumeur circule, pourtant. Quelques mois plus tôt, Jean-Yves Lhomeau s’est retrouvé avec des confrères, lors d’un petit déjeuner à l’Elysée, autour du président. Lorsque le journaliste de TF1, Claude Sérillon, a osé poser la question au président : « La rumeur dit que vous avez une fille, monsieur le président… », Mitterrand a répondu : « Oui, et alors ? » Toutes les rédactions, celle du Monde compris, s’en sont tenues là. Elles ignorent que, pour préserver son secret, François Mitterrand a délégué François de Grossouvre afin de jouer le « ministre de la vie privée » , comme on l’appelle à l’Elysée. Elles ignorent plus encore que le président a fait surveiller et mettre sur écoute le journal d’extrême droite Minute et le romancier Jean-Edern Hallier, qui projette d’écrire un livre sur Mazarine.

Pressions de l’Elysée « vs » « investigations »

Le directeur du journal ne survivra pas à cette allusion à la vie privée du président. Alors qu’André Laurens a besoin du soutien de la BNP, René Thomas, le patron choisi par Mitterrand deux ans plus tôt pour diriger la banque nationalisée en 1981 et principal bailleur de fonds du journal, refuse son plan de rigueur. Thomas, un proche du frère du chef de l’Etat, Jacques Mitterrand, est aussi le futur mari de Laurence Soudet, qui, à l’Elysée, se charge de veiller sur Mazarine et sa mère. « Les salaires ne seront pas versés, sauf si vous me promettez que Laurens s’en va » , assène René Thomas, en cette fin d’année 1984, aux représentants de la Société des rédacteurs qui, en tant qu’actionnaire, vient plaider la cause du journal. En 1985, André Fontaine est élu directeur du Monde . Ce journaliste aux manières de diplomate vient du service Etranger et c’est bien la première fois, depuis Beuve, que ce n’est pas le service Politique qui « fournit » la tête du journal.

Mitterrand croyait avoir fait rentrer Le Monde dans le rang. Il va vite déchanter. Installé dans un petit bureau attenant au service des Informations générales, avec le spécialiste de la rubrique justice, Bertrand Legendre, Edwy Plenel, le « rubricard » police, paraît à l’affût de tout ce qui pourrait nourrir ses enquêtes et les transformer en scoop. Avec sa moustache noir de jais, ses chemises sombres et ces petits cigares qu’il aime fumer en tapant ses articles, il a le style farouche des révolutionnaires chiliens et le goût des secrets d’Etat. Quatre ans avant d’entrer au Monde , en 1980, il couvrait l’éducation et l’enseignement supérieur pour Rouge, l’hebdomadaire de la Ligue communiste révolutionnaire. Grâce à ses contacts parmi les policiers et au ministère de l’intérieur, il jouit d’un formidable réseau d’informateurs. Se mesurer au pouvoir, débusquer des affaires d’Etat, c’est l’essence même de ses enquêtes qu’il a rebaptisées à l’américaine : « Investigation » .

En janvier 1985, déjà, il a dénoncé les agissements de la cellule antiterroriste de l’Elysée dans l’affaire dite « des Irlandais de Vincennes » , menant l’enquête de concert avec un journaliste du Canard enchaîné , Georges Marion , un ancien de Rouge , lui aussi, qui rejoindra bientôt Le Monde . Quelques mois plus tard, le 10 juillet 1985, deux explosions détruisent en partie la coque du Rainbow-Warrior , le navire de Greenpeace qui mouillait dans le port d’Auckland (Nouvelle-Zélande), tuant Fernando Pereira, le photographe de l’association écologiste. Au Monde , l’affaire n’a fait qu’une brève. Le navire devait appareiller pour gêner les essais nucléaires français dans l’atoll de Mururoa, mais Greenpeace n’est encore qu’une petite organisation écolo sans véritable influence. Ce n’est qu’au mois d’août que deux journalistes, Pascal Krop, à L’Evénement du jeudi, et Jacques-Marie Bourget, à VSD , révèlent que les services secrets français sont derrière l’attentat, après l’arrestation par les autorités néo-zélandaises de deux agents de la DGSE.

Bertrand Legendre et Edwy Plenel, journalistes au « Monde », lors de l’affaire Greenpeace, à Paris, le 20 septembre 1985.

Rue des Italiens, Plenel, qui va bientôt fêter ses 33 ans, s’attelle à l’enquête. Au départ, il erre un peu, écrivant que l’attentat a été fomenté par l’extrême droite, ce qui est faux et l’oblige à faire des excuses. Mais il persévère dans l’enquête, raconte comment la DGSE a infiltré Greenpeace et, avec son confrère Bertrand Legendre, remonte le fil de l’attentat jusqu’à révéler l’existence d’une troisième équipe.

Indépendance et « désidéologisation »

André Fontaine a vite compris que Le Monde ne peut restaurer son image et retrouver ses lecteurs qu’en imposant son indépendance à l’égard du pouvoir présidentiel. Il soutient ses enquêteurs, mais craint l’erreur qui vaudrait au journal le discrédit et, peut-être, une contre-attaque du pouvoir. Il a donc propulsé le scoop sur quatre colonnes à la une en y ajoutant un curieux conditionnel : « Le Rainbow-Warrior aurait été coulé par une troisième équipe de militaires français ». Puis il a téléphoné au secrétaire général de l’Elysée, Jean-Louis Bianco, pour le prévenir en prenant soin toutefois d’ajouter : « Les rotatives tournent. » En somme, il est impossible d’arrêter l’information en marche.

Edwy Plenel sait mettre en scène ses enquêtes. Il a prévenu les autres médias de la sortie de ses révélations pour mieux en amplifier l’impact. A l’Elysée, c’est le branle-bas de combat : il faut protéger le président de la République et donc discréditer Le Monde et « ce trotskiste qui veut mettre à bas la social-démocratie » . Aussi, quel soulagement lorsque le premier ministre, Laurent Fabius, qui n’était pas impliqué dans l’opération, oblige le 20 septembre son ministre de la défense, Charles Hernu, à démissionner ! Le chef du service Politique, Jean-Marie Colombani , en est si enchanté qu’il offre un pot réunissant les enquêteurs des « Info géné » et les journalistes de son service, qui ont travaillé de concert sur l’affaire Greenpeace et ses conséquences.

Colombani et Plenel, on ne fait pas plus différent que ce duo. Le premier est un démocrate-chrétien comme l’était Beuve-Méry, un centriste amoureux de la politique, doté d’un sens implacable des règles de la loyauté – « son côté corse » , dit-on au journal. Depuis qu’il a pris la direction du service Politique, il en a poursuivi la « désidéologisation » , afin que le journal « ne soit plus un compagnon de route de la gauche » , dit-il aujourd’hui. Plenel est resté ce qu’il appelle lui-même un « trotskiste culturel » . Tous deux ont compris que l’audience et l’influence du Monde ne peuvent progresser qu’en faisant du quotidien un intraitable contre-pouvoir. Leur alliance est une machine de guerre. Après moult péripéties, ils finissent par prendre la direction du Monde en 1994. Jean-Marie Colombani en directeur du journal, c’est le retour du service Politique au pouvoir. « La politique, c’est l’ADN du journal, dit-il aujourd’hui. Si le journal s’en éloigne, il décline. » Mais cette fois, Edwy Plenel, l’enquêteur le plus emblématique du Monde , prend la direction de la rédaction et cet attelage reflète les évolutions d’une société dont les élus sont désormais de plus en plus contestés. Les ventes du Monde grimpent à un rythme soutenu.

C’est la fin de règne de François Mitterrand. Son comportement pendant la guerre, sa fille cachée, ses amis corrompus, son cancer, il n’y a pas un mois, parfois une semaine, sans que la presse en général et Le Monde en particulier viennent dénouer les méandres cachés de ce personnage si romanesque. En 1995 aura lieu l’élection présidentielle et il ne fait presque aucun doute qu’après quatorze ans de pouvoir d’un socialiste la droite l’emportera, elle qui a déjà gagné les législatives en 1993, obligeant le président à une ultime cohabitation. « Chaque fois que le premier ministre me serre la main, j’ai l’impression qu’il me prend le pouls » , soupire Mitterrand en évoquant son premier ministre, Edouard Balladur, qui ne cache plus son ambition présidentielle.

La une du « Monde » annonçant la mort de François Mitterrand, le 8 janvier 1996.

Jean-Marie Colombani n’a jamais dissimulé son mépris pour Jacques Chirac. A la tête du conseil de surveillance du Monde , l’essayiste et conseiller des puissants Alain Minc ne touche pas à l’éditorial, mais on le voit sans cesse dans les couloirs du journal. Il est clair que sa préférence va à Edouard Balladur, plus franchement européen, libéral et d’un conservatisme classique, plutôt qu’au patron du Rassemblement pour la République (RPR). « Balladur, c’était le cercle de la raison » , résume-t-il. A la une du journal s’exposent aussi les analyses du vice-président de la Sofres, Jérôme Jaffré, soulignant la victoire inéluctable du premier ministre à la présidentielle. « Trotsko-balladurisme » , voilà comment Jean-François Kahn, le directeur de L’Evénement du jeudi , qualifie ironiquement la ligne éditoriale du Monde.

Chirac, ses notes et ses remarques

Seulement, Jacques Chirac gagne la présidentielle… Et les journalistes du Monde comprennent vite que cet homme qui a mené tant de campagnes, jusqu’à la dernière où il a dû éliminer son rival Balladur au sein de son propre camp, ne sait pas quoi faire du pouvoir. « Le contentement de peu », c’est ainsi que Jean-Marie Colombani titre son éditorial, le 18 juillet 1995 . D’ailleurs, Chirac perd le pouvoir deux ans plus tard, après avoir dissous l’Assemblée nationale, en 1997. Le pouvoir se déplace soudainement à Matignon, où le socialiste Lionel Jospin prend la tête du gouvernement de la troisième cohabitation de la V e  République. La couverture de l’Elysée devient le récit d’un président empêché.

Jacques Chirac célèbre sa victoire depuis le balcon de la permanence électorale du RPR avenue d’Iéna, à Paris, le 7 mai 1995.

Au service Politique du Monde , sous la direction de Patrick Jarreau, est arrivée une nouvelle génération née au journalisme avec la chute du mur de Berlin. Elle se méfie des idéologies, a intégré combien l’Europe et la mondialisation ont affaibli les souverainetés, s’attache à décrypter les effets de la « com », comme on appelle ces techniques de marketing politique qui n’ont jamais été plus puissantes, maintenant que la réalité du pouvoir s’étiole. Jacques Chirac, pour sa part, semble incapable de parler directement aux journalistes et lorsqu’il reçoit une demi-douzaine d’entre eux à l’Elysée, il leur lit consciencieusement les notes qu’on lui a écrites sur une fiche cartonnée tout en exigeant le off… Avec Le Monde , qui raconte sans aménité ce président sans pouvoir et les affaires de corruption qui remontent à la surface, les relations sont exécrables. Lorsqu’il croise la journaliste qui le suit, il ne manque jamais de lui faire remarquer ceci : « Si moi, je disais que vous êtes une va-de-la-gueule, vous m’attaqueriez. Mais moi, je ne peux rien dire ! »

Face à l’usure de la droite et de la gauche, l’extrême droite progresse à bas bruit. Pour Le Monde , la couverture du Front national (FN) est devenue une véritable rubrique en 1983, lorsque Jean-Pierre Stirbois , le lieutenant de Jean-Marie Le Pen, a effectué une percée spectaculaire lors des élections municipales de Dreux. Depuis, le journal enquête sur ce parti, ce chef et sa famille, dont l’influence va croissant. Le 18 avril, trois jours avant le premier tour de l’élection présidentielle de 2002, alors que les rubricards qui suivent la campagne de Jacques Chirac et celle de Lionel Jospin notent depuis plusieurs semaines le manque d’enthousiasme dans les meetings, la faible mobilisation de la droite et la dispersion de la gauche, Le Monde imprime cette interrogation prémonitoire en une : « L’extrême droite au second tour ? » A l’intérieur du journal, une enquête sur « Comment Jean-Marie Le Pen organise la bataille du second tour  » et un « ventre » mettant en scène les chiraquiens qui, face au danger FN, se rassurent comme ils peuvent : « Ce qui est nouveau, tout de même, c’est la symétrie des handicaps entre Chirac et Jospin. Nous avons Le Pen, et ils ont Laguiller. »

Face à l’extrême droite, Le Monde appelle pour la première fois à voter pour un candidat venu de la droite, si l’on excepte le « oui conditionnel et provisoire » de Beuve-Méry à de Gaulle, en 1958. Jacques Chirac est réélu à 82,2 % des voix face à Jean-Marie Le Pen. Hormis pour son refus, en 2003, d’engager la France aux côtés des Etats-Unis dans une guerre en Irak, le journal l’applaudit rarement. D’ailleurs, le voilà de nouveau empêché, en 2005, cette fois par un accident vasculaire cérébral. « L’absent », c’est le titre accompagnant la double page que signe Béatrice Gurrey, qui suit désormais le second mandat présidentiel. Elle y décrit minutieusement un Elysée déserté et un président qui, lors de ses déplacements, semble ailleurs, regardant ses fiches même au moment de dire bonjour à ses interlocuteurs. « Après cela, j’ai été rayée de la liste des accrédités pour un déplacement à Saint-Pétersbourg où Chirac devait rencontrer son “ami” Poutine » , confie-t-elle. A la porte de l’Elysée piaffe déjà Nicolas Sarkozy.

Edwy Plenel a quitté Le Monde en 2004 , Jean-Marie Colombani s’en va en 2007. Pour la première fois, le directeur du Monde n’est issu ni du service Politique ni du service Etranger. Eric Fottorino a longtemps dirigé le service des grands reporters avant d’imaginer une nouvelle formule au sein de laquelle il a notamment introduit les pages Planète, consacrées à l’environnement.

Avec « Sarko », si loin, si proche

Il est aussi romancier. Est-ce pour cela qu’il permet de nouvelles formes d’écriture ? Philippe Ridet, qui suit Nicolas Sarkozy, s’autorise à raconter un Sarkozy dans lequel il se projette lui-même. « Ma vie avec Sarko », avait-il écrit lors de la campagne présidentielle de 2007, narrant la vie d’un journaliste embedded dans la caravane du candidat UMP. Il continue de raconter ce qu’il appelle un « alter ego générationnel que tout éloigne de [lui]  » . Dépeint tour à tour comme un personnage de comédie ou menaçant, connaissant par cœur les chansons de Johnny et confronté à la crise financière de 2008, il arrive que Nicolas Sarkozy regimbe.

Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur et candidat UMP à la présidentielle, s’adresse aux journalistes, dont deux du « Monde », Philippe Ridet (debout, 4ᵉ à dr.) et Arnaud Leparmentier (derrière lui, en chemise bleue, à lunettes), à Marseille, le 2 septembre 2006. Sont également présents Hélène Jouan (France Inter, debout, en bleu), Jean-Francois Achilli (France Inter, au centre, juste derrière Nicolas Sarkozy), Caroline Roux (Canal+, en kaki), Frédéric Haziza (LCP et Radio J, debout, 3ᵉ à droite), Géraldine Woessner (BFM-TV, debout, tout à droite), Nadège Puljak (AFP, assise à gauche de Nicolas Sarkozy), Bruno Jeudy (JDD, debout, 4ᵉ à gauche), Claude Guéant (le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, assis à sa droite), Luc Chatel (le porte-parole du candidat UMP, assis à gauche, la main sur la bouche).

En mai 2009, un éditorial d’Eric Fottorino reprochant au chef de l’Etat sa « vantardise et sa frénésie » provoque cependant une crise plus grave. Vincent Bolloré, ami de Nicolas Sarkozy, annonce qu’il cesse de faire imprimer son quotidien gratuit Direct Matin sur les rotatives du Monde . Le Journal du dimanche, propriété d’Arnaud Lagardère, lui aussi ami du président, change également d’imprimerie. Bientôt suivis par Les Echos, propriété du patron de LVMH, Bernard Arnault, encore un ami de l’hôte de l’Elysée. Pour Eric Fottorino, « le pouvoir tentait de nous asphyxier par la voie industrielle » .

De fait, la situation financière est devenue impossible pour le journal, qui doit avoir recours à des actionnaires extérieurs, le trio « BNP » – pour Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse. Eric Fottorino doit partir, bientôt remplacé par un ancien des pages Economie, Erik Izraelewicz. En 2012, lorsque la Société des rédacteurs réunit les journalistes en comité de rédaction pour décider de la position du Monde lors de la prochaine élection présidentielle, un nombre non négligeable de journalistes insistent pour que le journal ne se prononce pas en faveur d’un candidat. C’est la première fois qu’une telle réticence s’exprime, alors que le second tour oppose le socialiste François Hollande au président sortant, Nicolas Sarkozy. « Les lecteurs n’ont plus besoin qu’on leur dise pour qui voter » , fait valoir le directeur adjoint de la rédaction, Didier Pourquery, alors que l’éditorialiste Gérard Courtois fait remarquer : « Nous faisons des éditos tous les jours pour dire ce que l’on pense de la marche du monde et on ne dirait pas quelle est notre inclination pour la présidentielle en France ? »

Une question de « sex-appeal »

« Izra », comme on surnomme le patron du Monde, Erik Izraelewicz, reprend : « J’ai l’impression à vous entendre qu’il est évident que, si nous appelions à voter pour quelqu’un , ce serait pour Hollande. Mais nous avons plutôt intérêt à ce que ce soit Sarkozy qui gagne : c’est un homme imprévisible, un formidable acteur, je ne suis pas sûr que Hollande élu aura le même sex-appeal ! Le directeur de L’Obs m’a d’ailleurs dit : “Quand on met Hollande en une, on ne vend pas.” » Il n’a pas tout à fait tort. Ce n’est pas François Hollande la seule cause. Si les ventes du journal ne cessent de progresser, la politique n’intéresse plus les lecteurs comme auparavant. Les journalistes eux-mêmes se pressent moins qu’avant pour rejoindre le service.

François Hollande dans un camion radio garé devant son QG de campagne, rue de Ségur, à Paris, le 11 avril 2012.

En 2017, l’élection d’Emmanuel Macron, président quadragénaire, bon communicant mais impénétrable, n’a rien changé à l’affaire. C’est comme si le pouvoir s’était déplacé vers les sphères économiques ou médiatiques. Les partis politiques sont moribonds. Au sein du journal, il n’est plus nécessaire d’avoir dirigé le service Politique pour accéder à la direction du quotidien comme cela a été si longtemps le cas. L’actuel directeur du journal, Jérôme Fenoglio, élu en 2015, ancien rédacteur en chef de la version numérique du quotidien, n’y est même jamais passé.

(Avec Stéphanie Pierre, à la documentation du « Monde » )

Un huissier apporte la dernière édition du « Monde » au palais de l’Elysée, le 2 octobre 2014.

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Conflit au Proche-Orient : une délégation égyptienne en Israël pour discuter d’une trêve à Gaza

Un nouveau projet de trêve, associé à la libération d’otages, serait sur la table selon les médias israéliens. Mais pour l’heure, les bombardements continuent sur la bande de Gaza.

Une nouvelle série de négociations va s'ouvrir ce vendredi pour une trêve à Gaza. AFP/JACK GUEZ

Un nouvel espoir. Une délégation égyptienne est attendue en Israël, ce vendredi. Officiellement, selon une source proche du gouvernement, il s’agit de discuter de questions de « sécurité ». Mais d’après des médias israéliens, la délégation doit surtout tenter de relancer les négociations et plaider pour un accord de trêve entre Israël et le Hamas impliquant la libération de « dizaines » d’otages .

Cette nouvelle série de négociations intervient plus de six mois après l’attaque sans précédent du Hamas sur l’État hébreu et le déclenchement, en représailles, de la guerre dans l’enclave palestinienne. Jusqu’ici, les négociations pour une nouvelle trêve, impulsées par le Qatar, l’Égypte et les États-Unis, n’ont pas abouti. Depuis le début du conflit, les combats n’ont cessé que pendant une semaine, fin novembre. Ce court cessez-le-feu avait permis la libération de 80 otages détenus par le Hamas.

Nouveau projet de trêve

Selon des médias israéliens, le cabinet de guerre a discuté d’un nouveau projet de trêve associée à une libération d’otages. D’après le site Walla, qui cite un haut responsable israélien sans le nommer, les discussions portent plus précisément sur une proposition pour libérer dans un premier temps 20 otages considérés comme des cas « humanitaires ».

Selon des médias locaux, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, est attendu en Israël mardi prochain.

Les dirigeants de 18 pays, dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et le Brésil, ont appelé jeudi le Hamas à « la libération immédiate de tous les otages » . « L’accord sur la table pour libérer les otages permettrait un cessez-le-feu immédiat et prolongé à Gaza », poursuit le texte.

Jeudi, des proches d’otages ont une nouvelle fois manifesté à Tel-Aviv, pour faire pression sur le gouvernement afin qu’il obtienne leur libération. Certains avaient les mains liées et teintées de rouge, la bouche couverte d’un sparadrap marqué du chiffre « 202 », le nombre de jours écoulés depuis le 7 octobre, ou portaient une pancarte avec les mots « Un accord sur les otages maintenant ».

Le Hamas avait diffusé mercredi une vidéo de l’otage Hersh Goldberg-Polin, un geste considéré par la presse locale comme visant entre autres à faire pression sur Israël dans les pourparlers. Parlant vraisemblablement sous la contrainte, cet Israélo-américain âgé de 23 ans accuse dans cette vidéo Benyamin Netanyahou et les membres de son gouvernement d’avoir « abandonné » les otages.

Des craintes pour Rafah

Selon la chaîne Al-Araby, le déplacement de la délégation en Israël doit aussi d’appuyer les efforts déployés par l’Égypte pour empêcher une offensive sur Rafah. L’armée israélienne prépare une opération terrestre dans la ville frontalière , « dernier » bastion du mouvement islamiste située dans le sud du territoire, que le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, estime nécessaire pour « vaincre » le Hamas et libérer les plus de cent otages toujours retenus à Gaza. La ville est déjà pilonnée par l’aviation. Dans la nuit de jeudi à vendredi, des témoins ont fait état de bombardements dans le secteur de Rafah.

Le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, a annoncé jeudi que le cabinet de guerre s’était réuni « pour discuter des moyens de détruire les derniers bataillons du Hamas ». Un responsable politique du Hamas, Ghazi Hamad, a de son côté assuré à l’AFP depuis le Qatar qu’un assaut sur Rafah ne permettrait pas à Israël d’obtenir « ce qu’il veut », soit « d’éliminer le Hamas ou récupérer » les otages.

De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent, en cas d’offensive, un bain de sang dans cette ville frontalière avec l’Égypte , refuge pour près d’un million et demi de Palestiniens.

Par ailleurs, les nouvelles négociations vont commencer alors que l’armée israélienne et le Hezbollah libanais - mouvement soutenu par l’Iran et allié du Hamas palestinien - ont échangé des tirs de missiles dans la nuit de jeudi à ce vendredi.

demi tour gauche militaire

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  1. Le demi-tour : définition, interdictions et obligations

    demi tour gauche militaire

  2. Demi-tour gauche !

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  3. Le panneau d'interdiction de faire demi-tour

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  4. Défense de faire demi-tour gauche

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  5. Demi-tour niveau 8 :) (vidéo teaser)

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  6. la technique du demi tour

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COMMENTS

  1. Ordre serré

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  4. Comment marcher au pas: 13 étapes (avec images)

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  5. Ordre serré : demi-tour droite

    Premier temps: tourner sur le talon gauche d'un demi-quart de cercle à droite, et placer le pied droit en équerre, le milieu du pied vis-à-vis et à environ 0,10 m du talon gauche. Deuxième temps: tourner sur les deux talons, en élevant un peu la pointe des pieds, les jarrets

  6. Les Protocoles Et Cérémonies L'Ordre Serré

    Définition : C'est la manière de regrouper des hommes et de les faire manœuvrer ensemble. L'ordre serré fait partie de la formation des militaires et des sapeurs-pompiers. Il peut être classé en 3 grandes rubriques : Les mouvements de pied-ferme ; Les mouvements exécutés en marchant ; Les positions et mouvements d'une formation. 4.

  7. PDF FORMATION JSP 1 et 2 année Fiches instructeurs

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  8. Informations

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    DEMI-TOUR A DROITE ou DEMI-TOUR A GAUCHE, en termes militaires, sont les commandemens dont on fait usage pour faire changer de front à un bataillon, soit à droite soit à gauche. Voyez Evolution, Quart de conversion, & Conversion .

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    Je ne suis pas militaire, toutefois, wikipedia indique qu'en ordre serré, l'ordre permettant de retourner un régiment (180°) est : Demi-tour … droite ! Ceci est le mouvement consistant à inverser le sens de marche à l'arrêt. Je note que "Demi-tour .... gauche !" n'existe pas (c'est assez conforme à mon préjugé car on doit ...

  11. déroulement d'une PMD

    Aprés une courte pause pour déjeuner, reprise des cours d'ordre sérré : A gauche, gauche ! A droite, droite ! Demi tour droite, etc... On nous fait marcher quelques metres en formation. Pas facile facile. L'aprem, on a fait des tests sportifs pour determiner des groupes de niveaux pour le sport. Tractions et luc leger. J'ai ...

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