Poetica

Poésie, poèmes et poètes

luchini baudelaire le voyage

À Maxime Du Camp

Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes, L’univers est égal à son vaste appétit. Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes ! Aux yeux du souvenir que le monde est petit !

Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, Le cœur gros de rancune et de désirs amers, Et nous allons, suivant le rythme de la lame, Berçant notre infini sur le fini des mers :

Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ; D’autres, l’horreur de leurs berceaux, et quelques-uns, Astrologues noyés dans les yeux d’une femme, La Circé tyrannique aux dangereux parfums.

Pour n’être pas changés en bêtes, ils s’enivrent D’espace et de lumière et de cieux embrasés ; La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent, Effacent lentement la marque des baisers.

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s’écartent, Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

Ceux-là, dont les désirs ont la forme des nues, Et qui rêvent, ainsi qu’un conscrit le canon, De vastes voluptés, changeantes, inconnues, Et dont l’esprit humain n’a jamais su le nom !

Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils La Curiosité nous tourmente et nous roule, Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.

Singulière fortune où le but se déplace, Et, n’étant nulle part, peut être n’importe où ! Où l’Homme, dont jamais l’espérance n’est lasse, Pour trouver le repos court toujours comme un fou !

Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ; Une voix retentit sur le pont : « Ouvre l’œil ! » Une voix de la hune, ardente et folle, crie : « Amour… gloire… bonheur ! » Enfer ! c’est un écueil !

Chaque îlot signalé par l’homme de vigie Est un Eldorado promis par le Destin ; L’Imagination qui dresse son orgie Ne trouve qu’un récif aux clartés du matin.

Ô le pauvre amoureux des pays chimériques ! Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer, Ce matelot ivrogne, inventeur d’Amériques Dont le mirage rend le gouffre plus amer ?

Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue, Rêve, le nez en l’air, de brillants paradis ; Son œil ensorcelé découvre une Capoue Partout où la chandelle illumine un taudis.

Étonnants voyageurs ! quelles nobles histoires Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers ! Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires, Ces bijoux merveilleux, faits d’astres et d’éthers.

Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile ! Faites, pour égayer l’ennui de nos prisons, Passer sur nos esprits, tendus comme une toile, Vos souvenirs avec leurs cadres d’horizons.

Dites, qu’avez-vous vu ?

« Nous avons vu des astres Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ; Et, malgré bien des chocs et d’imprévus désastres, Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.

La gloire du soleil sur la mer violette, La gloire des cités dans le soleil couchant, Allumaient dans nos coeurs une ardeur inquiète De plonger dans un ciel au reflet alléchant.

Les plus riches cités, les plus beaux paysages, Jamais ne contenaient l’attrait mystérieux De ceux que le hasard fait avec les nuages. Et toujours le désir nous rendait soucieux !

– La jouissance ajoute au désir de la force. Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d’engrais, Cependant que grossit et durcit ton écorce, Tes branches veulent voir le soleil de plus près !

Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace Que le cyprès ? – Pourtant nous avons, avec soin, Cueilli quelques croquis pour votre album vorace, Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin !

Nous avons salué des idoles à trompe ; Des trônes constellés de joyaux lumineux ; Des palais ouvragés dont la féerique pompe Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ;

Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ; Des femmes dont les dents et les ongles sont teints, Et des jongleurs savants que le serpent caresse. »

Et puis, et puis encore ?

« Ô cerveaux enfantins !

Pour ne pas oublier la chose capitale, Nous avons vu partout, et sans l’avoir cherché, Du haut jusques en bas de l’échelle fatale, Le spectacle ennuyeux de l’immortel péché :

La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide, Sans rire s’adorant et s’aimant sans dégoût ; L’homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide, Esclave de l’esclave et ruisseau dans l’égout ;

Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ; La fête qu’assaisonne et parfume le sang ; Le poison du pouvoir énervant le despote, Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ;

Plusieurs religions semblables à la nôtre, Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté, Comme en un lit de plume un délicat se vautre, Dans les clous et le crin cherchant la volupté ;

L’Humanité bavarde, ivre de son génie, Et, folle maintenant comme elle était jadis, Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie : « Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! »

Et les moins sots, hardis amants de la Démence, Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin, Et se réfugiant dans l’opium immense ! – Tel est du globe entier l’éternel bulletin. »

Amer savoir, celui qu’on tire du voyage ! Le monde, monotone et petit, aujourd’hui, Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image : Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui !

Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ; Pars, s’il le faut. L’un court, et l’autre se tapit Pour tromper l’ennemi vigilant et funeste, Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit,

Comme le Juif errant et comme les apôtres, À qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau, Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d’autres Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.

Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine, Nous pourrons espérer et crier : En avant ! De même qu’autrefois nous partions pour la Chine, Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,

Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres Avec le cœur joyeux d’un jeune passager. Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres, Qui chantent : « Par ici ! vous qui voulez manger

Le Lotus parfumé ! c’est ici qu’on vendange Les fruits miraculeux dont votre cœur a faim ; Venez vous enivrer de la douceur étrange De cette après-midi qui n’a jamais de fin ! »

À l’accent familier nous devinons le spectre ; Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous. « Pour rafraîchir ton cœur nage vers ton Électre ! » Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.

Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre ! Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons ! Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre, Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !

Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte ! Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ? Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau !

Charles Baudelaire

31 commentaires sur “Le Voyage”

Si tu cales au deuxième vers… Ça veut dire que l’envie de tout connaître est aussi grand que l’univers (c’est une image).

Que veux dire « l’univers est égal à son vaste appétit » ?

Qui suis-je pour juger de ce qui relève du sublime ? Le poète a dit. Écoutons-le humblement. C’est bien plus haut que nous… ce n’est pas mesurable à notre échelle de simples mortels

Bien écrit et tout.

Sarah, je vous aime!

Après Victor HUGO, « Abîme », « La vérité », « les 2 façons d’aimer », Après J-Claude PANTEL « Le Talent », « Les enfants d’Hermann HESS », « Caspar David FRIEDRICH », voici un chef-d’Oeuvre de Georges CHELON qui vient de mettre en chanson de manière MAGISTRALE ce poème « Le voyage » de Charles BAUDELAIRE ! Vous le trouverez sur YT :

https://www.youtube.com/watch?v=XEQM_x1I6A0

Un chef d’oeuvre ? NON ! Un élixir des Dieux… L’ivresse des cimes !

Je dois l’apprendre pour le college et c’est compliqué.

Je réponds à ceux qui le trouve long, c’est parce vous êtes à court d’imagination et de rêves, n’ayez pas peur c’est notre histoire que Charles déroule devant vos yeux !

C’est bien !

Apprendre ce poème en verlan et remonter à la source

Où que l’on parte, nos ombres nous suivent, comme des chiens accrochés à nos basques. L’idéal rongeur, pour reprendre Charles, mon semblable mon frère, fuit comme l’horizon au fur et à mesure que notre vaisseau poussé par les vents des espoirs jamais satisfaits, presque toujours éternellement déçus, sur les vagues d’un temps toujours fuyant. Que faire? Partir rester? Qu’importe nous semblons tous rivés à nos destins ignorés, accrochés comme des pendus à leur potence. Où donc nous diriger? En quoi espérer? Sinon en Dieu ou bien la Mort? Ou encore le néant d’une pureté parfaite?

Magnifique Charles, l’alchimiste, qui nous révèle la Lumière dans un noir profond!

Un poème qui mène le genre humain dans l’aventure à toutes les époques et les épreuves inconnues qu’elle doit traverser c’est notre destin, il est magnifique.

A lire sans modération pour peut-être mieux appréhender notre époque, l’Humanité est en tout temps la même, même si elle s’exprime différemment à chaque génération.

Liberté oblige.

Ce poème annonce un peu <>, comme s’ils étaient du même auteur. Les derniers vers sont d’un monde inconnu.

C’est un poème assez sombre. Au final il nous dit que les hommes et les femmes sont pourris partout pareil et que le seul voyage qui vaille vraiment la peine est la mort.

Ce poème touche l’essence des coutumes des lois des religions. Il résume l’histoire de l’esclavage et les aventures de Liberté.

Ce poème est bien, mais il est un peu… long

C’est un beau poème même s’il est très long. Je voulais le prendre pour un devoir de français, mais du coup j’hésite. Malgré tout c’est un des plus beaux poèmes que Baudelaire ai écrit.

Qui pourrait m’expliquer ce poème svp. Je le trouve super mais j’ai du mal à le comprendre. Je sais que ça parle de voyage et de voyageurs mais je n’arrive pas à l’accrocher. Merci…

Il nous fait voyager ce poème.

J’adore ce poème. Il est profond, magique, touchant.

C’est, je le pense, un poème aux influences romantiques, parnassiennes et qui tend vers le symbolisme. On y pense à des inntertextualités diverses : Homère, Lamartine, Hugo, et ses accents annonce le fameux « Bateau ivre » de Rimbaud, qui a sûrement lu ce poème. C’est top. Je vais l’offrir à la réfléxion de mes élèves demain, qui vont le « goûter » comme un mets sublime. Isah

C’est, je le pense, un poème aux influences romantiques, parnassiennes et qui tend vers le symbolisme. On y pense à des inntertextualités diverses : Homère, Lamartine, Hugo, et ses accents annonce le fameux « Bateau ivre » de Rimbaud, qui a sûrement lu ce poème. C’est top. Je vais l’offrir à la réfléxion de mes élèves demain, qui vont le « goûter » comme un mets sublime. Isah

C’est quoi comme type de poème ?

Je voudrais savoir si quelqu’un ne saurait pas à quel mouvement littéraire appartient ce poème?

Quand a été écrit ce poème?

Un poème tout simplement magique *u*

Un peu long mais bien.

Magnifique, Il nous fait voyagé !

Magnifique !

Merci pour ce poème. Il est tres beau !!

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Commentaire

Charles Baudelaire - Les Fleurs du mal

Oral du bac de français, ecrit du bac de français, pour aller plus loin, le voyage - viii.

Charles Baudelaire

"Nietzsche et Baudelaire" par Fabrice Luchini

"je suis tout autant que wagner un enfant de ce siècle, je veux dire un décadent, avec cette seule différence que moi, je l’ai compris, j’y ai résisté de toutes mes forces. le philosophe en moi y résistait" (friedrich nietzsche in le cas wagner)..

  • Fabrice Luchini Comédien et acteur
Je n’aurais pas imaginé cette lecture pour France Culture, sans la complicité d’un ami de longue date, Stanislas Wais, qui a eu cette idée de mêler Baudelaire à Nietzsche. Pour moi, Nietzsche est le philosophe le plus littéraire de tous, c’est pourquoi l’on peut légitimement s’interroger sur la possibilité de le dire devant un micro ou devant un public. Je n’ai pas de formation philosophique donc ce que je dis n’a aucune ambition de vérité universelle, mais il me semble, moi qui n’ai pas été longtemps à l’école, qu’ouvrir un livre de Kant, Hegel ou Spinoza, c’est très compliqué. Alors que la pratique nietzschéenne de l’aphorisme donne accès plus facilement à l’œuvre. Et puis, pour dire toute la vérité - et cela prouve bien la thèse de Nietzsche selon laquelle tout n’est que biographie -, ma première fiancée exigeait avant nos rendez-vous que j’aie lu une dizaine de pages de Zarathoustra . J’avais 18 ans, j’étais un peu dépassé par le propos. Et puis plus tard, bizarrement, j’ai vu que Nietzsche infiltrait toutes les questions de notre époque. Est-ce par l’amour que Deleuze avait pour lui ? 
En tout cas, il a une audience et il y a un phénomène Nietzsche. Alors j’ai eu envie de voir s’il "passait à l’oral". Grâce à France Culture pour laquelle ce sera une première, je vais le tenter et faire l’expérience de le dire à la fois pour la radio et pour le public. C’est une gageure, mais c’est assez passionnant parce que je vais essayer de le servir pour le faire entendre. On va enregistrer et du coup on aura une idée exacte de la manière dont "ça passe ou non", je saurai si, après cette lecture au Musée Calvet, je pourrai le jouer dans une salle à Paris, assez petite, parallèlement à des spectacles plus grand public. Et si ça ne passe pas, eh bien, on l’aura fait deux fois !                     Publicité
Quant à Baudelaire que l’on entendra aussi, pour aller vite, on pourrait dire que c’est un décadent, un morbide, un artiste dans le spleen et la souffrance. Il est donc presque l’antithèse du dépassement, de la vitalité, du grand "oui" dionysien de Nietzche. Mais leur point commun est l’amour de la forme, l’amour de l’apparence, l’efficacité stylistique, le sens de la rupture et puis la vérité de la forme qui est presqu’une vérité comme l’exprime bien Paul Valery : " Qu’est-ce qu’il y a de plus profond dans l’homme ? ma peau "ou bien encore Nietzsche avec cette phrase extraordinaire dans laquelle se trouve une grande partie de sa pensée : " Ah ces grecs ! Ils étaient superficiels par profondeur".  
Propos de Fabrice Luchini, recueillis par Blandine Masson

Lecture Fabrice Luchini Adaptation Fabrice Luchini et Stanislas Wais Assistante à la réalisation Manon Dubus Equipe : Benjamin Perru, Mathieu Touren, Jean- Benoit Têtu ( sono) Réalisation Laure Egoroff

Création pour France Culture

Extraits de Ecce homo et du Gai savoir (traductions d’ Alexandre Vialatte) et de Zarathoustra (traduction de Marthe Robert)  

  • Caroline Ouazana Coordination
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Fabrice Luchini : Baudelaire en vrille

Lire plus tard

Dès que Fabrice Luchini ouvre la bouche, on sait qu’on ne va pas s’ennuyer. Son ton déclamatoire et sifflant peut en agacer certains, mais mettre autant de passion pour réciter (par coeur) à la radio des vers de Baudelaire et convoquer tout à la fois Céline, Muray, Chrétien de Troyes ou Flaubert est plutôt un signe de bonne santé médiatique.

Bien sûr, lorsqu’il estime que Léo Ferré « fait du Ferré » en mettant Baudelaire en musique, on sourit en pensant qu’il pourrait tout aussi bien s’appliquer ce reproche à lui-même, mais faire le plein dans des théâtres en lisant des grands textes et mettre sa popularité au service des poètes ou des penseurs mérite les plus vifs éloges.

En musique, Fabrice Luchini est plus discret. Il avoue ses limites. On ne saurait lui en vouloir puisqu’il parle avec intelligence et feu de ce qu’il aime. Voici son programme :

Chopin : Barcarolle (Nelson Freire)

– – madeleines: Killy watch Johnny Hallyday

            Mathilde est revenue Jacques Brel

            Mozart concerto n° 21,mvt 2

– autres morceaux: Mozart Zaïde Sandrine Piau ou grand air de Pamina

                  Mozart requiem Karl Böhm « Lacrymosa »

Wagner : Tannhauser « O du mein Holder » (Fischer-Dieskau)

                  Carmen Callas

                  Duparc invitation au voyage Gérard Sousay

Claude Debussy : Harmonies du soir (mélodie)

                  L’Albatros (Baudelaire-Léo Ferré) par Léo Ferré

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Fabrice Luchini

lit Victor Hugo

Textes et poèmes. et victor hugo vu par charles péguy et charles baudelaire.

« J’ai fait une première lecture de textes et poèmes de Victor Hugo devant le public en juin 2021, dans les jardins de la Maison de Chateaubriand.

Contrairement à la phrase d’André Gide, pourtant fin analyste, « Quel est le plus grand poète français ? Victor Hugo, hélas », il y a pour moi des éblouissements dans les écrits de Victor Hugo qui dépassent l’artisan doué, et des bonheurs d’écriture qui surgissent de sa création très féconde.

Parallèlement au spectacle sur La Fontaine et le confinement que je joue depuis début 2022, j’ai eu envie de revenir à cet exercice plus austère, afin de proposer au public une pure lecture de textes, et notamment le sublime Booz endormi, que Marcel Proust définissait comme le plus beau du 19 ème siècle, des poèmes sur la mort de sa fille ou des commentaires d’écrivains comme Charles Baudelaire et Charles Péguy sur Victor Hugo. La lecture démarre au moment de son exil à Jersey et Guernesey, et évoque notamment la mort de sa fille Léopoldine.

Je dédie cette lecture à la réalisatrice Sophie Fillières, qui nous a quittés cet été 2023, avec qui je j’ai eu l’immense plaisir de préparer un film sur Victor Hugo. »

Hommage et remerciements

Fabrice Luchini dédie cette lecture à Sophie Fillières, réalisatrice et actrice, avec qui il devait tourner un film sur Victor Hugo et qui nous a malheureusement quittés trop tôt.

Il remercie son ami Thierry Consigny, dont l’enthousiasme lui a donné envie de redécouvrir Victor Hugo, Bertrand Dermoncourt, directeur général de Radio Classique, pour son aide dans le choix des musiques de Beethoven et le grand spécialiste français de Victor Hugo, Jean-Marc Hovasse.

Mardi, mercredi et jeudi à 18h30

Mise en scène : Emmanuelle GARASSINO

Lumières : Laurent BÉAL

  • Carré Or : 57 €
  • 1ère catégorie : 47 €
  • 2e catégorie : 39 €
  • 3e catégorie : 21 €

Fabrice Luchini © S. Guertin

Poésie : Le voyage

Titre : le voyage, poète : charles baudelaire (1821-1867).

À Maxime Du Camp. I Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes, L'univers est égal à son vaste appétit. Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes ! Aux yeux du souvenir que le monde est petit ! Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, Le coeur gros de rancune et de désirs amers, Et nous allons, suivant le rythme de la lame, Berçant notre infini sur le fini des mers : Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ; D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns, Astrologues noyés dans les yeux d'une femme, La Circé tyrannique aux dangereux parfums. Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent D'espace et de lumière et de cieux embrasés ; La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent, Effacent lentement la marque des baisers. Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s'écartent, Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons ! Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues, Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon, De vastes voluptés, changeantes, inconnues, Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom ! II Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils La Curiosité nous tourmente et nous roule, Comme un Ange cruel qui fouette des soleils. Singulière fortune où le but se déplace, Et, n'étant nulle part, peut être n'importe où ! Où l'homme, dont jamais l'espérance n'est lasse, Pour trouver le repos court toujours comme un fou ! Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ; Une voix retentit sur le pont : " Ouvre l'oeil ! " Une voix de la hune, ardente et folle, crie . " Amour... gloire... bonheur ! " Enfer ! c'est un écueil ! Chaque îlot signalé par l'homme de vigie Est un Eldorado promis par le Destin ; L'Imagination qui dresse son orgie Ne trouve qu'un récif aux clartés du matin. Ô le Pauvre amoureux des pays chimériques ! Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer, Ce matelot ivrogne, inventeur d'Amériques Dont le mirage rend le gouffre plus amer ? Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue, Rêve, le nez en l'air, de brillants paradis ; Son oeil ensorcelé découvre une Capoue Partout où la chandelle illumine un taudis. III Etonnants voyageurs ! quelles nobles histoires Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers ! Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires, Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers. Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile ! Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons, Passer sur nos esprits, tendus comme une toile, Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons. Dites, qu'avez-vous vu ? IV " Nous avons vu des astres Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ; Et, malgré bien des chocs et d'imprévus désastres, Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici. La gloire du soleil sur la mer violette, La gloire des cités dans le soleil couchant, Allumaient dans nos coeurs une ardeur inquiète De plonger dans un ciel au reflet alléchant. Les plus riches cités, les plus grands paysages, Jamais ne contenaient l'attrait mystérieux De ceux que le hasard fait avec les nuages. Et toujours le désir nous rendait soucieux ! - La jouissance ajoute au désir de la force. Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d'engrais, Cependant que grossit et durcit ton écorce, Tes branches veulent voir le soleil de plus près ! Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace Que le cyprès ? - Pourtant nous avons, avec soin, Cueilli quelques croquis pour votre album vorace, Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin ! Nous avons salué des idoles à trompe ; Des trônes constellés de joyaux lumineux ; Des palais ouvragés dont la féerique pompe Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ; " Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ; Des femmes dont les dents et les ongles sont teints, Et des jongleurs savants que le serpent caresse. " V Et puis, et puis encore ? VI " Ô cerveaux enfantins ! Pour ne pas oublier la chose capitale, Nous avons vu partout, et sans l'avoir cherché, Du haut jusques en bas de l'échelle fatale, Le spectacle ennuyeux de l'immortel péché La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide, Sans rire s'adorant et s'aimant sans dégoût ; L'homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide, Esclave de l'esclave et ruisseau dans l'égout ; Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ; La fête qu'assaisonne et parfume le sang ; Le poison du pouvoir énervant le despote, Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ; Plusieurs religions semblables à la nôtre, Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté, Comme en un lit de plume un délicat se vautre, Dans les clous et le crin cherchant la volupté ; L'Humanité bavarde, ivre de son génie, Et, folle maintenant comme elle était jadis, Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie : " Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! " Et les moins sots, hardis amants de la Démence, Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin, Et se réfugiant dans l'opium immense ! - Tel est du globe entier l'éternel bulletin. " VII Amer savoir, celui qu'on tire du voyage ! Le monde, monotone et petit, aujourd'hui, Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui ! Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ; Pars, s'il le faut. L'un court, et l'autre se tapit Pour tromper l'ennemi vigilant et funeste, Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit, Comme le Juif errant et comme les apôtres, A qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau, Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d'autres Qui savent le tuer sans quitter leur berceau. Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine, Nous pourrons espérer et crier : En avant ! De même qu'autrefois nous partions pour la Chine, Les yeux fixés au large et les cheveux au vent, Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres Avec le coeur joyeux d'un jeune passager. Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres, Qui chantent : " Par ici ! vous qui voulez manger Le Lotus parfumé ! c'est ici qu'on vendange Les fruits miraculeux dont votre coeur a faim ; Venez vous enivrer de la douceur étrange De cette après-midi qui n'a jamais de fin ? " A l'accent familier nous devinons le spectre ; Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous. " Pour rafraîchir ton coeur nage vers ton Electre ! " Dit celle dont jadis nous baisions les genoux. VIII Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre ! Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons ! Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre, Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons ! Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte ! Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ? Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !

Culture Fabrice Luchini au Théâtre du Nouveau Monde - Rigolons avec Nietzsche

Fabrice luchini au théâtre du nouveau monde - rigolons avec nietzsche.

Sous l’effet de quelques digressions et de clins d’oeil lancés au public, le charme de Fabrice Luchini opère.

Le coup de bluff est énorme. Invité à lire sur scène les textes de grands auteurs de la littérature française, Fabrice Luchini, célèbre acteur français invité au Festival Juste pour rire par Gilbert Rozon, a finalement donné jeudi soir à Montréal une performance... musicale hors du commun. Ses instruments: une présence hypnotique, un regard éberlué et une voix un brin éraillée par le voyage en avion et par la «clim» d'un hôtel de la métropole — a-t-on prévenu en guise d'introduction. Et en guise de partitions: les mots de Friederich Nietzsche, Charles Baudelaire, Jean de la Fontaine, Louis-Ferdinand Céline, dont ce passionné obsessif de la langue arrive à tirer un peu plus que la vie.

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par Johnny Hallyday

Jean-Philippe

Robert Luchini est né le 1er novembre 1951 à Paris où ses parents d'origine italienne font commerce de fruits et légumes. Pour Fabrice Luchini peu attiré par l'école, ce sera la coiffure en apprentissage à l'âge de treize ans. C'est à cette période qu'il commence à utiliser le prénom de Fabrice. Fabrice Luchini est alors passionné par les grands auteurs de la littérature française comme par la musique soul. Devenu animateur dans une discothèque, Fabrice Luchini est repéré par Philippe Labro qui lui offre son premier rôle dans Tout peut arriver en 1969. Fabrice Luchini prend ensuite des cours de comédie et acquiert un début de notoriété avec Le Genou de Claire d'Eric Rohmer   en 1970. Fabrice Luchini ne cesse ensuite de gagner en popularité que ce soit dans le cinéma d'auteur où dans des rôles plus populaires. Dès 1978, Fabrice Luchini conjugue théâtre et cinéma après des débuts avec En attendant Godot de Samuel Beckett donné en Avignon. Nommé une première fois au Césars pour Les Nuits de pleine lune en 1985, Fabrice Luchini décroche la statuette pour Tout ça...pour ça ! en 1994. Le théâtre apporte aussi ses satisfactions à Fabrice Luchini, nommé plusieurs fois aux Molières. Il l'est d'ailleurs pour son spectacle de 1987 où il lit sur scène des extraits du livre controversé de Louis-Ferdinand Céline Voyage au bout de la nuit. La voix et le ton particuliers de Fabrice Luchini se retrouvent en 1994 sur le CD Céline : Voyage au bout de la nuit sorti chez Virgin. En 1996, le spectacle Fabrice Luchini dit des textes de Baudelaire, Hugo, La Fontaine, Nietzsche  donne lieu au CD La Fontaine édité par Tôt ou Tard. Fabrice Luchini s'installe en 2011 au Théâtre de l'Atelier à Paris pour le spectacle   La Fontaine, lectures de La Fontaine, Baudelaire, Hugo, Nietzsche, Péguy, Rimbaud, Céline . Ces lectures sont filmées et enregistrées pour le coffret CD et DVD Variations : La Fontaine & Baudelaire qui sort en octobre 2012. Le succès est tel que Fabrice Luchini se retrouve à côtoyer Francis Cabel ou Adele parmi les meilleures ventes de supports enregistrés. Ce qui n'est pas forcément pour lui déplaire.  

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FABRICE LUCHINI / THÉATRE

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Invitation au voyage : références culturelles pour illustrer les aspects positifs du voyage

Introduction.

Dans cette deuxième partie de notre séquence sur les références culturelles pour illustrer les aspects positifs du voyage, nous nous concentrerons sur l'utilisation de ces références pour montrer les avantages de voyager. Il est essentiel de faire le lien entre les références culturelles choisies et les arguments présentés, afin de renforcer nos points. Ainsi, nous pourrons rappeler que le voyage permet de s'évader mentalement, comme le poème "L'invitation au voyage" de Charles Baudelaire le suggère. De plus, nous explorerons comment voyager peut nous ouvrir à de nouvelles cultures et enrichir nos connaissances, à l'image de l'ouvrage "De l'utilité du voyage" de François De Lamotte chevalier. Enfin, nous découvrirons comment le voyage peut forger notre personnalité et favoriser les rencontres, en nous appuyant sur des œuvres telles que "La ferme africaine" de Karen Blixen et "Sur les chemins noirs" de Sylvain Tesson. Continuez à lire pour découvrir tous les aspects positifs du voyage illustrés par des références culturelles.

Voyager pour s'évader

Le voyage ne se limite pas seulement aux déplacements physiques, mais peut aussi être un voyage mental par la pensée. Cela nous permet de nous évader sans contraintes, en explorant des lieux qui correspondent à nos besoins. Le poème "L'invitation au voyage" de Charles Baudelaire illustre cette idée, en incitant à quitter notre quotidien triste et mélancolique pour un pays splendide et radieux.

Le voyage crée une rupture dans notre routine quotidienne, offrant une pause dans nos vies rythmées et programmées. Il nous permet de sortir de nos habitudes et de faire place à des expériences uniques, invitant aux rêves et au dépaysement.

En plus de cela, voyager nous ouvre à de nouveaux horizons et à d'autres cultures, enrichissant ainsi nos connaissances. L'ouvrage "De l'utilité du voyage" de François De Lamotte chevalier souligne la fonction éducative du voyage, qui était déjà valorisée dès la Renaissance.

Le voyage peut également être une source d'inspiration et favoriser la découverte de soi. Le roman "Rome, Naples, Florence" de Stendhal met en évidence l'importance de nourrir sa sensibilité artistique et de s'inspirer des œuvres pour devenir un créateur à son tour.

En somme, le voyage est une occasion de se libérer des contraintes, de rompre avec la routine quotidienne et de s'ouvrir à de nouvelles expériences. Il nous permet de s'évader mentalement, d'enrichir nos connaissances, de forger notre personnalité et de favoriser les rencontres. Alors, pourquoi ne pas s'accorder une pause dans notre vie rythmée et programmée pour se laisser tenter par l'invitation au voyage ?

Voyager pour s'ouvrir à d'autres horizons

Découvrir de nouvelles cultures et enrichir nos connaissances

Référence culturelle : ouvrage "De l'utilité du voyage" de François De Lamotte chevalier

Le voyage comme un outil d'instruction et de formation

Lien avec l'humanisme de la Renaissance

Le voyage comme source de vocation et d'inspiration

Référence culturelle : roman "Rome Naples et Florence" de Stendhal

La fonction artistique du voyage pour nourrir la sensibilité artistique

Voyager pour forger sa personnalité

Le voyage offre bien plus qu'une simple expérience de découverte et de divertissement. Il peut également jouer un rôle essentiel dans la formation de notre personnalité. En endurant des épreuves et en surmontant des difficultés lors de nos voyages, nous sommes capables de développer notre caractère et notre résilience, tout en atteignant des récompenses gratifiantes.

Un exemple littéraire qui illustre cette idée est le roman "La ferme africaine" de Karen Blixen. Le personnage principal de l'histoire endure de nombreuses épreuves et souffrances tout au long de son voyage. Malgré les difficultés, elle persiste et continue à avancer jusqu'à ce qu'elle atteigne sa récompense finale : la vue d'une cigogne. Cette histoire souligne l'importance de persévérer dans l'adversité et de ne jamais abandonner, des qualités qui contribuent à forger notre personnalité.

Le voyage offre également d'innombrables occasions de rencontres et d'échanges avec des personnes de cultures différentes. Cela nous permet d'élargir nos horizons et de développer notre ouverture d'esprit. Un exemple littéraire qui met en valeur cette dimension humaine du voyage est l'ouvrage "L'usage du monde" de Nicolas Bouvier. L'auteur décrit les rencontres qu'il a faites lors de ses voyages dans le désert d'Iran, au Pakistan et en Afghanistan. Il insiste sur la portée humaniste de ces rencontres, qui nous montre que le voyage est bien plus qu'une simple expérience individuelle, mais qu'il peut également contribuer à un enrichissement collectif.

Un autre livre qui explore cette idée est "Sur les chemins noirs" de Sylvain Tesson. L'auteur nous raconte son expérience de voyage dans des lieux isolés et éloignés de notre quotidien. Ces rencontres inattendues dans des endroits reculés nous rappellent que le monde est vaste et plein de diversité. Elles nous offrent une perspective différente sur la vie et nous aident à remettre en question nos croyances et nos préjugés.

En conclusion, voyager est bien plus qu'une simple aventure. C'est une opportunité de forger notre personnalité en endurant des épreuves et en surmontant des difficultés. C'est également un moyen de rencontrer des personnes de cultures différentes et de nourrir notre ouverture d'esprit. Alors, n'hésitez pas à vous aventurer hors de votre zone de confort et à vous laisser porter par les rencontres et les expériences uniques que le voyage peut offrir.

Voyager pour découvrir de nouveaux territoires

Le voyage offre une opportunité unique d'explorer de nouveaux territoires, à la fois physiquement et mentalement. C'est une véritable exploration de l'inconnu qui nous permet de sortir de notre zone de confort et de découvrir des horizons inexplorés.

La peinture "Port de mer avec Villa Médicis" de Claude Gelée, également connu sous le nom de Le Lorrain, est une référence culturelle qui illustre parfaitement cette idée. Cette peinture représente les grandes conquêtes maritimes et nous montre que voyager, c'est quitter le monde que l'on connaît pour se lancer à l'aventure vers de nouveaux territoires souvent inconnus.

Le voyage sollicite également notre imaginaire et nous invite à rêver. La peinture "Les compagnes de voyage" d'Augustus Léopold Egg illustre parfaitement cette idée. Elle montre différentes manières de voyager, que ce soit par le rêve, l'imagination ou même la lecture. Voyager par l'esprit est une façon de s'évader et de découvrir de nouveaux mondes sans quitter son lieu de résidence.

En voyageant, que ce soit physiquement ou mentalement, nous sommes confrontés à de nouvelles cultures, de nouvelles manières de vivre. Cela nous oblige à nous adapter à des situations nouvelles et inconnues, ce qui fait du voyage une véritable aventure. Voyager nous pousse à sortir de notre zone de confort et à nous adapter à de nouvelles circonstances, que ce soit en termes de langage, de coutumes ou de traditions.

Utiliser la peinture comme référence culturelle est une excellente façon de montrer les différentes manières de vivre. Les peintures peuvent représenter des paysages, des scènes de vie quotidienne ou même des portraits de personnes de cultures différentes. Elles nous montrent que le monde est vaste et diversifié, et qu'il existe de nombreuses façons de vivre sa vie.

En conclusion, voyager nous permet de découvrir de nouveaux territoires, que ce soit physiquement ou mentalement. La peinture "Port de mer avec Villa Médicis" de Claude Gelée et "Les compagnes de voyage" d'Augustus Léopold Egg sont d'excellentes références culturelles pour illustrer cette idée. Voyager nous invite à explorer l'inconnu, à solliciter notre imaginaire, à nous adapter à de nouvelles situations et à découvrir différentes manières de vivre.

Voyager pour ressentir des émotions

  • Le voyage comme une expérience émotionnelle
  • Référence culturelle : film "Le Nouveau Monde" de Terence Malik
  • Variation des émotions des explorateurs du 17e siècle
  • Quête de bonheur et recherche d'un monde meilleur
  • Le voyage comme une manière de s'émanciper
  • Référence culturelle : film "Sur la route" de Walter Salles
  • Se débarrasser du superflu pour devenir acteur de son voyage
  • Le voyage comme un moyen de surmonter des peurs
  • Référence culturelle : film d'animation "Le Voyage de Chihiro" de Hayao Miyazaki
  • Un voyage initiatique pour surmonter ses peurs

Récapitulation des aspects positifs du voyage :

  • Voyager pour s'évader et sortir de la routine quotidienne, comme illustré par le poème "L'invitation au voyage" de Charles Baudelaire.
  • Voyager pour s'ouvrir à de nouvelles cultures et enrichir nos connaissances, à l'image de l'ouvrage "De l'utilité du voyage" de François De Lamotte chevalier.
  • Voyager pour forger notre personnalité et favoriser les rencontres, comme démontré par des œuvres telles que "La ferme africaine" de Karen Blixen et "Sur les chemins noirs" de Sylvain Tesson.
  • Voyager pour découvrir de nouveaux territoires physiquement et mentalement, comme illustré par la peinture "Port de mer avec Villa Médicis" de Claude Gelée et "Les compagnes de voyage" d'Augustus Léopold Egg.
  • Voyager pour ressentir des émotions différentes tout au long du voyage, comme montré dans le film "Le Nouveau Monde" de Terence Malik.
  • Voyager pour s'émanciper, se défaire du superflu et surmonter des peurs, tel que présenté dans le film "Sur la route" de Walter Salles et le film d'animation "Le Voyage de Chihiro" de Hayao Miyazaki.

Lien avec les références culturelles utilisées sur le thème du voyage :

Les références culturelles utilisées dans cette séquence, telles que les poèmes de Charles Baudelaire et les ouvrages de François De Lamotte chevalier, Stendhal, Karen Blixen, Sylvain Tesson et les peintures de Claude Gelée et Augustus Léopold Egg, ont été sélectionnées pour illustrer les différents aspects positifs du voyage. Elles ont permis de montrer comment le voyage peut nous permettre de nous évader, d'enrichir nos connaissances, de forger notre personnalité et de nous ouvrir à de nouvelles cultures et expériences.

Recommandation : créer une carte mentale pour réviser.

Une recommandation pour réviser efficacement les aspects positifs du voyage illustrés par des références culturelles est de créer une carte mentale. Cela vous permettra de visualiser facilement les différents arguments et les références qui les soutiennent, tout en vous aidant à organiser vos idées et à mémoriser les informations clés. Utilisez des couleurs et des symboles pour faciliter la compréhension et l'association des concepts. Une carte mentale peut être un outil précieux pour réviser et consolider votre compréhension de ce sujet important.

Quelles sont les références culturelles utilisées pour illustrer les aspects positifs du voyage ?

Les références culturelles utilisées dans cette séquence comprennent le poème "L'invitation au voyage" de Charles Baudelaire, l'ouvrage "De l'utilité du voyage" de François De Lamotte chevalier, le roman "Rome, Naples, Florence" de Stendhal, le roman "La ferme africaine" de Karen Blixen, l'ouvrage "L'usage du monde" de Nicolas Bouvier, le livre "Sur les chemins noirs" de Sylvain Tesson, la peinture "Port de mer avec Villa Médicis" de Claude Gelée, et la peinture "Les compagnes de voyage" d'Augustus Léopold Egg.

Comment le voyage permet-il de s'évader et de créer une rupture avec la routine quotidienne ?

Le voyage permet de s'évader mentalement en explorant des lieux qui correspondent à nos besoins. Il crée une rupture dans notre routine quotidienne en offrant une pause dans nos vies rythmées et programmées.

Quel est le lien entre le voyage et l'enrichissement des connaissances ?

Le voyage nous ouvre à de nouveaux horizons et à d'autres cultures, ce qui enrichit nos connaissances. L'ouvrage "De l'utilité du voyage" de François De Lamotte chevalier souligne la fonction éducative du voyage.

Quels sont les effets du voyage sur la formation de la personnalité ?

Le voyage permet de développer notre caractère et notre résilience en nous confrontant à des épreuves et en surmontant des difficultés. Le roman "La ferme africaine" de Karen Blixen illustre cette idée.

Comment le voyage favorise-t-il les rencontres et les échanges ?

Le voyage offre de nombreuses occasions de rencontres avec des personnes de cultures différentes, ce qui favorise les échanges et élargit nos horizons. Les ouvrages "L'usage du monde" de Nicolas Bouvier et "Sur les chemins noirs" de Sylvain Tesson mettent en valeur cette dimension humaine du voyage.

Comment la peinture peut-elle illustrer les atouts du voyage ?

La peinture peut représenter des paysages, des scènes de vie quotidienne et des portraits de personnes de cultures différentes, montrant ainsi la diversité du monde et les différentes manières de vivre. Les peintures "Port de mer avec Villa Médicis" de Claude Gelée et "Les compagnes de voyage" d'Augustus Léopold Egg illustrent ces aspects du voyage.

Quels sont les émotions que l'on peut ressentir lors d'un voyage ?

Le voyage peut provoquer un large éventail d'émotions, allant de l'euphorie de la découverte à la découragement. Le film "Le Nouveau Monde" de Terence Malik explore ces variations émotionnelles des explorateurs du 17e siècle.

Comment le voyage peut-il être un moyen d'émancipation et de surmonter ses peurs ?

Le voyage permet de s'émanciper en se défaire du superflu et en devenant acteur de son propre voyage. Il peut également aider à surmonter des peurs et des angoisses. Les films "Sur la route" de Walter Salles et "Le Voyage de Chihiro" de Hayao Miyazaki illustrent ces aspects du voyage.

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Fabrice Luchini et le bateau ivre de l'Éducation nationale

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FIGAROVOX/ANALYSE - Pendant que nos gouvernants dépouillent les programmes des grands auteurs, Fabrice Luchini fait un triomphe au théâtre des Mathurins en disant Rimbaud, Baudelaire, Proust et Labiche.

Vincent Tremolet de Villers est rédacteur en chef des pages Débats/opinions du Figaro et du FigaroVox.

Entre un spectacle d'improvisation et une baignade dans un «milieu aquatique standardisé» Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem devraient aller faire un tour au Théâtre des Mathurins. Depuis des semaines, chaque soir plus de quatre cents personnes se pressent pour entendre un homme seul en scène dire Rimbaud et Labiche, Céline et Proust. Les réservations sont closes jusqu'au mois d'octobre et les demandes de prolongation se succèdent. S'ils parviennent à éteindre leur iPhone, à s'asseoir pendant deux heures ils écouteront un ancien garçon coiffeur qui, par les mots, déploie des paysages, écrit des silences, fixe des vertiges. Fabrice Luchini leur rappellera qu'il a quitté l'école à 14 ans mais que l'aventure de son existence est née d'une découverte: une langue plus vive que le courant d'une onde pure. La Fontaine, Baudelaire, Pascal, Cioran et une pléiade innombrable ont aiguisé son esprit, nourri sa méditation, et fécondé une passion dévorante. Depuis il a fait sienne la maxime de Molière: «plaire et instruire».

Dira-t-il que c'était mieux avant? C'est tout le contraire. Le spectacle commence par une charge de Paul Valéry (nous sommes dans les années 1930) contre l'école qui force les enfants à ânonner Racine en se débarrassant de ce qui en fait la beauté: les assonances, le rythme, la chair du verbe. Valéry cependant ne conseille pas de remplacer les humanités par l'interdisciplinarité ou les travaux en groupe sur le tri sélectif et le développement durable. Il plaide plutôt pour une véritable éducation au goût, aux nuances, à la beauté. Ce trésor mal exploité par nos anciens prend désormais la poussière dans les caves du ministère. En troisième, les programmes de lecture piochent dans les rentrées littéraires les plus récentes, et l'étude approfondie de Bajazet sera bientôt considérée comme humiliante pour l'élément en voie d'apprentissage, cette chose fragile que nous appelions autrefois l'élève. Les disciples de Bourdieu verront dans le succès de Fabrice Luchini une preuve supplémentaire de la reproduction des élites.

Les tenants du «tout est culture» refuseront malgré tout d'établir une hiérarchie entre le savoureux«Cours… Asterixsme»de Jamel Debbouze et les Illuminations de Rimbaud. Ceux qui, en entendant le comédien, sentiront battre en eux le cœur de La Fontaine ou de Baudelaire, se désoleront d'un gigantesque gâchis. Comment une succession de chefs-d'œuvre peuvent ainsi être laissés à l'abandon? Pourquoi refuser de les faire connaître aux Français venus d'ailleurs à qui l'on ne donne qu'une équipe de football pour se sentir des nôtres? Augustin d'Humières professeur en Seine-et-Marne et auteur de Homère et Shakespeare en banlieue (Grasset) le répète suffisamment: le génie souffle où il veut. Dans les quartiers chics comme dans les cités. Luchini raconte qu'il a eu l'idée de ce spectacle après avoir récité Le Bateau ivre dans un taxi. Son chauffeur lui aurait lâché: «C'est magnifique, mais je n'ai rien compris.»«Moi, non plus, lui a répondu le comédien, mais là n'est pas l'important.» L'important en effet était de faire vibrer quelques minutes les êtres et les choses. Rappeler aux hommes qu'ils ont en eux ce que les uns nomment l'esprit, les autres l'âme. Que la culture n'est ni un ornement, ni un snobisme, mais l'oxygène de l'intelligence et du cœur.

Manuel Valls affirme dans une interview au mensuel L'Œil, que la culture est constitutive de la gauche. Il faudrait lui rappeler qu'elle est tout sauf le fruit de l'improvisation. «Il n'y a pas de génération spontanée» dit en substance Roland Barthes quand il parle des poètes. Rimbaud savait le latin et le grec à 14 ans. Il connaissait suffisamment Hugo et Musset pour les mépriser à 16 et jugeait à 17 Baudelaire «un peu mesquin» dans sa forme. Le feu de son génie monte cependant de braises anciennes, celle du travail, de l'effort, de la discipline, de la sélection. Ces vertus que Luchini a éprouvées aux côtés de ses maîtres Jean-Laurent Cochet ou Michel Bouquet. Depuis, l'élève est devenu l'un des leurs et donne à son tour ce qu'il a reçu. Quand il improvise, c'est prodigieux. Il n'est pas professeur, le Théâtre des Mathurins n'est pas une salle de classe, mais toutes les générations viennent y chercher ce que le pédagogisme s'acharne à enfouir et peut-être même à détruire: leur héritage.

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Les Meilleurs Poèmes de Charles Baudelaire sur les Voyages

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Voici une petite sélection des plus beaux poèmes sur les voyages de Charles Baudelaire. Bien que l’art soit subjectif, j’ai tenté de sélectionner les poèmes les plus beaux et les plus connus en me basant sur mes préférences personnelles et leur présence dans plusieurs anthologies de la poésie française que j’ai pu lire.

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L'invitation au voyage - Charles Baudelaire

L'Invitation au voyage est un poème célèbre de Charles Baudelaire. Il a trois strophes séparées par un refrain et se trouve dans la section Spleen et Idéal du recueil Les Fleurs du Mal. Le poète invite sa muse Marie Daubrun à un voyage imaginaire et décrit un pays idéal où ils pourraient vivre.

Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D'aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.

Des meubles luisants, Polis par les ans, Décoreraient notre chambre ; Les plus rares fleurs Mêlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l'ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait À l'âme en secret Sa douce langue natale.

Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l'humeur est vagabonde ; C'est pour assouvir Ton moindre désir Qu'ils viennent du bout du monde. – Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D'hyacinthe et d'or ; Le monde s'endort Dans une chaude lumière.

Parfum exotique - Charles Baudelaire

Parfum exotique est un sonnet en alexandrins de Charles Baudelaire paru dans la section Spleen et Idéal du recueil Les Fleurs du Mal (1857). Le poème aurait été inspiré par la liaison entre le poète et sa muse Jeanne Duval ainsi que par un voyage vers Calcutta qui s'arrêta prématurément à l'île Maurice.

Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne, Je respire l'odeur de ton sein chaleureux, Je vois se dérouler des rivages heureux Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;

Une île paresseuse où la nature donne Des arbres singuliers et des fruits savoureux ; Des hommes dont le corps est mince et vigoureux, Et des femmes dont l'œil par sa franchise étonne.

Guidé par ton odeur vers de charmants climats, Je vois un port rempli de voiles et de mâts Encor tout fatigués par la vague marine,

Pendant que le parfum des verts tamariniers, Qui circule dans l'air et m'enfle la narine, Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

A une dame créole - Charles Baudelaire

À une dame créole est un sonnet en alexandrins de Charles Baudelaire écrit à l'île de la Réunion en 1841 et dédié à Mme Autard de Bragard. Cette dernière accueille le poète lorsque son voyage vers Calcutta est interrompu. Le poème est paru plus tard en 1857 dans le recueil Les Fleurs du Mal.

Au pays parfumé que le soleil caresse, J'ai connu, sous un dais d'arbres tout empourprés Et de palmiers d'où pleut sur les yeux la paresse, Une dame créole aux charmes ignorés.

Son teint est pâle et chaud ; la brune enchanteresse A dans le cou des airs noblement maniérés ; Grande et svelte en marchant comme une chasseresse, Son sourire est tranquille et ses yeux assurés.

Si vous alliez, Madame, au vrai pays de gloire, Sur les bords de la Seine ou de la verte Loire, Belle digne d'orner les antiques manoirs,

Vous feriez, à l'abri des ombreuses retraites, Germer mille sonnets dans le cœur des poètes, Que vos grands yeux rendraient plus soumis que vos noirs.

Un voyage à Cythère - Charles Baudelaire

Mon cœur, comme un oiseau, voltigeait tout joyeux Et planait librement à l'entour des cordages ; Le navire roulait sous un ciel sans nuages, Comme un ange enivré d'un soleil radieux.

Quelle est cette île triste et noire ? - C'est Cythère, Nous dit-on, un pays fameux dans les chansons, Eldorado banal de tous les vieux garçons. Regardez, après tout, c'est une pauvre terre.

- Île des doux secrets et des fêtes du cœur ! De l'antique Vénus le superbe fantôme Au-dessus de tes mers plane comme un arôme, Et charge les esprits d'amour et de langueur.

Belle île aux myrtes verts, pleine de fleurs écloses, Vénérée à jamais par toute nation, Où les soupirs des cœurs en adoration Roulent comme l'encens sur un jardin de roses

Ou le roucoulement éternel d'un ramier ! - Cythère n'était plus qu'un terrain des plus maigres, Un désert rocailleux troublé par des cris aigres. J'entrevoyais pourtant un objet singulier !

Ce n'était pas un temple aux ombres bocagères, Où la jeune prêtresse, amoureuse des fleurs, Allait, le corps brûlé de secrètes chaleurs, Entre-bâillant sa robe aux brises passagères ;

Mais voilà qu'en rasant la côte d'assez près Pour troubler les oiseaux avec nos voiles blanches, Nous vîmes que c'était un gibet à trois branches, Du ciel se détachant en noir, comme un cyprès.

De féroces oiseaux perchés sur leur pâture Détruisaient avec rage un pendu déjà mûr, Chacun plantant, comme un outil, son bec impur Dans tous les coins saignants de cette pourriture ;

Les yeux étaient deux trous, et du ventre effondré Les intestins pesants lui coulaient sur les cuisses, Et ses bourreaux, gorgés de hideuses délices, L'avaient à coups de bec absolument châtré.

Sous les pieds, un troupeau de jaloux quadrupèdes, Le museau relevé, tournoyait et rôdait ; Une plus grande bête au milieu s'agitait Comme un exécuteur entouré de ses aides.

Habitant de Cythère, enfant d'un ciel si beau, Silencieusement tu souffrais ces insultes En expiation de tes infâmes cultes Et des péchés qui t'ont interdit le tombeau.

Ridicule pendu, tes douleurs sont les miennes ! Je sentis, à l'aspect de tes membres flottants, Comme un vomissement, remonter vers mes dents Le long fleuve de fiel des douleurs anciennes ;

Devant toi, pauvre diable au souvenir si cher, J'ai senti tous les becs et toutes les mâchoires Des corbeaux lancinants et des panthères noires Qui jadis aimaient tant à triturer ma chair.

- Le ciel était charmant, la mer était unie ; Pour moi tout était noir et sanglant désormais, Hélas ! et j'avais, comme en un suaire épais, Le cœur enseveli dans cette allégorie.

Dans ton île, ô Vénus ! je n'ai trouvé debout Qu'un gibet symbolique où pendait mon image... - Ah ! Seigneur ! donnez-moi la force et le courage De contempler mon cœur et mon corps sans dégoût !

Le voyage - Charles Baudelaire

Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes, L'univers est égal à son vaste appétit. Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes ! Aux yeux du souvenir que le monde est petit !

Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, Le cœur gros de rancune et de désirs amers, Et nous allons, suivant le rythme de la lame, Berçant notre infini sur le fini des mers :

Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ; D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns, Astrologues noyés dans les yeux d'une femme, La Circé tyrannique aux dangereux parfums.

Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent D'espace et de lumière et de cieux embrasés ; La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent, Effacent lentement la marque des baisers.

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir, cœurs légers, semblables aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s'écartent, Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues, Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon, De vastes voluptés, changeantes, inconnues, Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom !

Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils La Curiosité nous tourmente et nous roule, Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.

Singulière fortune où le but se déplace, Et, n'étant nulle part, peut être n'importe où ! Où l'homme, dont jamais l'espérance n'est lasse, Pour trouver le repos court toujours comme un fou !

Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ; Une voix retentit sur le pont : " Ouvre l’œil ! " Une voix de la hune, ardente et folle, crie . " Amour... gloire... bonheur ! " Enfer ! c'est un écueil !

Chaque îlot signalé par l'homme de vigie Est un Eldorado promis par le Destin ; L'Imagination qui dresse son orgie Ne trouve qu'un récif aux clartés du matin.

Ô le Pauvre amoureux des pays chimériques ! Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer, Ce matelot ivrogne, inventeur d'Amériques Dont le mirage rend le gouffre plus amer ?

Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue, Rêve, le nez en l'air, de brillants paradis ; Son œil ensorcelé découvre une Capoue Partout où la chandelle illumine un taudis.

Étonnants voyageurs ! quelles nobles histoires Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers ! Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires, Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers.

Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile ! Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons, Passer sur nos esprits, tendus comme une toile, Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons.

Dites, qu'avez-vous vu ?

" Nous avons vu des astres Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ; Et, malgré bien des chocs et d'imprévus désastres, Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.

La gloire du soleil sur la mer violette, La gloire des cités dans le soleil couchant, Allumaient dans nos cœurs une ardeur inquiète De plonger dans un ciel au reflet alléchant.

Les plus riches cités, les plus grands paysages, Jamais ne contenaient l'attrait mystérieux De ceux que le hasard fait avec les nuages. Et toujours le désir nous rendait soucieux !

- La jouissance ajoute au désir de la force. Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d'engrais, Cependant que grossit et durcit ton écorce, Tes branches veulent voir le soleil de plus près !

Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace Que le cyprès ? - Pourtant nous avons, avec soin, Cueilli quelques croquis pour votre album vorace, Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin !

Nous avons salué des idoles à trompe ; Des trônes constellés de joyaux lumineux ; Des palais ouvragés dont la féerique pompe Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ;

" Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ; Des femmes dont les dents et les ongles sont teints, Et des jongleurs savants que le serpent caresse. "

Et puis, et puis encore ?

" Ô cerveaux enfantins ! Pour ne pas oublier la chose capitale, Nous avons vu partout, et sans l'avoir cherché, Du haut jusques en bas de l'échelle fatale, Le spectacle ennuyeux de l'immortel péché

La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide, Sans rire s'adorant et s'aimant sans dégoût ; L'homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide, Esclave de l'esclave et ruisseau dans l'égout ;

Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ; La fête qu'assaisonne et parfume le sang ; Le poison du pouvoir énervant le despote, Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ;

Plusieurs religions semblables à la nôtre, Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté, Comme en un lit de plume un délicat se vautre, Dans les clous et le crin cherchant la volupté ;

L'Humanité bavarde, ivre de son génie, Et, folle maintenant comme elle était jadis, Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie : " Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! "

Et les moins sots, hardis amants de la Démence, Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin, Et se réfugiant dans l'opium immense ! - Tel est du globe entier l'éternel bulletin. "

Amer savoir, celui qu'on tire du voyage ! Le monde, monotone et petit, aujourd'hui, Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui !

Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ; Pars, s'il le faut. L'un court, et l'autre se tapit Pour tromper l'ennemi vigilant et funeste, Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit,

Comme le Juif errant et comme les apôtres, A qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau, Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d'autres Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.

Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine, Nous pourrons espérer et crier : En avant ! De même qu'autrefois nous partions pour la Chine, Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,

Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres Avec le cœur joyeux d'un jeune passager. Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres, Qui chantent : " Par ici ! vous qui voulez manger

Le Lotus parfumé ! c'est ici qu'on vendange Les fruits miraculeux dont votre cœur a faim ; Venez vous enivrer de la douceur étrange De cette après-midi qui n'a jamais de fin ? "

A l'accent familier nous devinons le spectre ; Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous. " Pour rafraîchir ton cœur nage vers ton Electre ! " Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.

Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre ! Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons ! Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre, Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !

Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte ! Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ? Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !

L'examen de minuit - Charles Baudelaire

La pendule, sonnant minuit, Ironiquement nous engage A nous rappeler quel usage Nous fîmes du jour qui s'enfuit : - Aujourd'hui, date fatidique, Vendredi, treize, nous avons, Malgré tout ce que nous savons, Mené le train d'un hérétique ;

Nous avons blasphémé Jésus, Des Dieux le plus incontestable ! Comme un parasite à la table De quelque monstrueux Crésus, Nous avons, pour plaire à la brute, Digne vassale des Démons, Insulté ce que nous aimons Et flatté ce qui nous rebute ;

Contristé, servile bourreau Le faible qu'à tort on méprise ; Salué l'énorme Bêtise, La Bêtise au front de taureau ; Baisé la stupide Matière Avec grande dévotion, Et de la putréfaction Béni la blafarde lumière ;

Enfin, nous avons, pour noyer Le vertige dans le délire, Nous, prêtre orgueilleux de la Lyre, Dont la gloire est de déployer L'ivresse des choses funèbres, Bu sans soif et mangé sans faim !... - Vite soufflons la lampe, afin De nous cacher dans les ténèbres !

La chevelure - Charles Baudelaire

Ô toison, moutonnant jusque sur l'encolure ! Ô boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir ! Extase ! Pour peupler ce soir l'alcôve obscure Des souvenirs dormant dans cette chevelure, Je la veux agiter dans l'air comme un mouchoir !

La langoureuse Asie et la brûlante Afrique, Tout un monde lointain, absent, presque défunt, Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique ! Comme d'autres esprits voguent sur la musique, Le mien, ô mon amour ! nage sur ton parfum.

J'irai là-bas où l'arbre et l'homme, pleins de sève, Se pâment longuement sous l'ardeur des climats ; Fortes tresses, soyez la houle qui m'enlève ! Tu contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêve De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts :

Un port retentissant où mon âme peut boire A grands flots le parfum, le son et la couleur ; Où les vaisseaux, glissant dans l'or et dans la moire, Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire D'un ciel pur où frémit l'éternelle chaleur.

Je plongerai ma tête amoureuse d'ivresse Dans ce noir océan où l'autre est enfermé ; Et mon esprit subtil que le roulis caresse Saura vous retrouver, ô féconde paresse, Infinis bercements du loisir embaumé !

Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues, Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond ; Sur les bords duvetés de vos mèches tordues Je m'enivre ardemment des senteurs confondues De l'huile de coco, du musc et du goudron.

Longtemps ! toujours ! ma main dans ta crinière lourde Sèmera le rubis, la perle et le saphir, Afin qu'à mon désir tu ne sois jamais sourde ! N'es-tu pas l'oasis où je rêve, et la gourde Où je hume à longs traits le vin du souvenir ?

Maesta et errabunda - Charles Baudelaire

Dis-moi, ton cœur parfois s'envole-t-il, Agathe, Loin du noir océan de l'immonde cité, Vers un autre océan où la splendeur éclate, Bleu, clair, profond, ainsi que la virginité ? Dis-moi, ton cœur parfois s'envole-t-il, Agathe ?

La mer, la vaste mer, console nos labeurs ! Quel démon a doté la mer, rauque chanteuse Qu'accompagne l'immense orgue des vents grondeurs, De cette fonction sublime de berceuse ? La mer, la vaste mer, console nos labeurs !

Emporte-moi, wagon ! enlève-moi, frégate ! Loin ! loin ! ici la boue est faite de nos pleurs ! - Est-il vrai que parfois le triste cœur d'Agathe Dise : Loin des remords, des crimes, des douleurs, Emporte-moi, wagon, enlève-moi, frégate ?

Comme vous êtes loin, paradis parfumé, Où sous un clair azur tout n'est qu'amour et joie, Où tout ce que l'on aime est digne d'être aimé, Où dans la volupté pure le cœur se noie ! Comme vous êtes loin, paradis parfumé !

Mais le vert paradis des amours enfantines, Les courses, les chansons, les baisers, les bouquets, Les violons vibrant derrière les collines, Avec les brocs de vin, le soir, dans les bosquets, - Mais le vert paradis des amours enfantines,

L'innocent paradis, plein de plaisirs furtifs, Est-il déjà plus loin que l'Inde et que la Chine ? Peut-on le rappeler avec des cris plaintifs, Et l'animer encor d'une voix argentine, L'innocent paradis plein de plaisirs furtifs ?

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Charles Baudelaire

Dans son style unique empruntant au classicisme, romantisme, symbolisme et au Parnasse, Charles Baudelaire (1821-1867) est un poète incontournable du 19e. Il a introduit la poésie en prose. Dans Les Fleurs du Mal (1857), son recueil le plus célèbre, il évoque son mal être et sa recherche de l’idéal.

Baudelaire sera condamné à une amende pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs suite à la parution de son recueil Les Fleurs du mal. Cette condamnation sera annulée en 1949.

Charles Baudelaire est souvent considéré comme un poète maudit. En effet, après une enfance difficile, il a mené une vie tumultueuse, voire autodestructrice, en totale contradiction avec les codes moraux et sociaux de son époque. Pour cette raison, son génie n'a jamais été reconnu de son vivant.

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