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Le Voyage dans la lune de Méliès, film-clé d’une œuvre prolifique

Publié le 17/10/2012 • Modifié le 12/11/2019

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Le Voyage dans la lune

Poétique, fantastique, Le Voyage dans la lune , réalisé en 1902, est devenu le film emblématique de Georges Méliès .

Ce long métrage pour l’époque (environ 14 minutes), dont l’idée est venue à Méliès du roman de Jules Verne De la terre à la lune , raconte l’expédition lunaire de six astronomes. Ils embarquent à bord d’un obus, propulsé par un canon géant. Arrivés sur la lune, ils assistent à un « lever de terre », rencontrent la population autochtone, les Sélénites, qui les font prisonnier. Ils s’en échappent, retournent sur terre avec un Sélénite accroché à leur vaisseau-obus et sont accueillis triomphalement.

Les prouesses techniques et trucages, avec un tournage en tableaux successifs filmés en plan fixe (30 scènes), permettent un récit fluide et compréhensible sans besoin d’intertitres pour ce film muet, simplement accompagné de musique lors de sa projection. La féerie et le fantastique du Voyage dans la lune , baptisé premier film de science-fiction de l’histoire du cinéma, regorgent presque à chaque plan. Les astronomes portent des robes étoilées et des chapeaux pointus, ils combattent avec des parapluies les Sélénites qui disparaissent de l’écran comme par magie (le fameux truc de Méliès, la technique de l’incrustation). Les Sélénites sont joués par des acrobates des Folies-Bergères, les étoiles par des filles des ballets du théâtre du Châtelet. Toute la machinerie des dispositifs techniques, ainsi que les décors, le maquillage et les costumes, sont conçus sur le « lieu de tournage », aux studios de Montreuil.

L’image la plus célèbre du film, qui en fit l’affiche et est devenue l’icône du génie artistique de Méliès, est celle de l’obus planté dans un œil de la lune : l’alunissage « en plein dans l’œil ».

À sa sortie en France le 1 er septembre 1902, le film connaît un énorme succès et assoit la renommée internationale de Méliès. Il fut l’objet de plagiat, de contrefaçons et de longues batailles juridiques aux Etats-Unis sur la propriété des droits.

Aujourd’hui, le spectateur peut voir le film dans sa version noir et blanc, mais aussi dans sa version couleur d’origine (un coloriage au pinceau image par image). Georges Méliès, après sa ruine, avait détruit la plupart de ses négatifs et l’on pensait qu’elle pouvait y avoir sombré. En 1993, une copie couleur est retrouvée à la Filmoteca de Catalunya, à Barcelone, dans un état de décomposition critique. Une restauration complète est engagée, pilotée par Lobster Films, et fut diffusée en avant-première mondiale au festival de Cannes en 2011.

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Le Voyage dans la Lune

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A une époque indéterminée, le Congrès scientifique du club des astronomes, présidé par le professeur Barbenfouillis, se réunit afin de préparer un voyage sur la lune. Après maintes palabres, l’expédition est enfin organisée : dans une usine, on construit un obus destiné à transporter les explorateurs. Pour propulser l'engin, un canon géant est fondu dans l’immense site métallurgique de la ville. Les astronomes s'embarquent ensuite dans ce vaisseau spatial sous les hourras de la foule. Au son d'une fanfare, l’obus quitte la surface terrestre et va se planter dans l’œil de la lune…

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Analyse et critique

« On descend tous de Méliès ! »

Martin Scorsese, 2011 (3)

« L'idée du Voyage dans la Lune me vint d'un livre de Jules Verne intitulé "De la Terre à la Lune et Autour de la Lune". Dans cet ouvrage, les humains ne purent atterrir sur la Lune, ayant, en effet, raté leur voyage. J'ai donc imaginé, en utilisant le procédé de Jules Verne (canon et fusée), d'atteindre la Lune, de façon à pouvoir composer nombre d'originales et amusantes images féeriques au-dehors et à l'intérieur de la Lune, et à montrer les monstres, habitants de la Lune, en y ajoutant un ou deux effets artistiques (femmes représentant les étoiles, comètes, etc., effets de neige, fond de la mer, etc.) . »

Georges Méliès, 1933 

Cette fameuse confidence de Georges Méliès au cinéaste anglais J.A. Leroy, mérite quelques précisions : si l’inspiration du Voyage dans la Lune a pour origine les romans de Jules Verne, l’idée du film a germé en 1902. Lors d’un déjeuner avec son oncle Georges, Paul Méliès lui demande de « rendre compte, à sa manière, de ce qui se passe sur la Lune. » (1) Toujours en quête de nouvelles féeries, Georges Méliès relève le défi et se lance dans une aventure dont il ne mesure ni l’ampleur ni les conséquences. Mais il serait réducteur de résumer le projet du Voyage dans la Lune à cette seule anecdote familiale. Car si Méliès s'empare de l’idée de son neveu, c’est d’abord parce que le voyage lunaire est un thème populaire en ce début du XXème siècle et ensuite parce qu’il s’inscrit pleinement dans l’imaginaire du cinéaste.

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Avant de découvrir Le Voyage dans la Lune sur les écrans de foire en septembre 1902, les spectateurs du monde entier se passionnaient déjà pour cette aventure astrale. D’abord à travers les livres de Jules Verne (cités par Méliès ) mais également à travers ceux d'André Laurie ( Les Exilés de la Terre , 1888), Pierre de Sélènes ( Deux ans sur la Lune , 1896) et George Le Faure ( Aventures extraordinaires d'un savant russe , 1889-1896). Herbert George Wells s'inscrivait également dans ce mouvement littéraire avec Les Premiers hommes dans la Lune (1901) où l’aventurier Cavor découvre la civilisation "Sélénite" à bord de son astronef ! Quelques années auparavant, Jacques Offenbach mettait en scène un "opéra féerie" intitulé Le Voyage dans la Lune  au Théâtre de la Gaîté (1875). Par la suite, le voyage sur la Lune restera l’une des plus belles utopies de notre civilisation. En 1969, le rêve devient réalité avec la mission Apollo 11 et laisse alors place aux fantasmes martiens.

Mais en ce début de siècle, les récits de H.G. Wells et Jules Verne occupaient une grande partie de l’imaginaire collectif. Georges Méliès faisait évidemment partie de ces rêveurs puisque dès 1891, il avait été l’auteur d’un spectacle intitulé Les Farces de la Lune et les aventures de Nostradamus . Au théâtre Robert Houdin (dont Méliès était le propriétaire), les spectateurs pouvaient découvrir quelques tours de prestidigitation montés dans des décors lunaires. En 1898, Méliès mettait en scène le film intitulé La Lune à un mètre dans lequel un astronome se fait dévorer par une Lune espiègle. L'astre n’était donc pas étranger à l'imagination fertile de Méliès ! Et il suffit donc d’une idée, lancée par son jeune neveu, pour initier ce projet fou...

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La Lune à un mètre                                                               Une partie de cartes

Il fallait en effet beaucoup de folie pour réaliser un projet de cette envergure en 1902. A cette époque le cinéma en était encore à ses balbutiements. En France, les frères Lumière découvraient la technique du cinématographe (1895, La Sortie des usines Lumière ) et quelques illuminés se lançaient dans cette drôle d’aventure. Au grand dam de son entourage, Méliès en faisait partie et réalisait son premier film en 1896 ( Une Partie de cartes ). Les premières "vues animées" (le terme "film" n’existait pas encore) duraient quelques secondes et consistaient à saisir des images réalistes : un train arrivant en gare, des badauds dans la rue, une revue navale ou une partie de cartes… Le cinématographe était alors l’affaire d’hommes qui étaient davantage intéressés par les aspects techniques de cette nouvelle machine que par son potentiel artistique.

Caricaturiste, illusionniste, homme de théâtre, Georges Méliès fut le premier à saisir la  dimension spectaculaire et artistique du cinéma. Dans Escamotage d'une dame au Théâtre Robert Houdin (1896), il reprend l’un de ses numéros de prestidigitation favoris dans lequel une jeune femme disparaît sous un rideau. Mais, au lieu de répéter le trucage mis en scène au théâtre (la fille disparaissait par l’intermédiaire d’une trappe dissimulée dans le plancher), Méliès invente le premier effet spécial de l’histoire du cinéma : la "substitution par arrêt de prise de vues". Découvert au hasard du blocage d’une manivelle, cet effet consiste à arrêter la prise de vues et à la reprendre après que l’un des éléments du plan (un personnage, un objet) a disparu ou a été remplacé par un autre. Dans cet Escamotage d'une dame au Théâtre Robert Houdin , Méliès fait donc disparaître son modèle (Jehanne d’Alcy), la transforme en squelette puis la fait réapparaître avant de saluer la caméra. Avec ce tour impressionnant, Méliès donne naissance au "spectacle cinématographique". Enchanté par cette invention dont le public raffole, il ne cessera alors d'améliorer son savoir-faire et d’inventer de nouveaux "trucs".

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Escamotage d'une dame au théâtre Robert Houdin                               Illustration du Voyage dans la Lune           

Lorsqu’il se lance dans le Voyage dans la Lune en 1902, Georges Méliès maîtrise parfaitement sa technique et fait preuve d’une avance considérable sur tous ses concurrents. Cependant, il faut se rendre compte de la démesure de ce projet. Dans le Blu-ray édité par Lobster, Serge Bromberg compare cette production à celle du film Avatar de James Cameron. C’est assez juste car Méliès , comme Cameron avec la 3D, inaugurait de nouvelles techniques au sein d'un long métrage et investissait une somme d'argent jamais atteinte jusqu'ici. Composé de 30 tableaux, pour une longueur de film de 260 mètres (équivalent à une projection d’1/4 d’heure) et un prix de revient de 10 000 francs or, Le Voyage dans la Lune  était sans commune mesure avec les productions de l’époque. La place de spectacle valait alors environ 50 centimes, il fallait donc que le film attire au minimum 20 000 personnes pour être rentable. Si ce chiffre peut paraître ridicule de nos jours, il ne l’était pas du tout en ce début de siècle (le cinématographe était uniquement réservé aux foires). Personne n’était donc en mesure de savoir si ce projet serait rentable. Méliès autofinançait ses films et ne devait rendre de compte à quiconque. Le Voyage dans la Lune était donc l’aventure d’un seul homme, la prise de risque était énorme...

Trois mois de tournage sont nécessaires pour finir Le Voyage dans la Lune . Méliès filme un ou deux tableaux par semaine (le vendredi ou le samedi) et passe le reste de son temps à préparer les décors et les costumes avec sa petite équipe. Nécessitant de nombreux comédiens, Méliès fait appel à sa troupe de fidèles (Bleuette Bernon, Brunnet, Farjaut, Kelm…) mais également à des acrobates des Folies Bergères, des girls du Théâtre du Châtelet, des chanteurs de music-hall. Homme de scène, Georges Méliès se réserve le rôle du Professeur Barbenfouillis !

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Fabrication des décors à l'atelier de Montreuil                               Les "girls du Châtelet" sur le plateau

Une fois le tournage terminé, des copies sont tirées et certaines sont même coloriées. Avant l’invention du film couleur et la sortie de Becky Sharp de Rouben Mamoulian en 1935 (premier long métrage en couleur), de nombreux essais ont été tentés afin d’abandonner le noir et blanc. Méliès fait colorier son premier film en 1896 ( Le Manoir du Diable ) dans l’atelier d’Elisabeth Thuillier. A cette époque, le procédé de coloriage était un travail titanesque qui consistait à peindre les images de chaque copie, une à une. L’atelier de Madame Thuillier employait près de 200 ouvrières. Il n’en fallait pas moins pour colorier les 13 795 images du Voyage dans la Lune  !

Méliès propose les premières copies couleurs à ses acheteurs pour un prix de 1 200 francs or. A cette époque, jamais un film n’a été vendu aussi cher et la réaction des forains ne se fait pas attendre : indignés, il refusent d’acquérir le film. Mais Georges Méliès est têtu et part projeter une bobine de démonstration sur un stand de la Foire du Trône. Les premiers spectateurs ressortent de la salle de projection ébahis et se précipitent afin de raconter leur expérience. Le stand du forain est rapidement envahi par une foule impatiente de faire le voyage sur la Lune ! Méliès peut enfin vendre ses bobines en France et en Angleterre. Malheureusement, Le Voyage dans la Lune est ensuite copié puis distribué aux Etats-Unis par Edison sans rapporter le moindre centime à la société de Méliès (la Star Films). En 1902, le copyright n’existait pas et Georges Méliès pouvait simplement se consoler en voyant son nom "Géo Méliès" célébré de l'autre côté de l'Atlantique. Il enverra ensuite son frère Gaston, accompagné de son neveu Paul, à New-York pour protéger ses droits et bénéficier de la renommée du Voyage dans la Lune . Mais ceci est une autre histoire…

Le Voyage dans la Lune connaît donc un succès sans précédent à travers le monde. Si Méliès n’invente pas de nouvelles techniques en 1902 (tous ses effets avaient été inaugurés auparavant), il les met presque toutes en œuvre au sein de ce projet ambitieux. Le style Méliès devient alors incontournable et marque un véritable tournant dans l’histoire de son art. Son film est d’abord plagié par les sous-fifres de Pathé avant de devenir une référence pour de nombreux cinéastes. Et, à bien y regarder, il est incontestable que Le Voyage dans la Lune préfigurait l’avenir du cinéma...

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Avec ce film de 14 minutes, Georges Méliès et son équipe utilisent tous les "trucs" dont ils ont le secret. La "substitution par arrêt de prise de vues", évoquée précédemment, y est omniprésente. On voit notamment les Sélénites disparaître dans des explosions de fumigènes ou un parapluie se transformer en champignon géant.

Une autre technique mise en œuvre est la "surimpression". Ce procédé, courant en photographie, consiste à filmer une première fois avec un cache noir posé sur une partie du décor puis de répéter l’opération en retirant le cache. On positionne ensuite les éléments que l’on souhaite voir apparaître à l’image dans la partie du décor non exposé. Dans le tableau intitulé "Le rêve des explorateurs", on voit ainsi apparaître une comète puis la constellation de la Grande Ourse, la planète Saturne, Bleuette Bernon sur un croissant de lune et deux jeunes filles brandissant une étoile. Cet effet spécial, particulièrement poétique, est un exploit technique inédit pour l’époque.

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Le Voyage dans la Lune est également l’occasion de créer des décors et des maquillages extraordinaires. Pour concevoir ces différents éléments, Méliès travaille en amont : il dessine ses images sur de petits cartons avant de se lancer dans leur création finale. Georges Méliès invente ici toute la phase de "préproduction" du film ainsi que le "storyboard" !

Le cinéaste est également l'inventeur des premières créatures déguisées du cinéma fantastique. En faisant appel à des acrobates à la gestuelle étonnante et maquillés en batraciens surréalistes, il crée des Sélénites absolument fascinants. Frankenstein, la Créature du lac noir, Yoda ou ET sont évidemment leurs descendants directs...

Le Voyage dans la Lune fait également appel à des effets pyrotechniques novateurs. Si les explosions ont perdu de leur impact visuel, il est certain qu’en 1902 elles impressionnaient la grande majorité des spectateurs ! Les Sélénites exterminés dans des explosions de fumée rouge, la fonte du canon réalisée dans un tourbillon de fumée étaient de véritables tours de force. Du jamais vu ! Féru de ces effets, Georges Méliès réalisera d’ailleurs l’un de ses films les plus étonnants juste après Le Voyage dans la Lune  : dans Eruption volcanique à la Martinique , une prise de vues d’environ une minute, il reconstitue la catastrophe de la Montagne Pelée dans un déluge d’explosions et de fumigènes. Le public en raffole !

Ces décors, personnages maquillés et effets pyrotechniques sont mis en scène par Georges Méliès dans son atelier de verre de Montreuil. Lorsqu’il crée ce bâtiment long d’environ 13 mètres, doté d’une petite scène et dédié à la prise de vues au printemps 1897, Méliès invente le premier studio de cinéma. Cet atelier (magnifiquement recréé par Martin Scorsese dans son film Hugo Cabret ) est bien la première "usine à rêves" avant que Gaumont, Pathé puis les Américains ne s’en inspirent. Une preuve de plus du caractère novateur des idées de Méliès ...

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Si Georges Méliès était évidemment un "truqueur" de génie, il a également participé à la création du langage cinématographique. C’est la scène la plus célèbre du Voyage dans la Lune qui illustre le mieux cette observation. Lorsque l’obus des explorateurs avance vers la Lune avant de s’enfoncer dans son œil, le cinéaste crée un mouvement de travelling (truqué grâce à des "substitutions par arrêt de prise de vues"). Mouvement pendant lequel la vue du spectateur se substitue (presque) à celle des explorateurs. Avec ce plan, il compose la première prise de vue subjective de l’histoire du cinéma ! Quelques années plus tard, d’autres artistes définiront les bases de cette grammaire cinématographique. Autrement dit, les moyens grâce auxquels leurs films seront vus et compris par les spectateurs du monde entier. On verra ainsi naître le hors-champ, le champ/contre champ, le ralenti…etc. Avec Le Voyage dans la Lune et ses autres films, Méliès a participé aux premières définitions de ce langage. D’ailleurs, Le Voyage dans la Lune décrit une histoire tout à fait compréhensible malgré sa longueur. On remarque bien quelques erreurs de montage mais, sans utilisation d’intertitres et avec son scénario décomposé en trois actes, le film respecte les règles fondamentales de la dramaturgie et fait déjà preuve d’une grande maîtrise narrative.

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Au-delà du caractère novateur de la séquence de l’obus dans l’œil de la Lune, le cinéaste crée ici une image inscrite pour l’éternité dans l’inconscient collectif. Une image d'une beauté surréaliste, devenue l'un des plus beaux symboles du septième art. Dans les suppléments du coffret édité par Studio Canal, Marc Caro déclare avec justesse que « le visage de la lune avec la fusée dans l'oeil est un peu la Joconde de l'art cinématographique »... Héritiers de Georges Méliès : Charles Chaplin , John Ford , Orson Welles , Alfred Hitchcock , Steven Spielberg et tant d’autres ont également contribué à transformer ce spectacle de foire en une nouvelle forme d'expression artistique. Avec Le Voyage dans la Lune, Georges Méliès a créé une oeuvre ambitieuse où se concentre tout son imaginaire et son savoir-faire, une œuvre fondatrice de l’art cinématographique. En 2012, soit 110 années après la projection du Voyage dans la Lune à la Foire du Trône, je fais découvrir la version couleur du film à mes enfants âgés de 4 et 7 ans : la beauté des décors et des coloriages les émerveillent tandis que les trucages les laissent complètement dubitatifs. Puis la Lune apparaît avec son œil percé et provoque leur stupéfaction. Une inquiétude commence à poindre avec l’arrivée des Sélénites mais, heureusement, Barbenfouillis et son équipage peuvent retourner sur Terre. Quel soulagement ! Devant leurs yeux grand ouverts, la magie de Georges Méliès est intacte, le cinéma brille déjà de mille feux...

(1) Georges Méliès L'enchanteur Madeleine Malthête-Méliès Editions La Tour verte

(2) Voir notre galerie d’images

(3) Interview Le Figaro (08/12/2011)

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Sciences et Avenir High-tech

Le voyage dans la Lune en couleur

Par Olivier Hertel le 22.12.2011 à 10h20 , mis à jour le 22.12.2011 à 10h20 Lecture 3 min.

Le voyage dans la Lune

Le premier film de science-fiction

Voilà pour le « pitch » simplissime du fameux film de Georges Méliès, Le voyage dans la Lune , tourné en 1902 est connu de tous par cette image de la Lune fichée d’un obus dans l’œil ! A priori, pas de quoi bouleverser le cinéma qui fête tout juste ses sept années d’existence. Pourtant, cette œuvre de Méliès est incontestablement une rupture : il s’agit du premier film de science-fiction. Dans son atelier de Montreuil, l’ex-magicien y déploie tout son savoir-faire en matière de trucages : un vaisseau qui s’écrase sur la Lune, des beautés suspendues dans les rêves des astronomes et des Sélénites qui partent en fumée quand on leur botte les fesses. Les effets spéciaux viennent de naître.

Le voyage extraordinaire , qui sort aujourd’hui en salle, raconte la vie de cinéma de Méliès et surtout  l’incroyable restauration d’une copie colorisée de son œuvre culte retrouvée à Barcelone dans les années 1980. Le temps a fait de gros dégâts. La pellicule ne fait qu’un bloc. Les images enroulées, sont collées les unes aux autres. Impossible, en l’état, de dérouler la bobine sans prendre le risque de tout détruire. Mais grâce à un procédé chimique risqué, les spécialistes de la restauration parviennent à décoller les bandes. Les 13795  images sont alors numérisées une par une.

Une nouvelle bande originale

Mais au début des années 2000, quand le sauvetage a été réalisé, les technologies numériques ne permettaient pas encore de reconstituer le film à partir de ces fragments. Ils seront alors stockés sur disque dur pendant huit ans. A partir de 2010, le travail de restauration peut reprendre. Des images manquantes de la copie couleur sont récupérées dans des versions noir et blanc. Ces séquences sont numérisées grâce au scanner SACHA des Archives Françaises du Film, développé justement pour copier des films endommagés. SACHA  recevra même des images de la version colorisée avec l’espoir de réaliser une nouvelle numérisation de haute qualité. Impossible. Le film est trop abimé. Sacha n’en veut pas. La dernière étape se fera alors à Hollywood dans les studios de Technicolor qui parviendra à retoucher une à une les images dégradées.

Le résultat, splendide, est présenté à la fin du documentaire, accompagné d’une bande originale vraiment réussie, composée spécialement par le groupe Air. Une touche électro qui redonne au film de Méliès sa valeur d’œuvre avant-gardiste.

Sciences et Avenir.fr 14/12/2011

Cinéma Film

Les jumeaux Mark Kelly (ancien astronaute à gauche) et Scott Kelly (qui a passé un an dans l'espace entre 2015 et 2016).

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Le Voyage dans la Lune. Couleur et Musique

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"Le Voyage extraordinaire" suivi du "Voyage dans la Lune" : comment Georges Méliès retrouva des couleurs

La vie et l'œuvre de Méliès se mêlent au récit de la restauration miraculeuse de la version coloriée du "Voyage dans la Lune". Entre science-fiction et poésie visuelle, un film qui fascine encore.

Par Sophie Walon

Temps de Lecture 2 min.

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Une image du film documentaire français de Serge Bromberg et Eric Lange,

A l'occasion du 150 e anniversaire de la naissance de Georges Méliès, Le Voyage extraordinaire retrace les grandes étapes de la vie et de l'œuvre du cinéaste et raconte la restauration de la version coloriée du Voyage dans la Lune , son film le plus célèbre dont on connaît tous au moins une image, la lune avec un obus dans l'œil.

Le documentaire recourt aux reconstitutions dramatiques : on voit Méliès assister à la première projection des frères Lumière, en 1895. Sidéré et pressentant les possibilités du cinématographe, il veut acquérir cet appareil révolutionnaire mais Antoine Lumière (le père de Louis et Auguste) refuse : "A quoi bon M. Méliès ? Ce n'est qu'une curiosité scientifique qui n'a aucun avenir" . "Aucun avenir ? Mais il nous met le monde à la portée de la main" répond Méliès. Il construit alors son propre cinématographe et son propre atelier, le premier studio de cinéma. On l'y voit agir en homme-orchestre, réglant tout lui-même, du scénario aux décors, de la mise en scène à l'interprétation.

Les reconstitutions de ses tournages montrent que c'est moins le monde tel qu'il est que Méliès mettait à portée de main que le monde de son imagination débordante. Si les frères Lumière ont ouvert la voie du réalisme au cinéma en enregistrant les faits et gestes du quotidien, Méliès, lui, a, pour la première fois, utilisé le cinéma à des fins fictionnelles et artistiques, inventant le cinéma "spectacle".

Ponctuant les scènes de reconstitution et des extraits de films, des réalisateurs commentent l'importance de Méliès dans l'histoire du cinéma. Costa-Gavras, Jean-Pierre Jeunet, Michel Gondry, Michel Hazanavicius se succèdent devant la caméra pour rendre hommage à ce premier poète et magicien de l'écran, inventeur de techniques créatives et de trucages visuels (doubles et multiples expositions, fondus enchaînés, ralentis et accélérés...).

Le documentaire se concentre ensuite sur Le Voyage dans la Lune , l'un des premiers films de science-fiction. Pour que le film puisse être à nouveau projeté dans une version coloriée à la main (la version en noir et blanc est toujours restée visible), Serge Bromberg et Eric Lange se sont lancés dans l'une des plus ambitieuses restaurations de l'histoire du cinéma.

On peut ainsi (re)découvrir la magie du cinéma de Méliès. Un obus spatial est propulsé sur la lune avec six astronautes à son bord qui vont bientôt découvrir les paysages lunaires. Mais ils vont être faits prisonniers par les Sélénites, les habitants de la lune. Parvenant à s'échapper, ils retournent sur Terre où ils sont accueillis en héros... En revanche, l'accompagnement musical de cette version, réalisée par le groupe Air, s'accorde assez mal avec l'univers de Méliès.

Le Voyage extraordinaire. Film documentaire français de Serge Bromberg et Eric Lange. (1 h 05.) Suivi de : Le Voyage dans la lune (1902). Film français de Georges Méliès. (15 min.)

Sophie Walon

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Le Voyage dans la Lune

Le Voyage dans la Lune

Séances passées.

Albert Pierru / France / 1956 / 5 min / 35mm

Nicolas Bianco-Levrin, Julie Rembauville / France / 2016 / 3 min / DCP

Benjamin Bernon, Clémentine Courbin, Matthieu Guevel, Anthony Rège, Jérôme Van Beneden / France / 2017 / 5 min / DCP

Georges Méliès / France / 1902 / 13 min / DCP

Gauthier Ammeux, Valentine Baillon, Benjamin Chaumeny, Alexandre Dumez, Léa Finucci, Marina Roger / France / 2017 / 7 min / DCP

Momoko Seto / France / 2011 / 10 min / DCP / VF

Georges Méliès / France / 1896 / 2 min / DCP / Version restaurée

Georges Méliès / France / 1902 / 15 min / DCP / Version restaurée

Georges Méliès / France / 1906 / 13 min / DCP / Version restaurée

Georges Méliès / France / 1912 / 33 min / DCP / Version restaurée

Georges Méliès / France / 1904 / 22 min / DCP / Version restaurée

Dave Fleischer, Max Fleischer / Etats-Unis / 1924 / 6 min / 35mm

Norman McLaren / Canada / 1958 / 4 min

Georges Méliès / France / 1902 / 8 min

Nick Park / Grande-Bretagne / 1989 / 23 min / Numérique

Georges Méliès / France / 1906 / 2 min / 35mm

Georges Méliès / France / 1904 / 4 min / 35mm / INT. FR.

Georges Méliès / France / 1905 / 9 min / 35mm

Georges Méliès / France / 1905 / 18 min / 35mm

Georges Méliès / France / 1902 / 10 min / 35mm

Georges Méliès / France / 1905 / 15 min / 35mm / INT. FR.

Georges Méliès / France / 1896 / 1 min

Georges Méliès / France / 1900 / 2 min

Georges Méliès / France / 1902 / 14 min

Georges Méliès / France / 1899 / 1 min

Georges Méliès / France / 1899 / 2 min

Georges Méliès / France / 1905 / 3 min

Georges Méliès / France / 1906 / 17 min

Georges Méliès / France / 1903 / 2 min

Georges Méliès / France / 1902 / 3 min

Georges Méliès / France / 1908 / 5 min

Georges Méliès / France / 1901 / 2 min

Georges Méliès / France / 1907 / 5 min

Georges Méliès / France / 1904 / 3 min

Georges Méliès / France / 1900 / 9 min

Georges Méliès / France / 1909 / 5 min

Georges Méliès / France / 1900 / 1 min

Georges Méliès / France / 1898 / 1 min

Georges Méliès / France / 1897 / 1 min

Georges Méliès / France / 1901 / 10 min

Georges Méliès / France / 1903 / 5 min

Georges Méliès / France / 1902 / 4 min

Georges Méliès / France / 1907 / 4 min

Georges Méliès / France / 1906 / 2 min

Georges Méliès / France / 1911 / 29 min / Film incomplet

Costume pour « Le Voyage dans la Lune » (Georges Méliès, 1902)

Georges Mélies

Le Voyage dans la Lune

melies voyage dans la lune couleur

Georges Mélies (1861, France - 1938, France)

Musée - Niveau 4 - Espace de consultation Collections film, vidéo, son et œuvres numériques

  • Exploration
  • cinéma muet
  • décor de cinéma
  • machine volante

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Légende : Photogrammes

Crédit photographique : Hervé Véronèse - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP

Réf. image : 4N91872

Diffusion image : l'Agence Photo de la RMN

Réf. image : 4N91871

Réf. image : 4N10499

melies voyage dans la lune couleur

Informations détaillées

Bibliographie, liens externes.

La collection du Musée national d’art moderne

Ex. : The Revenant , Zack Snyder's Justice League , Rogue One

Le Voyage dans la Lune

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Commentaires

  • Cowboys from Hell Premier film de science fiction et premier coup de maitre ! Une totale réussite dont certains de nos jours sont incapables d'en faire d'aussi bons. 5/5.
  • Mr.Wallace je ne voudrait pas me faire lyncher,certes c'était sûrement incroyable à l'époque mais là c'est dépassé non!? Tout le monde crie au chef d'oeuvre je comprend mais là... je préfère un chaplin ou un laurel et hardy
  • Cine-basket La version recoloré est à la limite du psyché! Chef d'oeuvre à voir!
  • raphaelK Ce film fait partie de la liste du BFI des 50 films à voir avant d'avoir 14 ans établie en 2005 par le British Film Institute.Le célèbre film restauré a été acclamé par la critique et les spectateurs.
  • Spawn Wesker pour l époque le film est très reussis ce pandant pour une personne d aujourdhui il n a pas vraimment d impact.....
  • Thib Thib de Youtube et je doit d'ailleurs faire un petit exposé sur ce court métrage en arts pla également!
  • Florian Malnoe 1902, ah ouais pas tout jeune le film. ^^ Enfin, le court-métrage.
  • Florian Malnoe Retourne te palucher sur ton nain argentin et laisse le 7ème art aux grands petit footix de mes deux !
  • Thib Thib de Youtube UN peu ouais : je l'ai vu 4-5 fois !
  • MGM-ranger Complètement d'accord, des types surpayés. ;)Sinon tu as vus ce court métrage ?
  • Thib Thib de Youtube c'est vrai que Dragonball evolution n'est pas du tout un chef d'œuvre comparé au Voyage dans la lune, mais il se laisse voir...
  • Thib Thib de Youtube Bien dit ! Vive le cinéma et à mort le foot !
  • MGM-ranger Quand on voit ton avatar et tes propos on peux deviner que t'es un fan de football qui n'y connaît rien à l'histoire du cinéma et se que ce film a apporté dans le domaine. Messi et tous les joueurs du Barsologne ne valent rien par rapport à Méliès.Un chef d'œuvre et une toute première pour l'époque.
  • MGM-ranger Avec des effets révolutionnaires et un long tournage de 3 mois (une première) Méliès le génie nous offre un impact pour l'époque dans le domaine du divertissement.
  • Antonin59 dommage que melies n a pas connu le premier homme sur la lune .
  • Formus ce film ne devrait jamais être dans les films conseillés
  • tiddad Il y avait plus d’effets spéciaux a cette époque que dans un film Français recent !
  • Bastien Duchemin retourne mater du foot jordan et laisse Meliès tranquille !
  • J.J. Stark Des trucages saisissants pour un film de 1902 ! George Méliès : l'inventeur des effets spéciaux ! Qu'est-ce qu'il dirait en voyant ceux d'aujourd'hui !
  • wesleybodin Envie de revoir le chef-d’œuvre de Méliès ? C'est ici que ça se passe ! http://www.lacritiquerie.com/l...

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le Voyage dans la Lune

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Féerie fantastique de Georges Méliès , avec Georges Méliès (Barbenfouillis) , Victor André, Depierre, Farjaux, Kelm, Bleuette Bernon (la Lune) et des danseurs et acrobates des Folies-Bergère (les Sélénites).

  • Scénario : Georges Méliès , d'après Offenbach, Jules Verne et H.G. Wells
  • Photographie : Michaut
  • Décor : Claudel
  • Costumes : Jehanne Méliès
  • Production : G. Méliès (Star Film)
  • Pays : France
  • Date de sortie : 1902
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 280 m (environ 10 min)

Lors du congrès scientifique du club des astronomes, présidé par le professeur Barbenfouillis, il est décidé d'organiser une expédition vers la Lune. Dans une usine monstre, on se met à construire un canon géant qui permettra d'envoyer un obus-fusée. Les astronomes s'embarquent dans l'obus. Un groupe de jeunes femmes travesties en marins poussent l'obus qui pique alors en plein centre de l'œil de l'astre. Les explorateurs intrépides, après avoir observé un clair de Terre, rêvent des étoiles avant de subir une tempête de neige. Ils sont ensuite enlevés par des Sélénites qui les emmènent au palais du roi de la Lune. Les astronomes se libèrent et fuient vers l'obus. Ils repartent, amerrissent dans l'océan et sont triomphalement accueillis par une foule en liesse. Ils sont même publiquement décorés et exposent un Sélénite prisonnier qui s'était accroché à l'obus.

Commentaire

Une Odyssée de l'espace en 1902

Ces dix scènes cinématographiques, extraordinaires et fantastiques, en trente tableaux, d'une durée d'exhibition de 16 minutes d'après le catalogue de la Star Film, ont bouleversé l'exploitation cinématographique en 1902 en imposant le « grand » spectacle cinématographique avec mise en scène et le cinéma de (science-) fiction, soixante ans avant 2001 : l'Odyssée de l'espace .

Avec le Voyage dans la Lune, Georges Méliès n'adapte plus, à la différence de ses six « longs » métrages précédents, comme Cendrillon et Barbe-Bleue , un spectacle de théâtre. Il s'inspire, certes, d'une opérette d'Offenbach, montée en 1875, où un ingénieur Microscope construisait un canon pour aller dans la Lune, mais il suit de beaucoup plus près De la Terre à la Lune de Jules Verne dans la première partie, et H.G. Wells dans la seconde, auquel il emprunte le peuple souterrain des Sélénites, hommes-langoustes à tête d'épervier.

À travers ses trente tableaux, Méliès donne libre cours à son imagination délirante et propose des visions féeriques fondées sur des décors proches du style de la caricature baroque du second Empire, notamment de Robida.

L'épisode du tir du canon et du retour vers la Terre permet au cinéaste de transformer un truc spectaculaire en figure de montage et de style. On y trouve à la fois un travelling avant et plusieurs raccords de mouvements et de direction, ce qui permet de nuancer les thèses classiques considérant Méliès comme prisonnier de l'optique du music-hall. Le public de l'époque fut subjugué à la fois par la virtuosité technique et la richesse des décors animés et apprécia particulièrement le burlesque délirant de la troupe des astronomes, agrémenté de l'érotisme qu'amènent les rondeurs indiscutables des danseuses costumées en matelotes et dont les culottes courtes laissent apparaître des cuisses bien plantureuses.

Entrepris en mai 1902 et mis en vente en août pour un prix de revient de 10 000 F, le film aura un extraordinaire succès tant en France qu'aux États-Unis, où il sera copieusement plagié et contretypé par Lubin et Edison. L'ère du spectacle cinématographique était commencée.

Chronologie

  • 1902 Le Voyage dans la Lune, film de G. Méliès.
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"Le Voyage dans la Lune" colorisé : Méliès en plein Air

Événement exceptionnel à l’ouverture du dernier Festival de Cannes 2011 : la projection de la version retrouvée du "Voyage dans la lune" de Méliès en couleur ! Les journalistes mis hors jeu bougonnent et réclament une projection de presse. Les organisateurs obtempèrent. Depuis le film fait le buzz, Méliès aurait adoré ça. Aujourd’hui, le film sort dans les salles. Magique !

"Le Voyage dans la lune", avec des scènes inédites et une nouvelle musique, magnifique et en phase, du groupe Air, est une splendeur.

Si l’on savait qu’en 1902, date de réalisation du "Voyage dans la lune", des versions en noir et blanc et en couleur circulaient, aucune bande colorisée n’avait été retrouvée. Jusqu’à ce qu’en 1998 soit dénichée en Espagne l’unique exemplaire connue d’une telle version. Découverte dans un état très critique, un travail de fourmi a été entrepris pour restaurer le film, puis le numériser. Incroyable de voir ainsi un film mythique des origines du cinéma sauvé par la haute technologie du XXIe siècle. L’enchanteur Méliès en serait enchanté.

Chef d’œuvre incontesté du cinéma mondial, premier film de science-fiction jamais réalisé, adapté de "De la Terre à la Lune"" de Jules Verne et des "Premiers hommes sur la Lune" de H. G. Wells, "Le Voyage dans la Lune" de Méliès est toujours un émerveillement à chaque vision. Colorisé, il prend encore une dimension autre, sans parler des scènes inédites, telle la ronde finale autour de la statue du professeur Barbemfouillis en conclusion, invisible jusqu’ici.

Eloge également de la nouvelle partition musicale concoctée par le duo électronique français Air qui s’est laissé totalement emporter par ce voyage, renouant avec des instruments d’un autre âge, tel que le mellotron (ancêtre du synthétiseur), et en faisant moult usage des percussions, ou de la guitare électrique. Air a retrouvé l’esprit du film et colle totalement à sa malice, pleine de verve au second degré : un bijou. Le duo sort d’ailleurs un album consacré au film, "Le Voyage dans la lune", le 6 février 2012. Quant au film, c’est un diamant qui brillera éternellement au firmament du cinéma.

Le Voyage Extraordinaire En prélude au film de Méliès, le documentaire sur l’inventeur du spectacle cinématographique, instigateur de la première salle de cinéma au monde, du premier studio de cinéma et de la mise en scène est un autre joyau.  

Réalisé par ceux-là même qui se sont investis dans une telle aventure pendant 12 ans, Serge Bromberg et Eric Lange, "Le Voyage extraordinaire" relate leurs errances et convictions, auréolées aujourd’hui de succès. Voir "Le Voyage dans la lune" sur grand écran en couleur constitue un privilège. Voir en introduction ce qui y a conduit l’est tout autant.

melies voyage dans la lune couleur

Le film retrouvé en charpies, dut rester en instance pendant des mois dans l’attente de technologies permettant sa restauration. Des technologies qui font appel aux propres inventions de Méliès, certes aujourd’hui plus sophistiquées, mais qui constituent un incroyable raccourci de l’histoire !

Gala Méliès Le jour anniversaire de la naissance de Méliès, le 8 décembre, s’est tenue à la Cinémathèque française une soirée de gala consacré au magicien du cinéma en présence des membres de sa famille qui tous se consacrent à la conservation et à la diffusion du patrimoine de leur illustre aïeul. Sa petite fille, Madeleine Malthête-Méliès, en tête.

melies voyage dans la lune couleur

Très belle soirée, au cours de laquelle, devant une salle Henri Langlois bondée, furent lues plusieurs lettres du pionnier du cinéma, donnant un éclairage sur son travail et ses rapports, parfois houleux, avec ses contemporains d'une industrie naissante.

Le cœur de la soirée était bien sûr consacré à la projection d’une sélection de films, tous en couleur, rarissimes, voire inédits, accompagnés au piano par Jacques Cambra, et bonimentés par Sylvain Solustri et Betty Serman, comédiens et magiciens qui n’ont pas manqué de faire quelques tours sur scène. Emergeaient du lot une "Fée Carabosse" de toute beauté dans un état de conservation étonnant, un "Robinson Crusoé" tout juste découvert, dont a été projetée la première étape de la restauration, celle-ci devant être conclue en 2012, ainsi que "Le Royaume des fées", un des plus beaux Méliès en couleur.

Le groupe Smashing Pumpkins rend hommage à Méliès dans leur clip de 1996 "Tonight, Tonight" :  

Au-delà de la lune Cette commémoration Méliès de fin d’année est accompagnée de plusieurs sorties de DVD et d’ouvrages.

En premier lieu un bel album de 120 pages, très richement illustré, accompagné de trois DVD, "Georges Méliès, à la conquête du cinématographe", édité par Canal+ éditions en partenariat avec la Cinémathèque française (39,99 euros). Les trois DVD regroupent 48 films du magicien de Montreuil, dont 18 inédits qui comprennent la version colorisée du "Voyage dans la lune" avec la musique de Air.

melies voyage dans la lune couleur

Un coffret collector de deux DVD est d’autre part disponible chez StudioCanal (12,99 euros), réédition du coffret de 2008.

Cet anniversaire est également l’occasion de retrouver dans les bacs la biographie de Georges Méliès, "Georges Méliès l’enchanteur", signée par sa petite fille Madeleine Malthête-Méliès. Epuisé depuis des lustres, l’ouvrage est disponible aux éditions de la Tour verte et a été revue et augmenté (18 euros).

L'hommage de Scorsese à Méliès Enfin, le nouveau film de Martin Scorsese, "Hugo Cabret" , d'après "L'invention d'Hugo Cabret" de Brian Selznick, met au centre de son scénario le personnage de Georges Méliès, pris dans la dernière partie de sa vie, quand il tenait un kiosque à jouets et confiseries gare Montparnasse, à Paris. Cela faisait longtemps que le réalisateur de "Taxi Driver" voulait tourner un film autour du pionnier du cinéma. Interprété par Ben Kingsley, l'acteur est d'une ressemblance étonnants. L'occasion également pour Scorsese de reconstituer le studio de Montreuil et le tournage du "Royaume des fées" (1903), un des plus beaux moments du film.

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A l'occasion de la promotion du film à Paris, Martin Scorsese a offert à la Cinémathèque française le robot qui est au coeur de l'intrigue d'"Hugo Cabret". Brian Selznick a fait don de son côté de plusieurs dessins qu'il a exécutés pour illustrer son roman. La sortie du film coïncide avec le jubilé du magicien de Montreuil. Quel plus beau cadeau ? Bon anniversaire, Monsieur Méliès !

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15 mai 1902 : Mélies présente "Le Voyage dans la Lune"...

Son premier métier, c’était magicien, et c’est précisément de la magie que Georges Mélies a réussi à insuffler au cinéma. Pionnier du septième art, il a notamment inventé les tournages en studio, mais aussi les films en couleur et, surtout, les effets spéciaux. Son « Voyage dans la Lune » est ainsi truffé de trucages. Tout premier film de science-fiction, ce péplum de quatorze minutes relate l’expédition de scientifiques bien déjantés dont la fusée va se planter dans l’œil de l’astre de la nuit…

  • Frédéric Pommier Production
  • Flora Bernard Réalisation

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Georges Méliès : autour du Voyage dans la lune

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Depuis quelques années Méliès revient sur le devant de la scène. D'abord avec l'édition de ses films dans plusieurs coffrets ou DVD, le plus complet restant celui de Lobster film en 2009 et 2010, ensuite avec quelques colloques et ouvrages. Mais ces derniers mois auront été particulièrement intenses dans l'actualité du magicien aujourd'hui considéré comme l'inventeur du spectacle cinématographique. En effet, outre le film Hugo Cabret de Martin Scorsese sorti en décembre 2011 et qui a raflé 5 oscars au mois de février, Serge Bromberg et Lobster films ont terminé la restauration en couleur du Voyage dans la lune après un périple de plus de 12 ans et la réalisation d'un documentaire sur Méliès, Le Voyage extraordinaire . De plus, l'ouvrage de Madeleine Malthête-Méliès, petite fille du cinéaste, Méliès l'enchanteur , vient d'être réédité chez La Tour Verte. C'est l'occasion de revenir en détail sur le travail de l'un des plus importants précurseurs du cinéma.

Pour commencer, nous avons pu interviewer Serge Bromberg il y a un mois au Festival du film de la Rochelle. Au cour de cette interview, il est revenu sur Méliès et Le Voyage dans la lune . Vous pouvez la consulter en cliquant sur le visuel ci-dessous. 

Cette restauration a posé de nombreux problèmes et elle a engendré quelques querelles. Nous vous proposons le test complet du Blu-ray du Voyage dans la lune en couleur avec un récapitulatif des dissensions autour de cette version ci-dessous.

Retrouvez également la critique du Voyage extraordinaire de Serge Bromberg et Eric Lange en suivant cliquant sur le visuel du film ci-dessous.

Enfin Méliès a donné lieu à une littérature importante. Nous nous sommes intéressés à l'une des dernières publications, Georges Méliès l'enchanteur de Madeleine Malthête-Méliès. Le compte rendu ci-dessous. 

Final Fantasy 7 Rebirth est-il un gros succès ou déjà une petite déception commerciale ?

1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze

Revue de l'association française de recherche sur l'histoire du cinéma

Accueil 1895 71 Études Un nitrate composite en couleurs ...

Un nitrate composite en couleurs : le Voyage dans la Lune de Georges Méliès, reconstitué en 1929

Après avoir rappelé brièvement les différents types de problèmes que pose la restauration des films des débuts du cinéma et mentionné les divers procédés de mise en couleurs des premières bandes cinématographiques, l'histoire et l'analyse de la copie couleurs du Voyage dans la Lune projetée au Gala Méliès nous montrent comment une restauration pouvait être envisagée en 1929.

After recalling briefly the different types of problems in the restoration of early films and mentioning the various colouring processes of the first moving pictures, this article contextualises and analyses the colour copy of A Trip to the Moon projected at the Gala Méliès in order to show how a restoration could be conceived in 1929.

Texte intégral

Merci à Pascal Friaut, Éric Loné, Laurent Mannoni et Béatrice de Pastre.

  • 1 Voir le site http://www.unesco.org/bpi/fre/unescopresse/2002/17-avisf.shtml [date de la dernière co (...)
  • 2 Que pourrait-on classer au juste ? Une copie nitrate noir et blanc supposée complète, mais qu'on ne (...)

1 En 2002, le Voyage dans la Lune de Georges Méliès a été proposé par l’Unesco pour figurer sur une liste à venir des « œuvres représentatives du cinéma mondial » 1 . Cette liste n’est toujours pas établie en 2013 et le film de Méliès, dont la renommée doit beaucoup au piratage massif dont il a été l’objet peu de temps après sa sortie, n’est pas plus classé au patrimoine mondial de l’Unesco, contrairement à ce que beaucoup considèrent aujourd’hui comme acquis. Sans doute mériterait-il cette distinction si ne se posait le problème, ô combien épineux, de la matérialité de l’œuvre et du statut de ses copies sauvegardées 2 .

Restaurations 3

  • 3 Sur l'éthique de la restauration, on pourra se reporter à : Raymond Borde, « la Restauration des fi (...)

2 Le Voyage dans la Lune a été impressionné, probablement au début de l’été 1902, sur une émulsion appliquée sur un support principalement constitué de celluloïd, un matériau dont on connaît l’inflammabilité et la fragilité. Les nitrates du début du xx e  siècle arrivés jusqu’à nous sont ainsi très rares et dans un état plus ou moins détérioré : outre les inévitables rayures dues à de multiples passages dans des projecteurs mal entretenus, des perforations abîmées, des débuts et fins de films régulièrement amputés de nombreuses images, des collures de réparation trahissant des pertes d’images plus ou moins importantes, des plans interpolés, une émulsion en partie décollée..., la copie sauvegardée a été très rarement tirée d’un négatif de première génération et l’on sait que les contretypages successifs modifient irrémédiablement le cadre, le contraste et la netteté de l’image. On voit donc à quels types de problèmes le restaurateur est confronté quand il se lance dans la reconstitution – le plus souvent chimérique, il faut bien le dire – d’un film des débuts du cinéma, dont on oublie le plus souvent les multiples variantes qui pouvaient être proposées à la clientèle par l’éditeur de bandes cinématographiques.

  • 4 Voir Jacques Malthête, « Historiographie méliésienne : quelques nouveaux repères », dans Jacques Ma (...)

3 À travers quelques exemples pris chez Méliès, on peut ainsi mesurer à quel point le cinéma des premiers temps était loin d’être figé 4 .

4 Pour Rêve de Noël (1900), le catalogue Méliès français propose un tableau supplémentaire facultatif. En 1900 encore, Nouvelles Luttes extravagantes peut se vendre sans une précédente version de 1899, Luttes extravagantes , avec laquelle le film est normalement monté.

5 Le quatrième tableau de Faust aux enfers (1903) est absent dans le catalogue Méliès américain. Dans ce même catalogue, la scène de « L’Église » de la Damnation du docteur Faust (1904), est placée après « La Mort de Valentin » (le film sauvegardé correspond à cette version), tandis qu’elle est reléguée après « La Nuit de Walpurgis » dans les catalogues Méliès français et anglais.

6 Pour le Barbier de Séville (1904), les catalogues Méliès français et américain proposent une version courte de 290 mètres à côté du film complet de 400 mètres, longueur énorme pour l’époque. Le catalogue Méliès américain propose trois tableaux supplémentaires pour le Voyage à travers l’impossible (1904). Le film sauvegardé ne comporte pas ce supplément.

7 Dans le catalogue Méliès anglais, la petite Marie, héroïne de Détresse et Charité (1904), est sauvée par un chiffonnier puis ramenée chez elle par un couple d’automobilistes, l’ange de Noël ayant annoncé son retour à ses parents (film sauvegardé dans cette version). Dans le catalogue français, la petite fille meurt de froid et l’ange de Noël emporte son âme au ciel.

8 Les deux premiers tableaux du Raid Paris-Monte-Carlo en automobile  (1905) sont intervertis entre les catalogues Méliès français et américain. Le film sauvegardé suit le catalogue français.

9 Le dernier tableau de Jack le ramoneur  (1906) est facultatif, comme les deux derniers tableaux des Incendiaires (1906). Le catalogue américain ignore deux tableaux des Quat’ Cents Farces du diable (1906) décrits dans le catalogue français. Avec Robert Macaire et Bertrand  (1906), ce sont quatre tableaux qui sont facultatifs.

10 Enfin, il existait probablement une version courte pour le Génie des cloches (1908), Hypnotist’s Revenge (1908) et Hydrothérapie fantastique (1909), mais les preuves sont plus fragiles.

  • 5 Nous ne parlons évidemment pas des rares copies sauvegardées de ce film, souvent très mutilées, san (...)
  • 6 Une feuille spéciale de la maison Méliès [s.d., 1903] indique un prix de 800 francs (soit 3 000 eur (...)
  • 7 « Avis important » de la Manufacture de films pour cinématographes Georges Méliès [s.d., 1904], Bib (...)

11 Concernant la longueur originelle d’un film comme le Voyage dans la Lune , dont il ne semble pas qu’il ait circulé sous plusieurs versions « officielles » en noir et blanc 5 , le catalogue Méliès français indique 260 mètres 6 tout en signalant que « les vues sont vendues à la pièce, en prenant comme unité la longueur de 20 mètres environ. Elles peuvent avoir 19 mètres 50 ou 21 mètres, la longueur exacte n’est pas garantie à quelques centimètres près » 7 .

  • 8 Traduction de : « We reserve the right to approximate the length given in our Catalogue, List of Pr (...)

12 De son côté, le catalogue Méliès américain précise : « Dans notre catalogue, dans la liste des prix et dans les suppléments, nous nous réservons le droit de donner les longueurs à 5 pieds près [soit 1 mètre 50] pour les sujets courts et à 10 pieds près [soit 3 mètres] pour les vues plus longues » 8 .

  • 9 Charles Urban (1867-1942) distribuait les Star-Films en Grande-Bretagne, et occasionnellement aux É (...)

13 Moyennant quoi, le catalogue américain indique 845 pieds, ce qui correspond bien aux 260 mètres du catalogue français, mais le catalogue anglais de la Warwick et le catalogue américain de la Biograph 9 n’affichent que 800 pieds, soit 244 mètres et donc 16 mètres de moins que la longueur supposée officielle.

14 Les films d’avant les années 1920 possédaient également quelques caractéristiques que la restauration numérique gomme d’une manière quasi systématique. L’utilisation des logiciels de correction automatique pose souvent, en effet, plus de problèmes qu’elle n’en résout, par exemple en éliminant les traces de collures originelles liées aux trucages, le restaurateur les reléguant au rang des rayures et autres poussières. Les possibilités offertes par le numérique permettent également de stabiliser parfaitement l’image, alors que les caméras et les projecteurs de l’époque étaient loin d’atteindre ce niveau idéal.

15 Depuis quelques décennies, il est admis qu’une succession de 18 images par seconde est une bonne moyenne dans les restaurations de films muets, d’où un consensus presque parfait pour cette vitesse de visionnage. On voit cependant des films restaurés dont la cadence est manifestement trop rapide. En ce qui concerne Méliès, on connaît un seul et unique film ( le Déshabillage impossible , 1900) dont la cadence a été volontairement modifiée, en l’occurrence accélérée pour la projection, c’est-à-dire dont la prise a été réalisée à 10-12 images par seconde. Lorsqu’on sait, par ailleurs, que les projectionnistes des débuts du cinéma avaient toute liberté pour modifier la cadence, ne serait-ce que pour obtenir des effets comiques et que certains catalogues d’éditeurs de films (par exemple Pathé) précisaient que tel film tourné en hiver, avec une luminosité faible, avait nécessité une cadence de prise de vues anormalement lente pour impressionner correctement la pellicule et qu’il convenait donc de ralentir la vitesse de projection pour obtenir une cadence normale ; à tout prendre, il serait éminemment souhaitable de choisir dans chaque cas la cadence la plus probable, tout en sachant ce que ce genre de choix peut évidemment avoir de subjectif. Ce qui peut être un moindre mal, si le spectateur est correctement prévenu.

La mise en couleurs des premières bandes cinématographiques 10

  • 10 Voir Jacques Marette, « Les procédés de coloriage mécanique des films », Bulletin de l'Association (...)

16 Dès ses tout débuts, la bande cinématographique a poursuivi la tradition de l’image en couleur projetée, avec l’énorme avantage de pouvoir bénéficier de nouvelles molécules organiques artificielles apparues dans la seconde moitié du xix e  siècle, les fameuses couleurs d’aniline. Déjà utilisées par les coloristes de plaques de lanternes magiques, leur pouvoir colorant extrêmement puissant et la palette de coloris très étendue qu’elles offraient étaient hautement appréciés.

17 Les films ont d’abord été coloriés à la main, image par image, jusqu’en 1903-1904.

18 À ce propos, l’historien bute sur un problème incontournable et, jusqu’à présent, non résolu : la datation de l’arrivée des coloris sur une copie. Il est, en effet, courant de dater le coloriage d’un film de sa première édition. Est-ce bien raisonnable quand on sait qu’un film en couleurs était proposé à la vente pendant plusieurs années ? Les versions en noir et blanc et en couleurs du Voyage dans la Lune , par exemple, figurent au catalogue Méliès de 1902, année de sa sortie, jusqu’en 1908. Ou mieux encore, la Crémation , du même Méliès, un film de 1899, est encore vendu en 1908 également et dans les deux versions.

11 Sylvie Bodet, « le Film colorié : techniques et esthétiques », thèse de doctorat, Paris VIII, 2000.

19 Par ailleurs, une copie noir et blanc, acquise normalement ou piratée, pouvait toujours être coloriée à façon par un atelier de coloristes indépendant ou par les forains eux-mêmes. Ainsi, dans la seule région parisienne, une quinzaine d’ateliers ont été recensés entre 1903 et 1916 11 . On sait aussi qu’en Espagne, Segundo de Chomón avait installé un atelier de coloriage de films à Barcelone entre 1902 et 1904. Un autre Barcelonais, Albert Marro-Fornelio, possédait un atelier similaire et avait même ouvert une succursale à Paris.

  • 12 Voir par exemple : Claude Coupry, Françoise Froment et Jacques Malthête, « la Microspectrométrie Ra (...)

20 C’est là qu’une approche analytique, comme le permettent les microspectrométries raman et infrarouges 12 , pourrait être fort utile pour identifier les coloris. Il s’agit de méthodes non destructives qui consistent à comparer l’empreinte vibrationnelle caractéristique de chaque composé avec des colorants de référence. Avec un peu de chance, on pourrait ainsi repérer les différents ateliers de coloristes, aussi bien dans l’espace que dans le temps, grâce au type de colorants utilisés et à leur fréquence, et être alors capable de dater l’arrivée des coloris sur la copie étudiée. De plus, une connaissance précise des premiers procédés de coloration ne pourrait que faciliter la tâche des restaurateurs soucieux d’utiliser les mêmes techniques.

21 Il faut aussi bien avoir en tête que par le procédé même du coloriage à la main, chaque copie en couleurs était unique, surtout avant 1905, date à laquelle l’emploi du pochoir se généralise. Les coloris variaient, en effet, d’une copie à l’autre suivant les goûts du chef coloriste et l’habileté des coloristes elles-mêmes. On connaît ainsi deux versions coloriées à la main et sauvegardées pour chacun de ces deux films de Méliès : le Merveilleux Éventail vivant (1904) et le Raid Paris-Monte-Carlo en automobile (1905).

22 C’est pourquoi il est particulièrement absurde, lorsqu’on retrouve une copie coloriée à la main d’un film de cette époque, de prétendre qu’il s’agit de LA version couleurs du film en question, alors qu’il ne peut évidemment s’agir que de l’une des dizaines, voire des centaines de copies coloriées à la main de ce titre, quand bien même la quasi-totalité de ces copies serait perdue.

23 À partir de 1903-1904, on voit donc apparaître les premières bandes coloriées au moyen de pochoirs, ce qui n’entraîne pas pour autant la disparition du coloriage au pinceau. Pour un film donné, la fabrication du ou des pochoir(s) consiste alors à sacrifier autant de copies que de parties différentes de l’image destinées à recevoir un coloris particulier. Chacune de ces parties est ainsi découpée et évidée dans le pochoir qui lui correspond. Le colorant est ensuite appliqué à l’aide d’un gros pinceau sur le film au travers des découpures du pochoir préalablement dégélatiné dans l’hypochlorite de sodium (ou eau de javel). Le nombre de couleurs n’excédait guère six ou sept, et il fallait par conséquent réaliser autant de pochoirs que de couleurs différentes.

24 Par cette technique, au moins une vingtaine d’images sont coloriées à la fois. Ce qui produit des variations d’intensité des couleurs très estompées, des teintes beaucoup plus régulières, qui sautent moins que celles obtenues avec le seul petit pinceau de poils de martre, image par image. Avec un peu d’expérience, on arrive ainsi à distinguer assez facilement un film peint au pochoir.

25 D’après certains témoignages, qui mériteraient peut-être d’être un peu plus étayés, dans l’atelier de coloriage d’une grande entreprise, sinon la plus grande dans le domaine, comme Pathé, avant les débuts de la mécanisation de la découpe des pochoirs et du coloriage, c’est-à-dire avant 1907, seulement 900 mètres de pellicule pouvaient être coloriés chaque jour par un maximum de 65 ouvrières, ce qui représentait une quinzaine de mètres de film colorié par jour et par coloriste.

26 En février 1907, Pathé installe un nouvel atelier, rue du Bois, à Vincennes et le rendement s’accélère : ce sont, à présent, 200 ouvrières qui colorient 6 000 mètres de pellicule par jour, avant l’installation des machines à colorier. Soit 30 mètres de pellicule par jour et par coloriste. On imagine facilement que la production quotidienne de film couleur va, évidemment, considérablement se développer quand la mécanisation sera définitivement mise en place.

27 Le coloriage et la découpe des pochoirs ont commencé à se mécaniser dès la fin de 1906, année durant laquelle des brevets pour des machines à colorier les films commencent à être déposés. Et c’est en août 1908, alors qu’il travaille pour Pathé, que Jean Antonin Méry et son équipe aboutissent à un véritable bijou de technologie, qui sera le dispositif du Pathécolor.

28 Quant aux machines à découper les pochoirs, c’est encore Méry qui excelle dans le domaine en adoptant, en 1907, le principe du pantographe qui permet de suivre à la main avec une grande précision, sur une projection agrandie, les contours de la partie de l’image à découper. Après quelques améliorations, le découpage du pochoir sera véritablement industrialisé chez Pathé à partir de 1910 et il va participer à l’essor du Pathécolor que Pathé fera connaître à la fin de 1911, à grand renfort de publicité.

  • 13 Pour plus de détails sur la teinture, le virage simple et le virage par teinture sur mordançage, vo (...)

29 Il faut savoir que, concurremment au coloriage à la main et au pochoir, il existait deux autres façons de colorer les films. Ils pouvaient, en effet, être virés ou teintés, ils étaient alors monochromes. La teinture et le virage des films sont apparus assez tôt, autour de 1902, et ont surtout été pratiqués chez Pathé jusque dans les années 1920 13 .

  • 14 C'est pour cette raison qu'en 1906, par exemple, Méliès était devenu 25 % plus cher que Pathé pour (...)

30 Si l’on s’intéresse à présent à la fonction du coloris, on peut prendre le parti de se limiter aux seules productions Méliès et Pathé, d’une part parce que ce sont les corpus les mieux documentés, d’autre part parce qu’ils représentent en quelque sorte les deux extrêmes de la profession : l’industriel et l’artisan imagier. À tel point que, pour des raisons matérielles et esthétiques, par exemple, Méliès semble avoir toujours privilégié le coloriage à la main, sans pochoir 14 . Sur la trentaine de ses films en couleurs sauvegardés, nous ne disposons, en effet, que de trois exemples de pochoir, le Voyage de Gulliver (1902, Cinémathèque de Milan), Détresse et Charité (1904, Filmoteca de Catalunya) et l’Alchimiste Parafaragaramus (1906, Cinémathèque française), mais jusqu’à quel point Méliès a-t-il supervisé la mise en couleurs de ces copies ?

  • 15 Un des tout derniers films, sinon le dernier, ayant bénéficié de ce procédé est les Gaîtés de l'esc (...)

31 Chez Pathé, avant l’achèvement de la première industrialisation du cinéma, c’est-à-dire avant 1907, on observe que le coloriage – au pinceau d’abord, au pochoir ensuite – est plutôt réservé aux films à trucs et aux féeries, alors que la teinture et le virage sont principalement appliqués aux comédies et aux documentaires. À partir de 1907, la teinture et le virage deviendront largement dominants. Cependant, la maîtrise parfaite de la mécanisation du coloriage au pochoir permettra à Pathé de continuer à utiliser largement ce procédé avec le Pathécolor 15 . Mais il faut reconnaître que la logique – guidée sans doute parfois par des contraintes économiques – selon laquelle s’opère le choix de certaines des teintes appliquées, comme celui du procédé de mise en couleurs, n’est parfois pas facile à appréhender. Seuls le bleu des scènes de nuit et le rouge des scènes d’incendie sont vraiment évidents. Toujours est-il que tous ces procédés de coloration s’éteindront progressivement avec l’arrivée du parlant, principalement en raison des nombreuses collures, incompatibles avec une piste sonore continue, que comportaient les copies teintées. Les différentes scènes prévues pour recevoir la même teinture ou subir le même virage étaient, en effet, montées ensemble, puis remontées, après traitement, dans l’ordre définitif du film avec les scènes qui avaient été teintées ou virées différemment.

32 Cela dit, il doit y avoir un certain nombre de subtilités qui nous échappent encore dans le choix des coloris et dans la façon même de les appliquer sur la gélatine.

33 On comprend facilement que la mise en couleurs des premières bandes cinématographiques reste un champ de recherches très stimulant. C’est pourquoi il faudrait très sérieusement se dépêcher de se pencher sur les nitrates qui existent encore pour pratiquer les analyses spectrométriques susmentionnées.

Le Voyage dans la Lune en couleurs du Gala Méliès (1929)

  • 16 Il existe au moins une autre copie simplement teintée du Voyage dans la Lune . Elle comporte des int (...)
  • 17 Le négatif et le positif sont respectivement déposés aux AFF sous les numéros ctn404191 et pmu40419 (...)

34 Parmi les nitrates de Méliès en couleurs qui subsistent, il en est un tout à fait exceptionnel, conservé par les Archives françaises du film ( AFF ). Sauf erreur, il s’agit de la seule copie sauvegardée parmi les huit films projetés le 16 décembre 1929 au Gala Méliès, Salle Pleyel à Paris ( viii e ) 16 . Ajoutons que le négatif dont a été tiré le positif, par la suite teinté et rehaussé de quelques coloris au pinceau, est également conservé par les AFF . Les caractéristiques de ces deux incunables 17 , dont les héritiers Mauclaire ont fait don aux AFF, sont détaillées ci-après.

  • 18 Voir Roland Cosandey, « L'inescamotable escamoteur ou Méliès en ses figures », dans Jacques Malthêt (...)

35 Le Gala Méliès, qui participa à la redécouverte du « créateur du spectacle cinématographique », avait été organisé à l’initiative du Studio 28, une salle de répertoire inaugurée à Paris en 1928. Elle était dirigée par Jean Placide Mauclaire (1905-1966), qui venait de retrouver quelques films de Méliès. Deux quotidiens, l’Ami du peuple et le Figaro , appartenant au célèbre parfumeur François Coty, avaient apporté leur concours au gala 18 .

  • 19 Une reproduction a été publiée dans Jacques Malthête et Michel Marie, op. cit. , pp. 67-70. Voir éga (...)

36 Le programme de cette soirée 19 , vendu dans la salle avant la séance avec un numéro de la Revue du Cinéma (1 re  série, n o  4, 15 octobre 1929) dont la partie consacrée à Méliès (pp. 2-41) avait été éditée par Paul Gilson, présentait ainsi la succession des films proposés au public ce jour-là :

illusions fantaisistes . (copie originale)
papillon fantastique . (copie originale)
le juif errant .
le locataire irascible . (copie originale)
les hallucinations du baron de munchhausen . (copie originale)
les 400 coups du diable .
le voyage dans la lune .
20 D'après Maurice Noverre, un neuvième film en couleurs, la Fée Carabosse , aurait été projeté. Voir M (...) à la conquête du pôle . (copie originale) 20 .
  • 21 À la suite de protestations d'associations japonaises, le Japon s'étant rangé du côté des Alliés pe (...)

37 Après un entracte, la soirée se terminait par la projection de Forfaiture ( The Cheat ), un film de Cecil B. DeMille de 1915, avec Sessue Hayakawa et Fannie Ward 21 .

22 Maurice Noverre, op. cit. , pp. 73-76.

38 Plusieurs remarques s’imposent. Comme le soulignera Méliès dans son discours rapporté par Noverre 22 , cinq de ses huit films présentés au gala étaient très tardifs. Trois avaient été réalisés en 1909 : les Illusions fantaisistes , Papillon fantastique et le Locataire diabolique («  le Locataire irascible  » du programme) ; deux en 1911 : les Hallucinations du baron de Munchausen et À la conquête du Pôle . Les trois films restants avaient été tournés, pour le plus ancien, en 1902 (le Voyage dans la Lune ), suivi du Juif errant et des Quat’ Cents Farces du diable («  les 400 Coups du diable  » du programme), réalisés respectivement en 1904 et 1906.

  • 23 Ce film avait été projeté au Studio 28 dès juillet 1929 (voir Ciné-Journal , n o  1039, 26 juillet 192 (...)

39 Par la mention « copie originale », le programme de Pleyel tient apparemment à préciser que parmi les huit films, cinq ont été projetés dans l’état où ils ont été trouvés. Il s’agit de : les Illusions fantaisistes , Papillon fantastique 23 , le Locataire diabolique , les Hallucinations du baron de Munchausen et À la conquête du Pôle . Ce qui sous-entend que ce ne fut pas le cas pour le Juif errant , les Quat’ Cents Farces du diable et le Voyage dans la Lune . On peut, en effet, raisonnablement supposer que ces trois bandes devaient être trop endommagées pour être présentées telles quelles au public et qu’il avait donc fallu les réparer, puis les contretyper et les recolorier.

  • 24 Ce texte a été reproduit par Georges Sadoul dans Georges Méliès , Paris, Seghers, coll. « Cinéma d'a (...)

40 Mauclaire a raconté dans le numéro du 20 décembre 1929 de l’Ami du peuple (du soir) comment furent retrouvés les films de Méliès projetés au gala 24  :

25 Les nitrates de Papillon fantastique et du Locataire diabolique ont été de nouveau présentés tels q (...) 26 En contredisant Noverre sur ce point, Mauclaire confirme le programme du gala. 27 Robert Florat était directeur commercial et artistique des Ateliers Fantasia dont il sera question (...) Au mois de mai [1929], un ami me présenta une cinquantaine de boîtes rouillées, sans couvercle, des copies de films dans un état pitoyable. Quelques jours après, de nuit, je vis ces films avec Gilson et, sans connaître l’auteur, nous nous extasiions sur les Illusions fantaisistes dont les qualités détonnaient singulièrement avec les autres sujets qui faisaient partie de ce que l’on peut nommer le spectacle de la « rigolade automatique » (modes, films à costumes et drames sentimentalo-épileptiques). Remontant à la source, en trois ou quatre voyages, je ramenai à Paris le stock entier de films, huit cents à neuf cents boîtes, qui pourrissaient depuis dix-sept ans dans la laiterie d’un château normand. C’est alors que, sur les films que nous remarquions le plus, apparurent les marques de fabrique : Star-Film, Géo Méliès ; et un après-midi de juillet, devant Méliès, ému, et Gilson, ébloui, je fis projeter Papillon fantastique , Le Locataire diabolique , les Quatre cents coups du diable 25 et la fée Carabosse , que l’on n’a pas vue au Gala Méliès 26 . Dès ce moment, nous avions virtuellement décidé de montrer ces films, les seuls intéressants d’avant-guerre, comme par hasard oubliés. Comme un écho gigantesque, le nom de Méliès retentit à nouveau ; on allait retrouver d’autres œuvres. Mon ami, Robert Florat 27 devait en effet, en octobre, m’indiquer le dernier ambulant de France qui avait en sa possession Le Voyage dans la lune , Les Hallucinations du baron de Munchhausen et La conquête du pôle .

28 Collection Pascal Friaut.

41 Un ensemble de documents extrêmement précieux vient d’être mis au jour 28 , qui nous permet d’en savoir beaucoup plus sur la préparation matérielle des projections du Gala Méliès.

29 Il doit s'agir du « dernier ambulant de France » dont parle plus haut Mauclaire.

30 À la conquête du Pôle.

  • 31 Nous verrons plus loin que le contretype dont provient la copie du film projetée à Pleyel, est vrai (...)

32 Les Hallucinations du baron de Munchausen .

42 Un reçu simplement daté de 1929, à l’en-tête du Cirque-Théâtre Nautique, 45, rue Rochechouart, Paris ( ix e ), nous apprend ainsi que Jean Mauclaire a acheté quatre films, pour la somme de 4 000 F, à Monsieur Bonjean, directeur de l’établissement 29  : « trois copies usagées » du film Forfaiture , et trois films de Méliès, « Découverte du Pôle » 30 (« positif colorié »), « Voyage dans la Lune » 31 (« copie usagée ») et « Hallucination du baron » 32 , avec un lot d’affiches dont on ignore le contenu [Fig. 1].

  • 33 À une cadence de 18 images par seconde, un film 35 mm de 300 mètres correspond à un quart d'heure d (...)
  • 34 Roland Cosandey ( op. cit. , pp. 84-85) constate que les comptes rendus du gala ne disent malheureuse (...)

43 Les « trois copies » de Forfaiture posent un problème. S’agit-il de trois copies de ce film dont on sait qu’il durait une soixantaine de minutes, soit trois fois quatre bobines de 300 mètres 33 , ou bien de seulement trois bobines de 300 mètres du même film ? Comme il paraît vraisemblable que ces copies ont été utilisées pour recomposer le film projeté au Gala Méliès, la première hypothèse semblerait la plus probable, mais il reste surprenant qu’un même exploitant ait eu entre les mains trois copies d’un film d’une telle longueur. Ne serait-il pas alors tentant de supposer que le film de DeMille projeté à Pleyel aurait pu être amputé d’une bobine 34  ?

  • 35 Georges Dufayel (1855-1916) avait repris en 1888 le Palais de la Nouveauté, situé à Paris ( xviii e ). (...)

44 Quant aux trois films de Méliès, nous les retrouvons dans le programme du Gala Méliès. On a vu qu’un seul de ces trois films, le Voyage dans la Lune , est suivi de la mention « copie usagée » sur le reçu de Bonjean. Les cinq autres films de Méliès présentés au gala ( Papillon fantastique , le Juif errant , les Quat’ Cents Farces du diable , le Locataire diabolique et les Illusions fantaisistes ) sont alors très vraisemblablement ceux trouvés par Mauclaire dans la laiterie du château de Jeufosse situé dans l’Eure, à Saint-Aubin-sur-Gaillon, et appartenant aux héritiers de la maison Dufayel 35 .

45 Par ailleurs, huit factures des 13 et 17 décembre 1929, trois relevés, d’octobre et décembre 1929, et un avoir du 19 décembre 1929, nous fournissent des informations d’un très grand intérêt sur la restauration des films du Gala Méliès.

  • 36 Voir Jacques Malthête et Laurent Mannoni, l'Œuvre de Georges Méliès , Paris, La Cinémathèque françai (...)
  • 37 Cellulo signifie qu'il s'agit d'une pellicule dont le support est principalement composé de cellulo (...)

46 Nous avons vu que trois des huit bandes projetées n’ont vraisemblablement pas été projetées dans l’état où Mauclaire les a récupérées, à savoir le Juif errant , les Quat’ Cents Farces du diable et le Voyage dans la Lune . De fait, ce sont les Ateliers Fantasia (« Laboratoires cinématographiques. Siège social : 10, rue Piat, Paris xx e  ») que Mauclaire chargea de les contretyper et de les recolorier. Les factures datées de décembre 1929 le confirment. Le Juif errant était complet (60 mètres 36 ). Le contretype et le tirage positif sur pellicule Agfa cellulo 37 , ainsi que la mise en couleurs (« coloris »), ont été facturés 648 francs.

38 Voir Jacques Malthête et Laurent Mannoni, op. cit. , p. 351, n o  849-870.

  • 39 Méliès mentionne ce film dans une lettre du 3 décembre 1929 à Auguste Drioux, prestidigitateur lyon (...)

47 Seulement 332 mètres subsistaient sur les 444 38 des Quat’ Cents Farces du diable . La facture correspondant à ce film mentionne par ailleurs le tirage partiel de 30 mètres d’un film de Grimoin-Sanson. Était-ce un extrait de son Histoire du cinéma par le cinéma , réalisé en 1927 39  ? Le contretype et le tirage positif sur pellicule Agfa cellulo, ainsi que la mise en couleurs du film (« coloris ») de Méliès ont été facturés 4 291, 35 francs, y compris le tirage partiel du film de Grimoin-Sanson.

40 Sa description est détaillée ci-dessous.

  • 41 La facture relative au Voyage dans la Lune ne mentionne que ces 40 mètres de contretype négatif réa (...)

48 Contrairement aux deux précédents films, on pourrait penser que le tirage positif du contretype du Voyage dans la Lune a été simplement teinté (la facture ne parle que de « teintage »). Toutefois, la copie couleurs, que conservent aujourd’hui les AFF à Bois-d’Arcy et dont il est certain qu’il s’agit bien de la copie authentique de Pleyel, est assurément teintée, mais avec quelques retouches bien visibles au pinceau 40 . La facture signale également le tirage, sur pellicule Agfa cellulo, d’un contretype de 40 mètres 41 , à côté du tirage d’une copie de 195 mètres, avec « teintage subséquent ». Montant de la facture : 616, 50 francs [Fig. 2].

49 Méliès a-t-il été consulté pour la remise en couleurs de trois de ses films ? C’est probable. Qu’a-t-il pensé du résultat ? Nous l’ignorons. Dans le discours qui a suivi la projection de ses films, il se contentera de dire :

42 Maurice Noverre, op. cit. , p. 73. Je dois tout d’abord remercier les organisateurs de ce gala splendide en mon honneur. Tout d’abord M. Mauclaire, directeur du « Studio 28 », qui a découvert tout ce stock de pellicules, complètement introuvables depuis 1914, et qui a dû se livrer à un énorme travail pour les remettre en état, les faisant contretyper, pour certaines, et recolorier comme les originaux 42 .

43 Jacques Malthête, op. cit.

50 Quant à la correspondance de Méliès sauvegardée, elle reste muette sur le sujet 43 .

51 On sait qu’après la projection de ses huit films, Méliès était apparu sur l’écran de la salle Pleyel, dans une bande tournée pour l’occasion. Madeleine Malthête-Méliès mentionne ainsi cette présentation :

44 Madeleine Malthête-Méliès, Georges Méliès, l'enchanteur , Grandvilliers, La Tour verte, 2011, pp. 45 (...) Perdu dans les rues de Paris, il cherche partout la salle Pleyel. Des bouts de pellicule pendent de toutes ses poches. Il est inquiet, nerveux, et la pellicule s’allonge jusqu’à le faire trébucher. Il continue, tourne, vire et c’est à présent un amoncellement de films qui l’entourent et l’entravent. Sur le point d’être submergé, il aperçoit sur un mur une énorme affiche du gala, avec un grand portrait de lui en charge dessiné par Barrère. Son parti est pris. Il pique la tête la première dans l’affiche. Subitement, la lumière s’allume dans la salle. L’écran se lève, découvrant au milieu de la scène, un cadre sur lequel l’affiche que l’on vient de voir est clouée. Soudain le papier est crevé par Méliès qui paraît en chair et en os, en habit de soirée, sous les feux de tous les projecteurs. Il est salué par une ovation sans fin 44 .

52 Une facture de 648 francs (17 décembre 1929) nous indique, sous le titre « Méliès », qu’un film de 90 mètres, soit 4 min. 30 de projection, a été tourné par les Ateliers Fantasia et tiré sur pellicule Gevaert cellulo. Il s’agit peut-être du film dont il vient d’être question. Était-ce Méliès lui-même qui apparaissait sur l’écran ou bien un acteur filmé de dos ? Nous l’ignorons.

  • 45 Cette facture nous indique également que Mauclaire avait fait réaliser deux épreuves 13 × 18 à part (...)

53 En ce qui concerne maintenant le film de DeMille, on peut supposer, comme on l’a vu, que la copie projetée au gala a été composée à partir des trois bobines de ce film achetées par Mauclaire au directeur du Cirque-Théâtre nautique. La facture de 1 447, 85 francs 45 (17 décembre 1929) détaille ainsi les différentes opérations concernant Forfaiture  : « 59 titres, 2 titres, 2 documents, 1 document, tirage positif titres (190 mètres), tirage contretype sur duplicating (61 mètres), tirage positif (61 mètres), montage et vérification (65 heures), pellicule Kodak cellulo (190 mètres), pellicule Gevaert cellulo (61 mètres) ». La soixantaine de « titres » doit correspondre à la réalisation d’intertitres français, soit parce que les trois bobines de Mauclaire étaient dépourvues d’intertitres, soit parce qu’elles comportaient des intertitres rédigés dans une autre langue.

54 On peut ainsi avancer que sur les huit films de Méliès projetés au gala organisé en son honneur, Jean Mauclaire en a retrouvé cinq dans le château de Jeufosse et en a acheté trois autres au directeur du Cirque-Théâtre nautique. Parmi les cinq films de Jeufosse, deux ( le Juif errant et les Quat’ Cents Farces du diable ) ont dû être restaurés, contretypés et recoloriés par les Ateliers Fantasia , qui firent de même sur un seul (le Voyage dans la Lune ) des trois films du Cirque-Théâtre nautique.

55 Ce sont également les Ateliers Fantasia qui restaurèrent une copie (incomplète ?) de Forfaiture et y insérèrent ou remplacèrent des intertitres. Enfin, ce sont probablement eux qui réalisèrent le petit film, aujourd’hui perdu, qui montrait Méliès à la recherche de la salle Pleyel.

Négatif et positif du Voyage dans la Lune projeté au Gala Méliès

46 Voir Jacques Malthête, op. cit.

  • 47 Le 31 décembre 1968, la Cinémathèque française a projeté un programme intitulé les Merveilles du ci (...)

56 La copie des AFF est amputée des deux premiers tableaux, correspondant à un décor unique, celui de la salle où se réunit le congrès scientifique de l’Astronomic Club. Cette lacune a été relevée par Méliès lui-même dans plusieurs lettres : à Will Day, du 4 juin 1935, à Carl Vincent, des 11 et 14 février 1937 46 . Une version numérique de cette version en couleurs a été éditée par StudioCanal ( Georges Méliès. À la conquête du cinématographe , 2011). Les couleurs du nitrate, qui sont pourtant restées d’une fraîcheur étonnante, ne sont malheureusement pas fidèlement restituées dans le dvd 47 .

57 Les teintures – plus ou moins soutenues – appliquées aux éléments positifs tirés du contretype négatif, sont l’orangé, le vert et le bleu. Les interventions au pinceau sur le positif teinté sont en rouge orangé, en rouge, en bleu vert, en magenta ou en jaune. Les trois premiers coloris ne concernent que les flammes et les fumées ou les vapeurs, le jaune étant appliqué sur les astres du ciel. Ces cinq couleurs reproduisent vraisemblablement les coloris des éléments rassemblés par Mauclaire. Nous verrons que trois fenêtres de tirage différentes ont été utilisées, sans que l’on en comprenne clairement la raison. L’une respecte le cadre du nitrate contretypé, mais les deux autres masquent une partie de l’image soit sur le bord gauche, soit sur les deux côtés. Cela pourrait indiquer que trois éléments distincts du Voyage dans la Lune ont été contretypés dans des laboratoires différents.

Description du négatif

58 Un premier examen des éléments conservés par les AFF a été mené avec l’aide déterminante d’Éric Loné (AFF).

48 Jacques Malthête et Laurent Mannoni, op. cit. , pp. 128-131.

59 Les intitulés des tableaux correspondants aux éléments examinés sont donnés entre crochets 48 et les teintes observées directement sur le positif sont indiquées en italique et entre parenthèses.

60 Le négatif 35 mm se compose de quatorze éléments d’origines différentes, raccordés par des amorces blanc mat portant des inscriptions gravées à la main. On distingue trois sortes de négatifs : un négatif sur pellicule sans marque apparente, avec des perforations Bell and Howell, un négatif Pathé et un négatif Agfa. Les numéros lus sur chaque amorce renvoient aux deux éléments négatifs qu’elle relie et les cinq teintures différentes à appliquer sur chaque élément positif sont indiquées : « Ambre », « Bleu léger », « Bleu nuit », « Vert » et « Orange ». Une sixième teinture, le « Rouge », est préconisée pour le négatif n o  2, mais nous verrons que cette couleur a été appliquée au pinceau sur le positif correspondant, préalablement teinté en orangé soutenu.

61 De place en place, des encoches s’étalent sur quelques perforations de l’une des deux manchettes pour moduler l’éclairement de la tireuse et, outre les collures qui raccordent les amorces intermédiaires, on observe quelques collures dans les plans. Les quatorze éléments négatifs sont décrits dans l’ordre dans lequel ils ont été reliés entre eux :

49 Correspond à un orangé. 50 Il peut s'agir de la longueur en mètres de l'ensemble (190 mètres 20). La facture des Ateliers fant (...) 51 Le positif correspondant au négatif n o  10 est, en fait, teinté vert. 52 Le positif correspondant au négatif n o  14 est teinté orangé clair. L'indication « Ambre » ne distin (...) 53 L'indication « Rouge », ne concerne que la fin du négatif n o  2 teinté orangé soutenu. Le coloris ro (...) 54 Le positif correspondant au négatif n o  3 est, en fait, teinté orangé soutenu. 55 Le positif correspondant au négatif n o  6 est, en fait, teinté vert. – Ce négatif composite commence par une amorce blanc mat sur laquelle est gravé : « Mauclaire – Voyage dans la lune – N o  1, Ambre 49 , 190, 20 50  » ( positif teinté orangé clair ). – Négatif n o  1 [tableau 3 : Les ateliers de construction du projectile ( positif teinté orangé soutenu )]. Pellicule Agfa («  agfa  » figure sur la manchette, dans une police qui indique que la pellicule est postérieure à 1923). Les perforations de la pellicule Agfa sont similaires à celles des perforations Pathé, mais de plus petites dimensions, avec traces d’au moins trois générations antérieures. Présence d’une bande latérale transparente (bande latérale noire à gauche sur le positif). – Amorce sur laquelle est inscrit : « 1/10 Ambre 51  ». – Négatif n o  10 [tableau 21 : Les astronomes retrouvent l’obus. Départ de la Lune ( positif teinté vert )]. Pellicule Pathé («  pathé  » figure sur la manchette accompagné de « 19 », ce qui indique que la pellicule date au moins de 1922), avec traces d’au moins deux générations antérieures. Image plein cadre. – Amorce : « 10/13 ». – Négatif n o  13 [tableaux 26 et 27 : Grand défilé triomphal/Couronnement et décoration des héros du voyage ( positif teinté orangé soutenu )]. Pellicule sans marque apparente, avec deux bandes latérales transparentes (noires sur le positif) masquant d’éventuelles générations antérieures. – Amorce : « 13/14 Ambre 52  ». – Négatif n o  14 [tableaux 28, 29 et 30 : Défilé des marins et sapeurs-pompiers. Inauguration de la statue commémorative/Réjouissances publiques ( positif teinté orangé clair )]. Pellicule sans marque apparente, avec deux bandes latérales transparentes (noires sur le positif) masquant d’éventuelles générations antérieures. Curieux carton final en caractères d’imprimerie, sans collure apparente : « À la sortie des bailles/le poisson/est mis sur le gril/puis séché à l’extérieur. » – Amorce : « Voyage dans la lune – N o  2 – Rouge 53 – 14 ». – Négatif n o  2 [tableau 4 : La fonderie. Les hauts-fourneaux. Coulée du canon ( positif teinté orangé soutenu, avec application au pinceau d’un rouge sur les fumées des cheminées )]. Pellicule Agfa, avec traces d’au moins une génération antérieure. Présence d’une bande latérale transparente (bande latérale noire à gauche sur le positif). – Amorce : « Voyage dans la lune – N o  3 – Bleu léger 54 – 2 ». – Négatif n o  3 [tableaux 5 et 6 : L’embarquement des astronomes/Chargement du canon ( positif teinté orangé soutenu )]. Pellicule Agfa, avec traces d’au moins une génération antérieure. Présence d’une bande transparente (bande latérale noire à gauche sur le positif), raccordée par une collure à une pellicule sans marque, avec deux bandes latérales transparentes (noires sur le positif). – Absence d’amorce de jonction, laquelle devrait être en toute logique : « 3/4 ». – Négatif n o  4 [tableaux 7, 8 et 9 : Le canon monstre. Défilé des artilleurs de la marine. Feu ! ! ! Salut au drapeau ( positif teinté orangé soutenu, avec application au pinceau d’un rouge orangé sur la fumée du canon )/La Lune approche/En plein dans l’œil ( positif teinté bleu )]. Pellicule sans marque apparente, avec deux bandes latérales transparentes (noires sur le positif) masquant d’éventuelles générations antérieures. – Amorce : « Voyage dans la lune N o  6 – Bleu léger 55 – 4 ». – Négatif n o  6 [tableaux 12, 13 et 14 : Le rêve. Les bolides. La Grande Ourse. Phœbé. Les étoiles doubles. Saturne/La tempête de neige/40 o au-dessous de zéro. Descente dans un cratère lunaire ( positif teinté vert, avec application au pinceau d’un jaune sur l’étoile filante, l’étoile à six branches de l’étoile double, le croissant de lune et la Grande Ourse )]. Pellicule sans marque apparente, avec deux bandes latérales transparentes (noires sur le positif) masquant d’éventuelles générations antérieures, puis pellicule Pathé dans « La tempête de neige » (tableau 13) après collure. Traces d’au moins une génération antérieure. – Amorce : « Voyage dans la lune N o  12 – Bleu nuit – 6 ». – Négatif n o  12 [tableau 25 : Le sauvetage. Rentrée au port ( positif teinté bleu soutenu )]. Pellicule sans marque apparente, avec deux bandes latérales transparentes (noires sur le positif) masquant d’éventuelles générations antérieures. – Amorce : « Voyage dans la lune N o  5 – Vert – 12 ». – Négatif n o  5 [tableaux 10 et 11 : Chute de l’obus dans la Lune. Le clair de Terre/La plaine des cratères. L’éruption volcanique ( positif teinté vert, avec application au pinceau d’un rouge orangé sur l’éruption )]. Pellicule sans marque apparente, avec deux bandes latérales transparentes (noires sur le positif) masquant d’éventuelles générations antérieures. – Amorce : « 7/5 ». – Négatif n o  7 [tableaux 15, 16 et 17 : À l’intérieur de la Lune. La grotte aux champignons géants/Rencontre des Sélénites. Combat homérique/Prisonniers ! ( positif teinté vert, avec application au pinceau d’un bleu vert sur le premier Sélénite pulvérisé et un magenta sur le second )]. Pellicule Pathé, plein cadre, avec traces d’au moins deux générations antérieures. – Amorce : « Voyage dans la lune N o  9 – Vert – 7 ». – Négatif n o  9 [tableaux 19 et 20 : La fuite (positif teinté orangé soutenu)/Poursuite échevelée (positif teinté vert, avec application au pinceau d’un rouge orangé sur les trois Sélénites pulvérisés)]. Pellicule Agfa. Fondu enchaîné après « L’armée des Sélénites » (tableau 18). Dans « Poursuite échevelée » (tableau 20), collure raccordant la pellicule Agfa (avec une bande latérale transparente, à gauche et noire sur le positif) à la pellicule Pathé (plein cadre). – Amorce : « 11/9 ». – Négatif n o  11 [tableaux 22, 23 et 24 : Chute verticale dans l’espace ( positif teinté bleu soutenu )/En pleine mer/Au fond de l’océan ( positif teinté vert )]. Pellicule Pathé (plein cadre), puis pellicule sans marque (deux bandes transparentes, noires sur le positif) après collure [Fig. 3]. – Amorce : « Voyage dans la lune N o  8 – Orange – 11 ». – Négatif n o  8 [tableau 18 : Le royaume de la Lune. L’armée des Sélénites ( positif teinté orangé clair, avec appslication d’un rouge orangé sur le roi pulvérisé )]. Pellicule Agfa (plein cadre). Traces d’au moins trois générations antérieures.

Description du positif

62 Les positifs 35 mm, sur pellicule Agfa teintée et retouchée au pinceau, sont montés dans l’ordre croissant des numéros des négatifs correspondants, soit du n o  1 au n o  14 :

Au début apparaît le carton suivant, en lettres blanches sur fond noir : «  Le Voyage dans la Lune / de/ Georges Méliès/ Copie déposée/ à la/ Cinémathèque française/ par/ M. Jean Mauclaire. » Cadre sonore (bande latérale noire à gauche).

Ensuite, carton en lettres blanches sur fond noir avec décor gris sur le bord de l’image : « Le Voyage dans la Lune/[étoile blanche à 5 branches] “Star Film”/Geo Méliès [étoile blanche à 5 branches]. Paris ». Teinture orangé clair (deux bandes latérales noires).

Enfin viennent les quatorze positifs correspondant aux négatifs précédemment décrits : n o  1 (tableau 3), n o  2 (tableau 4), n o  3 (tableaux 5 et 6), n o  4 (tableaux 7, 8 et 9), n o  5 (tableaux 10 et 11) [Fig.  xxix et xxx , cahier couleur], n o  6 (tableaux 12, 13 et 14), n o  7 (tableaux 15, 16 et 17) [Fig.  xxxi , cahier couleur], n o  8 (tableau 18), n o  9 (tableaux 19 et 20), n o  10 (tableau 21), n o  11 (tableaux 22, 23 et 24), n o  12 (tableau 25), n o  13 (tableaux 26 et 27), n o  14 (tableaux 28, 29 et 30).

63 Il est ainsi à présent établi que la copie positive teintée, et retouchée au pinceau, du Voyage dans la Lune projetée au Gala Méliès provient de tirages négatifs effectués sur trois pellicules différentes : une pellicule Agfa sur laquelle la fenêtre de la tireuse a masqué la partie gauche de l’image positive (négatifs n o  1, 2, 3 et 9), mais pas toujours (négatif n o  8), une pellicule Pathé qui a respecté le cadre (négatifs n o  6, 7, 9, 10 et 11) et une pellicule sans marque apparente (négatifs n o  4, 5, 6, 12, 13 et 14) sur laquelle la tireuse a masqué une partie de l’image sur ses deux côtés verticaux. Il est difficile d’émettre une hypothèse sur cette façon d’opérer. On peut envisager une source multiple pour ce film : une copie achetée à l’ancien forain et deux autres trouvées à Jeufosse ? Si c’est le cas, elles n’étaient pas toutes d’une génération très proche de l’original. Sur les différents négatifs, on distingue en effet jusqu’à trois générations antérieures, au moins.

64 Toujours est-il que la tireuse du positif Agfa devait être équipée pour supporter ces trois types de perforations différents.

65 Enfin, les différences constatées entre les recommandations de teintures indiquées sur les amorces et la réalité nous incitent à penser que les restaurateurs d’aujourd’hui peuvent prendre des risques lorsqu’ils se basent sur ces indications pour restituer les couleurs. Par ailleurs, la généalogie des copies ayant conduit au contretype négatif du Voyage dans la Lune projeté au Gala Méliès reste, dans une large mesure, une énigme.

1 Voir le site http://www.unesco.org/bpi/fre/unescopresse/2002/17-avisf.shtml [date de la dernière consultation : 7 septembre 2013].

2 Que pourrait-on classer au juste ? Une copie nitrate noir et blanc supposée complète, mais qu'on ne saurait dater avec précision ; la reconstruction numérique d'une copie nitrate coloriée à la main dont on ignore à peu près tout ; le nitrate coloré de 1929 dont il sera ici question ; ou tout simplement le Voyage dans la Lune en tant que concept fondateur d'une certaine idée de l'histoire du cinéma ?

3 Sur l'éthique de la restauration, on pourra se reporter à : Raymond Borde, « la Restauration des films : problèmes éthiques », Archives , n o  1, septembre/octobre 1986, pp. 1-12 ; Code d'éthique (FIAF) : http://www.fiafnet.org/~fiafnet/fr/members/ethics.html [date de la dernière consultation : 7 septembre 2013] ; Vittorio Boarini et Vladimir Opela, « Charter of Film Restoration », Journal of Film Preservation , n o  83, novembre 2010, pp. 37-39 ; Roland Cosandey, Jacques Malthête, Serge Bromberg et Béatrice de Pastre, « Open Forum », Journal of Film Preservation , n o  87, octobre 2012, pp. 5-22 ; François Albera, Laurent Le Forestier et Benoît Turquety (dir.), « De la Terre à la Lune », 1895 revue d'histoire du cinéma , n o  69, printemps 2013, pp. 96-135.

4 Voir Jacques Malthête, « Historiographie méliésienne : quelques nouveaux repères », dans Jacques Malthête et Michel Marie (dir.), Georges Méliès, l'illusionniste fin de siècle ? , Paris, Colloque de Cerisy/Presses de la Sorbonne Nouvelle, 1997, pp. 25-41.

5 Nous ne parlons évidemment pas des rares copies sauvegardées de ce film, souvent très mutilées, sans début et/ou sans fin et présentant de nombreuses de lacunes.

6 Une feuille spéciale de la maison Méliès [s.d., 1903] indique un prix de 800 francs (soit 3 000 euros 2012) pour la version noir et blanc et un supplément de 600 francs pour la version coloriée, qui était donc vendue 1 400 francs (soit 5 300 euros 2012). Voir Laurent Mannoni (dir.), Georges Méliès, la magia del cinema , Barcelone, Obra Social « La Caixa », 2013, p. 137.

7 « Avis important » de la Manufacture de films pour cinématographes Georges Méliès [s.d., 1904], Bibliothèque du Film/Cinémathèque française, Fonds Méliès 3, boîte 1, dossiers 6-9.

8 Traduction de : « We reserve the right to approximate the length given in our Catalogue, List of Prices and Supplements within five feet for short subjects and ten feet for extralong ones », dans Complete Catalogue of Genuine and Original « Star » Films (Moving Pictures) Manufactured by Geo Méliès of Paris, n o  204 East 38th Street, New York, U.S.A. Gaston Méliès, General Manager , Washington, Library of Congress, 1905, p. 4 (ma traduction).

9 Charles Urban (1867-1942) distribuait les Star-Films en Grande-Bretagne, et occasionnellement aux États-Unis par l'intermédiaire de la Biograph. Il dirigea la Warwick Trading Company à Londres jusqu'en 1903, puis créa la Charles Urban Trading Company, dont la filiale française fut transformée en 1906 en Société générale de cinématographes Éclipse.

10 Voir Jacques Marette, « Les procédés de coloriage mécanique des films », Bulletin de l'Association française des ingénieurs et techniciens du cinéma (AFITEC) , n o  7, 1950, pp. 3-8 ; Jacques Malthête, « Les bandes cinématographiques en couleurs artificielles. Un exemple : les films de Georges Méliès coloriés à la main », 1895 revue d'histoire du cinéma , n o  2, 1987, pp. 3-10 ; Maurice Gianati, « ...Les couleurs et les sons se répondent... », 1895 (« L'année 1913 en France »), numéro hors série, octobre 1993, pp. 274-289 ; Sylvie Bodet, « les Merveilleux Coloris des fantasmagories » dans Réjane Hamus-Vallée (dir.), « Du trucage aux effets spéciaux », CinémAction , n o  102, 2002, pp. 110-116.

12 Voir par exemple : Claude Coupry, Françoise Froment et Jacques Malthête, « la Microspectrométrie Raman dans l'analyse des premiers films en couleurs », Coré , n o  16, février 2006, pp. 29-33 ; Rebecca Ploeger, Dominique Scalarone et Oscar Chiantore, « Non-Invasive Characterisation of Binding Media on Painted Glass Magic Lantern Plates Using Mid-Infrared Fibre-Optic Reflectance Spectroscopy », Journal of Cultural Heritage , 2010, vol. 11, pp. 35-41.

13 Pour plus de détails sur la teinture, le virage simple et le virage par teinture sur mordançage, voir Anne Gourdet-Marès et Jacques Malthête (dir.), le Répertoire Mayer , annoté en ligne : http://www.fondation-jeromeseydoux-pathe.com/dossiers [date de la dernière consultation : 7 septembre 2013].

14 C'est pour cette raison qu'en 1906, par exemple, Méliès était devenu 25 % plus cher que Pathé pour le noir et blanc et 40 % pour la couleur, l'application des coloris au pinceau restant bien plus onéreuse que les procédés mécanisés utilisés chez Pathé.

15 Un des tout derniers films, sinon le dernier, ayant bénéficié de ce procédé est les Gaîtés de l'escadron de Maurice Tourneur (1932).

16 Il existe au moins une autre copie simplement teintée du Voyage dans la Lune . Elle comporte des intertitres allemands et figure dans le dvd qui accompagne le livre de Matthew Solomon, Fantastic Voyages of the Cinematic Imagination. Georges Méliès's Trip to the Moon , Albany, State University of New York Press, 2011. Elle est déposée à l'Institut Eye d'Amsterdam.

17 Le négatif et le positif sont respectivement déposés aux AFF sous les numéros ctn404191 et pmu404192 .

18 Voir Roland Cosandey, « L'inescamotable escamoteur ou Méliès en ses figures », dans Jacques Malthête et Michel Marie, op. cit. , pp. 45-95.

19 Une reproduction a été publiée dans Jacques Malthête et Michel Marie, op. cit. , pp. 67-70. Voir également François Albera, Laurent Le Forestier et Benoît Turquety, op. cit. , p. 115.

20 D'après Maurice Noverre, un neuvième film en couleurs, la Fée Carabosse , aurait été projeté. Voir Maurice Noverre (dir.), Le Nouvel Art cinématographique , « le Gala Méliès », 2 e  série, n o  5, janvier 1930, pp. 78-79.

21 À la suite de protestations d'associations japonaises, le Japon s'étant rangé du côté des Alliés pendant la Grande Guerre, le personnage japonais peu sympathique de Hishuru Tori (version de 1915), joué par Sessue Hayakawa, devint le Birman Haka Arakau dans une nouvelle version distribuée en 1918, après que la Paramount eut modifié les intertitres. Quelle fut la version présentée à Pleyel ? Par ailleurs, sous le titre du film, le programme indique : « Phonographes électriques Pleyel ». Est-ce l'indice de la diffusion d'une musique d'accompagnement pendant la projection et, dans l'affirmative, en tout cas pour Forfaiture , existait-il une série de disques spécialement conçus pour ce film ?

23 Ce film avait été projeté au Studio 28 dès juillet 1929 (voir Ciné-Journal , n o  1039, 26 juillet 1929, p. 29). Cela confirmerait que la qualité du nitrate ne nécessitait pas un contretypage. Nous verrons, en effet, que ce titre ne figure pas parmi ceux qui ont été « restaurés » en décembre 1929 pour le Gala Méliès.

24 Ce texte a été reproduit par Georges Sadoul dans Georges Méliès , Paris, Seghers, coll. « Cinéma d'aujourd'hui », 1961, pp. 229-230 ( ibid. , 1970, pp. 194-196) ; Lumière et Méliès , Paris, Lherminier, 1985, p. 272 ; et par Roland Cosandey, op. cit. , note 33, pp. 63-64.

25 Les nitrates de Papillon fantastique et du Locataire diabolique ont été de nouveau présentés tels quels à Pleyel. En revanche, le nitrate des Quat' Cents Farces du diable a été contretypé pour le gala, la pellicule ayant peut-être souffert de cette première projection.

26 En contredisant Noverre sur ce point, Mauclaire confirme le programme du gala.

27 Robert Florat était directeur commercial et artistique des Ateliers Fantasia dont il sera question ci-après. Avec E.G. de Mèredieu et Jean Munoz, il a été président d'un ciné-club créé en 1929, « L'Image », 4, square Rapp, Paris, vii e (voir Christophe Gauthier, la Passion du cinéma , Paris, AFRHC/École des chartes, 1999, p. 370). Il sera par la suite directeur de production de nombreux films, dont le Procès , d'Orson Welles (1962). Il est cité dans une lettre, datée du 19 décembre 1929, de Georges Wild, administrateur délégué et directeur technique des Ateliers Fantasia , à Mauclaire (collection Pascal Friaut).

31 Nous verrons plus loin que le contretype dont provient la copie du film projetée à Pleyel, est vraisemblablement tiré de nitrates de différentes provenances, parmi lesquels celui de Bonjean.

33 À une cadence de 18 images par seconde, un film 35 mm de 300 mètres correspond à un quart d'heure de projection.

34 Roland Cosandey ( op. cit. , pp. 84-85) constate que les comptes rendus du gala ne disent malheureusement rien à propos de cette projection de Forfaiture .

35 Georges Dufayel (1855-1916) avait repris en 1888 le Palais de la Nouveauté, situé à Paris ( xviii e ). Créé en 1856 par Jacques François Crespin (1824-1888), ce magasin s'était spécialisé dans la vente à crédit de fournitures de toute sorte, principalement du mobilier. Sous la direction de Dufayel, une salle de cinéma avait été ouverte dès 1896 pour permettre aux mères de famille de faire tranquillement leurs achats pendant que leurs enfants assistaient aux projections (Voir Jean-Jacques Meusy, Paris-Palaces ou le temps des cinémas (1894-1918) , Paris, cnrs Éditions, 1995, pp. 98-102).

36 Voir Jacques Malthête et Laurent Mannoni, l'Œuvre de Georges Méliès , Paris, La Cinémathèque française/Éditions de La Martinière, 2008, p. 348, n o  662-664.

37 Cellulo signifie qu'il s'agit d'une pellicule dont le support est principalement composé de celluloïd.

39 Méliès mentionne ce film dans une lettre du 3 décembre 1929 à Auguste Drioux, prestidigitateur lyonnais, directeur-fondateur de la revue corporative Passez Muscade qui accueillait régulièrement des articles et des dessins de Méliès : « Ils sont épouvantés aussi de la présentation du film de Grimoin-Sanson : l'histoire du Cinéma par documents et images qui sera montrée quatre mois consécutifs au Studio 28 après le gala. Ils font des pieds et des mains pour l'empêcher, car cela va flanquer une tape formidable à Lumière, Gaumont, etc., etc. En somme, ils font dans leur culotte en ce moment. Le film Sanson ne sera pas montré au gala, mais après, je m'en lave les mains. Seul le directeur du studio 28 en aura la responsabilité, puisqu'il est maître dans son théâtre, mais quelle réclame pour moi, car on y prouve que si Lumière a créé le Cinématographe... en utilisant les inventions des autres, antérieures à lui, c'est moi qui suis le vrai créateur du spectacle [c'est Méliès qui souligne] cinématographique, donc l'auteur du succès triomphal du Cinéma dans tous les théâtres cinématographiques. » (Voir Jacques Malthête, Correspondance de Georges Méliès (1904-1937) , à paraître aux Presses Universitaires de Rennes).

41 La facture relative au Voyage dans la Lune ne mentionne que ces 40 mètres de contretype négatif réalisés par les Ateliers Fantasia , ce qui peut vouloir dire que le reste du contretypage (195 - 40, soit 155 mètres) a été effectué dans un (ou des) autre(s) laboratoire(s), comme nous le suggérons par ailleurs.

42 Maurice Noverre, op. cit. , p. 73.

44 Madeleine Malthête-Méliès, Georges Méliès, l'enchanteur , Grandvilliers, La Tour verte, 2011, pp. 450-451. À la dernière page ( xxiv ) du cahier de photos situé entre les pages 256 et 257, on voit Méliès crevant l'affiche du Studio 28. Maurice Noverre ( op. cit. , p. 73) est plus succinct en rapportant que Méliès apparaissait sur l'écran « déchirant avec fureur et traversant au fur et à mesure une série d'affiches de Barrère ; puis l'obscurité se fit brusquement, et sous le feu brutal d'un projecteur, il apparut en scène, complètement ébloui au moment où la lumière reparut ». Méliès, lui-même, avait commencé son discours par ces mots : « Mesdames, messieurs, je vous demande mille pardons, mais vous me voyez complètement rempli de stupeur. On me poursuit dans les rues, on arrache mes films de mes poches, on me jette sur la scène, en m'obligeant à traverser nombre d'affiches ; quelle diable d'idée ont eue les organisateurs de ce gala ». (Maurice Noverre, op. cit. , p. 73). L'affiche du Studio 28 susmentionnée était sans doute l'une des affiches déchirées.

45 Cette facture nous indique également que Mauclaire avait fait réaliser deux épreuves 13 × 18 à partir de photogrammes du film de DeMille.

47 Le 31 décembre 1968, la Cinémathèque française a projeté un programme intitulé les Merveilles du cinéma en couleurs , avec «  Voyages [ sic ] dans la lune , le Merveilleux éventail vivant , l'Hôtel hanté , Un locataire diabolique , Aladain [ sic ] et La Lampe merveilleuse , etc. » (information communiquée par Laurent Mannoni). La copie de Mauclaire faisait-elle partie de ces «  Voyages dans la lune  » ? C'est possible, car nous verrons que le positif des AFF possède une amorce-titre qui porte le texte suivant : « Le Voyage dans la Lune de Georges Méliès. Copie déposée à la Cinémathèque française par M. Jean Mauclaire ».

49 Correspond à un orangé.

50 Il peut s'agir de la longueur en mètres de l'ensemble (190 mètres 20). La facture des Ateliers fantasia indique, comme on l'a vu, 195 mètres.

51 Le positif correspondant au négatif n o  10 est, en fait, teinté vert.

52 Le positif correspondant au négatif n o  14 est teinté orangé clair. L'indication « Ambre » ne distinguait donc pas obligatoirement la nuance entre orangé soutenu et orangé clair, ce dernier correspondant plutôt à la teinte « Orange » (n o  8).

53 L'indication « Rouge », ne concerne que la fin du négatif n o  2 teinté orangé soutenu. Le coloris rouge est appliqué au pinceau, d'abord sur les flammes et la vapeur, puis sur toute l'image teintée orangé soutenu.

54 Le positif correspondant au négatif n o  3 est, en fait, teinté orangé soutenu.

55 Le positif correspondant au négatif n o  6 est, en fait, teinté vert.

Pour citer cet article

Référence papier.

Jacques Malthête , «  Un nitrate composite en couleurs : le Voyage dans la Lune de Georges Méliès, reconstitué en 1929  » ,  1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze , 71 | 2013, 163-181.

Référence électronique

Jacques Malthête , «  Un nitrate composite en couleurs : le Voyage dans la Lune de Georges Méliès, reconstitué en 1929  » ,  1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze [En ligne], 71 | 2013, mis en ligne le 01 décembre 2016 , consulté le 12 avril 2024 . URL  : http://journals.openedition.org/1895/4784

Jacques Malthête

Jacques Malthête a été directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (France). Il est l'auteur de nombreuses contributions sur les débuts du cinéma et, en particulier, sur Georges et Gaston Méliès. Il a notamment publié  Méliès, images et illusions  (Paris, Exporégie, 1996), il a été le codirecteur du catalogue de l'exposition  Méliès, magie et cinéma  (Paris, Paris-Musées, 2002) et le coauteur du catalogue raisonné  L'Œuvre de Georges Méliès  (Paris, La Cinémathèque française/Éditions de La Martinière, 2008). Il a, par ailleurs, participé à des ouvrages collectifs sur Léon Gaumont, Étienne-Jules Marey et Jean Comandon.

Articles du même auteur

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  • La Jeanne d’Arc de Georges Méliès [Texte intégral] Paru dans 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze , 36 | 2002

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Le Voyage dans la lune de Georges Méliès en couleurs

Lors du festival de Cannes 2011, Format Court s’était entretenu avec Serge Bromberg, de Lobster Films, après la projection exceptionnelle de la version restaurée, colorisée et musicale du « Voyage dans la lune », le chef d’œuvre de Georges Méliès. À l’occasion des 20 ans des séances Retour de flamme , fêtés au Balzac jusqu’au 16 décembre, nous revenons sur l’histoire et la sauvegarde de ce film, édité en DVD.

Très tôt, Georges Méliès, l’inventeur des effets spéciaux, des fééries, des trucages, de la prestidigitation et du spectacle au cinéma, a combiné magie et cinéma, imaginaire et merveilleux, apparitions et disparitions dans ses films. Premier succès mondial du cinéma, « Le Voyage dans la lune » (1902) raconte en 15 minutes un épisode fantasmé de la conquête de l’espace bien avant qu’un Américain ne pose le pied sur l’astre lunaire.

Peut-être avez-vous vu ce film muet, en noir et blanc, ultra connu pour son plan emblématique d’obus percutant de façon accidentelle l’oeil de la lune. Si ce titre et l’univers de Méliès vous intéresse, sachez dans ce cas qu’une version couleur du même film a fait son apparition à la fin des années 90 dans un bien fâcheux état et que sa sauvegarde relève du miracle. Cette épopée, Serge Bromberg et Eric Lange, les fondateurs de Lobster Films, nous la relatent justement dans un des multiples bonus de ce DVD, un documentaire intitulé « Le Voyage extraordinaire ».

La face cachée du film, la voici. En 1999, Anton Jimenez de la Cinémathèque de Barcelone se rend chez Lobster pour retrouver des films de Segundo de Chomón, un réalisateur catalan spécialisé dans les films à trucs, dont un film très similaire au « Voyage dans la lune » nommé « Excursion dans la lune » (1908), également présent dans ce DVD. Dans la conversation, il révèle à ses interlocuteurs qu’il dispose d’une copie en couleurs du « Voyage », longtemps considérée comme perdue, en état de décomposition avancé. Eric Lange et Serge Bromberg récupèrent la copie, l’image comporte bon nombre d’impuretés mais est effectivement en couleurs ! Image par image, le film sera photographié et numérisé avec beaucoup de patience. Différents laboratoires seront approchés, sans succès, pour sauver le film, jusqu’à ce que les Américains (Technicolor Creative Services, sous la personne de Tom Burton) réussissent à mener à bien la résurrection du film et à réparer les dégâts du temps, en faisant jouer les moyens modernes et technologiques, à savoir les pixels et les palettes graphiques. Les outils numériques permettront ainsi de rassembler les fragments des 13.375 images du film et de les restaurer. Quant aux images manquantes, perdues ou trop dégradées, elles seront récupérées de la version noir et blanc du film puis coloriées.

La copie d’origine est muette, mais pour compléter ce lifting, un autre projet naît à cette période : celui de transmettre le film à une jeune génération qui ne connaît ni Méliès ni son film et d’accompagner le film d’une musique originale. Le groupe Air, ayant déjà signé des B.O. de musiques de film, la composera, avec comme particularité celle d’écrire une partition continue, puisque le film de Méliès ne comporte aucun dialogues.

109 ans après sa création, « Le Voyage dans la lune » s’offre donc une restauration de premier plan et la créativité d’un groupe français reconnu. Face à de tels changements, certaines personnes s’enthousiasment quand d’autres s’offusquent. Après la projection du film à Cannes, les uns vibraient encore tandis que les autres prenaient à partie Serge Bromberg, ne reconnaissant que la copie originale, avec ses imperfections liées au temps. Seulement, pour le collectionneur, une copie ne prime pas sur l’autre, comme l’atteste la présence sur ce DVD de versions supplémentaires du même film. « Le voyage dans la lune », en noir et blanc, se décline en effet en plusieurs options : muet, versions orchestre et boniments, orchestre seul ou piano seul. D’autres bonus complètent enfin ce DVD : les entretiens avec Air et des auteurs influencés par Méliès (Michel Hazavinicius, Michel Gondry, Costa-Gavras, Jean-Pierre Jeunet), mais aussi deux films de Méliès, plus rudimentaires, et tournant aussi autour de l’astre phare : « Eclipse de soleil en pleine lune » (1907) et « La lune à un mètre » (1908). Pour compléter ces bonus, « Le Voyage extraordinaire » propose aussi de nombreux extraits de films de Méliès et des documents d’époque, dont un émouvant enregistrement de la voix du père du spectacle cinématographique parlant de sa découverte inopinée du trucage.

Katia Bayer

Article associé : Le Voyage dans la lune de Georges Méliès par Serge Bromberg

Le Voyage dans la lune de Georges Méliès en couleurs  : Editions Lobster Films

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Méliès: « Voyage dans la lune » et en couleurs

Une copie couleurs du plus célèbre film de Georges Méliès « Le voyage dans la lune », tourné en 1902 et dont on connaît la version initiale en noir et blanc, a été découverte en Espagne alors qu'elle s'apprêtait à finir ses jours au fond d'une poubelle.

C'est lors de la projection, pour la première fois, du film dimanche au cours des 10 e « Retour de flamme » au Trianon à Paris que la Société Lobster Films, animée par Serge Bromberg et Eric Lange, a annoncé cette découverte. Le long métrage de Méliès a retrouvé un public nombreux au sein de ce festival, spécialement consacré aux films dénichés dans des caves, des puces ou des greniers.

La copie nitrate et hautement inflammable du « Voyage dans la lune », tourné en noir et blanc puis colorié au pinceau image par image, a été retrouvée dans un état de décomposition avancée. Certains morceaux tombaient en poudre, le reste était tout collé.

FILM CLASSE PATRIMOINE DE L'HUMANITE

Passionnés de vieilles bobines, Serge Bromberg et Eric Lange, ont relevé le défi et travaillé pendant deux ans, dans le plus grand secret, à la restauration du film, en faisant appel autant à la chimie qu'aux dernières technologies numériques.

Serge Bromberg a précisé qu'il faudrait encore deux ans pour terminer la restauration, étant donné la dégradation de la pellicule. « Le voyage dans la lune » est le premier film de cinéma, classé au répertoire du patrimoine de l'humanité par l'Unesco.

Lors des « Retour de flamme », Serge Bromberg a accompagné au piano les films muets présentés, dont une « Excursion dans la lune », féérie coloriée au pochoir de l'Espagnol Segundo de Chomon, complètement copiée sur « Le voyage dans la lune » de Méliès.

La manifestation s'exportera l'an prochain à Londres (British Film Institute), à Vienne, ainsi qu'à New-York. Un défi que peut relever la société, puisque Lobster compte plus de 70.000 bobines allant des débuts du cinéma aux années 60.

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